Céline Mancellon

- Sous la douche, il ne supportait plus d'être parfumé saveur truite, plaisanta Elliot. Ah non mais j'ai trop la dalle...Err', tu viens avec moi faire une razzia à la cantoche? Tu connais le bahut comme le fond des petites culottes des trois quarts des étudiantes du coin...

- Et mon poing, tu le veux avec ou sans élan? grogna Koran.

Viens mon petit adonis, viens dans mes bras !
Eh bien ? Tu attends quoi ? Le déluge ?
Mais… mais pourquoi tu fais demi-tour ? Il s’en faut de peu pour que je ne lui coure pas après.
Question : Qu’est-ce qui a déclenché la fuite de bel inconnu au débardeur moulant ?
A : Une envie urgente et irrépressible.
B : Il s’est souvenu d’être marié et avoir trois gosses.
C : Il a vu mieux ailleurs (oh pitié, non !).
D : Encore un méfait de mon prétendu « ami ».
Je me retourne, pratiquement la bave aux lèvres.
Un véto’ me voit dans cet état-là : j’ai droit direct à une piqûre contre la rage.
Réponse D et c’est mon dernier mot Jean-Pierre.
Gagné !
Gagné quoi ? Le droit de me transformer en Uma Thurman dans Kill Bill ?

Devant un mannequin vous faisant passer pour Laura Ingalls – la scène où elle se vautre joyeusement dans les champs – impossible d’être objective et sympathique d’entrée. Soyons honnêtes.
Miss août me retourne mon sourire.
Je prends sur moi afin de ne pas sortir mes lunettes de soleil et lui demander le nom de son dentiste. Éteignez-moi cette blancheur avant que je finisse aveugle !

Au moment même où mon œil se met dans la ligne de mire de la serrure la porte s’ouvre. Au point où je me casse la figure contre…
Non.
Non !
Je n’ai pas mon nez sur une serviette éponge. Unique rempart de ce qui fait biologiquement la différence entre les hommes et les femmes.
Je me redresse d’un bond comme si le diable en personne m’avait planté une fourche à l’endroit le plus charnu de mon anatomie. Puis évite de le regarder dans les yeux.
Et oui… un moment en live de « je-vais-peut-être-mourir-de-honte-là ».
Ai-je perdu quelque chose ?
Oui. Ma dignité vient de se barrer en courant.

« Quoiiiiiii ? Tu ne veux pas boire un Man-hattaaaaaan ? »
Et puis quoi encore ?
Pourquoi pas un « Strasbourg » tant qu’on y est !
Je ne parle même pas de ses copines…
Des clones.
Des… « mini-moi » de Véronique. (super effrayant)
Tandis qu’Erin, Valérie et moi-même nous nous battons comme des chiffonnières afin de siffler la dernière goutte de Gin… Véronique, Leslie Bell (véridique) et Joséphine (ah ah ah… je l’appelle « mon ange », pas sûre qu’elle ait compris l’allusion à la série Tv) nous fixent avec dégoût tout en sirotant un truc coloré du bout de leurs lèvres « glossées ».

Je me relève en songeant que je suis morte.
Non c’est mon rencard qui est mort.
Autant tout de suite dessiner une grosse croix sur mon hypothétique partie de jambes en l’air.
La seule qui fera des cabrioles ce soir, c’est cette foutue Lara. Elle et ses mensurations biologiquement impossibles. Aucune femme ne peut sauter aussi haut avec une paire de pare-chocs pareils.

— Où es-tu… où es-tu, demanda-t-il en chuchotant.
— Je suis là, lui répondit nonchalamment une voix grave.
Patch se statufia.
Il était pourtant persuadé que personne n’occupait les lieux. Qui resterait dans le noir total, à ne rien faire ?!
— Merde, souffla-t-il sans pour autant se retourner dans la direction d'où provenait la voix.
— J’imagine qu’effectivement, c’est ce dans quoi tu te retrouves. Je présume que cette petite visite a pour objectif de me soulager de quelques sods… ai-je tort ?

Assis sur une montagne de tapis de mousse. Il lisait encore.
Par curiosité, je décryptai la couverture.
– Alice Royale[6]… Le lapin blanc ? Qu’est-ce que c’est comme genre de bouquin ?
Ulrich le referma, pour lui aussi jeter un œil à la couverture.
– Un roman d’un nouveau genre. La Bit-lit. J’aime beaucoup.
J’éclatai de rire. Il avait plus une tête à lire du Proust[7] que de la romance paranormale.
Le méta-loup sourit.
– Je suis un incurable romantique, et c’est toujours amusant de voir comment les auteurs nous perçoivent, nous, les créatures qui ne sommes pas censées exister…
Je haussai les épaules en grimaçant.
– J’imagine que ça doit être drôle, en effet.

Le vampire sortit une feuille soigneusement pliée de la poche intérieure de sa veste avant de la tendre sèchement à Russel.
Ce dernier la lui arracha brutalement des mains en grommelant quelque chose comme « foutus vampires de mon… », je crois que vous aurez compris la subtilité de l’insulte.

"Tu pansais à moi ?" s'enquit-il avec une certaine lenteur.

Oh la ! Bas sign.
Je n'aimais pas du tout ce petite ton arrogant de mâle suffisant.

"Oui,mais tu sais,il m'arrive aussi de penser a mon dentiste,ça ne veut rien dire" répliquai-je.

-Et toi,tu sais parler aux femmes !

-Femmes ? répéta-t-il avec un drôle de rictus.
Il prit son temps pour me détailler de la tête aux pieds,s'attardant un peu trop sur ma poitrine......assez inexistante.

Autant appeler un chat,un chat.
Ce qui me fît rougir.

-Ouais à vue d’œil t'es encore loin de ce qui se rapproche d'une femme....."Bébé" t'irait mieux.