Elles sont belles ces lettres que Rainer-Maria Rilke adresse à son jeune correspondant, de 1903 à 1908. Plus personne ne fait de correspondances comme ça, c'est dommage.
Dix lettres, suivies d'une réflexion de Bernard Grasset sur le travail de l'écrivain. Parce que "travail", il y est fort question dans l'oeuvre de Rilke. Pas au sens où on l'entend. Mais il semble que la vie, les réflexions et l'oeuvre de Rilke ont tourné autour de ce mot. Travail de création, questionnements, travail sur soi-même, travail de l'amour !
Et puis, il y a une longue lettre où il parle de la tristesse et... ça m'a rendue triste.
Il faut vraiment que je lise autre chose !
Je vous invite à voir les citations qui en diront plus sur la qualité de ces écrits.
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J'ai lu ce livre que j'avais déjà, et curieusement jamais lu, alors que je le connais depuis longtemps. J'ai eu envie de le lire, car ce poète allemand était un peu le maître à penser d'Etty Hillesum, il lui donnait de l'espoir durant la guerre puis en déportation, avec toutes ses œuvres d'ailleurs, pas seulement les Lettres.
J'ai été admirative de la pensée de Rilke effectivement, et on voit se dessiner dans ces lettres une belle âme : bien qu'il ait une mauvaise santé, et voyage souvent pour essayer de trouver la paix intérieure, il prenait soin de répondre aux lettres du jeune homme, de lui donner des conseils qui l'aident à vivre et à endosser cette responsabilité d'être créateur. Il lui arrive aussi de décrire dans un passage bouleversant les eaux vives de Rome, les escaliers et les jardins, la nuit étoilée au-dessus de la ville, c'est magique, il a les mots.
Il est beaucoup question, dans ces dix lettres, de solitude assumée, de relation à la poésie, qu'on doit laisser arriver en travaillant sur soi, en se tenant prêt, mais qu'on ne peut forcer. L'auteur conseille fortement de s'inspirer de sa propre vie, ses propres sentiments, et d'y mettre la plus grande sincérité. Je sais que Rilke souffrait profondément lui-même de périodes sans inspiration, parfois pendant plusieurs mois ou années. Je ne connais pas Kappus, mais il semble que leur correspondance se soit peu à peu terminée, car celui-ci ne s'est pas détaché de la vie active, militaire, puis sociale, pour ne se consacrer qu'à écrire. Il a eu une petite réussite mondaine mais n'a pas été un grand auteur.
Si j'avais seulement lu les Lettres, j'aurais sans doute mis une note un peu plus élevée, car elles sont touchantes et vraies, mais les textes autour m'ont moins plu, j'ai trouvé son œuvre un peu froide, distante, les textes font réfléchir mais ne m'ont pas touchée. Il faudrait que je découvre plus sur ses livres, mais ce ne sera pas dans mes priorités, plutôt si je retombe dessus par hasard.
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A 20 ans, Franz Xaver Kappus décide d’écrire une lettre au poète Rilke, à laquelle il joint ses poèmes et demande à Rilke de les juger. S’ensuit alors une correspondance entre les deux hommes de 1903 à 1908. Dans cette édition, seules les lettres de Rilke apparaissent.
Dans celles-ci, Rilke offre sa vision de la création, la nécessité de la solitude et de l’introspection, l’importance de la nature, le retour à l’enfance, le doute et son pouvoir bénéfique si l’on sait l’apprivoiser.
Il est incroyable de voir à quel point Rilke, alors âgé de seulement 28 ans, a déjà un recul tout à fait épatant sur son processus créatif et sur l’art de manière générale.
Chacun∙e d’entre nous peut trouver ce dont il/elle a besoin dans ses lettres car Rilke y prodigue quasiment des conseils de vie. « Si votre quotidien vous paraît pauvre, ne l’accusez pas. Accusez-vous vous-même de ne pas être assez poète pour appeler à vous ses richesses. »
C’est beau, doux et inspirant. J’avais constamment envie de surligner des passages, de les recopier et je sais déjà que je vais me l’acheter car c’est un livre auquel je vais avoir envie de revenir régulièrement, d’en relire des extraits. Cette édition, trouvée dans une boîte à livres, va être déposée dans une autre pour que quelqu’un puisse également profiter de cette beauté et de cette sagesse. Un vrai coup de cœur.
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Mon cher Rainer Maria Rilke,
Il y a bien longtemps et sans doute un peu trop tôt, vous avais-je lu mais sans alors véritablement saisir et retenir toute la profondeur de vos lettres à cet apprenti poète, Franz Xaver Kappus .
C’est donc avec enthousiasme qu’un jour de juillet, au rythme des rails, à l’approche d’un de ces moments magiques de nos vies qu’on aimerait ne jamais voir s’arrêter, que j’ai d’abord lu votre première lettre quasiment simultanément avec ma lunaire compagne de lecture… et quelle lettre !! Tout à la fois sincères et évidemment brillants, vos conseils donnés à ce jeune écrivain m’ont tout de suite semblaient pénétrants et éclairants.
-« Entrez en vous-même »-
S’il y a bien une formule que j’ai retenue de cette correspondance, c’est bien celle-ci car elle dit laconiquement tout le long travail nécessaire de l’écrivain sur lui-même. Laisser l’inconscient travailler, sonder les profondeurs de son âme, avec patience et dans une solitude quasi absolue pour une introspection profonde, sans limites, et en extraire toute la vérité de l’écriture et des vers à venir.
Et alors qu’au cours de ma lecture montait en moi une agitation vive liée au point d’arrivée de ce train dans lequel je me trouvais seule encore à cet instant, vous appeliez Franz Xaver à davantage de patience face à l’émergence progressive de son don créatif et vous l’invitiez même à goûter, comme aux plaisirs de la chair, à la sensuelle et jouissive expérience de la naissance des mots et du puissant désir de composer qu’ils procurent chez les êtres touchés par la grâce de l’écriture.
Se donner entièrement à la tache de l’écrivain, aux mots, à corps perdu, infiniment et sans craindre la mélancolie ou la souffrance, voilà des conseils qui sont ceux d’un esprit romantique exalté par la passion de l’écriture.
Je ne puis m’empêcher d’envier Franz Xaver Kappus d’avoir pu correspondre avec vous et surtout d’avoir profité de vos réflexions voire de vos digressions éclairantes pour un poète en plein apprentissage. Comme j’aimerais aujourd’hui pouvoir encore recevoir des mots comme les vôtres, édifiants et délicieusement surannés.
Je me permets d’ailleurs de vous conseiller d’écouter la lecture à voix haute de vos propres lettres, de préférence par une nuit particulière, alors que le doux scintillement des astres vous éblouit encore… j’en ai fait la douce expérience que j’aurais souhaitée sans fin…
Bien à vous,
Une lectrice parfois mélancolique
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Les 10 lettres de Rainer Maria Rilke sont pleines de bonté et de bon conseils où chacun peut y retrouver un intérêt pour trouver un sens à sa vie. Bien que je trouve certains points de vue de ce dernier un peu trop tranchés, (il n'a pas vraiment de juste milieu dans sa façon de pensée) j'ai trouvé la lecture de cet ouvrage agréable. C'est un livre "immortel", il a passé les années sans prendre une ride, et il sera certainement toujours d'actualité dans cinquante ans.
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Coup de cœur face à cette lumière d'esprit qui nous offrit nos premières études législatives et les bases de notre législation actuelle.
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Un bijou de la littérature ! Tout est parfait : le style comme les idées. A lire et à relire ! J'ai adoré.
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Dix lettres que Rainer-Maria Rilke a adressées de 1903 à 1908 à un jeune homme qu’il ne connaissait pas, Franz-Xaver Kappus, cadet à l’École militaire puis sous-lieutenant dans l’armée impériale d’Autriche-Hongrie. Ce dernier devait abandonner en1919 le métier des armes pour celui des lettres. Ces lettres procèdent d’une réflexion très dense, quasi universelle sur la détermination de choix dans l’existence, sur la création artistique et sur la poésie que l’auteur considère comme une expérience assumée de la vie. Ce thème est développé de brillante façon à la suite du recueil par le traducteur et éditeur, Bernard Grasset.
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Des lettres à lire et à relire. Rilke nous enjoint à nous plonger au plus profond de nous même pour en retirer la matière poétique qui servira à créer une œuvre littéraire. Une méditation métaphysique sur ce qu'est la création, la solitude et l'amour.
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Au delà d'une écriture, un véritable témoignage sur la vie!
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"Vous demandez si vos vers sont bons. Vous me le demandez à moi. Vous l'avez déjà demandé à d'autres. Vous les envoyez aux revues. Vous les comparez à d'autres poèmes et vous vous alarmez quand certaines rédactions écartent vos essais poétiques. Désormais (puisque vous m'avez permis de vous conseiller), je vous prie de renoncer à tout cela. Votre regard est tourné vers le dehors ; c'est cela surtout que maintenant vous ne devez plus faire. Personne ne peut vous apporter conseil ou aide, personne. Il n'est qu'un seul chemin. Entrez en vous-même, cherchez le besoin qui vous fait écrire : examinez s'il pousse ses racines au plus profond de votre coeur. Confessez-vous à vous-même : mourriez-vous s'il vous était défendu d'écrire ? Ceci surtout ; demandez-vous à l'heure la plus silencieuse de votre nuit : "Suis-je vraiment contraint d'écrire ?" Creusez en vous-même vers la plus profonde réponse. Si cette réponse est affirmative, si vous pouvez faire front à une aussi grave question par un fort et simple : "Je dois", alors construisez votre vie selon cette nécessité." Rainer-Maria Rilke (I, p. 17).
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