Je me suis mouché très vite, ensuite j’ai été me laver les
mains, rien n’y faisait. Alors j’ai pris une douche, sans résultat. J’ai du
accepter l’évidence, je n’y étais pour rien. Les pages du livre de Birolli
puaient l’Asie. La vraie, l’indomptable, la cruelle, la fascinante Asie qui
m’avait ensorcelée il y a trente ans. L’histoire que raconte Birolli est
addictive : c’est un jus noir, un arabica psycho-historico.
Seul compte pour moi, comment il décrit cette saloperie délicieuse qu’est la vie en Asie. Seul lui pouvait raconter les glissements de sens, les frôlements ignobles et les choix
pusillanimes ou les condamnations irrationnelles dans laquelle les
Européens devaient vivre, et survivre moralement. Shanghai se parfume à la mort et à l’or. Cet air de thé fumé et d’œufs confits a été capturé dans le papier de ce bouquin qui est son premier roman. Quant à sa furtive héroïne, l’insaisissable Natalia, elle est séduisante tant elle est lointaine, et dangereuse. On en arrive à plaindre son amant, le trop humain Fiorini.
Difficile à croire que ce livre soit son premier roman tant le verbe est mijoté sans
adjectifs. En tous cas, je souhaite qu’il ne soit pas le dernier. Prions
pour que la foudre littéraire frappe de nouveau et nous apporte très vite les autres
romans de La suite de Shanghai. (Il est prévu que la suite comporte six
romans)...
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Le Petit Journal, site bien connu des Français vivants en Asie, recommande pour ses lectures de l'été 2017 "Le music-hall des espions":
" Ce premier tome de la série La Suite de Shanghai nous entraine dans les années 1930 à 1949, au coeur des services secrets de la ville. René Desfossés, arrive parachuté de France comme sergent-chef, pour seconder le commandant et maître des lieux Fiorini, dans une ambiance de guerre des clans des différents services d’espionnage. Si de nombreux ouvrages se situent dans cette même période des années 30, celui-ci vous emporte très vite dans un vrai tourbillon. Une ambiance à la fois moite et glaçante, un rythme enlevé mais qui sait suspendre le temps, des personnages léchés, tantôt attachants, tantôt terrifiants, bref, une intrigue qui malmène et ballotte le lecteur. On se sent aspiré dans cette fascinante époque des concessions, sur fond de révolution politique locale, avec autant de polices que de territoires, de lois et de morales que de couleurs de peau et de cultures. Sans oublier Shanghai, vraie héroïne du propos, dépeinte avec couleurs et chaleur, odeurs et ambiances sonores ! Policier, roman d’espionnage, Le music-hall des espions est aussi un bout de fresque humaine. Bruno Birolli, journaliste spécialiste de l’Asie, et qui y a vécu pendant vingt-trois ans, signe là son premier roman, après plusieurs ouvrages purement historiques. Partant d’événements véridiques, il imagine une intrigue "noire" dans chacun des opus de la série. "
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Bienvenue à Shanghai dans les années 30.
La couverture rouge de ce livre laisse deviner qu'on ne va pas s'en sortir indemnes .
Des le premier chapitre nous sommes happés au coeur de la ville , une découverte de cadavres qui nous laisse sans voix et qui donne envie de savoir qui sont ils et pourquoi ont ils été tues ?
C'est l'histoire de René qui poussé par son oncle à prendre le poste d'adjoint , va devoir travailler avec Fiorini sur les traces des espions communistes . Ils ne sont pas seuls maîtres à bord de cette enquête et doivent collaborer avec des nombreux personnages issus d'autres concessions et des quartiers chinois et qui surtout n'ont ni les mêmes lois , ni les mêmes valeurs .
Comme d'autres avant moi , je serais plus tentée de le qualifier de roman d'espionnage ,mais il est surtout la description de cette ville à cette époque . L'auteur qui a écrit un livre historique avant ce premier roman , a le souci de détails et de l'exactitude . On embarque très vite dans son écriture et si nous fermons les yeux c'est comme si on y était . J'attends de lire la suite avec impatiente , merci aux éditions Tohubohu pour la découverte de ce roman et de cet auteur .
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Je remercie les Editions Tohu-Bohu, et Masse Critique de Babelio, de m'avoir permis de lire le Music-Hall des espions, de Bruno Birolli, et d'en faire la critique.
Nous sommes à Shanghai, à la fin de 1931. le jeune René Desfossés – grâce aux relations de son oncle, le sénateur Desfossés, vient d'être nommé sous-officier du renseignement militaire. Pendant deux ans, sous les ordres du Commandant Fiorini, de vingt ans son aîné, ancien combattant, il va découvrir la Chine de la Concession française.
1931-1933 à Shanghai, période charnière de l'entre-deux guerres. La préoccupation essentielle des responsables des concessions, mais aussi des autorités chinoises : la brigade rouge, l'organisation du parti communiste chinois, décimée en 1927 par Tchang Kaï-Chek. Les espions sont partout, et en particulier le Magicien, communiste qui se sert de sa "couverture" pour organiser des attentats. le Magicien va faire l'objet d'une gigantesque manipulation des autorités chinoises et servir à déclencher des purges au sein même de son parti. Tout n'est que faux-semblant, et les trahisons et les exécutions se multiplient… la vie ne vaut pas cher à Shanghai. Et l'on sent bien que quelque chose se prépare - une nouvelle guerre peut-être provoquée par les Japonais....
René Desfossés porte un regard neuf et curieux sur Shanghai, et le monde étrange qu'il y découvre. « A Shanghai, tout le monde a son idée du bien et du mal. Vous traversez la rue, passez d'une concession à l'autre ou dans un quartier chinois et ce n'est plus la même police, les lois changent, la morale est différente. Fatalement, un jour, on se retrouve du mauvais côté de la barrière, à un endroit où on ne devait pas être, à commettre des actes qu'on ne devrait pas"… telles sont les premières paroles de Fiorini… Sur la scène de Shanghai, tous jouent un jeu dangereux, y compris Fiorini et sa compagne, la belle Natalia.
J'ai beaucoup aimé découvrir la Chine de cette époque, la ville qui grouille de monde, les sampans, les pousse, les coolies, les taxi-girls et les amahs, vocabulaire d'un autre monde, odeurs et couleurs exotiques…
le Music-Hall des espions : un titre bien trouvé comme si tout ce monde de l'espionnage n'était qu'un jeu factice, un lapin que l'on sort d'un chapeau pour mieux manipuler la partie adverse....
L'écriture de Bruno Birolli est nerveuse – quelquefois même comme hachée – et s'accorde bien au monde qu'il dépeint.
Un beau roman, le premier d'une série intitulée La suite de Shanghai.
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Début des années 1930, le jeune René Desfossés, issu d'une famille de militaires, mais jugé un peu tendre et nonchalant, est parachuté par son oncle Jules, Sénateur, comme sous-officier du renseignement dans la concession française de Shanghai. Et ça commence fort : sous la houlette du commandant Fiorini, et au milieu d'autres personnalités locales de l'espionnage comme l'anglais Swindon ou le colonel chinois Chu, il se coltine d'emblée une scène de sept cadavres, après un règlement de comptes.
C'est que les temps sont troublés...ces liquidations sont liées aux luttes pour le pouvoir entre les impérialistes, instigateurs de la terreur blanche de 1927, et les brigades rouges communistes, qui se battent pour une Chine forte et souveraine face aux puissances étrangères, et notamment pour en finir avec les concessions. Nos enquêteurs vont ainsi rapidement être conduits sur la piste d'un magicien, en réalité un activiste communiste appelé Kuo Chen-shang.
L'intérêt de ce roman tient à la plongée à une époque clé de l'histoire de la Chine, la phase transitoire entre la fin de l'empire et l'avènement du communisme : l'univers des concessions, ces traités injustes aux yeux des Chinois. N'étant pas fan de romans d'espionnage, j'ai parfois eu du mal à suivre l'avancée de l'intrigue, qui perd de sa force par le poids central de dialogues qui auraient gagné à être plus ramassés et justement recentrés sur l'intrigue...Pourtant, cette dispersion apparaît aussi comme un atout lorsqu'il s'agit de nous restituer l'ambiance shanghaïenne.
Car si nous découvrons sous l'oeil attentif, parfois un peu innocent et éberlué du néophyte Desfossés, ce milieu de l'espionnage et ses personnages typés, c'est surtout l'univers trépidant de Shanghai qui impressionne. Chaudron bouillonnant, animé de par le port et le fleuve, plongés en permanence dans l'ambiance poisseuse des odeurs de toutes sortes, pas toujours ragoûtantes, avec leurs pousse-pousse, leurs animaux errants, leurs prostituées crasseuses et racoleuses qui font leur commerce dans les sampans et tripots de toutes sortes...C'est tout une atmosphère de contrastes étonnants, d'exotisme, de surprises à tous les coins de rue et tous les instants qui vous saisit.
Au final, une belle découverte qui pour moi vaut plus encore pour l'évocation précieuse et inédite, très réussie, de la Shanghai d'une époque bien révolue que pour l'histoire elle-même.
Un grand merci à Babelio et aux éditions Tohu-bohu pour cet envoi "masse critique".
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« Les terres du mal » est le second volume de « la suite de Shanghai », Bruno Birolli installe son récit à Shanghai dans les années 1930. La ville est alors le théâtre d’âpres rivalités entre français, anglais, japonais ..alors que la Chine est en proie à une guerre civile entre les troupes nationalistes de Tchang Kai Chek et le Parti communiste, clandestin à Shanghai. Les grandes puissances contrôlent et administrent des concessions, zones situées à l'intérieur de villes chinoises et placées sous administration étrangère. . La France, le Royaume Uni et les Etats-Unis, le Japon luttent pour accroître leur contrôle sur la Chine. Bruno Birolli a été journaliste en Asie pendant plus de vingt ans, il se définit comme écrivain de romans d’espionnage et non de polars. Shanghai dans les années trente combine un espace-temps complexe, propice à toutes les aventures des services secrets.
Les premiers studios de cinéma parlant se construisent, les sommes investies attirent les convoitises. René Desfossés, responsable du matériel d’enregistrement d’une société américaine, est enlevé. Le chef des ravisseurs lui impose d’introduire une actrice, Lan Ping, dans le milieu cinématographique Archibald Swindon, chef des services secrets britanniques, surveille le responsable communiste clandestin, Hannah. Il comprend qu’Hannah mène un jeu dangereux. Hannah lui donne le nom des communistes qui le gênent dans le contrôle local du parti, il veut imposer Lan Ping dans le tournage de films qui serviront la propagande. Les Japonais entendent poursuivre la conquête de la Chine et préparent leur prochain coup de force. Chaque camp élimine les ennemis qui se découvrent.
L’auteur retrace les caractères cosmopolites de Shanghai. Les anglais ont recréé un club de gentlemen. A Noël, les européens retrouvent leurs souvenirs , la fête permet à René Desfossés de rencontrer des allemands juifs qui ont fui l’Allemagne nazie…Tandis qu’aux périphéries des Concessions, tous les trafics, prostitution ..prospèrent.
Le lecteur suit les péripéties de tous ces protagonistes dans un jeu de surveillance et de tentatives de contrôle.. Les premiers chapitres lancent l’action sur un fond de tableau local. Une ville cosmopolite, une situation politique complexe autorisent l’évasion. Mais le rythme est moins alerte au fil du roman, les personnages sont multiples, le jeu du chat et de la souris que mènent les services secrets égare l’intérêt. L’action reprend, avec réussite, au terme du livre. Une suite est clairement annoncée, la fin n’en est pas une.
Au final, le livre est inégal, quelques fautes demeurent. Restent une époque et un temps qui suscitent la curiosité.
Merci à Babelio pour l’ "Opération Masse Critique " et aux éditions TOHUBOHU.
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Roman situé dans le Shangaï des années 30, un milieu cosmopolite avec divers quartiers ou chacun édite ses propres règles.
Il s'agit effectivement d'un roman d'espionnage et non d'un polar ou d'un thriller habituel, car le rythme est assez lent. L'intrigue plutôt touffue prend le pas sur l'action, mais c'est aussi une des faiblesses de ce récit, le trop plein de personnages pour un récit somme toute assez court, rend le récit un peu confus.
L'ambiance est assez bien établie, on voyage dans le temps et géographiquement, même a travers les différents quartiers. Le jeu de pouvoirs entre certains personnages est intéressant aussi.
Le point noir du livre est son écriture, le style est lourd et non fluide. De plus à plusieurs reprises dans le livre, on retrouve des phrases avec des mots manquants, c'est bien dommage.
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