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Citations de Brigite Piedfert (19)


Ce furent les premiers mais aussi les derniers et uniques mots attentionnés que j'entendis de la bouche de celui qui était mon père. Jamais plus je ne perçus son regard attendri sur moi, jamais je ne connus le soutien de sa main pour guider mes pas, jamais je ne pus l'appeler du nom doux de père et ne reçus jamais celui tant désiré de fils.
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Il lui revient en mémoire les sifflements sinistres des rafales qui s'abattaient sur la Normandie, les jours de tempête. Les anciens, dans les villages du Bocage normand, appelaient ce vent, " le vent d' Écorchevel".C' était un vent à écorcher les veaux, disaient les vieux ; il s'infiltrait sous les vêtements et vous hérissait la peau, comme s'il voulait l'égratigner à plaisir.
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Le nom de François 1er déchaîna une vague d'applaudissements nourris émaillés de cris de joie et de couvre-chefs lancés dans les airs.Il y avait dix jours de cela ,le jour de la Sainte -Croix,François 1er avait incontestablement triomphé de l'armée italienne et de ses mercenaires suisses,écrasés à Marignan.
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Le jeune garçon se tapit dans l'encoignure d'un des nombreux entrepôts de la grande rivière de Seine pour y reprendre haleine. L'obscurité charriait des nappes d'humidité ,qui tombaient sur ses épaules fragiles et exagérément voûtées sur un paquet de linges crasseux, que ses bras semblaient enserrer avec l'énergie du désespoir.
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Montivilliers, 10 septembre 1939
Chère Mère,
Je prends enfin le temps de vous donner quelques nouvelles de notre vie à la ferme.J'y suis fort occupé, mais voyez vous, je ne sais si c'est l'attrait de la nouveauté ou le très chaleureux accueil que nous a réservé Marie, mais il ne m'en coûte guère de toutes ces activités.
La Nena a passé tout l'été au grand air, et il faut bien direqu'elle a eu un peu de mal aà reprendre l'école après ces grandes vacances normandes.Au début de l'été, Marie et moi étions allés l'inscrire à l'école de filles, rue Michel à Montivilliers. L'enseignement n'y est pas mixte comme à l'orphelinat mais cette petite école spacieuse et joliment fleurie est très agréable et nous ne doutons pas que la Nena s' y plaise.Vous savez qu'elle comprend maintenant tous les propos en français que Marie et moi échangeons, et nous avons même parfois la bonne surprise de l'entendre saluer en français le facteur ou le boulanger dans leur tournée à la ferme. Vous serez fière de ses progrès. J'aurai plaisir à vous en faire part.
Nous vous embrassons bien tendrement.
Salvador
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Le Havre,24 février 1939
Très chère Mère
Je vous envoie cette brève missive afin de vous rassurer sur notre situation ici au centre et écarter de votre esprit toute source de tracas.Je puis vous assurer que les adultes de l'orphelinat mettent tout en oeuvre pour notre bien-être. Nous ne manquons de rien, la nourriture est excellente et vous auriez plaisir à voir comment la Nena reprend des couleurs.Notre éducation n'est pas laissée en reste et notre institutrice, Ascensión, à divisé les enfants en petits groupes où chacun va à son rythme.
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《 La nostalgie est le mensonge grâce auquel nous nous approchons plus vite de la mort.Vivre sans souvenirs, c'est peut-être là le secret des dieux.》
Alvaro Mutis (1923-2013)
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Plus Simon se rapprochait du Mortier d' Argent, plus il était déterminé à ne pas se laisser abattre par ce contretemps. Cette contrariété était certes facheuse elle ne restait qu'un désagrément. Il était hors de question de reculer maintenant, réagit vivement Simon.
Simon ne pouvait pas se permettre de se laisser abattre. Il y avait la survie de ses hommes. Et celle de la sucrerie!
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Les belles occasions qu'il se lamentait de n'avoir pu se saisir ne se reproduisirent pas et la mort d'Éstienne survint le dimanche 19 janvier 1578 sans qu'il en fūt en aucune façon l'artisan.Le matin du lundi ,repérant un attroupement inhabituel sur les quais du port,il s'avança jusqu'aux badauds rassemblés là, commentant le mal de côté qui n'avait plus quitté Estienne Du Val depuis le 16 de ce mois et dont les plus savants médecins de Caen n'avaient pu le libérer. Estienne Du Val était mort.
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Le Havre,29 mai 1939
Très chère Mère
..........L'inactivité commence à peser à ceux de nos compatriotes qui n'envisagent pas de retour au pays dans les conditions actuelles et beaucoup sont maintenant resolus à faire leur vie en France. Un grand nombre d'entre eux ont été recrutés pour aider aux travaux des champs ou dans des fermes, toutes propositions qui ne requièrent guère de qualification, mais les bonnes volontés ne manquent pas de part et d'autre, et nombreux sont ceux qui ont accepté les offres de fermiers des environs.Lors de ces entretiens, j'ai fait la connaissance d'une exploitante agricole qui est à la recherche d'un employé susceptible v de la seconder dans une exploitation située à Montivilliers, une petite bourgade à quelques kilomètres du Havre.Surprise par la façon dont je manie sa langue, elle a d'abord engagé la conversation en me faisant des compliments sur ce point, puis de fil en aiguille, elle m'a confié que cela fait presque un an que son mari est décédé et que son désarroi est grand à l'idée de ne pouvoir faire face seule à la bonne marche de sa ferme.Nous avons sympathisé, il faut dire qu'elle est fort jeune, elle doit avoir quatre ou cinq ans de plus que moi, et de but en blanc, elle m'a proposé, si le travail ne me faisait pas peur, de l'aider à relever son exploitation. Je ne lui ai pas fourni de réponse hâtive, mais l'idée chemine dans ma tête.
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Salvador
Le Boulou, 2 février 1939
Ma très chère Mère,
Je veux tout d'abord vous prier de m'excuser de ne pas vous avoir envoyé plus tôt de nos nouvelles.Notre entrée en France a retardé mon projet de vous écrire cette lettre, mais comme vous le voyez, des que j'ai pu , je me suis procuré au plus vite de quoi vous écrire. Soyez rassurée la Nena et moi nous portons bien.Je vous raconterai tout cela en détails dans un prochain courrier.Je n'ai malheureusement guère le temps de vous en dire plus car on nous presse de partir , un train doit nous mener jusqu'au Havre où nous nous installerons bientôt. Ne vous tracassez pas pour la Nena, soyez tranquille je veille sur elle
Votre fils qui vous embrasse tendrement
Salvador.
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Il vous sera bien plus difficile de trouver des arguments pour justifier les tortures et les crimes dont vous vous êtes rendue complice durant toutes ces années pendant lesquelles la junte de Buenos Aires a été au pouvoir
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D'énormes pierres leur bouchaient la vue, et tout à leur jeu cruel de massacre improvisé, ils ne pouvaient pas voir ce qui terrifiait le petit Eduardo. Derrière les pierres gisait un cadavre de femme que reniflaient des rats effrontés, escaladant sans discernement son buste, ses jambes ou son visage.
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《 le matin suivant ou était - ce un autre matin, bien après? - ma mère ne me tenait plus dans ses bras.Pourtant j'étais sûre d'avoir bien observé ses consignes je n'avais pas bougé un seul instant.La nuit tombait quand je m'étais blottie contre elle pour sentir sa chaleur et m'endormir calée contre ses reins.J'avais patiemment attendu qu'elle m'attire à elle après avoir improvisé une couche de fortune avec l 'aide de Salvador. Tous deux avaient finalement réussi à creuser dans la terre tassée une espèce de fosse qu'ils avaient ensuite comblée de branches et de feuilles de Fougères pour nous isoler du froid.Je les avais regardés faire, assise sur une pierre, sans encore bien comprendre que nous allions dormir là, soumis aux rigueurs de cet impitoyable hiver de février 1939. ......
.......-Viens Felicia, Dit-il , nous partons.
Une question me brûlait les lèvres mais je ne me risquai pas encore à la poser mon esprit d'enfant refusait d'accepter l'évidence qu'elle sous-entendait. Pourtant je me souvenais parfaitement qu'à mon réveil le corps froid et inerte de ma mère n'avait pas répondu à mes caresses.
-Et maman? osai-je
-Elle ne vient pas, me répondit - il laconiquement. Il hésita un instant, embarrassé et finit par avouer.
《 Nous ne la verrons plus Felicia.Elle est morte.》
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Felicia
Elle s' est lentement levée du lit sur lequel elle était asssise et s' est résolument dirigée vers le placard encastré du mur de la chambre.Elle à ouvert les portes en grand, s'est penchée pour atteindre un escabeau placé derrière une rangée de souliers , puis avec des gestes mesurés, l'a positionné devant le placard béant et s' y est hissée sur la pointe des pieds.La main gauche en appui sur le montant central, elle a tendu le bras droit et a dégagé le coin d'une boîte à chaussures reléguée sur la dernière planche du haut.....
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Brigite Piedfert
Le corps massif du capitaine se penchait en avant, déposant au sol un paquet enveloppé de chiffons d'où s'échappèrent soudainement des pleurs d'enfant, tandis qu'il entendait en même temps Jamet s'exclamer furieux :"Vas-tu te taire, maudit bâtard !"
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Le jeune garçon se tapit dans l'encoignure d'un des nombreux entrepôts de la grande rivière de Seine pour y reprendre haleine. L'obscurité charriait des nappes d'humidité qui tombaient sur ses épaules fragiles et exagérément voûtées sur un paquet de linges crasseux...
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Quand, en cette fin janvier 1939, Salvador, porteur d'un second message paternel, vint nous chercher pour fuir Barcelone, comment aurions nous pu nous imaginer qu'en quittant notre logis nous perdions
aussi les mille petites insignifiances composant notre bonheur quotidien? Ma mère voulut comprendre, s' opposer, résister:elle ne partirait pas sans mon père! Pourtant quand Salvador lui coupa la parole, refusant de gaspiller un temps précieux à discuter, elle ne put que s' exécuter et se soumettre aux exigences de mon père nous enjoignant de nous enfuir pendant qu'il en était encore temps: l'armée rebelle franquiste était aux portes de Gérone, bientôt on ne pourrait plus passer en France.Toutes deux nous étions atterrées par l'urgence des propos enfievrés de Salvador, et quoiq'incapable de saisir parfaitement le contenu de ses paroles, je cessais immédiatement de jouer avec toi, Felicia . Même si je n'en appréhendais pas la teneur, quelque chose de grave était en train de se passer.Ma mère non plus ne comprenait pas .《La France?》 Répéta - t-elle consternée.
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Reprends ta liberté, Herchemeule, pars si le coeur t'en dit ; moi, je reste dans mon domaine. Il y atout à faire ici, j'y ferai ma place et ferai prospérer mes terres.
Tes terres, quelles terres ? lança-til, provocateur à Enguerrand. Ne crains-tu pas que quelque noble héritier expatrié ne vienne te les réclamer et faire valoir des titres et une grandeur qui ne sont pas les tiens ?
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