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Citations de Carl de Souza (24)


"Sur le court, se déroule aujourd'hui une séance d'initiation. Les gamins doivent smasher à tour de rôle. A la file indienne, ils attendent, leur raquette empoignée, de frapper comme des sourds, avec pour résultats de cette débauche d'énergie un misérable plongeon du volant. Les talons vissés au plancher, ils contemplent leur envoi, s'y remettent aussitôt sans qu'aucune correction soit apportée." (p. 131)
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« Le gamin que j’étais s’est extrait de mon rêve enfiévré pour mieux me talonner, il sait qu’avec mon handicap je ne vais pas lui échapper. » (p. 165)
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M Daronville se sent soudain fatigué. Il n'a pas envie de poursuivre l'entretien. Ce qui se passe ? Le Chinois a outrepassé ses droits, c'est tout ! Et même s'il meurt d'envie de le faire payer, M Daronville, qui a rejoint le jeune homme à la fenêtre, ne parlera pas du port et des navires confisqués. Il s'est résigné à vivre coincé entre l'immense paroi de béton non crépi -Lam Chok Wen ne s'en est pas donné la peine - et une montagne décidée à leur jouer des tours. Non, il en a déjà trop dit. Il ne livrera pas ce qui est condamné à rester un souvenir, se refusera de dévoiler l'intimité perdue du port.
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On ne parla plus d'éboulis et d'effondrements. Les fissures se ressoudèrent, les crevasses se cicatrisèrent. Le temps se mit au pas de promenade... Port-Louis, marche-marchant, retrouva la délicieuse paresse de toute la colonie La Motte, l'apaisement des photos sépia. Comme sortant de la torpeur d'un long embouteillage, les tractions noires remontèrent à nouveau la rue de la Citerne après la messe de dix heures ; les fillettes aux nattes brunes et en robes longues réapparurent au boulevard Edouard-VII, sautillèrent dans les allées de gravier en se chuchotant des secrets. Les gamins reprirent leur poursuite sauvage entre les massifs de pétréas et les arceaux de bougainvillées.
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"Li fine allé ?" Rosa hasardait enfin sa petite tête de souris par l'entrebâillement de la porte de la chambre. Elle aurait quand même pu avoir la bonne manière de venir dire bonjour ! Dire bonjour à des "genses" qui veulent vendre leur maison parce qu'elle marche toute seule ? Haffenjee se ferait toujours posséder !
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« Les îles flottaient quelque part dans l’océan Indien, amarres larguées. Les Anglais avaient perdu la trace de la tranquille colonie qui, elle-même, ignorait où elle se trouvait. » (p. 112)
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Albion Hall se faisait le théâtre d'un duel où se devait de défendre non pas sa compétence mais une manière d'être.
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L'énergie des joueurs asiatiques alimentaient tous les fantasmes. On évoquait certains régimes alimentaires des plus étranges : miel, soja, ginseng, poudre d'os d'animaux rares, humeurs recueillies dans des fioles minuscules, sans compter les masses de fonte qu'ils devaient soulever chaque semaine et les heures de footing par tous les temps – si ça ne finissait pas par des vomissements, ça ne valait pas. Des ensorceleurs leurs donnaient des amulettes dont ils ne se séparaient jamais.
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Peut-être que s'il avait été davantage à l'écoute, s'était tenu coi sous sa pirogue, n'avait été tenté d'affronter quiconque, ou même s'y était simplement rendu pour des femmes comme les grands de la classe, rien ne se serait passé.
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Je me débattis : « Lâche-moi, connard ! Je veux parler à ma mère ! »
Celle-là, je ne l'avais pas encore faite à Solomon : « Ta mère ! » Le gêner dans son travail jusqu'à ce qu'il m'éconduise des environs du P.-B. Health Club quand je devenais trop visible était routinier, il me lavait de force et une fois, même, il m'avait contraint à une cure de désintoxication. Solomon fermait l'oeil sur l'argent que je lui volais pour me procurer de la dope, donnait même des instructions à des subalternes pour m'en fournir. 
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« Vous êtes venue remuer un passé douloureux, les choses se sont remises en place durant votre absence… Votre vie n’est pas ici, il vous faut aller de l’avant, regarder l’avenir… »
Elle l’a dit de son ton trop calme et pontifiant alors que je me débattais pour exister, pouvait-elle comprendre qu’il m’était impossible d’envisager un futur quelconque, que quelque part j’existais à cause d’elle, que je n’avais aucune chance de me retrouver, d’autant moins que William Wright était mort ?
Il est mort, je l’avais hurlé sans autre arrière-pensée que lui signifier que mon unique source de compréhension passait par elle.
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Une part de moi séchait, un désert me rongeait, me vidait de ceux qui m'étaient proches.
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Je me suis retrouvé dans une chambre obscure où je me serais perdu sans cette voix que je reconnaissais parce qu'elle s'était faite fluette à nouveau, elle m'a entraîné vers un lit. Je n'étais pas plus adroit ici que dans la voiture, je l'ai laissée faire, apaisé dans la pénombre, mon sexe engorgé me faisait toujours mal, mais je voulais être digne d'elle et devais lutter, non pas pour avoir le dessus cette fois mais, au contraire, pour me laisser posséder. J'ai explosé, elle criait, s'oubliant, m'oubliant un instant, un court instant durant lequel elle s'est consacrée à son plaisir. Je ne distinguais que sa bouche ouverte sur ses dents blanches, je sentais la chevelure qui s'était dénouée, les seins lourds auxquels j'accédais enfin.
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Nous étions franchement retournés l'un contre l'autre, je l'embrassais, les aspérités et exiguïté du véhicule nous forçaient à des mouvements heurtés. Je m'empêtrais dans le sari, elle riait doucement, son corps retrouvait des émois oubliés, plus que son parfum qui saturait la poche d'air dont nous disposions tandis qu'elle se donnait à moi, sa voix prenait le dessus, une voix un peu tremblante et haut perchée de petite fille, inconciliable avec l'assurance qu'elle affichait quand elle s'occupait de tout. « Darling boy, darling boy », soufflait-elle en se livrant à ma maladresse, je me laissais porter par sa douceur, moi qu'elle avait ramassé comme un débris d'un temps révolu où, de pays en pays, les gens étaient chez eux.
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C'est l'odeur qui déclenche ma colère, l'odeur un peu rancie que je perçois maintenant. Le plancher a retenu la sueur des années. Les murs, de la salle principale jusqu'aux vestiaires, témoignent de l'effort physique, sont empreints de l'odeur des corps ayant repoussé leurs limites, corps exténués, corps meurtris. Une odeur qui n'a rien à voir avec la victoire, et qui émane de tous, gagnants et perdants.
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« Il fallait mettre fin aux incartades du gamin que rien d’autre n’intéressait que le bad, Albion Hall était la solution. » (p. 98)
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Maman n’aime pas qu’on s’attarde ici parce que cela gaspille l’électricité. Les quatre autres jeunes gens qui vivent chez nous sont couchés, mais elle n’ose restreindre Sid dont elle a été prévenue du potentiel académique. Elle s’en voudrait d’être responsable d’un improbable insuccès scolaire, le père Maxime lui a fait de longues recommandations en lui confiant son fils.
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Je ne savais pas que sa maigreur cachait tant de puissance, Manioula est trop forte pour moi. Ou c’est moi qui suis trop faible et blessée, j’ai beau lutter, la couvrir d’insultes, garce, salope, j’ai beau défendre Noémie, ma fille n’est pas une pute, ma fille n’est pas une pute, fourre-toi ça dans la tête, c’est toi, lâche-moi, t’as pas compris, retourne à ton hôtel de merde, je veux ma fille, je crie, je hurle.
J’ignorais qu’il y avait autant de volonté en elle, une fois près de l’hôtel elle appelle, d’autres accourent pour l’aider, ils m’entraînent jusqu’à la chambre, je veux aller à la fenêtre, Manioula et une autre ont vite fait de me jeter sur le lit et de m’y maintenir…
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« On ne peut se fier à un homme si l’on ne connaît pas la maison qu’il habite… »
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« Certains enfants ne sont pas doués – il faut avoir l’humilité d’accepter cette réalité et porter son attention sur les autres. En ce qui concerne celui-ci, il vous est vivement conseillé de lui chercher du travail – ils embauchent à tour de bras à la police ces jours-ci, attendez quelques mois qu’il grandisse un peu, il aura atteint la taille réglementaire, il ne lui manque que quelques dixièmes de pouce… Estimez-vous heureux qu’il ait au moins son certificat d’études primaires. D’autres sont bien moins lotis que vous. Personne ne pourra vous reprocher de n’avoir pas fait votre devoir. »
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