Carolyn Jourdan

Plus d'un millier de familles avaient été dépossédées de leurs terres dans les années 30 pour la création du parc, et les fédéraux avaient envoyé une bande d'étrangers arrogants pour gérer la région, comme une armée d'occupation. Les gens du coin avaient accumulé soixante-quinze ans de haine et de méfiance envers les envahisseurs. Il n'y avait aucune urgence à les mêler à cette affaire.
Le mal coulerait longtemps encore dans la montagne. (P.147)

Ivy avait déjà vu les tas d’ossements broyés que laissaient les ours après une attaque, ainsi que des morceaux d’os dans leurs excréments. Elle se persuadait que c’étaient des os d’ours, même si elle savait qu’elle se leurrait.
Elle scruta le sol à travers les branches et aperçut une forme qui approchait d’un pas lourd. Quand la créature se redressa, Ivy retint son souffle.
Ce n’était pas un ours, c’était un homme.
Il se trouvait au pied de l’arbre, les yeux dirigés droit vers elle tandis qu’elle se balançait tête en bas dans son baudrier.

Tout va de plus en plus vite, non? On croit que les prix ne peuvent pas augmenter davantage ou qu'on ne peut pas aller plus vite, et pourtant si.
Phoebe murmura son approbation.
- J'ai eu une belle vie et je remercie Dieu pour tout, le bon comme le mauvais, mais je suis prête. Je ne suis pas triste ni inquiète de ce qui se passe après. J'ai hâte de savoir. Tous ceux qui me sont chers sont presque tous de l'autre côté. Je les ai fait attendre longtemps. Merci d'être venue, dit-elle en prenant la main de Phoebe.
Elle la tint dans les siennes pendant un instant puis la porta à ses lèvres dans un geste si doux que Phoebe en eut les larmes aux yeux. L'infirmière se pencha et embrassa la vieille dame sur le front, et lui dit :
- Que Dieu vous bénisse.
Les deux femmes savaient qu'elles ne se reverraient plus dans cette vie. (P. 119)

Ma Belle, il n 'y a qu'un seul genre de femme qui cherche un mari...C'est celle qui n'en a jamais eu.