Bones & all

J'ai comme un goût dans la bouche. Qui reste. Nauséeux. Je bois, je bois, je bois pour faire passer ce goût devenu ferreux. Bains de bouche à la Listerine. Mais rien n'y fait, ce goût semble indélébile, il ne s'efface pas de ma bouche, de ma tête. Je passe le visage sous l'eau, enlever tout ce sang au bord de ma bouche. Je reprends ma route, croise celle de Maren, seize ans, qui fuit aussi son « anomalie ».

Elle est pareil, de la même veine, du même sang dirai-je de mon esprit cynique. Laissée par sa mère, qui n'arrive plus à s'occuper d'elle, à la protéger, elle traverse les Etats-Unis à la recherche de son père qu'elle n'a jamais connu. Comprendre pourquoi. Pourquoi il est parti. Pourquoi elle est comme ça. Pourquoi je bois de la Listerine.

Comme quoi, me diras-tu. A la recherche de normalité dans cette société-là. Elle n'est pas « normale ». Mais elle découvre qu'elle n'est pas seule. Sur sa route, subitement livrée à elle-même, elle monte dans des pick-up, elle rencontre des gens qui sont comme elle. Des gens qui bouffent d'autres gens. Chacun ses motivations. Ceux qui mangent les vieux, ceux qui dévorent les personnes malades ou en fin de vie, ceux qui bouffent les méchants… Et elle. Son premier festin, sa baby-sitter… Et puis des camarades de classe ou de camp d'été…

Mais du coup que faire des os et du reste... Au fait, tu es plutôt team foie ou plutôt team tripes ?… Par contre, si tu te sens l'âme d'un vegan, change de pick-up ou change de route, ça va saigner sur le chemin, cannibales qu'il y a à chaque croisement…
« Bones and All », une publicité littéraire pour la Listerine.

Comme je suis triste de ne pas avoir plus aimé ce roman. Il y a beaucoup d'ingrédients pour me plaire, mais je l'ai trouvé malgré tout assez fade. C'est une lecture plaisante, simple, avec un "twist" qui n'est pas si courant lorsqu'on n'est pas rangé au rayon horreur.

{masquer]Mais c'est bien là que ça pêche pour moi : peut-être que j'aurais aimé plus de gore, ou plus d'implication. Et ça a été tristement confirmé par le mot de remerciement en fin d'ouvrage: ce roman n'est pas une histoire de cannibales, mais une histoire de goules. Et ça change absolument tout.

Sans cette donnée, l'histoire n'a au final que peu de sens. Cannibales ou non, personne ne peut s'enquiller l'entièreté d'un corps humain (Bones and all !) en quelques minutes et continuer sa route tranquillement. J'ai peut-être été trop terre à terre sur ce coup-là... mais, pour défendre mon point de vue: rien n'étant décrit (c'est du cannibalisme très pudique), ça me sortait totalement de l'immersion. Soit c'est réaliste, soit c'est fantastique, mais j'avais besoin d'une réponse... que je n'ai eue qu'après lecture.

Cet inconvénient mis à part, le côté road-trip était plaisant, et on sent que ce livre pourrait faire l'objet d'une série TV car chaque chapitre reprend un peu le même déroulé. Les personnages sont intéressants sans pour autant être particulièrement sympathiques -en dehors de leurs habitudes alimentaires j'entends. Les personnages principaux discutent entre eux, arrive une nouvelle personne, quelqu'un se fait manger, on se repose et/ou on reprend la route. C'est la recette de l'aventure, et dit comme ça, ça n'est pas forcément séduisant, mais ça donne un petit côté addictif, un petit suspense de "qui va bien pouvoir se faire manger et pour quelles raisons!".

Par ailleurs, j'ai du mal à comprendre que le roman soit présenté comme une romance. Déjà parce que l'héroïne, Maren, tient plus de la veuve noire que de la demoiselle en détresse. Ensuite parce que ça dénature un peu la relation avec Lee (toujours à mon avis): j'aurais énormément préféré ce duo s'ils se serraient les coudes et travaillaient ensemble pour leur survie et leur mode de vie, plutôt que d'abaisser ça à une romance entre ados. Il y a un peu en jeu, je trouve.

Bref, je vais m'arrêter là car j'ai l'impression de ne dire que du mal. Pour faire court: c'est une aventure road-trip, un voyage initiatique pour la jeune Maren qui essaye de comprendre ce qu'elle est en se mettant à la recherche de son papa, tâche qui s'avère plus ardue que la moyenne quand on dévore des humains!

La lecture est très accessible, les chapitres bien pensés. Je regrette juste que le mot de remerciements soit à la fin et non au début, car je suis sûre que dans mon cas, ça aurait largement amélioré mon expérience de lecture ! Entre un récit fantastique et un réaliste, je choisis toujours le fantastique.

Si le choix du cannibalisme comme sujet de roman peut surprendre, cette histoire est avant tout un parcours initiatique vers l'acceptation. Étrange et fascinant.

S'il fallait qualifier Bones and all, on pourrait sans hésiter dire qu'il est dérangeant. Il convient également de préciser, car il est référencé dans la catégorie young adult, qu'il est destiné à un public averti. C'est une histoire d'adolescents qui se cherchent, comme souvent dans les lectures pour ados sauf que dans celui-ci, Maren, la narratrice, est cannibale.
Oubliez Hannibal Lecter qui choisit patiemment ses proies et les cuisine. Pas question non plus de traque policière sur les traces d'une tueuse en série. C'est plutôt l'histoire d'une jeune fille différente. Maren a des pulsions. Quand une personne l'aime trop ou lui témoigne de la sympathie de manière insistante une envie incontrôlable naît au creux de son ventre. Elle lutte, elle voudrait l'étouffer et ne pas être ce monstre mais rien n'y fait… elle le mange. Entièrement. D'abord sa baby-sitter, puis un camarade de colo, un voisin et tant d'autres… Sa mère, qui l'élève seule, a vite compris que sa fille n'était pas comme les autres et n'a jamais trouvé d'autre solution que de fuir de ville en ville plutôt que de la dénoncer. Lorsque Maren atteint l'âge de 16 ans, elle l'abandonne. Pas un mot, pas une expli-cation, simplement une enveloppe avec un d'argent et son certificat de naissance. Commence alors un étrange road-trip pour essayer de comprendre qui elle est. Ses réflexions, sa vision des choses, émaillées de rencontres déroutantes vont faire naître une certaine empathie vis-à-vis de la jeune fille, presque de la sympathie.
Intrigant et bien écrit, la romancière Camille de Angelis propose un roman qui dénote dans le paysage des livres ado. On le repose avec une sensation de dégoût. Malgré tout, sans mauvais jeux de mots, on dévore ces 400 pages entre curiosité et voyeurisme et une envie de savoir comment tout cela va finir. le livre a été adapté au cinéma avec la star américaine Timothée Chalamet. Interdit aux moins de 18 ans, bien entendu.

Alors ? Qui l'a lu ? J'ai hésité avant de l'ouvrir… j'avoue. Cependant lire ce que cette autrice vegan avait bien pu écrire sur la romance de deux cannibales a attisé ma curiosité. Ce roman allie des thèmes traditionnels, la famille – les tares familiales plutôt- l'amour, l'adolescence, le désir – heu un désir pour le moins étonnant : celui de la chair humaine fraîche ! Bones and all de Camille Deangelis est surprenant, dérangeant ce qui n'empêche pas de le « dévorer ».
Nous sommes aux États-Unis, nous suivons une jeune fille Maren et son goût immodéré et dévastateur pour la chair humaine depuis… ses 3 ans. Héhé oui oui même avec des quenottes de lait le cannibalisme est possible. La mère de Maren a tenu le coup plusieurs années mais a fini par baisser les bras et se sauver après une énième dévoration. Maren part alors en quête de son père et va faire des rencontres, celle d'un vieil homme et celle de de Lee, un jeune homme. Tous deux semblent vouloir l'aider car tous deux la comprennent et pour cause… Non, je ne vous révèlerai rien de plus, ce serait dommage !
Mon avis est mitigé, certes c'est du jamais lu, une romance cannibale a de quoi surprendre et l'acte de dévoration n'est jamais décrit, la crudité (hum c'est drôle ça ;) n'a pas sa place dans le roman, un « je l'ai mangé » suffit à dire l'indicible, à faire entendre le tabou. Cependant, inversement, je trouve que les victimes se laissent faire un peu trop facilement, aucune ne se débat, aucune n'use de sa force pour sauver sa vie, peut-être car l'acte est inimaginable…
Bon, je l'ai lu et rapidement car je voulais savoir la fin, et elle ne m'a pas déçue ! c'est un livre qui vaut le détour par son originalité et sa chute.

📚 Chronique et mise en scène photographique à retrouver sur mon Instagram @harper.a.lu.chat 📚

Dévorés en 3 jours. Je m'attendais à une romance pure et dure. Je n'ai lu que les deux premières phrases, le reste du texte étant masqué dans l'appli de ma bibliothèque. Je dois dire que ne sachant pas que ça parlait de cannibales, ce fut la MEILLEURE romance de ma vie.

J'ai adoré les personnages, à l'exception de Sully. Je ne l'ai pas compris. Il sonnait faux. Sinon tous les autres personnages étaient géniaux.

Je ne sais cependant pas si je suis satisfaite de la fin ou non.

J'aime les questions qui sont posées et la manière dont les relations sont traitées.

Maintenant passons à la partie avec SPOILERS.

On en parle De Lee qui SE FAIT VOLONTAIREMENT bouffer ??? J'espérais une fin en feu et à sang.. Un peu déçue !

J'ai hais Sully. Il avait l'air bizarre et encore plus après que Lee ait noté toutes les bizareries.

J'ai aussi détesté et adoré Lee d'avoir bouffé la débile pour avoir un accès illimité à la biblio.

Non, en fait, Lee qui se fait bouffer, ça me plaît milliard de fois plus qu'une romance cucul. Merci pour ce super moment de lecture !