Cazmir m'a dit que toute grande ambition s'enracine dans un désir de vengeance ou de pouvoir, mais je soupçonne que c'est la nature d'un certain genre d'homme de croire universelles ses vérités personnelles. Il ne comprendrait pas quelle puissance peuvent avoir le remords, le désir de réparation. Il n'a parlé ni de l'amour, ni du chagrin. Pourtant, nous ne sommes pas totalement dissemblables.
N'est-ce pas étrange ? J'ai parfois l'impression que nous obéissons à des cycles, ou à des schémas. Nous pensons que nous sommes libres de choisir la voie qui nous plaît, mais un certain schéma nous enferme, nous maintient dans notre voie définie, et nous n'en sortons pas. Il nous ramène aux mêmes endroits, encore et toujours, aux mêmes sentiments, de façon répétée [...] Je ne veux pas renoncer à 'idée du libre-arbitre ; que ferais-je de me vie si je ne croyais pas en mes proches choix ?
J’ai parfois l’impression que nous obéissons à des cycles, ou à des schémas. Nous pensons que nous sommes libres de choisir la voie qui nous plaît, mais un certain schéma nous enferme, nous maintient dans notre voie définie, et nous n’en sortons pas. Il nous ramène aux mêmes endroits, encore et toujours, aux mêmes sentiments, de façon répétée.
Au-dessus des plaines dévastées de la terre, une fois que la bataille fut finie, Haizea, déesse de la vengeance, et Tisis, déesse de la Miséricorde, se tinrent côte à côte et discutèrent pour déterminer quel besoins les survivants avaient de l’une ou de l’autre.
Suis-je malveillante, comme Frédéric a pu le suggérer ? Il n’y a aucun moyen de changer le passé. Le mieux que je puisse m’évertuer à faire, le travail de chacune de mes journées désormais, c’est d’être une fille bien qui a jadis commis une mauvaise action.
Si je vais à la rivière pour regarder la mort en face, je vais dans le lit de Wyn pour croquer la vie à belles dents. Je veux de l’amour, de bons repas et de l’aventure. Je veux que mes journées contiennent la possibilité de la surprise et de la joie.
Créons-nous tous involontairement un chaos que nous ne pouvons imaginer, déclenchons-nous tous des séries d’événements dont l’issue brutale et sanglante se produit si loin de nous que nous n’en savons jamais rien ?
« Je sais tout désormais des occupations de Frédéric. L’étude des langues et l’histoire le passionnent, et il rêve d’avoir plus de temps pour lire. S’il pouvait se passer de dormir et de manger, il le ferait. »
J’ai fait une carrière de ce qui était à l’origine de la simple espièglerie : aller là où je ne devais pas aller, voir ce que je ne devais pas voir, être quelqu’un que je n’étais pas.
« Me détourner n’est pas dans mon caractère. Non; je regarde mes cauchemars en face. Et si jamais eux me regardaient, ils ne verraient que l’obscurité. Je ne suis pas là. »