AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Camille Froidevaux-Metterie (140)


Camille Froidevaux-Metterie
La femme musclée, c'est la femme qui est forte, puissante, possiblement plus forte que les hommes. Et c'est quelque chose d'inacceptable.

NDL : au contraire, si elles ne sont pas "musclor", je les trouve très belles.
Commenter  J’apprécie          144
Et puis Stéphanie s’en moque bien maintenant, du temps et de ses ravages, plus rien ne compte que les grands yeux de sa fille, plus rien n’existe que cette douceur par effraction. Moi je n’ai pas de lac aimant où plonger, personne pour confirmer que je demeure aimable par-delà le passage des ans, aucune caresse quotidienne venant effacer les fameux outrages. Moi, il me faut affronter seule l’entrée dans la zone d’inconfort qui précède la zone de relégation. 
Commenter  J’apprécie          130
C'est tout de même ahurissant quand on y pense. Cette enfant est née de nulle part, personne ne sait qui sont ses géniteurs, pas même Stéphanie! Cela dépasse l'entendement. J'étais déjà opposée à ce projet fou de maternité en solitaire. Elle n’avait pas d'enfant, elle n'avait pas d'enfant! Elle ne pouvait s’en prendre qu’à elle-même et reporter son énergie sur d’autres projets, en profiter pour voyager, je ne sais pas. Mais Stéphanie est têtue, elle tient ça de moi, et il a fallu que je me résigne à son choix de devenir mère par la grâce du progrès médical. C’est tellement compliqué d'expliquer cela, je n’y arrive pas à vrai dire. Mais j'ai trouvé une parade, je dis qu’elle est tombée enceinte à l'occasion d’une relation sans lendemain et que, étant donné son âge, elle a décidé de garder l'enfant. Cela m'épargne la honte de devoir entrer dans les détails sordides de sa grossesse. p. 105
Commenter  J’apprécie          120
Moulés, coqués, bombés....
J'observe incrédule les rayonnages où sont suspendus des soutiens-gorge de toutes les couleurs qui n'ont pourtant qu'une seule forme : ronde, ferme et haute. Tous recèlent sous le coton ou la dentelle une couche plus ou moins épaisse de mousse qui leur confère rigidité, volume et rondeur. Il ne s'agit plus de soutenir, c'est un véritable remodelage des seins qui vise cette offre à la fois exubérante et monomaniaque. Caque fois ou presque – car il y a bien des exceptions –, le soutien-gorge se présente comme une paire de coques rigides destinées à recevoir et à sculpter la poitrine, quelles que soient sa morphologie et sa taille. Pire qu'un uniforme, les femmes doivent revêtir un carcan qui façonne leur chair selon les standards invariables et qui transforme leurs seins en objets adéquats.
Commenter  J’apprécie          90
Les femmes n'ont pas toujours porté des soutiens-gorges. À l'échelle de l'histoire de l'humanité, elles ont même passé bien davantage de temps sans qu'avec. (Page 83)
Commenter  J’apprécie          80
Elle se penche et m'attrape avec une infinie délicatesse. Doucement, elle me serre contre elle et je plonge dans la chaude odeur de sa nuit. Nous ne faisons qu'une à nouveau, mon visage dans son cou, ses lèvres sur ma peau. Je l'entends murmurer son amour, je ferme les yeux un instant, bref, puis romps notre béatitude en gigotant. J'ai faim
Commenter  J’apprécie          60
Cela se passe, je crois, par la mise au jour de la pluralité de formes des organes génitaux, seins et sexes réunis dans la même aspiration à la singularité. C'est une lutte intense qu'il s'agit de mener, la lutte contre le formatage corporel généralisé. Je compte sur le féministes de la nouvelle génération qui l'ont déjà entamée pour continuer de revendiquer avec force la liberté d'être et de paraitre soi.
Commenter  J’apprécie          50
Je devine qu’elle aimerait embrasser mon monticule de Vénus, il est si dodu, si tentant, elle se contente de quelques bisous parsemés autour de mon nombril. Après m’avoir enduite d’une crème blanche et pâteuse, elle m’enserre dans une couche propre, referme les pressions de mon body et m’habille. Chacun de ses gestes est accompagné d’une petite injonction ou d’une explication : ne bouge pas, donne-moi ta main, voilà, je te retourne, je ferme les boutons, voilà, regarde-moi, c’est parfait. J’ai alors droit à de nouveaux baisers assortis d’autant de compliments, je suis si belle !
Commenter  J’apprécie          40
Durant les quelque deux siècles d’enracinement de la démocratie occidentale, les femmes sont restées des citoyennes de façade, dotées certes des droits humains gravés dans le marbre des Constitutions, mais toujours définies comme des sujets essentiellement privés, assignées au domestique et dépendantes des hommes, au sein d’un système patriarcal que les transformations modernes n’avaient pas détruit, pas même ébranlé.
Commenter  J’apprécie          40
La maternité n'est pas objet de philosophie, pas même objet de réflexion. Elle se présente comme une évidence arrimée à la condition féminine, son socle « naturel » et indéboulonnable : les femmes portent les enfants et les font naître, c'est leur destin ! Les neuf mois de gestation et l'accouchement qui les clôt sont ainsi réduits à une séquence mécanique de fabrication de la vie durant laquelle les femmes sont ramenées à l'état animal de reproduction. La grossesse ne se questionne pas, elle se vit! Il en va ainsi depuis les origines antiques de la philosophie et l'exclusion des femmes du champ de la pensée. (17)
Commenter  J’apprécie          30
Quand il y a du pouvoir, la passivité et le silence ne valent pas consentement.
Commenter  J’apprécie          30
Parce que, du côté de papa, il n’y a jamais eu de fille, depuis des générations, que des garçons. Alors, quand papa a appelé papi pour lui dire « ça y est, on en a une ! », papi en revenait pas, « on a réussi, on a réussi ! ». Bref, j’ai fait plaisir à pas mal de monde ce jour-là.
Commenter  J’apprécie          30
Tout ce que j’abomine, la comédie du rêve familial, le simulacre des sentiments indéfectibles. Car, et ils font semblant de l’ignorer, dans sept ou huit ans, ce sera l’enfer de la séparation suivant de peu la naissance du deuxième enfant. Elle restera hébétée, le périnée encore distendu, flanquée de mômes qu’elle élèvera une semaine sur deux, condamnée à la fréquentation des applis sans lesquelles elle n’aurait plus de vie sexuelle.
Commenter  J’apprécie          30
On comprend que le constat ait produit des revendications utopiques, on ne se débarrasse pas de siècles d’enfermement domestique et d’exploitation sexuelle sans définir les conditions nouvelles et tranchantes de sortie du cadre patriarcal. La proposition du lesbianisme politique constitue de ce point de vue l’issue sans doute la plus conséquente : comment mieux échapper à la domination masculine et à l’assignation maternelle qu’en rejetant l’hétérosexualité ?
Commenter  J’apprécie          30
[...] qui impose aux femmes un modèle unique de beauté. Elle est blanche, mince, ferme, musclée, jeune, grande, ses cheveux sont longs et lisses, ses traits sont symétriques, sa peau est rebondie, ses dents sont alignées, ses pores serrés, son teint sans défaut, son ventre plat, sa taille très fine, ses fesses hautes et ses seins ronds. Personne ne la connaît, elle n'existe sans doute pas dans la « vraie vie », mais elle est pourtant bien présente, envahissante même, dans la tête des femmes qui s'infligent la torture quotidienne de la comparaison. C'est l'un des paradoxes de notre temps que de nous offrir la liberté assez inédite de faire de nos corps ce que nous voulons tout en nous enjoignant de souscrire à un nombre très restreint de canons de beauté.
Nous sommes libres pourvu que nous correspondions le mieux possible aux critères du moment, libres de nous conformer donc et non libres de paraître celles que nous sommes.
Commenter  J’apprécie          30
Autoriser la vitrification ovocytaire, c'est accompagner le processus d'homogénéisation des conditions féminines et masculines, c'est permettre aux femmes de devenir des hommes comme les autres.
Commenter  J’apprécie          30
Il y va donc d'un vrai combat féministe : faire reconnaitre la légitimité du non-désir d'enfant et permettre aux femmes qui l'expriment, non seulement de le vivre en toute quiétude, mais aussi de pouvoir prendre les décisions qui le rendent possible.
Commenter  J’apprécie          30
Il s'agit de comprendre les ressorts de cette injonction nouvelle qui voit les individus sommés de se définir du dedans d'eux-mêmes à distance des fonctions, des positions et des identités prescrites. La chose apparaît particulièrement ardue les femmes qui, après n'avoir été pendant des siècles que des corps, soumises aux hommes comme à la nature, doivent désormais assumer une liberté nouvelle. Dans le domaine procréatif évidemment mais, bien au-delà, dans tous les domaines « corporels » (vie amoureuse et sexuelle, maternité, santé, apparence physique), elles se trouvent en position de choisir parmi un éventail d'options très large. Or, cette ouverture des possibles est inséparable d'un faisceau de diktats sociaux, médiatiques et commerciaux qui rendent particulièrement difficile un choix libre et affranchi de toute prescription.
Commenter  J’apprécie          20
Nicole, la mère de Stéphanie, m’a dûment prévenue devant sa fille consternée: un beau matin, on se réveille et on n’est plus une femme, on est devenue et on restera le souvenir d’une femme. C’est soudain, a-t-elle ajouté la gorge serrée, c’est si violent que l’on en reste un temps figée d’incompréhension. C’est ensuite la colère du refus, le déni de la péremption, et enfin la triste résignation. Toute une vie sans y penser, on a couru le monde, récoltant baisers et gestes fous, et presque du jour au lendemain, plus de bouches, plus de folie. 
Commenter  J’apprécie          20
Etre féministe, c’est avoir toujours à l’esprit la conscience de ses propres privilèges et rester attentive à la condition de celles et ceux qui n’en jouissent pas.
Commenter  J’apprécie          20



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Camille Froidevaux-Metterie (1040)Voir plus

Quiz Voir plus

Jean Racine et son Oeuvre

Racine est un représentant du théâtre...

Baroque
Classique
Romantique
De l'Absurde

15 questions
51 lecteurs ont répondu
Thème : Jean RacineCréer un quiz sur cet auteur

{* *} .._..