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Citations de Beatrice Salvioni (32)


C’était peut-être cela, être grande et être une femme : ce n’était pas le sang qui vous vient une fois par mois, ce n’étaient pas les commentaires des hommes ou les beaux vêtements. C’était rencontrer les yeux d’un homme qui vous disait : « Tu es à moi », et lui répondre : « Je ne suis à personne. »
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Le père de Matteo répétait au contraire : "Cette guerre ne sert qu'à faire mourir de braves garçons pour ramasser un peu de sable. Les Abyssins ont raison. c'est nous qui voulons aller dans la maison des autres. Parce que c'est cela que font les fascistes. Ils prennent les affaires des autres et ils se les mettent dans la poche à leur profit et au profit de leurs copains. C'est ce qu'ils ont fait avec ma boucherie et ils le feront avec vos affaires à vous. Et pour nous, les pauvres gens, il ne reste plus que les crachats. Ou les grains de ce maudit sable d'Ethiopie !"
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C'était peut être cela être une grande et être une femme : ce n’était pas le sang qui vous vient une fois par mois, ce n'étaient pas les commentaires des hommes ou les beaux vêtements. C'était rencontrer les yeux d'un homme qui vous disait : "Tu es à moi", et lui répondre : "Je ne suis à personne".
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En grandissant, on apprend que souvent, il vaut mieux ne pas dire ce qu'on pense vraiment.
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C'était peut-être cela, être grande et être une femme : ce n'était pas le sang qui vous vient une fois par mois, ce n'étaient pas les commentaires des hommes ou les beaux vêtements. C'était rencontrer les yeux d'un homme qui vous disait : "tu es à moi", et lui répondre "Je ne suis à personne."
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Le Duce, nous on avait appris à l'aimer depuis le début de l'école primaire, avec des comptines apprises par cœur qui comparaient sa naissance à celle de l'Enfant Jésus et racontaient l'histoire de sa vie comme une transfiguration.
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Dès le prologue, l’ambiance est donnée avec une scène inaugurale violente et tragique qui va traverser tout le récit. Sur le bord du Lambro, deux jeunes adolescentes tentent de dissimuler le corps sans vie de leur agresseur…

Dans un roman captivant, Beatrice Salvioni revient sur l’année qui a précédé et les raisons qui ont conduit à ce drame. Elle place au cœur de son intrigue l’amitié très forte qui va se nouer entre ces deux jeunes adolescentes de milieux différents. L’une, Francesca, de nature réservée, est issue d’un milieu bourgeois, fille de chapelier. Sa vie se résume à l’appartement familial, le collège et l’église, avec l’interdiction de sortir seule. La seconde, Maddalena l’insolente, la rebelle, surnommée la Malnata, est fille d’un quartier populaire. Elle fait les quatre cents coups et n’a peur de rien. Tout le monde la craint, voit en elle une sorcière porteuse du mauvais œil qui n’attirerait que des malheurs. Francesca, d’abord intriguée puis fascinée par la personnalité de Maddalena brave les interdits pour être à ses côtés. De là naîtra une relation complexe et fusionnelle. 

Toutes deux vivent dans le Nord de l’Italie, à Monza, en 1935 au moment où la guerre coloniale entre l’Italie et l’Abyssinie va éclater. Beatrice Salvioni retranscrit avec justesse l’atmosphère de cette petite ville sous l’emprise de la ferveur mussolinienne. La politique du Duce est omniprésente et n’admet aucune opposition. Les classes sociales se toisent, se méprisent. Ça parle fort sur les places de marchés, les ragots vont bon train, la bourgeoisie se montre et se soucie de sa réputation. Les traditions patriarcales perdurent. La mobilisation des hommes inquiète et révolte quand certains parviennent à s’y soustraire.

C’est dans cette Italie fasciste que Francesca et Maddalena vont se lier pour se protéger mutuellement, se rebeller contre les conventions sociales, contre les injustices, lutter contre la cruauté et la lâcheté des hommes. 

Beatrice Salvioni compose une belle analyse de caractères avec des portraits contrastés de ses personnages. Sa tendresse pour ses deux héroïnes en quête de liberté, armées de courage est communicative. Elle puise la force de son roman dans la personnalité très affirmée de Maddalena. D’autres personnages se révèlent touchants, certains ne sont que violence, brutalité ou duplicité.

Porté par une plume vive et enflammée, par deux héroïnes émouvantes, ce roman d’apprentissage et d’émancipation féminine habilement mené se dévore d’une traite. Conteuse talentueuse, Beatrice Salvioni s’inscrit brillamment dans le paysage littéraire italien et rejoint Viola Ardone, Silvia Avallone et bien d’autre encore. Une très belle découverte !





 
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On l'appelait la Malnata et personne ne l'aimait.
Prononcer son nom portait malheur. C'était une sorcière, une de celles qui vous collent sur le dos le souffle de la mort.
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leur manifestation démontre au monde entier qu'Italie et fascisme constituent une identité parfaite, absolue, inaltérable. Seuls peuvent croire le contraire des cerveaux embrumés par l'ignorance la plus crasse des hommes et des choses d'Italie, de cette Italie de 1935, an XIII de l'ère fasciste.
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Les paroles comptent, Maddalena. on ne peut pas les prononcer à la légère. Sinon, elles deviennent dangereuses.
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D'un côté, il y avait la vie telle que je la connaissais, de l'autre, celle que me montrait la Malnata. Et ce qui avant me semblait juste devenait difforme comme notre reflet dans le lavabo quand on se passe de l'eau sur la figure. Dans le monde de la Malnata, on faisait des concours de griffures de chat et pour apaiser la douleur on les léchait avec le sang. C'était un monde où il était interdit de jouer à faire semblant, et où on parlait aux garçons en les regardant dans les yeux. Je le contemplais debout sur son bord, son monde, prête à glisser dedans. Et je mourais d'impatience d'y tomber.
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Noé répandait une odeur de teinture d’iode et de pommade qui étouffait son parfum de terre qui me plaisait tant.
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C'était peut-être cela, être grande et être une femme: ce n'était pas le sang qui vous vient une fois par mois, ce n'étaient pas les commentaires des hommes ou les beaux vêtements. C'était rencontrer les yeux d'un homme qui vous disait "Tu es à moi", et lui répondre: "Je ne suis à personne".
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- Je pensais vraiment que tu étais de celles qui fendent les têtes, tu sais? dit-il en se tournant vers la Malnata. J'y croyais, à ce qu'on disait de toi, et je dois dire que je pensais la même chose. Mais la vérité, c'est que toi, tu entres dans la tête des gens pour ne plus en sortir. C'est ça que tu fais.
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- Laisse-moi te dire une chose, cependant, reprit mon père. En grandissant, on apprend que souvent, il vaut mieux ne pas dire ce qu'on pense vraiment.
- Et comment on fait?
- On garde ça à l'intérieur. Bien au chaud. On le soigne, on le bichonne... Là, il est en sécurité.
- Et ça arrête de brûler?
Il eut un sourire las.
- Jamais. Ça, jamais.
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La Malnata, elle a le diable dans le corps. Et si le diable te donne un baiser, tu ne lui échappes plus jamais. Même pas si tu meurs, parce qu'après tu vas en enfer.
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Elle connaissait la méchanceté des filles à l'école, insidieuse, faite de mensonges chuchotés dans le dos, mais qui tôt ou tard s'épuisait comme un feu d'herbes sèches.
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S'affronter à coups de poing, se râper les genoux contre le fond visqueux et sentir la boue noire s'insinuer entre mes doigts et se coller à mes cheveux - tout cela fit de moi un être de chair. J'étais faite de sang et de peau, de bleus et d'os, d'angles aigus et de hurlements. J'étais vivante.
Avec les Malnati, je pouvais dire pour la première fois "Je suis là" en percevant tout le poids de ces mots.
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Elle riait et je me dis que cela suffisait pour être heureux: se tenir par la main, sentir qu'on est une part de la joie de quelqu'un qu'on aime.
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Dans leur monde, il n'y avait que des certitudes. La première : les choses qu'ils n'arrivaient pas à expliquer avaient été envoyées par le démon ou par le seigneur, selon qu'elles frappaient des gens qu'ils estimaient des personnes comme il faut ou des canailles. L'autre : ce n'était jamais de la faute des hommes. p. 325
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