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4.12/5 (sur 77 notes)

Nationalité : France
Biographie :

Betty Mannechez est une victime d'inceste.

Elle a grandi dans une famille incestueuse, à la merci d'un père abusif, Dennis Mannechez. À la fin des années 80, Denis, Laurence sa femme, et leurs trois filles et deux garçons, s’installent en Seine-et-Marne avant de déménager dans une immense propriété en bordure de la forêt de Compiègne, à Cuise-la-Motte dans l’Oise. Denis Mannechez, ingénieur, règne en tyran sur sa famille.

Aux débuts des années 90, avec la complicité de sa femme, il entame des relations incestueuses avec ses deux filles, Virginie l’aînée et Betty, de deux ans sa cadette, qui avait 8 ans la première fois. En 2002, Virginie a eu un enfant de son père.

Betty est tombée enceinte à trois reprises, à 13, 15 et 17 ans. C’est sa mère qui a organisé les IVG dans des hôpitaux différents pour ne pas éveiller les soupçons.

Après la révélation des faits aux gendarmes, le couple Mannechez est condamné par les assises de l’Oise : Denis Mannechez écope, en 2011, d’une peine de 8 ans de prison sans mandat de dépôt. Une peine ramenée à cinq ans, dont trois avec sursis par la cour d’assises d’appel de la Somme en 2012. Libre, Denis Mannechez part s’installer avec Virginie et leur fils à Plainville, dans l’Oise, malgré les interdictions judiciaires.

En 2014, Dennis Mannechez a froidement assassiné sa fille, Virginie, et Frédéric Piard, son employeur sur leur lieu de travail, un garage à Gisors. En décembre 2018, aux Assises de l'Eure (27), Denis Mannechez était condamné à perpétuité pour double-assassinat. Il est décédé en prison quelques jours après avoir été condamné.

Aujourd'hui, Betty Mannechez, mère de cinq enfants, raconte l’horreur de cet inceste dans un livre, "Ce n’était pas de l’amour" (2021), coécrit avec le journaliste Julien Mignot

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Témoignage des enfants de Denis Mannechez aux Assises de l'Eure


Citations et extraits (6) Ajouter une citation
Ma sœur, ma Ninie, Je vais donc par ces écrits te bénir en soignant mes maux par les mots de mon cœur. Tu t'es envolée et moi, impuissante, je t'ai regardée déployer tes ailes. D'un seul coup, ton visage a perdu son masque de souffrance, la paix s'est dessinée sur chacun de tes traits, tu semblais dormir. Je t'ai regardée pour graver au plus profond de ma mémoire chaque détail de celle que tu étais encore. Je t'ai caressé la peau. J'ai porté ta tête contre ma joue et pour que ma main n'oublie jamais sa douceur, j'ai embrassé tes cheveux, pour respirer ton odeur et ne jamais l'oublier. Je t'ai répété à quel point je t'aimais pour que cette mélodie t'accompagne tout au long de ton voyage, je voulais que chacune de mes larmes te pousse vers un nouveau bonheur, vers ce paradis que j'imagine si beau, car la terre était pour toi l'enfer. Tu m'as quittée ! Par amour pour toi, je dois l'accepter, je n'avais plus le droit de te demander de t'accrocher à la vie. Nous étions deux contre tous, et tout n'était que douleur. Tu t'es battue jusqu'au bout de tes forces, et même au-delà, la mort était ta seule délivrance, elle a fini par t'emmener, tu es partie. Je ne sais pas où tu es, j'attends un signe de toi, je sais que tu me le donneras car tu m'aimes, tu vas vouloir me rassurer. Tu es dans mon cœur, encore plus profondément qu'avant. Je t'aimerai jusqu'à mon dernier souffle. Je partagerai avec toi tous les bonheurs, ma pensée t'unira à moi sans cesse. Rien ne nous a jamais séparées, ce n’est pas le ciel qui fera barrage à notre amour. Je me dis que tu es partie en voyage et qu'un jour, je te rejoindrai. Je t'aime, tu le sais, tu m'aimes, je le sais aussi. Ma douleur ne doit pas t'empêcher d'être en paix. Elle est juste le prix de mon amour pour toi. Je vais apprendre à respirer avec elle.

Virginie Mannechez a été assassinée le 7 octobre 2014 par celui :
qu'elle venait de quitter,
dont elle avait un fils de 13 ans,
mais qui était, avant tout, son père biologique.

La mort de ma grande sœur m'a fracassée. C'est la personne que j'ai le plus aimée au monde. C'était la seule lumière dans une enfance violentée, abusée, dévastée. Entre nous, il y avait un secret, ce secret que nous ne devions surtout pas révéler à l'extérieur – même nos frères ne savaient pas réellement ce qu'il en était. Ce secret dans lequel nos parents nous ont plongées et verrouillées. Ce n’était pas un joli secret entre deux sœurs adolescentes, mais un secret horrible démontrant que l'être humain est capable du pire : notre père et notre mère nous ont élevées dans une ambiance sectaire totalement incestueuse.

J'ai mis très longtemps à comprendre que nos parents nous ont volé notre enfance et empêché de vivre nos émotions. Nous devions les enfouir derrière un mur infranchissable. En fait, nous vivions dans une réalité entièrement construite et formatée.

Plusieurs fois j'ai vu ma mère se prendre une « dérouillée ». Pour autant, maintenant que je suis mère à mon tour, je ne peux pas lui pardonner de ne pas être intervenue. Elle était une adulte, nous étions des enfants, elle l'avait choisi, pas nous. Elle était notre mère et nous ses enfants. Son rôle était de nous protéger contre tout, même contre son mari !

D'abord ma mère. Tout chez elle - son discours, son attitude larmoyante - m'insupporte. Certes, elle était sous la menace, sous l'emprise de son mari, mais elle n'a rien fait pour nous protéger. Au contraire ! Elle se présente comme une femme qui était en danger de mort. Sauf que pour se sauver, elle nous a envoyées à l'abattoir tout en nous traitant de putes. Elle était en âge de vivre une sexualité, pas nous. Elle a choisi son partenaire sexuel, elle l'a même épousé. Nous, il nous a été imposé.

C'est tellement bon, la complicité avec ses enfants. Comment mes parents arrivaient-ils à être heureux en nous rendant aussi malheureux ?

- Où est ma Ninie ?
- Ton père l'a tuée, son patron aussi, et lui aussi. T'es pas au courant ? C'est passé hier sur France 3 Picardie à 19 heures. Tout le monde est mort. Sauf l'enfant de Ninie, mais il a tout entendu !
La terre s'ouvre sous mes pieds et je tombe.

Sans la moindre émotion, Denis Mannechez poursuit son œuvre de mort. Il repère Virginie à l'arrière de l'entreprise, sur une dépanneuse, en train de rentrer un 4 x 4. Il tire dans son pare-brise, puis arrive à la portière côté conducteur. Une première balle dans son épaule gauche et immédiatement une autre en plein dans la tempe. La jeune femme de 33 ans tombe sur le côté. Sa sinistre mission accomplie, Denis retourne l'arme contre lui et se tire une balle dans la tête.

En outre, ils disposent d'un témoin de poids qui va leur raconter la scène. Il a entendu le premier coup de feu et entrevu la suite du carnage depuis l'étage : c'est Quentin, 12 ans. Son père-grand-père a tué sa mère-demi-sœur parce qu'elle voulait une vie enfin normale. Je pense à lui constamment. Comment parviendra t-il à surmonter cela ?

La justice, en se trompant lors des deux procès, en ne réincarcérant pas mon père, a commis une terrible erreur et, désormais, de n'avoir rien fait pour empêcher la conséquence, mais c'est trop tard. La juriste qui a aidé passionnément Virginie sera dégoûtée et changera de métier.

Je verse des larmes lourdes, chargées de toute cette histoire. Mes enfants ont désormais peur pour leur maman. Il me faut « combattre le diable avec l'amour » pour eux, car c'est le seul sentiment créatif. C'est aussi le seul que je n'avais pas le droit de ressentir, enfant. Donc il doit l'emporter sur la raison, la force et le courage pour l'honneur de Ninie. Il me faut faire face et déchirer le voile pour laisser la vérité éclatante faire jour. Que cette fois, ce soit bien le procès de mon père, pas le nôtre.

- Tu sais, Denis, Virginie et moi, nous n'étions pas comme ta mère, nous n'étions pas des putes. Le Mal, ce n'est pas nous, le Mal, c'est toi. Moi, j'étais juste une enfant malheureuse qui voulait de vrais parents.

Pour la première fois, nous, les enfants, ne disons pas ce qu'il a envie d'entendre, mais ce que nous avons à lui dire. Et, encore plus surprenant, il écoute et semble comprendre. Denis est remis à sa place, peu importe son handicap. Je suis passée par l'enfant qu'il a été pour l'atteindre. Il sait, au fond de lui, ce qu'il a fait. Il en découvre seulement maintenant les conséquences : ses enfants ne l'aiment pas, Virginie incluse. Sa vie est, par conséquent, un échec complet.
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Les assistantes sociales ou le personnel scolaire ne repèrent pas les enfants comme nous : ils se soucient des enfants qui posent des problèmes de comportement. Or nous, nous étions sages comme des images.
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La France a encore beaucoup de travail à faire pour lutter contre ce fléau, ce tabou. Mais à l'époque, cela donnait une "réassurance" à mes parents : tout s'est bien passé, aucune réaction de l'extérieur. Et cela constituait donc un encouragement à continuer ce mode vie délirant et sectaire.
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Je sais que c'est un monstre, mais la seule mère que j'ai, c'est elle !
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Autrefois, nous avions eu des discussions sur la grossesse. Toutes les deux, nous voulions avoir des enfants. Nous étions même prêtes à adopter. Mais absolument pas pour leur offrir l'enfance que nous connaissions. C'est pourquoi l'idée d'avoir un enfant avec notre propre père n'était pas vraiment notre objectif. Comment transformer le plus beau moment du monde en quelque chose de sale, de laid, d'anormal, d'absurde ? Pour Denis et Laurence pourtant, tout est normal, dans leur nouvelle configuration, tout est logique, les rôles sont bien définis ! J'ai envie d'hurler ! Hurler contre ce mélange des genres !
Un psy expliquait que ce n'est pas un hasard si on présente une famille comme une arborescence. Cependant, les parents incestueux "cassent" toute cette logique en changeant de branches ! Avoir un enfant avec son propre enfant... comment croire qu'on distribue de bonnes cartes au bébé à naître ? Juste un maelström impossible à dénouer.
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Dis, maman, explique-moi : comment papa peut-il être aussi être le papa de tapie, ta sœur ?
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