La paternité de la voie du thé, ou chado, et de la cérémonie telle que nous la connaissons aujourd'hui revient au moine zen Murata Shuko (1422-1502). Ce disciple du célèbre moine excentrique Ikkyu apprit de son maître que l'esprit du Bouddha peut être présent non seulement dans l'acte de boire du thé, mais aussi dans les gestes simples liés à sa préparation. Shuko fut le premier à servir lui-même le thé à ses invités et à simplifier les codes de dégustation. [...] Il dessina notamment le premier pavillon réservé à la cérémonie de thé, une cabane faite de matériaux rustiques située au fond d'un jardin.
("Les maîtres de thé japonais", p.92)
Le gong fu cha
Les idéogrammes gong fu ont la même origine que ceux relatifs aux arts martiaux; ils désignent la maîtrise du temps et du geste. Littéralement, gong fu cha signifie "le temps du thé" et fait référence au temps et à l'effort que l'on doit investir pour en arriver à maîtriser cet art.
(p.144)
Les meilleures feuilles de thé doivent être ridées comme les bottes de cuir des cavaliers tartares, craquelées comme la peau d'un buffle, elles doivent briller comme un lac agité par le souffle d'un zéphir. Elles doivent dégager un parfum semblable à celui de la brume qui s'élève au-dessus d'un ravin solitaire dans la montagne, et leur douce saveur doit évoquer la terre sous une fine pluie...
Lu Yu (733–804)