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Critiques de Céline Fraipont (171)
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Le muret

J’ai trouvé cet album lors d’un passage en bouquinerie. Je n’avais pas lu depuis longtemps ce qu’on appelle un « roman graphique », comme cet album est désigné par l’éditeur. J’ai l’impression que cette dénomination est souvent utilisée simplement en raison du choix du noir et blanc… Nous sommes en 1988, en Belgique. Rosie subit une situation peu habituelle à son âge. A treize ans, elle doit se débrouiller seule à la maison, sa mère étant partie et son père étant très occupé par son travail. Heureusement, son amie d’enfance Nath est là. Mais bientôt, l’absentéisme et l’alcoolisme naissant de Rosie creusent un fossé entre les deux jeunes filles. Rosie fait la connaissance d’un garçon, un jour où elle broie du noir, seule sur ce muret où elle partageait avant ses secrets avec Nath. Comme elle, Jo est seul, se débrouille. Avec lui, elle connaît l’attention, mais aussi une certaine vie en marge, attirante et dangereuse à la fois. Le jeune homme de seize ans l’initie à la musique, aux petits trafics et à l’amour… J’ai beaucoup apprécié dans cet album retrouver les grands aplats de noir que j’aime en matière de BD. Le dessin est fin, mobile, expressif. Les auteurs excellent dans la retranscription de la solitude et d’une adolescence à la dérive. Le tout est vraiment très réussi, s’ancre dans les années 80, tout en touchant à l’universel par sa mélancolie. Le lecteur assiste avec inquiétude au quotidien de Rosie, abandonnée bien trop tôt et en quête d’affection. Quand elle porte une première fois une bouteille d’alcool à sa bouche, on voudrait en éloigner le goulot et la prendre dans ses bras. Une très belle trouvaille de bouquinerie !
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Le muret

Formidable BD, aux traits accentués, aux dessins noir et blanc évocateur, ambiance installée, histoire et personnage (Rosie) attendrissants. A découvrir !
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Le muret

Le muret, c'est là où Rosie, 13 ans et des poussières, sac à dos à côté de ses jambes pendantes, bascule de l'autre côté. Quand sa mère quitte le foyer pour un autre homme, que son père fuit son chagrin dans le travail, elle se retrouve abandonnée à la solitude, à l'ennui et à l'angoisse. Il y a les peurs naturelles d'une enfant abandonnée puis peu à peu, l'angoisse sombre et gluante, comme le dessin de cette BD, sur l'adolescence qui découvre la cruauté des adultes, la perte de l'amitié, la découverte de sa personnalité, le désir de l'amour. Pour apaiser tout ça, elle ne trouve pas d'autres recours que les addictions, l'alcool puis la drogue.

C'est un roman graphique très noir et très chargé, pour rendre compte de toutes les nuances de cette période sensible et fragile, où la mort rode, celle de l'enfant passé et celle aussi à venir parfois dans une salle de concert ou au coin de la rue, chevauchant une mobylette.

On accompagne Rosie, ses pensées, ses silences jusqu'au violent dénouement et au passage vers l'avenir, la lumière au bout du tunnel. Enfin.
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Le muret

Le muret est un très bel album sur l’adolescence et ses dérives, juste avant l’âge adulte. Ce passage est symbolisé par le muret sur lequel Rosie, 13 ans, se pose parfois, le soir venu. Rosie vit en Belgique. Sa mère est partie avec un autre homme à Dubaï, son père est souvent absent et la laisse se débrouiller seule. Elle traîne son mal être dans les rues et recherche souvent la compagnie de Nath, son amie d’enfance. Dans sa maison, elle s’endort avec la télé allumée. Petit à petit, elle se trouve piégée par la solitude dans laquelle elle se retrouve…



Cette BD nous plonge dans cette période trouble de l’adolescence, aux cotés de Rosie qui se débat comme elle peut, sans parent pour la soutenir, ni amis véritables. Dans ce contexte, il est facile de faire de mauvaises rencontres, même si ici Rosie croise la route d’un marginal plutôt intéressant mais paumé lui aussi.



L’intérêt de cet album ? Des histoires sur l’adolescence, sur la difficulté de ce passage, il en existe pas mal mais ici l’union d’une histoire très bien menée à des planches très travaillées, tirant profit de toutes les possibilités du noir et blanc, fait merveille.



Céline Fraipont, scénariste, et Pierre Bailly, dessinateur, prennent le temps de raconter cette histoire. Nous suivons la jeune Rosie dans ces années 80 au fil des pages dans lesquelles sont insérées fréquemment des pages vierges noires, comme des silences dans le récit. Plusieurs illustrations en plein page incitent le lecteur à prendre du recul sur l’histoire, ce qui m’a fait penser à un découpage incluant des chapitres. Et c’est bien vu, car on a besoin de souffler, de reprendre ses esprits, tout comme Rosie. On se trouve ici au cœur d’un roman graphique, publié par Casterman dans la collection Ecritures, qui contient quelques pépites en BD comme Olympe de Gouges de Catel et José-Louis Bocquet (et aussi Kiki de Montparnasse que je n’ai pas encore lu) ou encore Quartier lointain de Jirô Taniguchi et tant d’autres.



J’ai aimé également la fin, sombre mais porteuse d’espoirs, ce qui m’inciterait à conseiller cet album à des adolescents mais pas seulement, les adultes peuvent aussi y trouver leur compte.


Lien : http://blogs.lexpress.fr/les..
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Le muret

(NB971) Pas mal mais je suis personnellement restée extérieure à cet album, sûrement à cause du graphisme car le scénario est saisissant. Je m'en remets à vos avis, plutôt Oui en Lycée.



(LX971) Mouais... Difficile quand même de faire l'impasse sur cet album dans la sélection en Lycée. Le sujet de l'adolescence, traité ici de façon intimiste et réaliste, plaira sûrement aux élèves.



(MAD971) J'ai été touchée par ce livre et je pense que les élèves seront très sensibles au sujet. Le graphisme m'a semblé bien correspondre au vécu de cette ado. oui en lycée



(IK971) Album sensible dans tous les sens du terme, proche des préoccupations de nos lycéens, réaliste et très fort graphiquement. semble incontournable pour le Prix en Lycée.



(NG971) Oui oui oui pour le prix Lycée. Très belle histoire sur l'errance adolescente. Graphisme et scénario juste et délicat.
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Le muret

Émouvant et sensible. Un très beau roman graphique sur l'adolescence, la solitude, et le besoin de l'autre.
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Le muret

C'est un album plutôt mélancolique et assez triste, on y suit Rosie, une adolescente qui n'a pas un quotidien très facile. Sa mère vient de quitter son père pour aller s'installer avec un autre homme à Dubaï et son père s'enferme dans le travail pour ne pas avoir à faire face aux réalités. Heureusement, il y a Nathalie, sa meilleure amie, qu'elle retrouve souvent sur un muret et qui lui a promis de ne jamais l'abandonner. Rosie se pose beaucoup de question sur la vie et elle se retrouve un peu livrée à elle-même. Elle a peur, c'est encore une enfant fragile, elle se cherche. L'histoire de Rosie m'a un peu rappelé ma propre adolescence même si je n'ai pas eu autant de malchance qu'elle si je peux dire. On passe tous, ou presque, par là. On a tous été un jour amené à réfléchir sur le sens de la vie, à faire des mauvais choix et puis d'autres un peu meilleurs. L'alcool, la drogue, l'envie de plus de liberté, le ras le bol du système scolaire et de ses règles strictes, les amis d'enfance qui s'éloignent et les nouveaux que l'on se fait, l'adolescence cette période de la vie durant laquelle on ne s'épargne pas mais qui plus tard quand l'on y repense nous fait sourire. Enfin, en tout cas c'est comme ça que je le ressens.



Cette bande dessinée est une vraie réussite pour moi, j'ai été très émue et j'ai même parfois eu à retenir mes larmes. Je pense qu'elle parle à tout le monde même si l'adolescence n'a pas le même effet d'un individu à l'autre. En plus, les dessins sont très chouettes et très parlant même s'ils ne débordent pas de détails. C'est un vrai coup de coeur pour moi.

Et puis, j'ai beaucoup aimé le petit passage où les deux personnages vont dans un discobus pour emprunter des vinyles, ça m'a fait sourire et penser à mon métier.
Lien : http://desflaneriesetdesmots..
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Le muret

Le Muret est le récit d’une adolescence paumée, le personnage de Rosie pourrait être n’importe quelle ado laissée à l’abandon par ses parents. Le début du récit est poignant, découvrir la jeune fille si perdue, si seule, ne laisse pas indifférent. La dérive est palpable, dure, je me suis presque sentie impuissante pendant la lecture, me demandant si personne n’allait faire quoi que ce soit pour cette gamine.



Au fil des pages, Rosie se débat, elle se cherche, elle cherche surtout à oublier sa situation, sa solitude trop forte pour être supportable. Pour qu’elle s’en sorte il faut que quelque chose change. Est-ce que sa rencontrez avec Jo sera ce déclencheur ? Ou bien le jeune homme la fera-t-elle plonger encore plus ? Petit à petit, Rosie grandit, mais peut êtr eun peu vite, à plusieurs reprises, elle ne passe pas loin de se brûler les ailes.



J’ai beaucoup apprécié le regard que les auteurs portent sur ces adolescents et jeunes adultes. A aucun moment je n’ai eu l’impression qu’ils jugeaient leurs personnages. Le traitement est très doux. Il n’est pas question de bien ou de mal, mais plutôt du récit d’un passage de l’enfance à l’âge (presque) adulte. Le Muret est une bande dessinée sans concession, intimiste et profonde. Une vraie réussite à mon avis, une de ces bandes dessinées à conseiller aux ados comme aux adultes, puisque personne n’y restera indifférent.



Mention spéciale pour le dessin très fort, entièrement en noir et blanc, avec des contrastes puissants.
Lien : http://calokilit.wordpress.c..
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Le muret

Rosie, jeune adolescente, se retrouve seule. Sa mère est partie et son père est souvent absent. La peur et l'angoisse l'amènent à dériver loin de la société. elle perd sa meilleure amie et trouve comme seule consolation la boisson.



Jusqu'au jour où elle rencontre une étrange garçon...



Une bande dessinée très dure sur l'abandon par les adultes de leurs responsabilités. On voit la jeune fille sombrer sans arriver à mettre des mots sur sa situation, son mal être.



C'est la rencontre avec un autre cassé par la vie qui va paradoxalement illuminer sa vie même si cela ne se fera pas sans souffrance.



Si j'ai trouvé au départ le récit très déprimant c'est parce qu'il sonne juste. Le lecteur a au départ envie de tendre la main à Rosie. Mais ensuite, elle commence à nous faire peur. Nous sentons qu'il n'est pas aisé pour nous, de l'aider. Seul quelqu'un qui a connu son chemin peut le faire. Ou pas.
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Le muret

Je n'ai pas pour habitude de lire de bandes dessinées mais j'ai trouvé l'histoire de Rosie très touchante.



Abandonnée à elle-même par une mère partie avec son nouvel amoureux, et un père qui se noie dans le travail et lui laisse l'argent nécessaire pour s'auto-gérer, Rosie n'a qu'une seule amie à qui se confier, pour un temps, mais la famille de cette dernière ne voie pas d'un bon oeil l'influence de cette pauvre fille en perdition sur leur propre enfant...



Elle fait l'expérience amère de la solitude, et doit faire face à ses peurs et questionnements de jeune adolescente. Cette période difficile l'amènera à se distancier de l'école, à faire de mauvaises rencontres, à se confronter aux drogues, à l'alcool, à sa première expérience amoureuse et à ses premières expériences sexuelles...



Il s'agit d'une bande dessinée très sobre, en noir et blanc, qui traite de sujets importants à l'adolescence : l'amitié, l'amour, la famille, les addictions, la mort... Intéressante pour avoir des échanges avec des ados sur ces sujets.
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Le muret

Crise d'ado sur fond de musique punk



Céline Fraipont et Pierre Bailly partent d'une trame simple mais éternelle : devenir adulte est souvent douloureux. La fameuse crise d'adolescence est aussi dans cette bande dessinée une crise existentielle profonde. L'héroïne, Rose, traine son ennui à longueur de journée entre le collège, le café et sa maison vide. Et puis Rose croise un garçon qui va l'apprivoiser, lui faire découvrir la musique et l'amour… jusqu'à ce qu'il la laisse brutalement à nouveau seule mais transformée et grandie.

Le trait noir et blanc P. Bailly laisse affleurer toutes les émotions des personnages qui en deviennent d'autant plus attachant au fil des cases. Certaines séquences très sombres nous font par ailleurs plonger dans les drames intérieurs des personnages.

Une très belle BD pleine de charmes à l'ambiance mélancolique et un soupçon d'espoir.
Lien : http://xg-melanges.tumblr.co..
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Le muret

On ne les attendait pas là, Céline Fraipont et Pierre Bailly, le duo qui fait la joie des enfants avec Petit Poilu. Mais avec cette première incursion ensemble dans le long récit pour adultes, ils font mouche.
Lien : http://www.bodoi.info/le-mur..
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Le muret

C'est l'histoire de Rosie, une adolescente paumée, sans repère, et surtout livrée à elle-même. Trop jeune pour s'assumer toute seule, elle va sombrer, malgré son très jeune âge, dans les affres de l'alcool, la drogue et de la solitude. Elle est encore une petite fille, et on l'empêche de le rester suffisamment longtemps. L'obstacle à franchir, c'est un muret. Et pourtant, notre adolescente souhaite continuer à s'y adosser avant de le franchir. Elle souhaite combler le vide qui s'est fait autour d'elle, avec ce qu'elle trouve.

C'est sûr, ce n'est pas avec ce roman graphique que votre moral va monter en flèche. Pour autant, j'ai trouvé que c'était une réussite.

J'ai été très touchée par cette histoire, par la finesse avec laquelle l'auteur la raconte. Les mots sont justes, les dessins et les expressions aussi, le tout dans un noir et blanc intense et sans fioriture. Les planches sont très travaillées : elles sont parfois remplies de cases, d'autres fois, elles s'en affranchissent, permettant au lecteur de suivre les moments d'égarement et de mieux les ressentir.

Il en ressort une grande intensité. Et puis, dans la fin de l'album, j'ai pour ma part, vu une véritable lueur d'espoir.

A découvrir !



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Le muret

Dans une banlieue de Belgique, Nathalie et Rosie, 13 ans prennent plaisir à se retrouver sur leur muret afin de partager des cigarettes et de l'alcool. Il faut dire que Rosie a quelques problèmes ; sa mère est parti à Dubaï vivre la folle aventure avec son amant et son père est sans cesse en déplacement. Rosie se retrouve donc seule avec ses peurs dans cette maison cossue, comptant sur la présence de Nath qui a promis de ne jamais l'abandonner. Pourtant, sa solitude et son angoisse la pousseront à se tourner vers des chemins parsemés d'ombre ...



Quelle jolie BD ! Le personnage de Rosie est touchant, tant d'innocence, de fragilité, de peurs, livrés à la dureté de la vie sans parachute, sans pare-fou. Comment cela peut-il bien se passer ? Entre une mère désinvolte et un père fuyant, il est difficile de se construire. Dans la solitude, sans personne pour guider ses pas, comment ne pas être tenter à un si jeune âge de trouver du réconfort ailleurs, là où il est et où on est là pour elle ? J'ai ressenti de la colère face à l'égoïsme et à la lâcheté de ce père qui ne pense qu'à fuir. J'ai souri devant cette coiffeuse pétilante qui aime la vie, les hommes et se montre d'une générosité exemplaire. J'ai aimé Jo et sa retenue, cette façon de prendre soin d'elle avec ses simples moyens. Je suis restée émue en lisant cette fin ...



"J'ai une de ces peurs au ventre qui me ronge tu sais ..."



Le graphisme en noir et blanc est tout ce que j'aime par contre j'ai un peu moins adhéré cette fois à cette simplification à l'extrême. Il me manquait des éléments des pièces de décors, des expressions, ...



Cela reste une très belle BD des auteurs du Petit Poilu qui plait tant ! J'attends avec impatience un prochain jet !
Lien : http://depuislecadredemafene..
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Le muret

Encore une rude lecture de la matinée.... encore du monochrome... et je ne sais pas s'il y a un espoir dans ces pages.

Le problème c'est que je n'ai pas vraiment accroché... je ne suis pas du tout entrée en empathie avec les personnages. Je suis restée spectatrice.

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Le muret

Pétri d'humanité et de sensibilité, Le Muret se doit d'être escaladé et découvert. Son propos sonne juste et on ne sort pas totalement indemne de sa lecture. La petite bouille fragile de Rosie vous suit pour longtemps !
Lien : http://www.auracan.com/album..
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Le muret

Une belle BD qui traite du thème de l'adolescence. L'histoire est assez classique. Elle est portée par de très beaux dessins en noir et blanc, qui font bien ressortir le doute et la solitude de l’héroïne.
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Le muret

Le Muret est emprunt de mélancolie, de douceur et de violence. Parfois peu bavarde, ces cases n’en sont pas pour autant muettes et la contemplation d’instants précieux, silencieux, immerge encore plus le lecteur dans cette tourmente. Une lecture hautement recommandé pour les amateurs de récits poignants et sensibles.
Lien : http://bulles-et-onomatopees..
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Le muret

Pow. La que-cla wesh.

Genre là, maintenant, tout de suite j'ai envie de rentrer chez moi. Faire couler un bain, fermer les volets, foutre The Cure à fond (les périodes bien bien dépressives de Robert Smith ou alors un bon gros Morrissey des familles, ça marche aussi t'as vu ?), et hurler sous l'eau une fois que c'est monté à ras-bord.



Le Muret m'a foutu de ces frissons minou même pas t'imagines. 10 piges d'écart avec ma génération, celle des grands frères troués, blousons noir façon Béru, des enfants perdus dans le rock alternatif pour jeunes en quête de modèles qui comprennent leur solitude et leur mal-être. Le noir et blanc s'marient nickel chrome avec les jeux d'ombres et de lumières, et en général une fois que tu m'as cerné comme ça c'est difficile pour moi de décrocher.



Coté scénar', c'est un album sur une une ado à la dérive. Un peu comme on le vit ou comme on en croise plein sans en avoir quelque chose à foutre ou se dire que c'est important qu'ils aient une histoire à raconter. Une histoire pleine d'incertitudes, de doutes et de questionnements.



Et un muret. Un muret qui sépare à la fois les générations et les identités des protagonistes. Qui sépare à cause du besoin de se détruire jusqu'à.



Jusqu'à. Merde. Moi j'ai la boule dans la gorge et j'essaye de tout retransmettre sans que ce soit tout emmelovrac.



Le mieux c'est que si tu l'as pas lu tu le lises et tu me dis quoi. Et si t'as lu tu peux me dire aussi c'que t'en as pensé. Deal ?



ES WAR SCHÖN !

Baccio,
Lien : https://www.instagram.com/lo..
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Le muret

Qu'est-ce qui ne va pas chez les ados ? Leurs parents, déjà. Quand ils sont trop présents. Ou quand ils sont trop absents.

Rosie n'a pas de parents, ou si peu : sa mère s'est fait la malle à Dubaï avec son nouveau chéri. Et son père est de ces "hommes pressés" qui gagnent beaucoup d'argent mais perdent leurs proches. En plus le pauvre homme a besoin moralement de beaucoup travailler pour oublier le départ de sa femme. Et qu'importe si sa fille de treize ans a besoin d'être entourée, plus que jamais.



Rosie se sent mal, très mal, semelles de plomb, chape sur les épaules, voile gris, certitude de devenir folle : "La trouille au ventre et envahie de mauvaises pensées dont [elle] n'arrive pas à se défaire." (p. 9)

Elle tente timidement de se confier à sa grande amie. Celle-ci ne l'entend pas, trop insouciante ? Ou ne veut pas l'entendre, par crainte d'être contaminée ?

Rosie est seule, Rosie s'ennuie, Rosie se sent vide, Rosie a peur. Elle prend beaucoup de bains, se fourre sous la couette - nids chauds, refuges, enveloppes rassurantes autour du sentiment de vacuité : "Je me sens comme un petit soldat dans sa tranchée. Et je crois que je suis toute seule pour combattre."

Ça ne suffit pas, elle découvre les vertus apaisantes de l'alcool fort, seule, et de la drogue, avec d'autres : "Me donner la sensation d'être vivante pour oublier ce vide insupportable en moi. Rien qu'un peu".



Pas grand chose à ajouter pour parler de cet album, si beau, si doux, si triste.

Tellement plus sensible et subtil que la plupart des autofictions-BD sur le mal-être adolescent et l'engrenage de l'auto-destruction.

On le lit la gorge nouée, on le referme un peu apaisé, sur une lueur d'espoir : l'adolescence est un tunnel dont, fort heureusement, on trouve souvent l'issue.
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