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Critiques de Camille Reynaud (11)
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Et par endroits ça fait des noeuds



Quand on a une vingtaine d'années, personne ne peut s'attendre à etre victime d'un AVC.



C'est pourtant ce qui arrive en 2017 à Camille Reynaud, qui séjourne alors en Espagne. Les symptômes n'ont pourtant rien de très alarmant: des maux de tête persistant, des troubles de la vision puis de la mémoire et de la parole.



Il faudra trois jours pour que son état soit pris au sérieux et le diagnostic de l'AVC posé.



Sans se lancer dans le témoignage frontal ni larmoyant, Camille Reynaud raconte comment elle a pu se reconstruire par l’écriture, par la compréhension de la maladie et par l'exploration culturelle après avoir vécu un AVC à 23 ans.



Son corps lui échappant, la jeune femme se le réapproprie par le biais d'une autofiction qui convoque de multiples références..
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Et par endroits ça fait des noeuds

Quand on a une vingtaine d'années, on ne s’attend vraiment pas à faire un AVC. C'est pourtant ce qui arrive en 2017 à Camille Reynaud, qui séjourne alors en Espagne.

Les symptômes n'ont au départ rien d'alarmant: des maux de tête persistant, des troubles de la vision puis de la mémoire et de la parole. Il faudra trois jours pour que son état soit pris au sérieux et le diagnostic posé.

Son corps lui échappant, par cette autofiction qui convoque de multiples références artistiques , philosophiques, la jeune femme se le réapproprie . Elle affirme sa parole, n'hésitant pas à reproduire les quatre pages de la notice d’utilisation énumérant les effets secondaire possibles d'un traitement qui lui a été garanti n'en avoir aucun, alors même que l'utilité  de ce médicament est sujette à caution...

L'écriture est fluide, fouillée, mais jamais ennuyeuse et on dévore ce roman plein de vie.

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Et par endroits ça fait des noeuds

Camille, depuis l’enfance, a toujours été amoureuse des mots. Elle écrit, lit avidement, consacre ses études à la littérature. Mais un jour, l’année de ses 23 ans, les mots viennent à manquer. Confusion, douleurs, difficultés à voir et à s’exprimer... Le diagnostic tombe : Camille est victime d’une rupture d’anévrisme.



Confrontée à un corps soudain devenu étranger, Camille Reynaud convoque autour d’elle une foule de références littéraires, cinématographiques, musicales, artistiques, qui agissent comme un talisman. Ces signes persistants d’un rapport empathique au monde et à l’art deviennent une preuve que tout ce qu’elle a conçu, pensé, parcouru ou aimé reste actif, présent, en dépit des séquelles bien connues de l’AVC - à commencer par la perte, terrifiante, des mots. Sa famille d’élection, d’Hervé Guibert à Yayoi Kusama en passant par Denis Roche l’autorise à transfigurer littérairement son parcours médical, notamment en manipulant à sa guise le vocabulaire médical qui, passé au tamis de la poésie, finit par acquérir une familiarité presque attachante. Camille Reynaud parvient ainsi à tirer de son expérience traumatique un premier roman saisissant de maturité qui, bien plus qu’un journal de maladie, devient une impressionnante entreprise de réappropriation intime et une émouvante déclaration d’amour à toutes les formes d’expression de la sensibilité humaine.
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Et par endroits ça fait des noeuds

Je crois que c'est la première fois que je n'arrive pas à me faire un avis sur un livre. Mais vraiment. Il est tellement spécial et atypique. Cela, je le vois comme quelque chose de positif. C'est bien de sortir des sentiers battus, d'oser écrire ce qu'on veut, ce qui vient sans penser à ce qu'on pourra en dire, ou en faire. Et je crois qu'avec ce qui est arrivé à Camille Reynaud, elle ne pouvait faire autrement. De quoi aurait-elle peur après un anévrisme? De quoi devrait-elle se méfier?

Alors, elle a bien raison de se laisser mener par sa plume et de nous emmener là où elle veut, voire même là où elle ne sait pas elle-même. Elle a bien raison de ne pas chercher à placer son livre dans une case: roman? autobiographie? essai?

Peu importe.

Là où certains auraient raconté, leurs trop longues hospitalisations, les opérations qui se succèdent, les douleurs, les effets secondaires.... Camille, elle, semble prendre tout ça avec du recul, comme si elle était extérieure et qu'elle s'observe elle-même. Elle parvient ainsi à ne pas tomber dans le pathos, à prendre du recul, et à faire preuve d'altruisme. Oui, car même si elle est victime d'un tel accident, et qu'on ne peut que la plaindre, elle garde le goût pour les autres, pour la vie. Elle continue de regarder autour d'elle, de croire en la vie. Elle ne tombe pas dans la complainte ni dans l'égocentrisme.

Au final, l'originalité dont elle fait preuve dans ce récit, me laisse à penser qu'elle a une grande force de vie.

Est-ce cet accident qui lui a fait voir les choses comme ça? Ou bien l'était-elle déjà avant?

Peu importe là encore.

Je me rends compte au fil de ma critique, que finalement ce livre m'a plu. Je ne sais toujours pas dire pourquoi mais je suis contente d'avoir lu Camille. D'avoir lu ses poèmes, ses anecdotes, ses digressions artistiques ou politiques et même une notice de médicaments.

A ceux qui cherchent un résumé, seront déçus, mais c'est un livre qui ne se raconte pas et donc ne se résume pas. C'est un livre qui se vit, qui s'expérimente, comme Camille expérimente la vie, quoi que celle-ci lui fasse traverser.
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Et par endroits ça fait des noeuds

Vendredi 7 juillet 2017, Camille se réveille en Espagne avec une migraine si atroce qu’elle a l’impression qu’un cirque tout entier joue dans sa tête. Samedi 8 juillet, elle se rend aux urgences, elle y voit à peine, ne peut plus se servir de son téléphone portable : elle est renvoyée chez elle avec du paracétamol. Dimanche 9 juillet, Camille retourne aux urgences pour « Que l’on agisse pour que la douleur s’arrête.(…) Et que cesse, par-dessus tout, ce terrible sentiment d’être perdue à l’intérieur de moi-même. » Scanner, IRM, le verdict tombe : Camille fait une hémorragie cérébrale. Elle a 23 ans. Camille doit affronter sa propre incompréhension face à ce terrible diagnostic, pourquoi son corps la lâche-t-il ? puis sa panique, va-t-elle mourir ? et enfin sa culpabilité, comment épargner la peur à son entourage ?



Camille lit d’autres témoignages, elle se renseigne sur sa « maladie », elle essaie de garder espoir même si, au fond, elle panique. Pour ce faire, elle utilisera toutes les formes d’art pour réveiller son cerveau, le stimuler, l’aider à réfléchir, à analyser, à pulser. Le lecteur vibre au gré de ces coups de jus envoyés à cet organe qui doit absolument repartir : les mots d’Hervé Guibert, une chanson de Charlotte Gainsbourg, le roman de Maylis de Kerangal ou celui de Baptiste Beaulieu, des photographies de New York… Cet éveil, ce nouveau réveil à la vie par l’art est entrecoupé de réflexions, de méditations, de rêveries, mais aussi de banalités mensongères du quotidien « Tu as l’air en forme » alors qu’elle a véritablement une tête de déterrée…



« Comme on fait un déni de grossesse, je fais un déni de maladie, je nie les effets de cette malformation congénitale non désirée, immaculée conception d’une malformation venue éclore dans mon cerveau. Comment renouer avec un corps qui vous a trahi ? »



Car c’est bien là toute la difficulté… Comme pour un deuil, Camille va devoir passer par différentes phases : déni, colère, tristesse, acceptation, reconstruction. Entre dépistages et résultats d’examen, le lecteur se promène dans son cerveau, vit, et l’assiste dans ce projet encore virtuel d’écriture qui « invite au récit. », de poèmes en définitions, de mots aux images, de visites à l’hôpital en opérations chirurgicales, Camille livre tout, sans détour, sans pathos : des médecins qui ne lui parlent pas, mais s’adressent à son accompagnant, aux lettres cachetées qu’elle transporte d’un spécialiste à l’autre. Et toujours cette angoisse sourde « Deviendrai-je obsolète ? Et surtout, m’en rendrai-je compte ? »



Cette autofiction décortique un temps durant lequel Camille est vulnérable, fragile, loin d’elle-même, détachée de ce « Soi » avec lequel elle a toujours vécu. Elle doit se réinventer, se renouveler, se dépasser. De cet incident improbable, inimaginable naît une ouverture sur le monde, ce monde que l’on a coutume d’appeler aujourd’hui « non essentiel ». Or c’est bien la culture et l’art qui la sauvent, de ces univers qu’elle tire la substantifique moelle du renouveau, une renaissance qui prend forme, une belle et solide résurrection. Ne pensez pas que ce récit soit larmoyant, bien au contraire. Il est factuel, il est même parfois drôle. Lorsque Camille Reynaud publie les notices des médicaments censés la soigner et les listes de tous leurs effets secondaires possibles, le lecteur rit jaune. On frôle parfois le comique de situation si la réalité n’était pas si dramatique. J’ai aimé l’authenticité des propos, la parole vraie, comme d’expliquer que depuis son AVC son entourage prend plus au sérieux les petites alertes de santé comme les maux de tête et semble plus enclin à passer des tests. Enfin, elle développe un aspect qui n’est pas tout à fait « politiquement correct » : le tourisme médical. Oui, nous ne sommes pas tous égaux devant les coûts de santé. Pour avoir vécu aux États-Unis, j’en sais quelque chose… Camille Reynaud révèle les coûts des soins de sa maladie et compare différents systèmes de santé pour que nous apprenions à aimer le nôtre au lieu de le critiquer sans cesse. « Depuis l’été 2017, mon père ne cesse de répéter à ceux qui se plaignent du montant des cotisations sociales que lui est bien heureux d’avoir cotisé toute sa vie pour sauver celle de son enfant. »



Ce récit intime joue avec différents registres qui mettent en lumière le corps qui lâche. Camille Reynaud raconte son chemin du choc à la résilience, passage nécessaire pour faire la paix avec elle-même. Un parcours de vie narré avec sobriété et vérité. Une formidable leçon de vie.



Camille, je te souhaite d’être heureuse.
Lien : https://aude-bouquine.com/20..
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Et par endroits ça fait des noeuds

Camille Reynaud pour son premier roman propose une autofiction. Très vite, elle nous emporte dans son récit très personnelle. Mais ne croyez pas qu'elle s'étend au niveau sentimentale, sur ces ressentis sur de nombreuses pages. Détrompez-vous, elle intellectualise son expérience en partageant des connaissances dans de nombreux domaines. Une logique implacable qui captive simplement tellement cela semble lucide et ingénieux. L'élégance des mots séduit et nous pousse à tourner les pages les unes après les autres. On suit ses rebondissements de questionnement face à sa situation atypique et grave à la fois. Comment bien réagir face à quelque dont on ne peut rien maîtriser? Pourquoi ne pas chercher du sens ailleurs? "Comment renouer avec un corps qui vous a trahi? Les références ne manquent pas comme ces artistes dont leur maladie leur a servi de source de création comme les autoportraits d'Hervé Guibert et le sida, Ocean Morisset et le cancer ou Dorothy Shoes dans ColèreS Planquées, anagramme de "sclérose en plaques". Il faut accepter les changements : "nausées, vomissements, troubles de la vue, céphalées, intolérance au soleil - ne pèse pas trop dans mes bagages". Elle donne une forme honnête et pleine d'intelligence à cette aventure intime. Elle appelle à la compréhension, à l'empathie et non à la pitié ou la tristesse. La maladie n'a pas qu'un seul point de vue, celui du médecin, celui du patient ou celui de la famille. Rien ne peut se limiter qu'à cela. Ainsi l'auteure confronte, propose, cite ces autres regards sur l'inconnu : la maladie qui les habite et les transforme. On est à ces côtés et l'on doit faire face nous aussi à nos peurs et trouver de l'espoir. Notre curiosité est titillée pour nous aussi avancer et regarder notre monde autrement.
Lien : https://22h05ruedesdames.com..
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Et par endroits ça fait des noeuds

Alors qu’elle accompagne un groupe de jeunes Français en Espagne, Camille se sent mal. Et rapidement, son état se dégrade. Impossible pour elle de se lever, de faire quelques pas sans s’effondrer. Sa vue se brouille. La jeune femme de 23 ans est victime d’une rupture d’anévrisme.

Dans ce livre, Camille Reynaud nous raconte cet épisode qui a bien failli lui coûter la vie, de ces premiers professionnels qui la renvoient chez elle, persuadés que la petite Française ne s’est pris qu’une grosse cuite, de cette médecin en clinique privée qui la prend en charge et lui annonce le diagnostic, de ce sommeil qui la fuit peu après l’opération alors qu’elle a tant besoin de récupérer… jusqu’à son long rétablissement.



Pour décrire ses sensations ou ses ressentis, l’autrice joue avec les mots, se laisse aller à des digressions, nous abreuve de comparaisons et de références culturelles, qu’elles soient photographiques, littéraires ou encore picturales. Ses symptômes, elle en parle comme d’une troupe de cirque, acrobates, jongleurs et orchestre compris, qui s’active dans sa tête et ne lui laisse aucun répit.



Si le sujet peut de prime abord rappeler la reconstruction de Philippe Lanson dans Le Lambeau, le ton est ici beaucoup plus léger. Pour analyser ce processus, Camille a finalement choisi la poésie. Alors que j’apprécie particulièrement les romans avec une trame bien visible, un cadre rassurant, une intrigue finalement assez « linéaire », l’ouvrage n’était pas à première vue fait pour moi. Cependant, j’ai été happée, j’ai picoré ces chapitres courts et thématiques, je me suis amusée avec les jeux de mots. Bref, on m’a embarquée. C’est vraiment une belle découverte !

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Et par endroits ça fait des noeuds

Ce n'est pas le genre de livre que je suis habituée à lire. Et pourtant, depuis que je suis moi-même tombée malade sans m'y attendre, c'est le genre de livre qui me cherche et finit par me trouver. Et par endroits ça fait des nœuds n'est pas non plus un livre auquel on s'attend. On s'attend à un témoignage médical (mais en soi, c'est bien ce que je cherchais à la base) et on se retrouve avec un livre-monde qui, en nous entraînant dans l'exploration d'un cerveau et d'un corps fissurés, ouvre plein de possibilités de rémission… et de narration. Camille Reynaud essaie de trouver la forme la plus à même de raconter un cerveau éparpillé, et cette forme est multiple, elle se déploie dans les notes de bas de page, dans l'écho des témoignages, dans le dialogue de la science avec les arts et la littérature. J'ai trouvé là un versant plus intime de cette fantaisie que je recherche en littérature. Plus jeune, je lisais surtout de la fantasy, justement, des univers fictifs inventés de toutes pièces. Avec ce livre, je découvre un autre mode d'invention d'une fiction, qui se joue dans le langage, dans la traduction d'une image de soi. C'est beau, c'est drôle, c'est intelligent, c'est touchant, et c'est original. Comme l'écrit si justement Fanette812, ce n'est pas un livre qui se résume, mais qui s'expérimente, et je vous invite à le faire par vous-même.
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Et par endroits ça fait des noeuds

J'ai beaucoup aimé le récit de Camille et de son "pépin" de santé ! L'écriture est fluide les chapitres passent du coq à l'âne entre recits, explications, méditations sur divers sujets, introductions de sources diverses et même notice explicative de cachet ! Certains chapitres m'ont cependant moins captivés que d autres. On s'enerve sur le système medical, on s extasie sur le système medical, on tremble devant la mystérieuse machine qu'est le corps humain à penser d un côté qu'à bien y regarder il y a des signes annonciateurs puis qu au final c'est la loterie que comme chaque homme est une île en soi chaque corps est un mystère en soi !
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Et par endroits ça fait des noeuds

Une révélation.

Lu dans le cadre d'une rencontre avec l'autrice intervenant dans un lycée près de chez moi. La lecture m'a enchanté, on enchaine les exercices de styles et les trouvailles loufoques. Dans nos têtes aussi, ça fait des nœuds. Mme Reynaud mérite d'être lu.
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Et par endroits ça fait des noeuds

Camille Reynaud est en voyage en Espagne à 23 ans lorsqu’elle est touchée par un AVC. Elle va alors entamer un long parcours de soins et en même temps une réflexion sur sa nouvelle condition, notamment un nouveau rapport à son corps. Ce livre est le fruit de cette réflexion et est écrit dans sa forme avec beaucoup d’originalité. En effet l’autrice choisit l’autofiction pour relater ce qu’elle a traversé. Elle se documente et ne s’arrête pas à retranscrire simplement ce qu’elle vit. Cela donne un mélange où l’on croise des documents, des morceaux de brèves journalistiques, des anecdotes ou encore des références livresques, d’Amandine Dhée à Maylis De Kerangal en passant par le Lambeau de Philippe Lançon. De nombreuses lectures étayent son récit et c’est aussi intéressant de découvrir par ce biais de nouveaux textes.



Ce livre est une façon pour elle d’appréhender ce qu’elle a vécu et Camille Reynaud ne cache pas d’ailleurs ses expérimentations, notamment sur son écriture, un autre point intéressant qu’elle questionne. À l’arrivée ça donne un texte singulier dans sa forme et qui touche le lecteur par la sincérité de son propos.
Lien : https://lesmafieuses.wordpre..
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