« Briser le silence collectivement est essentiel pour sortir les femmes de leur isolement et de leur sentiment d’impuissance, et leur permettre de se constituer en sujets politiques. » (p. 18)
L'enjeu du féminisme est d'exiger que les femmes ne soient ni des objets sexuels soumis au désir masculin, ni des matrices utérines assignées à un rôle de reproduction, ni des mères astreintes au travail domestique et parental gratuit. (7)
"La prostitution n'est pas une idée. C'est la bouche, le vagin, le rectum, pénétrés d'habitude par un pénis, parfois par des mains, parfois par des objets, pénétrés par un homme et un autre et encore un autre et encore un autre et encore un autre. Voilà ce que c'est. [...] Et s'il est nécessaire que toute une classe de personnes soit traitée avec cruauté, indignité et humiliation, placée en condition de servitude, pour que les hommes puissent avoir le sexe auquel ils pensent avoir droit, alors c'est ce qui arrivera. Voilà l'essence et le sens de la domination masculine. La domination masculine est un système politique." Andrea Dworkin
« Comme l’écologie, le féminisme a la particularité de susciter beaucoup de promesses politiques, rarement suivies d’effet. » (p. 5)
Il existe, en particulier dans les cercles de pouvoir, un esprit de fraternité construit sur la misogynie. Les blagues et les propos sexistes soudent un groupe d'hommes sur une base commune : le mépris et la haine des femmes et la réaffirmation de leur appartenance au groupe dominant.
« Et si l’utopie féministe visait autant à émanciper les femmes qu’à déviriliser la société toute entière ? Baisser le niveau de violence dans la société en combattant l’idéologie viriliste, tel pourrait être le nouveau paradigme. » (p. 7)
Nous n'atteindrons jamais l'égalité tant que persistera l'idée d'un désir masculin irrépressible et son corollaire, le privilège masculin d'accéder aux corps des femmes, mis à disposition par la prostitution notamment.
« Lutter contre le patriarcat fait vaciller le statu quo qui bénéficie actuellement aux hommes et qui ont donc beaucoup à perdre : leur impunité et leur accès aux corps des femmes. » (p. 19)
« Le féminisme n’a jamais autant été dévoyé et instrumentalisé par tout un spectre de la droite extrême pour alimenter un discours raciste. » (p. 62)
« Une politique féministe de gauche doit s’attacher à défendre les plus précarisés d’entre nous. » (p. 89)