Chaque jour, une nouvelle polémique aux allures de « guerre culturelle ». La dernière en date, alimentée par le gouvernement lui-même, relayée par la droite, l'extrême droite et des pans entiers d'une gauche déboussolée, concerne les réunion en non-mixité organisées par le syndicat Unef.
Comme en ont organisé tant d'autres organisations militantes, comme le firent en leur temps les pionnières du Mouvement de libération des femmes (MLF), jadis vilipendées, aujourd'hui célébrées. Attaquée, harcelée, la présidente de l'Unef Mélanie Luce est venue expliquer pourquoi ces réunions ponctuelles sont utiles pour libérer la parole des femmes ou des personnes racisées – un mot qu'on a le droit d'utiliser, qui est même entré dans
Le Robert en 2019 : « personne touchée par le racisme, la discrimination ».
Tandis que la France va bientôt passer le seuil des 100 000 morts du Covid, que les réas se remplissent à un rythme inquiétant, certains ministres semblent juger plus utile d'alimenter des polémiques identitaires. Façon de parler d'autre chose ? « Sur la gestion du Covid, l'échec monumental est là », a martelé l'épidémiologiste
Catherine Hill, qui tance depuis un an la gestion de la pandémie par
Emmanuel Macron : les masques, les tests, et désormais un troisième confinement dans une partie du pays, sans doute trop tardif.
En attendant, les vaccins manquent, la crise sanitaire et sociale se poursuit, et avec elle notre habituation à des mesures privatives de liberté extraordinaires. « On intègre fortement la restriction de nos libertés », s'inquiète la juriste Olga Mamoudy. Demain, que restera-t-il de nos libertés quand l'extraordinaire deviendra le quotidien?
Heureusement, il reste toujours l'espoir d'autre chose. En compagnie des historiens
Ludivine Bantigny et Julien Lucchini, nous sommes allés puiser un peu d'espoir… en 1871. Au printemps de cette année, la Commune de Paris réclamait une République authentiquement démocratique et sociale. Cette utopie de soixante-douze jours, avec des réalisations émancipatrices et concrètes, s'est terminée dans un bain de sang, avec l'exil de milliers de « fédérés ». Elle fut aussi, selon le joli mot de
Rimbaud, une « invention d'inconnu ».
« Inventer l'inconnu »… Cent cinquante ans plus tard, n'est-ce pas non plus notre défi ?
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