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Critiques de Benoît Marchisio (21)
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Tous complices

La littérature en roue libre.



Vous adorez aussi vous faire livrer vos repas chez vous ? Alors montons sur le vélo d'Abel lancé à pleine vitesse sur la voie publique et les chemins tortueux de l'économie précarisée. L'uberisation est en marche, et elle va bientôt déraillée. Un sprint politique haletant écrit d'une plume véloce et enfiévrée !



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Tous complices

Ces deux cents pages se lisent d'un coup de pédale. Celui d'Abel qui espère se réaliser en autoentrepreneur, sans pour autant abandonner ses études et pour aider sa maman qui galère (Florence Aubenas, Quai de Ouistreham).

Mais rien ne se passe comme prévu et son honnêteté va être mise à rude épreuve dans cet univers de liberté de la concurrence, des applis et de la dématérialisation. Benoît Marchisio signe un livre étonnant de sincérité, qui se lit comme un thriller social.

De phrases coups de poing en situations tellement crédibles, on découvre ce à quoi nous incite la société uberisée.

#Tous coupables?

Ce livre nous aide à y réfléchir, sans prise de tête, dans l'action ! Vraiment bon !

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Tous complices

Etudiant fauché, Abel rêve de mettre un peu de beurre dans ses épinards et ceux de sa daronne, usée par son activité d'agent d'entretien.

Pour conjurer la galère, ce dernier décide de s'inscrire sur l'Appli, une plateforme de livraison de repas.

Nouvel auto-entrepreneur équipé d'un Rockrider entrée de gamme trouvé chez Decathlon et d'un LG Leon 8 reconditionné déniché sur Backmarket, Abel a des étoiles plein les yeux, il sera le Julian Alaphilippe des livreurs à vélo. Fini la panade et vive l'économie collaborative !

Motivé comme personne avec ses jambes neuves et sa détermination à toute épreuve, le jeune coursier va vite déchanter. Cadences délirantes, douleurs musculaires et fatigue intense, challenges irréalisables, concurrence effrénée et déloyale (avec les livreurs en scooter) meublent son quotidien de plus en plus rétréci socialement.

Il abandonne bientôt la Fac, ne voit plus ses amis, passant ses journées à pédaler dans le labyrinthe des rues parisiennes, trimant pour des cacahouètes.

Il est où le bonheur, il est où ? Elle est où la fortune, elle est où ?

En parallèle de la déconfiture d'Abel, on croise les destinées non moins réjouissantes d'un avocat idéaliste qui galère sous sa robe, d'une ancienne enseignante devenue SDF, d'une journaliste pigiste à la TV qui vendrait son âme au diable pou un CDI… Alimentée par les rancœurs et l'abattement des différents acteurs de ce drame décliné en quatre saisons, la colère enfle. de plus en plus puissante et envahissante, rien ne pourra l'arrêter et le lecteur va bientôt se trouver immergé au cœur de cette poudrière !



Polar urbain frénétique et engagé, "Tous complices" raconte la débâcle annoncée d'un coursier pris dans les rets de la précarisation des indépendants ubérisés. Les pages s'avalent aussi vite que les kilomètres parcourus par le livreur-pédaleur en lutte acharnée contre son chrono dans la jungle urbaine. Bien décidés à sortir la tête du guidon, les différents acteurs de ce roman aux allures de documentaire vont déployer le grand arsenal pour livrer leur combat contre l'indifférence et la transparence.

Voyage mouvementé au cœur l'ubérisation et de ses dérives, ce récit coup de poing judicieusement ancré dans la réalité ne peut qu'interpeller le lecteur par son actualité brûlante !

Merci à Babelio et aux éditions Les arènes pour cette percutante lecture !


Lien : https://leslecturesdisabello..
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Plein Sud

1866 : l’ère de la grande piraterie a pris fin, mais Balthazar Cordelier, capitaine de L’Intrépide, composé d’un équipage de neuf marins, écume toujours les mers pour piller les navires napoléoniens. Dans le Golfe du Mexique, au large de Veracruz, Cordelier compte réaliser un dernier coup, à même de compléter son trésor, nécessaire pour accomplir un dessein secret : voler l’or de L’Aigle, un quatre-mâts impérial de retour de Nantes, avec à son bord la solde des militaires français présents sur le sol mexicain. Un projet qui sous-estime la pugnacité d’Antoine Sampoli, sous-préfet de Veracruz, à la tête du vaisseau en question. Après un abordage raté, telle une dernière chance d’éviter une exécution sommaire, Cordelier mettra Sampoli sur la piste d’un trésor oublié : l’or du flibustier Laurens De Graaf.



Dans un Mexique, au bord du chaos, où s’opposent soldats français et rebelles locaux, Benoit Marchisio nous embarque dans une fantastique quête, à la croisée des époques et des mythes. « Dix soldats, le Légionnaire, trois pirates, une Américaine,

un spéculateur, un Mexicain et quatre conducteurs de chariots suivent Antoine Sampoli plein sud, direction Oaxaca », peut-on lire. Cette folle assemblée rencontrera bientôt cowboys, Indiens et Égyptiens, guidés par un Soudanais, sur fond de chasse au trésor, de révolutions politiques et de trahisons infinies.



Au milieu des protagonistes masculins se trouve Louise, l’Américaine, qui manie le fusil avec dextérité. Sans jamais aseptiser la violence misogyne de l’époque, Marchisio fait d’elle un personnage central, qui déjoue les codes habituels de la fiction, en refusant d’être le love interest de qui que ce soit, et en restant focalisée sur ses objectifs insurrectionnels. Elle illustre l’un des gros points forts du roman : sa capacité à s’inscrire dans un genre en respectant ses codes, tout en modernisant ses héros et héroïnes, et le regard porté sur eux.



Factuellement très différent du précédent roman de Benoit Marchisio, Tous Complices !, Plein Sud résonne cependant avec lui dans sa manière de suivre l’intégralité des acteurs qui composent un système – l’uberisation de la société dans le premier cas, l’empire français au Mexique dans le second –, en démontrant combien chacun suit son propre agenda, par conviction, égoïsme ou réflexe de survie, tout en étant intrinsèquement lié aux autres.



Fort d’une quinzaine de personnages mémorables, Plein Sud est une immense aventure, qu’on lit le sourire aux lèvres, emporté par cette épopée à la lisière du western et du film de pirates, à l’affut du prochain rebondissement ou coup du sort, qui s’abattra sur Cordelier et les siens.


Lien : https://www.playlistsociety...
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Tous complices

Pour aider sa mère, femme de ménage, à s’en sortir, Abel, 19 ans, a décidé de devenir livreur à vélo ( pardon, « coursier partenaire » !) de la plate-forme l’Appli.



Le voilà donc micro entrepreneur, avec un VTT premier prix mais neuf, un smartphone plus très jeune, casque sur la tête, gilet à haute visibilité sur le dos, le coupe-vent imperméable et le fameux « sac cubique gris réfléchissant » frappés du logo de l’Appli. Il a fait ses calculs : «  s’il livre vingt heures par semaine à environ quatre livraisons par heure, il peut émarger à 450 euros net par mois. »; «  liberté d’emploi du temps, revenus garantis et statut respectable », et il pourra continuer d’aller à la fac. Si seulement c’était vrai !...



En moins de 300 pages et quatre saisons, Benoit Marchisio nous fait entrer dans l’univers impitoyable des plateformes de livraison de repas ( Deliveroo, Uber Eats et autres) et de leur armée de livreurs à vélo ou à scooter. Cadences infernales, challenges irréalisables, prise de risque pour rester dans les temps, concurrence effrénée entre livreurs, clients désagréables , intempéries, et toujours les trois petites notes annonçant un message de l’Appli, une nouvelle mission ou un rappel à l’ordre :



« Bonjour Abel. La commande #K34499 qui vous a été confiée le 24/07/2020 a 19h02 n’a pas été livrée dans un délai raisonnable. Vous avez reçu votre premier strike . Au second strike , notre collaboration se terminera. Bon ride et surtout soyez prudent ! »



Tout ça pour toucher un salaire de misère : payés à la course, dont le prix varie en fonction de la distance, ce qui explique que les vélos ont été très souvent remplacés par des scooters qui permettent d’aller plus loin plus vite( 8 courses sur 10 à Paris par ex).



Parallèlement à la descente aux enfers d’Abel, le roman livre toute une galerie de portraits plutôt réussis comme celui d’un animateur de « débats » d’une chaîne d’infos en continu, prêt à tout pour faire le buzz ( toute ressemblance.....) ou d’un jeune avocat idéaliste qui galère à se faire connaître..



Un roman totalement ancré dans la réalité sociale actuelle avec l’exploitation des livreurs sans papiers, les stratégies des plates-formes pour limiter le coût des coursiers, le non respect du droit du travail pour tous ces micro entrepreneurs et d’une façon plus globale l’ubérisation du monde du travail et la précarité grandissante d’une partie de la population.



Tous complices : ceux qui organisent cet enfer, ceux qui en profitent, ceux qui laissent faire ..... Cette armada de jeunes gens lancée par tous les temps et à n’importe quelle heure pour satisfaire les désirs de mieux nantis qu’eux, ça m’a toujours semblé une régression sociale et une forme nouvelle d’exploitation et je me suis aperçue en lisant ce livre que j’étais encore en deçà de la réalité !



Un premier roman poignant, qu’il faut lire pour réaliser le monde que nous avons créé et , si c’est encore possible, le changer !



Pour en savoir plus, pas mal d’articles de presse sont sortis cette année sur ces plateformes qui disent avoir recruté à tour de bras depuis 2019 ( série d’enquêtes de Ouest France notamment )
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Tous complices

"Coursier-livreur", ton univers impitoyable …



Vous les avez déjà vus, eux, les livreurs à vélo. Ils sont généralement agglutinés devant les restaurants. Abel en fait partie et nous allons le suivre dans sa petite entreprise.

Tout est nouveau pour ce jeune étudiant fauché. C'est même un bon plan : il sera son propre patron et travaillera comme il veut et quand il veut !

Tout d'abord, il y a quelques formalités incontournables : achat d'un vélo (189 euros), achat d'un téléphone sur Blackmarket (39 euros), forfait à 8,90 euros, paiement d'une caution pour le sac isotherme, déclaration de sa microentreprise et ouverture d'un compte sur l'Appli. Ses dépenses s'élèvent à 313 euros mais devraient être rapidement remboursées.

Il est coursier-partenaire et l'Appli s'occupe de tout : mise en relation avec les restaurants, trajets, digicodes et adresses de livraison.



En 4 saisons et à la force du mollet, Abel arpente Paris et découvre son architecture, les gens aux terrasses de café oubliant leur quotidien morose dans l'ambre d'une rôteuse tiède (p63). Pas le temps de souffler, le chrono le rappelle à l'ordre, le rythme devient effréné, la prise de risque s'accentue, les 3 bips vont bientôt retentir, Abel ne peut pas être en retard.

Le lecteur est happé dans ce tourbillon et se demande si Abel va tenir le coup dans la jungle des scooteurs. Il côtoie l'économie souterraine et les laisser-pour-compte de notre société déshumanisée. D'autres précaires gravitent autour d'Abel : un avocat qui aimerait se faire un nom, une prof sans élèves, des jumelles ayant fugué de leur famille d'accueil, une journaliste diplômée qui cherche un CDI … et aussi de plus précaires que lui : ceux qui n'ont pas pu ouvrir de compte sur l'Appli et qui sous-louent.



Ce thriller social de Benoît Marchisio nous donne matière à réfléchir. Ces plateformes numériques échappent à la réglementation du travail salarié en détournant le statut de microentrepreneur pour offrir un service « à la demande » très peu rémunéré. Elles ont créé une économie des petits boulots (quelques euros la course).

Alors devons-nous les boycotter ? Sommes-nous tous complices ?

ou bien devons-nous les obliger à prendre leurs responsabilités ? L'état ne devrait-il pas légiférer afin de remédier à la précarité des demandeurs de travail ?



Bonne nouvelle : une réglementation a déjà commencé à contraindre les plateformes Uber taxi en Angleterre.



C'est un roman social, présenté comme un documentaire, qui se lit très facilement.



Merci à Masse Critique pour cette lecture et aux Éditions Les arènes dont la collection EQUINOX a pour slogan " Trouver du sens au chaos" ... On ne pouvait pas trouver mieux pour ce roman. Encore MERCI
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Tous complices

Alors que Marin Ledun s’attaque à l’industrie du Tabac à travers son dernier roman noir, Benoit Marchisio nous plonge dans l’enfer des livreurs de repas qui pédalent sans relâche pour assouvir les envies gustatives de la population à toute heure du jour et de la nuit. En plus d’être mal payés, ils sont également maltraités physiquement et moralement subissant sans parfois s’en rendre compte le harcèlement lié à ce travail harassant. 



Depuis la pandémie, un nouveau marché s’est développé, lucratif pour certains comme pour tous les dérivés de L’Appli style Deliveroo, Uber Eat et compagnie mais une belle arnaque pour tous ceux qui ont besoin de passer par ces plateformes pour ne pas voir leurs commerces s’éteindre, et souvent une  question de survie pour toutes ces personnes qui se sont tournées vers ce travail de livreur, n’ayant plus de ressources. Une revenu d’appoint mais à quel prix ? 



Benoit Marchisio nous ouvre les yeux et nous livre une fiction qui rejoint la dure réalité de notre société uberisée. 



Un bel hommage à tous ces travailleurs précaires. 



C’est extrêmement fort, bluffant parfois violent mais ne sommes-nous pas TOUS COMPLICES ? 



Méfions nous, la révolution est en marche et même masquée elle risque de nous livrer un futur qui risque bien de nous étouffer avant la première bouchée. 



Pensez-y quand vous passerez votre prochaine commande, ce qui ne sera toujours pas mon cas en ce qui me concerne.



Ce menu révolutionnaire est livré par Équinox complice de la littérature que donne du sens au chaos. 



À dévorer sans modération. 



Ma chronique complète sur mon blog Ma dose d’encre lien ci-dessous :
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Tous complices

Entre critique sociale romanesque et page turner cérébral, Tous Complices ! de Benoit Marchisio détricote le modèle Deliveroo et l’uberisation de la société. On y suit Abel, un livreur qui arpente Paris à vélo pour livrer des plats, luttant simultanément contre la ville, contre le chrono, contre les autres livreurs, en particulier ceux qui se déplacent en scooter. On y croise aussi une pigiste qui rêve d’un CDI, un jeune avocat idéaliste dont le cabinet se trouve dans son appartement de 20 m², une enseignante à la rue après avoir été broyée par l’Éducation nationale, ou encore une diplômée d’École de commerce qui voit tous ses projets échouer. Tous ces personnages sont poussés à devenir l’auto-entrepreneur de leur propre vie, abandonnés par les structures sociales et les institutions, obligés pour survivre d’écraser l’autre, en passant pour des salauds. Tous Complices ! est un grand roman sur la précarisation, sur la révolte, mais aussi sur le sens du collectif. L’équilibre entre le propos et le récit est parfait. Il faut se voir en train de stresser, tournant les pages avec fébrilité, inquiet de savoir si Abel va réussir ou non à livrer un burger dans les temps.
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Plein Sud

Aventure rythmée, polar haletant, moiteur, chaleur, cow-boys, pirates, trésor et jungle mexicaine => à lire absolument cet été!! On retrouve le souffle de la littérature d'aventure du début du XXème avec un plaisir fou. Le contexte historique est également passionnant
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Plein Sud

Livre qui m'a totalement emportée sur les routes du Mexique, et une histoire d'empire français que je ne connaissais pas du tout. On voyage, on transpire, on s'inquiète - c'est un vrai roman à déguster cet été, comme cela faisait longtemps que j'en avais pas lu. Merci Mr Marchisio
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Plein Sud

Benoit Marchisio nous dévoile une écriture précise, plein de rythme, poétique parfois. La dureté de certaines scènes contraste avec la profondeur et la vulnérabilité de ces personnages emportées dans une période historique encore méconnue à notre époque. Un grand roman à découvrir absolument.
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Tous complices

La flemme de te faire à manger ?

Pas de souci, il y a « l'Appli » ;) : 3 clicks et une demi-heure plus tard, BIM un plat Thaï ou un gros hamburger bien gras chez toi.

Yepaaaa.

Mais as-tu imaginé l'envers du décor, Minou ?

Tu sais ce mec à vélo, que tu regardes à peine, car tu as trop la dalle ….



Abel est étudiant, mais il a besoin d'argent. Sa mère, femme de ménage, ne peut pas lui payer ses études.

Une solution : L'APPLI, une plateforme de livraison de repas.

Pour y bosser ? Facile : un vélo. Un smartphone. Un compte et GO. Abel devient « coursier indépendant ». Motivé et déterminé, il va vite déchanter…

Lena est une ancienne prof reconvertie en réparatrice de vélos. A moitié SDF, elle vit en bordure du périph’. Elle s'occupe des « escargots » comme elle les appelle, les livreurs avec leur caisson isotherme qui sont en rade avec le « fidèle destrier ».

Igor est un jeune avocat qui cherche à se faire connaître. Ambitieux, il voit dans le combat des  livreurs indépendants  l'occasion de défendre l’opprimé.

Tous vont se retrouver mêlés dans un affrontement médiatique dirigé par un journaliste vedette à la recherche du Buzz.

Mais la colère gronde et enfle …



 4 saisons.

Qu’il pleuve, qu’il vente, qu’il fasse un temps de merte ou de canicule, ils sont toujours là. Les escargots.

Ces mecs à vélo, ou en scooter, qui squattent en grappe devant les restos attendant de choper ta commande du soir sur l'APPLI.

BIP BIP BIP . C’est partiiiiiiiii.

          "bon ride et surtout soyez prudent"



Sauf que L'APPLI, c'est le diable.

Tu n’es pas employé. Nooon, Tu es IN-DE-PEN-DANT. Et oé Minou. Belle arnaque.

L’Appli te fait dépasser tes limites physiques. Elle te challenge pour faire faire un max de courses dans un minimum de temps pour avoir des bonus.

Bonus que tu vas rater. De peu. Comme toujours.

BAiSé!

Elle fait la loi et change les règles sans prévenir.

C'est normal, un algorithme ça gagne toujours.



Le monde de l’Appli c’est une lutte sans fin. contre le temps, contre le traffic routier, contre les autres livreurs.

Le « coursier partenaire «  est l'esclave moderne.

Avant ils ramaient dans des galères, aujourd'hui ils pédalent au cœur des villes.

Attention Minou, deux pénalités et zou tu es éjecté de la plate-forme et ton compte supprimé.

Ohuuu ici . 'tain !

Du coup, cela engendre forcément des dérives. Un business de Sous-location de compte, une prise de risque pour livrer à temps, etc...



Abel, c’est le coursier que tu vas suivre pendant toute l’histoire.

Une fois sur l’Appli, sa vie va vite basculer. Le temporaire devient définitif. Sa nouvelle obsession :  gagner de l’argent. Pour lui. Pour sa mère. Adieu la fac. Il va connaitre Paris comme sa poche. Accro à son tel, accro aux 3 bips qui rythment sa journée.

Toujours plus vite & toujours pas de thunes.



Un roman actuel et ancré dans la réalité.

Ca change de ce que j'ai l'habitude de lire. Le drame social c'est rare pour moi.



J’ai eu un début un peu difficile : Beaucoup d'étalage de nouvelles technologies etc....certains seront largués avec les Termes hyper tendance, Tweeter, what's app, Skype, Facebook etc...



Et puis, tu fais la connaissance d'Abel et là les pages se tournent à la même vitesse que lui pédale. VITE.

L'espoir fait place à la désillusion.

Tu sens la tension qui monte, lentement. Normal, il n'y a rien de pire que l’INJUSTICE pour moi.

Tous ses délaissés des structures officielles, le cercle vicieux de l'offre et de la demande. L'impasse. L'exclusion.

Certains font tout pour survivre et d'autres paient. Tu fais un Mix de uber eat, BFM et de sans-papiers, Il suffira d'une étincelle pour....

(Allumeeeeeer le feuuuuuu)



BEMOL : certains personnages n'ont pas été assez développés pour moi.

Lena est un peu trop figurante à mon goût. Elle aurait plus être plus travaillée.

Idem pour Igor, il est assez absent pendant une bonne partie de l'histoire. Il aurait pu prendre de l'ampleur plus tôt.



Cependant cette découverte est validée!

J'ai bien aimé.

Un roman qui fait réfléchir sur le monde de batards dans lequel tu vis, Minou.



Dois-tu boycoter ces applis?

Sommes-nous tous complices ?

Tu y réfléchiras à deux fois avant de te commander un GUR, bien gras (que tu regretteras de toute manière).

Bon j'avoue. J'ai tenu 2 mois sans commander.

Et pis …. Click click commandé.



           * A TANTÔT ~ BISOUS LES MINOUS *







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Tous complices

Cela faisait longtemps que je n’avais pas pris une telle claque de lecture. Ce roman met en scène un jeune homme qui croit tenir un bon plan quand il se crée un compte de livreur à vélo sur « l’Appli ». Mais il met Le doigt dans un engrenage fatidique et se retrouve petit à petit prisonnier d’un système violent ou règne le « chacun pour soi ». Cette activité menace autant son intégrité physique (le rythme imposé est insoutenable, il est obligé de prendre des risques inconsidérés, les livreurs à scooters le prennent en chasse pour gagner plus de clients....) et psychologique (le harcèlement de l’appli le ronge, il est stressé à l’idée de perdre son statut de livreur et l’indifférence des gens est une agression du quotidien). Tout cela est réel et documenté et cela change la façon dont nous voyons la ville et ceux qui l’arpentent.... Tandis que sa vie tourne au cauchemar, toute une galerie de personnages, incarnant tous une facette de la misère sociale, de la pression et du stress de notre époque, évolue autour de lui. Il y a une journaliste précaire qui ferait n’importe quoi pour un CDI, un présentateur qui ferait n’importe quoi pour avoir de l’audience, une sdf qui essaie d’aider comme elle le peut mais va se retrouver dépassée par son petit système d’entraide DIY.... et un avocat idéaliste qui va finir instrumentalisé par le présentateur malsain et bouc émissaire de la société du spectacle. Bref, tout cela converge à la vitesse de l’éclair vers une explosion sociale à grande échelle. Le génie de ce roman est de faire monter l’adrénaline avec un sujet qui pourrait sembler trivial : le quotidien d’un livreur à vélo. Et à partir de cette petite violence sociale à laquelle personne ne fait attention, l’auteur ouvre la porte à une réflexion très profonde sur l’absurdité de notre société capitaliste et notre besoin dévorant de redevenir des humains les uns envers les autres. Avant que tout ne s’effrite et ne s’enflamme. C’est rapide, ultra intense, très bien écrit, on tourne les pages comme en transe, c’est une vraie pépite, un roman comme on en lit peu. À ne rater sous aucun prétexte, vraiment !
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Tous complices

Autant le dire tout de suite ce bouquin est un gros coup de coeur. Merci à Sébastien pour la découverte. Benoît Marchisio choisit de s'intéresser dans son roman noir aux livreurs à vélo, un job récent dans nos sociétés et surtout un job ultra précaire. Les livreurs ont le sentiment de travailler en toute autonomie pour leur compte alors qu'en réalité ils font partie d'un grand algorithme qui leur met de plus en plus la pression et qui a pour unique but le profit. C'est à partir de là que l'on rencontre Abel, un jeune qui souhaite ramener de l'argent à la maison pour aider sa mère, femme de ménage, en devenant coursier de temps en temps dans la semaine et en parallèle à ses études. Malheureusement pour lui les choses vont se compliquer lorsque l'activité devient une activité à temps plein qui prend de plus en plus de place dans sa vie. Il commence par abandonner ses études pour livrer toujours plus. La plateforme qui l'embauche pressurise les livreurs et Abel a bien conscience qui s'il saute et qu'il ne peut plus livrer il sera remplacé en un claquement de doigts. le jeune homme commence à comprendre ce système et en même temps il travaille toujours plus pour devenir un meilleur livreur. Igor de son côté est avocat, un avocat pétri de valeurs humanistes. Il se rapproche des livreurs, car il souhaite défendre leurs conditions de travail. C'est d'ailleurs compliqué pour les livreurs de questionner ces problématiques, car ils n'ont pas une seconde pour eux et sont sous pression s'ils ne livrent pas à temps. Ajoutez à cela une émission qui fonctionne uniquement sur le buzz et quelques autres personnages et vous avez un roman noir bien ficelé et prenant. "Tous complices !" est un polar redoutable sur les machines de guerre que sont Delivroo, Uber Eats and co. À lire !
Lien : https://lesmafieuses.wordpre..
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Tous complices

L’un explore le désespoir d’un salarié de plateforme de livraison à vélo...
Lien : https://www.telerama.fr/livr..
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La génération Propaganda

Un intense moment d’archéologie culturelle, lorsque le clip, la pub et le cinéma se sont entremêlés pour ne plus jamais ensuite être les mêmes.



Sur le blog Charybde 27 : https://charybde2.wordpress.com/2020/05/29/note-de-lecture-generation-propaganda-lhistoire-oubliee-de-ceux-qui-ont-conquis-hollywood-benoit-marchisio/
Lien : https://charybde2.wordpress...
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Tous complices

Franchement je suis partagé sur ce livre que j'hésiterais à qualifier de roman mais plutôt de "récit documentaire".

Sur le fond, le mérite utile de ce récit est de nous ouvrir, si besoin, les yeux et d'être très bien documenté sur le système des "plateformes" de livraisons (Uber eat, Deliveroo etc) qui sont la suite logique des fast-food et qui exploitent des jeunes (notamment "sans papiers") et sur les chaines (un mélange de C8, C News, BFM..) d'informations (entre guillemets: trash tv) continues qui cherchent surtout à faire du buzz, de l'audience par le spectaculaire et du show par des "débats" où ça doit surtout clasher (p 16) " marigot numérique infesté d'anonymes aux idées bien arrêtées et à la gâchette facile". Donc c'est un récit descriptif sur la situation actuelle, de ce phénomène récent né sous nos yeux et dont nous sommes, pour certains d'entre nous, acteurs, donc complices : j'ai vu, devant ma fenêtre, il y a peut-être 1 an - j'habite une grande ville de province - concrètement et soudainement, les 1ers livreurs en vélo venir livrer dans mon immeuble. Puis de plus en plus de scooters, comme dans le livre. Qu'il pleuve, qu'il vente, qu'il gèle ou en pleine canicule et à presque n'importe quelle heure. Je pestais contre ceux et celles qui commandaient : des jeunes gens ayant tout ce qu'il faut pour faire les courses et la cuisine eux-mêmes, mais qui ont sans doute l'impression d'être "in" et dans la "réussite sociale" (ça promet pour l'avenir..). ( en même temps il y avait régulièrement des vols - ou des tentatives, on se défend quand même - de vélos).

Sur la forme, c'est là que pour moi ça ne va pas trop : certes tous - ou presque - les anglicismes actuels (qui m'énervent, pour la plupart, mais pas tous, si vous lisez mon papier) sont là et c'est un bon test pour voir si on suit l'évolution du langage mais je trouve que l'auteur n'a pas de style, de"flot" à lui et ça m'a manqué. C'est pas Zola quoi ! J'ai trouvé ça presque aussi platement écrit qu'un polar de série b écrit à la chaine (SAS, le sexe en moins). Je ne sens pas un écrivain et je trouve ça dommage. Pourtant l'idée de découper le livre en saisons est bien mais c'est à peu près la seule touche de créativité littéraire dans ce bouquin, mais je suppose que ce n'est pas le souci de l'auteur (de faire de la littérature. ça me gêne, comme ça me gêne de ne pas aller dans un restaurant pour manger autre chose que la cuisine que je fais : j'ai passé la cinquantaine, ça doit expliquer). Atteint-il le niveau de qualité de Gomorra de Roberto Saviano (que je n'ai pas lu) ?

Bref, selon moi ça relève plus d'un très long article qui a le mérite d'être en prise directe avec une actualité essentielle (l'une des évolutions déplorables de nos sociétés) que du roman social, le "roman" supposant quand même un minimum de style.
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Tous complices

Vous, les urbains qui avez commandé ce menu japonais avec une soupe miso et un morceau de nougat, avez-vous pensé à ce livreur qui est allé le chercher fissa à votre resto préféré, qui a failli se faire écraser à plusieurs reprises pour ne pas arriver quelques minutes après l'heure fixée et que vous allez à peine regarder, les yeux rivés sur votre smartphone, graal donnant libre cours à toutes vos envies, à commencer par celles de sushi et de wasabi? Derrière cette appli, Benoit Marchisio montre qu'il y a bien plus qu'un algorithme dans "tous complices!", son livre paru aux editions les arènes dans la collection equinox

Abel veut gagner de l'argent pour aider sa mère au quotidien. Il se laisse convaincre par l'Appli, cette plateforme qui propose de la livraison de repas en milieu urbain mais aussi à tous d'être leur propre patron. Une fois le compte crée, il découvre Paris et ses beautés architecturales mais aussi le rythme effréné des courses pour gagner quelques euros, relever quelques challenges initiés par l'Appli au prix de risques démesurés, faire face à la jungle des livreurs. Il fera connaissance aussi avec une économie souterraine où les comptes se louent pour exploiter une nouvelle misère humaine qu'Igor, un jeune avocat idéaliste, tente de défendre et les mettant dans la lumière des médias.

Tous complices! est un magnifique roman social de son temps. Benoit Marchisio a su capter l'ère du temps pour livrer ici sur une année l'évolution du parcours d'Abel, Igor, Jane, Yass ou encore les soeurs Loursac qui sont liés directement ou indirectement à l'Appli. Le lecteur est complètement immergé dans ce petit monde où les livreurs sont à l'affût de ce qui tombe comme course sur la plateforme, cet eldorado ; "l'appli, elle s'en fout d'où je viens ou comment je m'appelle". Outil d'intégration non discriminante l'Appli? Certes, mais aussi forme déshumanisée qui impose de manière insidieuse rythme et tarif qu'elle baisse quand bon lui semble. L'auteur décrit avec finesse et sens critique les conséquences de ce système, à commencer par la location de comptes permettant aux sans papiers et aux livreurs mis à l'amende de poursuivre leurs courses. Ce roman devrait être imposé à la lecture aux inspecteurs et inspectrices du travail tant il est apprenant sur l'ubérisation du monde du travail.
Lien : http://rcv-lille.radio-websi..
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Tous complices

voulant etre libre et autonome , Abel devient livreur de repas a vélo. Apres des debut hesitants , il se familiarise avec les rues de Paris qu il sillonne , en delaissant ses études

avec son émission quotidienne Debat , Paul Parsenne regne en maitre sur l audimat. Le presentateur malmene son équipe de pigistes précaires , dirigé par Jean, vieux briscard de l info propulsé redacteur en chef. Igor, jeune avocat un peu idéalsite , reve de gloire et de célébrité. Cette galerie de personnages et bien d autres , se retrouvent au coeur du premier roman de benoit Marchisio.

Le trentenaire disseque au scalpel les nouveaux modes de consommation. Recit haletant , captivant et jouissif qui dénonce les ravages d une société à dexu vitesses, où chacun tente de survivre , en attendant l embrasement!

Un tres bon premier roman
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Tous complices

Un véritable page turner, dévoré en un week-end. Une dénonciation de la société des algorithmes qui semblent aujourd'hui diriger les hommes, de celle du buzz TV dont la recherche obsédée oriente la grille des programmes et de celle de la soirée canapé/sushi/netflix qui permet aux plus aisés de manger sans sortir de chez eux quand les moins favorisés pédalent sous la pluie.

Un roman qui apportera de l'eau au moulin de ceux qui sont déjà critiques de ce système, et qui en aidera peut-être d'autres à ouvrir les yeux. Une fois le livre refermé, impossible de se faire livrer un repas sans repenser à Abel sur son vélo ou d'allumer son poste de télévision sans un minimum d'oeil critique. Le final du roman, apogée absolument brillante de cette dérive de la société, vous hantera longtemps.
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