Citations de Bernard Sablonnière (45)
Les chercheurs ont ainsi démontré que l’accouplement et la stimulation vaginale chez les femelles de ces animaux favorise la libération d’ocytocine. Ils confirment ensuite que cette hormone favorise la formation des couples. En revanche, chez les mâles, la libération endogène de vasopressine facilite le choix d’une femelle et la testostérone favorise la sécrétion de vasopressine chez ces animaux.
Le contact entre deux neurones qui permet cette communication s’appelle la synapse, et c’est là que notre cerveau est extraordinaire, car il existe en moyenne entre 500 et 20 000 synapses par neurone, c’est-à-dire qu’un seul neurone peut choisir de communiquer avec 20 000 autres.
S’attacher à l’autre et l’attirer, c’est d’abord établir une communication inconsciente. Pour cela le cerveau utilise un réseau de cellules spécialisées, les neurones. Le cerveau humain pèse environ 1 200 grammes et est organisé en unités élémentaires, les neurones, dont le nombre est estimé à 100 milliards. Il contient globalement deux parties, l’une à droite, l’autre à gauche, les hémisphères.
Dans la relation amoureuse, ce sont les caresses des seins qui stimulent la libération d’ocytocine, amenant ainsi aux mêmes effets. Le rôle de l’ocytocine dont l’effet est plus marqué chez la femme est d’agir via le système limbique et l’amygdale en diminuant l’anxiété et le stress. En effet, elle va réduire la libération de cortisol, l’hormone libérée lors du stress.
Si l’attirance représente l’étape initiale d’une relation amoureuse, n’oublions pas qu’elle est un comportement inné et soudain dès la naissance chez de nombreux animaux, qui favorise tout au long de la vie d’un individu, la relation et l’attachement comme ceux des deux géniteurs dans un couple pour apporter les soins au nouveau-né. L’attachement est une composante essentielle de l’amour et s’il peut exister un attachement sans amour, il ne peut y avoir d’amour sans attachement.
Certaines odeurs sont ainsi perçues avec une sensibilité c’est-à-dire un seuil de détection très différent pour chacun des deux sexes. Ainsi la femme est cent fois plus sensible pour détecter l’odeur du musc, dont la molécule odorante est l’exaltotide. Cette sensibilité est exacerbée par le taux de sécrétion des hormones œstrogènes. L’odorat peut donc moduler nos relations. « Les humains sont, comme les autres mammifères, des créatures plus olfactives que visuelles dans leur sélection sexuelle. »
Toutes les odeurs que le corps dégage sont essentielles à ce qu’on appelle la communication non verbale, telle celle ressentie au début d’une relation amoureuse. On ressent la présence de l’autre puisque souvent, on se voit, on perçoit, on parle, mais la communication inconsciente fait son effet et influence notre comportement grâce à la stimulation de la libération de différents neurotransmetteurs et hormones qui vont préparer la relation amoureuse.
Les odeurs sont particulièrement irrésistibles, car les informations perçues par le bulbe olfactif atteignent directement l’amygdale1, le centre des émotions qui se connecte à l’hippocampe, impliqué lui, dans la mémoire. Cette particularité explique pourquoi on associe très souvent une odeur à une émotion. Bien sûr, le cerveau peut aussi détecter des odeurs désagréables qui entraîneront un comportement d'aversion.
Lorsqu’on tombe amoureux de l’autre, on est ému souvent par son visage, sa voix, son charme mais parfois attiré aussi par d’autres critères comme le statut social ou financier du partenaire ; mais comment nous vient ce comportement d’attirance ?
L’attirance entre deux êtres, qui a souvent inspiré les poètes et les artistes, déclenche un comportement indispensable à la survie de l’espèce.
Il ne faut pas oublier que tout comportement d’amour qu’il s’agisse de l’amour romantique ou de l’amour maternel est directement associé à la recherche d’une récompense, c’est-à-dire du plaisir procuré. Le romantisme et l’amour sont donc de véritables états fonctionnels du cerveau que les scientifiques peuvent maintenant observer.
Si l’amour passionnel correspond surtout à un affect physique, associé souvent au désir sexuel, l’attachement, lui, correspond plutôt à un affect spirituel. La chimie cérébrale viendra nous illustrer comment la sexualité et la relation émotionnelle se renforcent mutuellement. Elle nous expliquera aussi, comment l’amour et ses effets dans la relation consolident l’attachement et la solidité du couple. C’est certainement cet attachement amoureux qui sculpte nos émotions, par l’intermédiaire de la libération réitérée d’ocytocine et de son effet sur le cerveau des émotions.
L’amour est une émotion unique et trouve son fondement biologique à partir du comportement reproductif incluant le comportement sexuel et le comportement relationnel entre l’adulte et l’enfant. Le comportement devient alors la conséquence de l’activité du cerveau, et celui-ci, n’est plus qu’un intermédiaire entre l’effet des hormones sexuelles et la conduite du comportement amoureux.
À l’acmé du plaisir, les neurobiologistes décrivent même un orage orgasmique caractérisé par une succession de décharges électriques, qui nous font perdre la tête pendant le court instant de la jouissance. Après cet instant, se relayent les endorphines, la sérotonine et l’anandamide, qui exercent leurs effets euphorisants et relaxants.
Pour limiter les effets parfois exagérés de la dopamine, le cerveau libère aussi de la sérotonine, qui tempère cette irrationalité pulsionnelle de la passion amoureuse. Ensuite, vient le sexe et il n’a pas d’opposition entre l’amour et le sexe puisque c’est une question de désir.
Les neurobiologistes démontrent que l’amour peut devenir une addiction lorsque le désir se transforme en une envie pressante et que le ressenti de plaisir se change en douleur. Ainsi, quand la passion devient excessive, s’installent une dépendance et un désir de l’autre déconnecté de l’état cognitif, sentimental et émotionnel. Chez l’homme et la femme, la chimie du désir est indépendante de la chimie de la passion amoureuse et de l’attachement.
La dopamine est le moteur essentiel du désir quelle que soit sa nature. C’est le messager de l’envie, celui de l’activation du circuit de la récompense. L’activation normale de ce circuit, dans le désir d’amour comme dans tout autre besoin associe à la motivation exprimée par le désir, la perception et l’attente d’un plaisir ressenti comme une récompense.
Au-delà des émotions, le cerveau va concentrer et transformer cette énergie émotionnelle en un ressenti corporel grâce à l’action de l’hypothalamus et de ses sécrétions hormonales. C’est l’effet du coup de foudre, lié à deux messagers chimiques : la noradrénaline et l’adrénaline. On ressent, on rougit, on a peur, notre cœur s’accélère, notre corps exprime enfin le ressenti de nos émotions. Cet état relationnel lié au sentiment amoureux induit un stress avec son cortège de manifestations corporelles.
L’attachement est un composant essentiel de l’amour et s’il peut exister un attachement sans amour, il ne peut y avoir d’amour sans attachement.
Nos sens sont émoustillés, c’est un regard, une odeur, un mot, un geste, qui, perçus avec une acuité si subtile aiguisent le cerveau des émotions et déclenche une libération effrénée de neurotransmetteurs.
La passion amoureuse évolue au cours des années, mais on distingue presque toujours trois phases successives dans son déroulement : la rencontre, la passion puis l’engagement.