Alors j'ai commencé à les collectionner, les mortes, et elles se sont mises à prendre beaucoup de place dans ma vie, dans mon apprentissage et ma culture. J'ai fouillé dans leur passé timidement d'abord, avec l'impression de les déranger dans leur repos, et puis, peu à peu, je les ai laissées me guider.
En échange, j'ai essayé de leur redonner un peu de leur superbe, et de contrer leur invisibilisation en racontant leur histoire sur Instagram, sans pour autant les enfermer dans le culte de la "girlboss" extraordinaire qui guette aujourd'hui les femmes que l'on tente de sortir de l'ombre.
Le Père-Lachaise, vous vous en êtes rendu compte si vous êtes arrivé(e) jusque-là, est sacrément lesbien.
Et même quand elles ont réussi à déjouer les pièges et les embûches, elles se sont évaporées à l'étape du récit, celle de l'écriture de l'Histoire avec un grand H.
Le nom de Margaret Anderson n'est plus visible sur la tombe, probablement effacé par le temps, comme les vers de Georgette gravés ici, qui ont pris le même chemin