Cécile Poree

On ne pense pas à ça, avant de devoir organiser un enterrement pour la première fois : les fleurs ont aussi une saison et parfois ce n’est pas la bonne.

« Il ne peut plus rien nous arriver d’affreux maintenant. »
Sandy, avant de se faire buter par un serial killer (un tueur en série, quoi), dans le film Read is Dead, lui même dans le film La Cité de la peur.

Ma mère avait mal choisi sa date pour mourir. C'est bien connu, quand nos fleurs préférées sont les tulipes, on évite d'être enterrée en décembre.

On ne pense pas à ça, avant de devoir organiser un enterrement pour la première fois : les fleurs ont aussi une saison et parfois ce n’est pas la bonne.

On oublie trop souvent combien c’est doux d’être confronté à des problèmes qu’on peut résoudre dans un magasin de bricolage.

N’ayez pas peur d’être triste. Vous en avez le droit. Vivre la tristesse, c’est vivre. Et ce dont cette petite fille a besoin, c’est que sa maman vive.

Pendant ta grossesse et après, tu vas recevoir un tas de conseils contradictoires de la part de ton entourage. Pour ne pas t'y perdre, je te conseille de choisir une personne référente et c'est tout. Pour le reste du monde, tu hoches la tête et tu oublies.

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La tristesse ne fait pas de mal à votre bébé. C’est le fait de les retenir qu’il peut ressentir. Vous savez, étouffer vos émotions c’est mauvais pour vous, pour les gens autour de vous et pour ceux à l’intérieur de vous. N’ayez pas peur d’être triste. Vous en avez le droit. Vivre la tristesse c’est vivre. Et ce dont cette petite fille a besoin, c’est que sa maman vive.

Mais il y avait un tabou avec les morts. Quand on parle enfin d'eux, c'est en des termes qui ne leur ressemblent déjà plus. Comme s'ils étaient devenus des âmes sacrées et intouchables.

- Quel doux caractère elle avait...

Je ne voulais pas de ça pour elles. Elles méritaient qu'on se souvienne d'elles entièrement, et sincèrement.

- Mais enfin, tu plaisantes ! C'était même peut-être la plus casse-couilles des trois !

Vivre la tristesse, c'est vivre

Ils avaient été si serrés l'un contre l'autre dans le ventre de notre maman que Mathilde avait une oreille pliée. Ça la complexait énormément, alors que c'était la chose la plus belle et émouvante qu'il m'ait été donné de voir.
Cette empreinte fantôme de son frère, pour toute la vie. Cette façon silencieuse de dire : "On est un peu trop serrés parfois, mais on se lâchera pas." Comme une promesse murmurée à l'oreille.

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Mais il y a un tabou avec les morts. Quand on parle enfin d’eux, c’est en des termes qui ne leur ressemblent déjà plus. Comme s’ils étaient devenus des âmes sacrées et intouchables.

On oublie trop souvent combien c'est doux d'être confronté à des problèmes qu'on peut résoudre dans un magasin de bricolage.

Parfois j'avais besoin d'être seule avec ma douleur, pour la vivre pleinement.

La tristesse ne fait pas de mal à votre bébé. C'est le fait de la retenir qu'il peut ressentir.
(...)
Vivre la tristesse, c'est vivre. Et ce dont cette petite fille a besoin, c'est que sa maman vive.

- Tu sais... Il va falloir que je sois à la fois le grand-père et la grand-mère. Le père et la mère.

- Ou tu peux être simplement toi ?

- Ça ne suffira pas.

Il ne peut plus rien nous arriver d'affreux maintenant.

J’ai longtemps repoussé ce moment. Ma fille me le demandait souvent, alors je lui montrais parfois le cimetière sur Google Earth. C’est déjà bien, Google Earth. À force, elle connaissait le lieu, son vocabulaire, sans jamais y avoir mis les pieds.
Alors ce jour-là, pour elle, c’était un peu Disneyland.

Rien de ce qu j'ai connu de la mort et de la maladie ne se passe comme dans les films, sauf ça. Cette dévotion, son amour fou. Il la regarde tout le temps, comme pour essayer de devenir et devancer ce qu'elle pense, ce qu'elle veut.

- C'était qui ?
- C'était quand ?
- Tu as déjà fait du cheval ?
- Qui est morte en premier ?

Qu'est-ce que je dois leur dire ?
Est-ce qu'ils ne sont pas trop petits ?
Et si je leur disais plutôt que la mort ça n'existe pas ?
Je commence l'histoire à quel moment ?