J’aimais la façon impertinente dont il avait coutume de gérer l’imprévu, et j’aimais l’éclat de ses cheveux blond-roux sur mon oreiller. J’aimais la façon dont il me réconfortait après une nuit difficile au travail, et j’aimais ses petits éclats de culture quand nous étions dans un musée. Je l’adorais, tout simplement. J’étais fou de tout ce qu’était Cam. Il était l’exception à toutes mes règles.
Son visage, complètement perdu, dévasté par le choc du plaisir, était sûrement l’une des choses les plus torrides que j’aie pu voir au cours de mon existence et je ne pouvais supporter l’idée que quelqu’un d’autre soit au courant que c’était exactement cela, la réalité qui se cachait derrière le masque d’Ashton Adams.
Il y avait toujours quelque chose d’un peu brisé chez Chase. Ça dégoulinait de lui par tous les pores de sa peau lorsque je le voyais sur son toit la nuit, mais c’était tout aussi évident le jour, d’une manière plus discrète, dans la retenue de certaines émotions, dans son regard qui se perdait parfois dans le lointain… Et ce sourire-là, vrai, profond, sincère, je ne l’avais jamais vu avant. Il illuminait tout en lui, du bleu de ses yeux, plus clair, plus calme, à son visage, plus détendu. Même ses cheveux semblèrent plus brillants, malgré l’obscurité de cette ruelle miteuse. Un instant fugace, je me pris à penser que j’aurais donné un rein, pour le voir toujours sourire de la sorte.
Je lui avais promis, dans les secrets de nos nuits, que si ses monstres s’étaient acharnés à le marquer de leur haine, moi, je recouvrirais jour après jour chacune de ses blessures d’une marque d’amour.
« Parce qu’un jour, quelqu’un a rempli ma vie de musique, et que rien ne m’a jamais fait me sentir plus seul que le silence qu’il a laissé lorsqu’il est parti. »
« Je n’étais rien, je n’avais rien, et il voulait me donner ce qu’il pouvait. J’aurais été fou d’en réclamer plus que cela. »
« Chase était à la fois ma rédemption et ma sentence. Ma libération et mon exil. »