Il a longuement regardé la gravure que j'avais trouvée dans un livre de bibliothèque intitulé Légendes étranges et merveilleuses de l'Ecosse. La légende disait ceci : "L'officier de police découvre le repaire de Sawney Beane et de son clan de cannibales." Il y avait des ossements empilés dans les recoins de la grotte, des membres suspendus au plafond, des dizaines de visages ricanants émergeant de l'obscurité, et une marmite surveillée par une vieille sorcière à la denture acérée qui reflétait les flammes ; sans doute était-elle la femme de Sawney. Devant l'entrée de la grotte se tenaient plusieurs hommes en uniforme, horrifiés par ce qu'ils avaient sous les yeux - le résultat de décennie de massacres innommables.
Je me suis engagée dans le rayon confiseries pour m'arrêter presque aussitôt. Un type en sous-vêtements se dirigeait vers moi. J'avais déjà vu toutes sortes de gens bizarres chez Walmart, et puis, l'été, il y a toujours des hommes qui se promènent dans la section des surgelés en maillot de bain et en tongs. Mais ce type-là relevait d'une catégorie à part.
La combinaison maillot de bain-bottes de cow-boy, déjà, c'était parfaitement ridicule. Mais lui portait un Stetson, un débardeur et un vieux short troué qui montrait à peu près tout. Il y avait de longues traînées marron sous les aisselles du débardeur, comme si le type buvait tellement de bière qu'il en venait à la suer.
- Mais ce n’est pas pour ça que je lis. Je lis parce qu’avec un livre, je peux être quelqu’un d’autre. Pendant deux cents ou trois cents pages, je peux avoir les problèmes de quelqu’un de normal, même si cette personne voyage dans le temps ou casse la figure à des extraterrestres.
Nous n’avons causé aucun accident, et nous n’avons pas été arrêtés par une patrouille de flics. C’est ce qui s’appelle un franc succès.
– Ça, pourtant, c’est un truc que tu m’as appris. Avant de savoir si tu peux faire confiance à quelqu’un, tu le soûles de questions.