- Nous devrions peut-être nous choisir de nouveaux noms pour aller avec nos nouveaux visages, suggéra Duncan après s'être masqué à son tour. Je veux m'appeler Albert.
Quelque chose me soufflait qu'il se baptisait ainsi à cause l'Albert Einstein. Je me gardais toutefois d'en rire.
Ça me dépasse qu'un type aussi mauvais puisse avoir un physique aussi avantageux. Pourquoi son visage ne reflète-t-il pas sa personnalité ? (Bien sûr, je connais la réponse. On ne peut pas mettre une tête de vache sur un corps humain.)
Sur la planète Splat, les enfants ne naissent pas comme sur Terre. Ils se forment dans des œufs. Après l'éclosion, ils dorment sagement pendant trois mois. Puis ils se lèvent, se mettent à marcher, et c'est rigolo de jouer avec eux.
Ce système convient parfaitement aux parents.
Par malheur, quand Bleurk était sorti de son œuf, un bout de coquille s'était planté derrière son oreille. Cela lui faisait très mal et Bleurk s'était mis à pleurer.
Or, sur Splat, les enfants ne sont pas censés pleurer.
Le robot qui s'occupait de la crèche avait alors roulé jusqu'à Bleurk, et lui avait collé une étiquette sur le front : ENQUIQUINEUR. Ecrit en grosses lettres noires.
Je me demande parfois si la mère de Duncan ne l'a pas laissé tomber sur la tête quand il était bébé. Car il doit y avoir quelques chose qui le pousse à tourmenter les autres sans répit. Autrement, pourquoi s'en prendrait-il à un garçon comme Peter Thompson ? Peter ne ferait pas de mal à une mouche. Il a toujours le nez plongé dans un bouquin, et tout ce qu'il veut, c'est qu'on le laisse lire en paix.
Ce n'est pas beaucoup exiger, il me semble. Mais Duncan à l'air de considérer la passion de Peter pour la lecture comme une insulte personnelle.
Peu d'adultes auraient une vision suffisamment objective. Une fois qu'ils ont accepté les choses comme elles sont, la plupart cessent d'imaginer comment elles pourraient être.
Le projet de rêve de Papa était une vieille ruine de trois étages, flanquée d'une vaste véranda s'affaissait par endroits, de la mousse poussait sur la toiture, et il y avait d'énormes fissures sur tous les murs.
Je frissonnai. Je n'avais jamais contemplé de bâtiment plus digne d'être hanté.
All these guys picking on smart kids and calling them geeks and dweebs are going to grow up and want to know why they don't do something about the terrible state the world is in. I can tell you why. By the time they grow up, most of the kids who realy could have changed things are wrecked.
Je n'aurais peut être pas bougé si la chose dans le récipient s'était contenté de briller. Et même, si elle n'avait qu'un peu bougé, je serais parvenu à me contrôler en me disant que je venais de la secouer par accident.
Assise dans un fauteuil avachi, l'extraterrestre me regardait, toute verte et pleine d'écailles. Elle portait un jean délavé et un sweater bleu sur lequel on lisait "Cornell University".
Ce qu'on aime n'est jamais perdu. Pas réellement en tout cas. Les choses, les gens, tout finit pas disparaître un jour, tôt ou tard. On ne peut pas les retenir, pas plus qu'on ne peut retenir un rayon de lune. Mais s'ils nous ont touchés, si nous les avons en nous, ils restent nôtres. Les seules choses que l'on possède vraiment, ce sont celles que l'on garde dans notre coeur.