Immersion dans le Paris des artistes à travers l'exposition "Chana Orloff, sculpter l'époque", consacrée à une sculptrice autrefois célébrée de son vivant, mais désormais méconnue. Chana Orloff aspirait à refléter son époque lorsqu'elle entama la création de ses portraits sculptés dans les années 1910, offrant un témoignage visuel de la créativité et de l'effervescence artistique qui caractérisaient ces années parisiennes.
Pour en parler :
Céline du Chéné, productrice à France Culture et chroniqueuse à "Mauvais Genres".
Stéphane Corréard, critique et commissaire d'exposition, directeur artistique de la galerie Loeve&Co à Paris.
Visuel de la vignette : Chana Orloff, Adagp, Paris 2023
#critique #exposition #musée
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De même, les romans gothiques se déroulent exclusivement à l'étranger, de préférence dans un pays catholique, mais jamais en Angleterre, symbole de la civilisation et de la raison.
Ainsi, Dracula ne raconte rien d'autre que les exploits d'un vampire septuagénaire qui pénètre dans la chambre de jeunes femmes innocentes afin de les conduire à leur perte.
Qu'on lui prête un nez crochu, des pouvoirs maléfiques ou une sexualité débridée, la sorcière est un objet de répulsion et de fascination depuis des siècles. Personnage mythique et historique, littéraire et artistique, elle a traversé les époques sans jamais disparaître.
Être sorcière, ce n'est pas une question de pouvoir mais de puissance.
Les légendes qui circulent autour de la Llenada Villa expliquent bien que les esprits des Amérindiens poursuivent de leur colère l'héritière de la fortune Winchester. On assiste, au début du XXe siècle, à une prise de recul au sujet des armes à feu. Désormais, les carabines ne symbolisent plus seulement le courage du pionnier, héros intrépie de la conquête de l'Ouest : on commence à prendre conscience de leur responsabilité dans le génocide amérindien.
Pour percer le vrai faux mystère de la Llenada Villa, il faut imaginer une femme active, richissime, qui peut se livrer à la passion qu'elle partageait avec son défunt mari, sans aucune restriction. Les artisans employés sur le chantier témoignent de son implication, de ses envies et de son goût pour l'expérimentation technique aussi bien qu'artistique, qu'il s'agisse d'utiliser de nouvelles essences de bois, de commander des vitraux précieux ou d'installer les équipements les plus modernes. Sarah Winchester aimait la nouveauté, la rareté et le raffinement. Et la Llenada Villa allait lui offrir un terrain de jeu immense, financé par un portefeuille lui laissant un choix des possibles sans limites.
" les vrais vampires sont les moines qui mangent aux dépens des rois et des peuples"
Il faut dire qu'à cette époque, il existe un type de presse qui ne brille pas par son professionnalisme et dont font partie les deux titres de San Jose: le yellow journalism un terme inventé dans les années 1890 pour définir le journalisme à sensation, incarné par la rivalité opposant deux magnats de la presse new-yorkaise, Joseph Pulitzer et William Randolph Hearst.
L''Indien' incarne ainsi la mauvaise conscience américaine face à l'éradication des peuples autochtones. Dans l'inconscient collectif, les Amérindiens, tués ou devenus invisibles après leur placement dans des réserves, ne peuvent reparaître que sous la forme d'esprits qui hantent les vivants, réclamant - sinon hurlant - réparation.
Sarah Winchester redistribue les rôles du masculin et du féminin dans sa maison et, de surcroît, s’impose dans le domaine très phallocrate de l’architecture. Construire, seule, une maison peut s’interpréter aujourd’hui comme le combat d’une femme contre l’enfermement et la logique du patriarcat.