Ce roman aborde un sujet rarement évoqué : la prise d'otages de quatre journalistes français, leur retour célébré tels des héros, la vie d'après. Comment retrouver sa place dans la société, à son travail, dans sa famille, auprès de ses amis après avoir vécu un tel traumatisme?
Ces quatre hommes ont chacun une personnalité différente: Étienne, baroudeur "grande gueule", narcissique, qui aime imposer ses désirs. Étienne, dont le profil psychologique est bien dessinée, je l'ai détesté. Valentin, tellement heureux de retrouver sa femme et sa fille, qui lui ont tant manqué, paraît tout à coup assez perdu. Je n'ai pas toujours compris ses choix.
Les deux personnages qui m'ont vraiment fait vibrer c'est Max, le plus jeune et sensible, qui va développer pendant la détention un lien quasi filial avec Jonathan. Sorte de patriarche bienveillant, plein de sagesse, il est celui qui apaise, qui modère les excès d'humeur de ses compagnons d'infortune. Peut être le plus résilient des quatre.
Le récit propose une double temporalité : la détention dans des conditions précaires au Nigeria, la violence des hommes de Boko Haram et le retour à Paris.
J'ai apprécié la plume de Benjamin, il écrit bien. Il aborde de nombreux thèmes dans son récit : le fanatisme religieux, l'islam, la fraternité, le courage, les rencontres qui sauvent, la solitude, la perdition, le jeu pafois cynique des médias.
J'ai trouvé ce roman riche et intéressant. Sa lenteur, ses trop rares dialogues, certains passages détaillés m'ont toutefois moins conquise.
Si ces thèmes vous intéressent, n'hésitez pas à découvrir "Les étoiles fuyantes". Benjamin est un auteur sympathique. Son roman dénote un gros travail de documentation et une bonne connaissance de la nature humaine.
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