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Critiques de Chanel Miller (29)
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J'ai un nom

Coup de coeur...



Tu as un nom, Chanel Miller.

Tu l'avais avant , tu l'as depuis la parution de ce livre, mais pendant trois ans , tu ne l'as pas eu. Les gens, les américains, te connaissaient juste par ton nom de victime, un nom sensé protéger ton anonymat. Emily Doe étant le "nom anonyme" de toutes les victimes de viols, ( celles de meurtres , c'est "jane Doe")

Et ce nom, "Emily Doe", tu l'as porté trois ans, trois ans de procédures... Entre le moment de ton viol et celui où tout le barnum juridique a été fini. Et pour quel résultat ?

Ton agresseur a écopé de six mois, il ne fera que 3 mois !

Oui, oui, vous avez bien lu : 3 mois de prison pour avoir violé...

C'est carrément du foutage de gueule , si vous me permettez de m'emporter un peu ...



Pour comprendre , il faut remonter le temps .

Chanel , qui n'était plus étudiante, qui avait emploi et petit-ami, a suivi sa soeur et des amies à elle, à une soirée étudiante, à l'université de Standford, à 10 mn de chez elle. C'est leur maman qui les y a accompagnées. Là, elle va piccoler, se souviendra à peine d'avoir fait la fofolle à la soirée, et puis elle se réveillera dans un chambre d'hôpital.

On lui fait comprendre qu'elle aurait été violée, elle ne se souvient de rien, on l'a retrouvée dénudée, près d'une benne à ordure. Sauvée par deux étudiants suédois qui passaient par là...

L'agresseur a tout de suite été arrêté, il s'agit d'un première année, il est brillant en natation, va peut-être aller aux Jeux Olympiques, cette histoire pourait bousiller sa future carrière, à ce pauvre chéri...

Pendant trois ans, personne ne se demandera ce que ça lui a bousillé à elle !

Il faut savoir qu'aux USA, les viols sur campus sont très fréquents, que souvent c'est au cours de soirée très arrosée, et que la société dans son ensemble regarde tout cela avec beaucoup de détachement et de bienveillance (pour le violeur ...).

Le fait qu'elle soit bourrée jouera en sa défaveur, le fait ne se rappelle de rien, jouera en sa défaveur ( l'agresseur du coup changera de ligne de défense, et affirmera à la deuxième audition qu'elle était consentante, voire qu'elle aurait aimé ça, alors qu'il a quasiment été pris en flagrant délit et ça passera nickel.... ). le fait qu'il soit un brillant sportif, que sa famille ait engagé un excellent avocat, jouera en la défaveur d' Emily Doe...

Il ne prendra que trois mois.

Désormais Chanel Miller, n'a plus qu'un seul droit, celui de lire un texte pour expliquer son point de vue, lors du procés final , elle écrira une longue lettre de douze pages.

Cette lettre va toucher les gens présents à l'audience, et sera reprise,avec son consentement, en ligne, et elle fera le buzz sur Twitter. Elle atteindra plus de 15 millions de vues, sera publiée dans les plus grands journaux nationaux, lue par le maire de New York, reprise par Hillary Clinton... Cette Emily Doe, sans le vouloir, deviendra la porte parole de millions de femmes , ayant subi une agression, ou ayant de l'empathie pour toutes les femmes qui en ont subie.



495 pages que j'ai lues en deux jours, que j'ai dévorées, car cette lecture est facile, pas aussi pesante et lourde que le pourrait un tel sujet. On est frappé par la personnalité de Chanel Miller, qui s'effondre , puis remonte en selle, pour affronter le tribunal, pour prendre les coups à la place de ses parents, de sa petite soeur, qu'elle veut protéger à tout prix. On est frappé devant tant de courage, de force, d'humanité, de sincérité, de lucidité.

On est surpris par son talent d'écrivaine. On est indignés devant l'inhumanité de l'appareil de la justice, qui demande disponibilité à la victime et aux témoins comme si le temps était suspendu, comme si la vie (les examens, le travail) ne devaient pas continuer, déplaçant les jours d'audience, comme s'ils étaient des pions ou de gentils soldats. On est énervés par les questions de l'avocat de la défense pour qui aucune question n'est taboue, et qui oriente pour mieux manipuler le jury. On est indignés sur la peine demandée, la sentence. On est révoltés, outrés , et totalement solidaires de toutes les Emily du monde, et de Chanel, totalement séduits par sa personnalité, sa résilience.

A la fin, la "toute petite Emily Doe" a "secoué le mammouth", a fait tomber le juge, a réveillé l'université, a contribué à changer la loi, mais son agresseur n'a fait que 3 mois ...

Il s'appelle Brock Turner et son nom est celui d'un violeur. Il n'a pas d'excuses.

Elle s'appelle Chanel Miller et la victime est devenue forte. .

C'est édifiant, c'est puissant, c'est magnifique et très facile à lire.

Désormais cette Emily Doe a un nom, son livre a traversé l'Atlantique pour attérir dans les mains d'une petite française, je souhaite à ce livre un grand voyage, il y a du boulot en France, aussi ...



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J'ai un nom

Livre gagné, que je n'aurais jamais acheté par moi-même. Une lecture enrichissante, surtout quand on apprécie les séries et films américains qui traitent de procès. le fait que ce soit une histoire vraie, très ancrée dans le réel à la fin du livre notamment, est un plus indéniable.



Chanel Miller parvient à mettre le lecteur au centre du récit, au centre de son histoire à elle. Nous assistons, impuissants, à son calvaire judiciaire. Nous ressentons la détresse et l’isolement des victimes, l’injustice de leur place, tout ça, a-t-on envie de dire, au nom de la présomption d’innocence qui protège l’accusé.



Deux conseils avant de vous lancer dans le lecture. Primo, évitez le web, afin de ne pas en lire trop sur l’autrice et son histoire. Deuxio, essayez de trouver un exemplaire sans défaut d’impression. Sur le mien, les « a » avaient très souvent leur cercle rempli d’encre, ce qui était gênant. C’est une broutille au vu de la force de ce récit.



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J'ai un nom

Un coup coeur pour ce récit.

Un récit coup de poing, poignant, brutal, qui m a fait passer par un panel d émotions (rage, tristesse, ...)

Chanel doit à plusieurs reprises faire face à son agresseur qui refuse d avouer son crime. Pourquoi une femme n a t elle pas le droit de porter une jupe ou boire un verre sans qu on lui dise s il t arrive quelque chose, tu l auras chercher.

Chanel a fait preuve de force et de courage pour nous raconter son histoire.
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J'ai un nom

Chanel Miller est une jeune femme de 23 ans, issue d'une famille américano asiatique, qui vit à Palo Alto en Californie. Elle vient de démarrer un premier emploi après son diplôme, elle a un petit ami, bref, tout va bien pour elle. Un soir, elle accompagne sa soeur à une fête dans une fraternité sur le campus de Stanford. Et là , trou noir. Elle se réveille à l'hôpital et comprend, sans que personne ne le lui dise explicitement, qu'elle a été victime d'une agression sexuelle.

Ce n'est pas le témoignage de l'agression en elle-même que Chanel livre ici car elle ne s'en souvient pas. C'est ce que la machine judiciaire et l'opinion publique lui impose qu'elle livre ici : les journaux qui relatent l'histoire et lui jette la pierre pour avoir bu alors que personne ne parle de l'état d'ébrieté de son agresseur, les commentaires des internautes, sans compassion, les dates des audiences sans arrêt décaler à la dernière minute l'empêchant de reprendre une vie normale, la dépression qui vient avec....

On reste sans voix devant le récit de cette jeune femme...Rien que la première scène à l'hôpital où personne ne lui raconte ce qui s'est réellement passé est hallucinante....Elle trouve la force de se relever, mais combien d'efforts cela lui demande, c'est énorme....

Merci à Netgalley et aux éditions Cherche Midi pour cette lecture d'utilité publique.
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J'ai un nom

Le 17 janvier 2015, Chanel se fait agresser sexuellement sur le campus de Stanford. Pour elle, c’est le trou noir, elle ne se souvient de rien. Pourtant, les examens confirment.



Il s’ensuit une véritable bataille pour la vérité.



À travers ce récit, Chanel Miller se fait témoin d’un système judiciaire défaillant. Elle accuse le manque de mesures concrètes, l’absence de soutien. Il existe pire que l’agression, c’est la trahison institutionnelle.



Alors qu’elle met sa foi en des institutions censées lui fournir une protection, elle se retrouve victime discréditée face à un agresseur idéalisé.



Parce que l’argent est capable de transformer une agression sexuelle en « malentendu » ou simplement en « l’acte d’un homme à l’esprit confus », la sécurité devient illusoire.



Marcher dans la rue s’apparente à traverser un champ de mines. Le harcèlement de rue est bien réel. Nous l’avons toutes vécu, à des niveaux différents.



J’ai été extrêmement touchée par son témoignage relatant son quotidien post-agression. Non, le pire n’est pas derrière, il est droit devant! En plus d’une atteinte physique et psychologique, elle se retrouve coincée financièrement pour mener cette bataille. Le vol de son identité ne suffira pas, ce viol lui coûtera aussi beaucoup d’argent.



Que peut-on attendre d’un système bancal ? Rien. Rien, à part l’attente, l’incompréhension, la déception et l’abandon. Tout se jouera dans une lettre qu’elle écrira à son agresseur. Une lettre qui sera lue par plus de 18 millions de personnes et qui soulèvera un mouvement solidaire hors norme.



Elle a un nom.

Je n’ai pas de mots.



Déchirant.
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J'ai un nom

Quand une vie est bouleversée par un évènement dramatique, un crime, un viol, et que non seulement l'auteur des faits, mais également les institutions -telles que la justice ou l'université où se sont déroulés les faits- mettent au pilori la victime plutôt que de reconnaître leur(s) responsabilité(s) et leur(s) défaillances, c'est ce dont témoigne Chanel Miller.

Avec beaucoup de grâce, d'élégance, de recul, d'analyse, de justesse aussi, elle retrace les évènements, les faits, les propos, ses émotions, son parcours, sa reconstruction, et analyse avec tant de finesse les nombreux dysfonctionnements d'une société qui retourne la faute sur la victime, qui n'écoute pas la victime, qui la culpabilise, qui la remet en question, et qui l'accable.



Loin d'être pathétique, ce récit est un témoignage d'un courage immense, d'une force rare, d'une vision éclairée et d'une intelligence aiguisée.



Nous sommes à la traîne dans la considération et la prise en charge des victimes de violences sexuelles, et le système judiciaire ne les protège pas. Tout comme les victimes de violences physiques.



Ce monde doit changer, et Chanel Miller est de ces femmes qui apportent le changement. La loi californienne a été modifiée suite à la publication de sa lettre, et le juge qui a prononcé le verdict dans son affaire a été destitué !



Elle a inspiré tant de personnes, y compris Hillary Clinton.



Mais mon résumé ne vaut rien en comparaison de la lecture de son histoire.



Cette jeune femme au talent indéniable est percutante, émouvante, poignante, et tant de choses encore, à l'image de son livre, qui - à n'en pas douter - va vite devenir une référence.
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J'ai un nom

Chanel Miller. Peut-être ne connaissez-vous pas son nom mais cette jeune femme a inspiré une partie du discours d'Hillary Clinton après sa défaite contre Trump, elle a inspiré une vidéo postée par Lena Dunham et les actrices de Girls sur le compte Twitter de cette dernière, elle a inspiré des millions de femmes aux Etats-Unis depuis 2016.

Sous le nom d'Emily Doe, elle a publié une déclaration sur le site BuzzFeed suite à la condamnation de son violeur à seulement 6 mois de prison ; déclaration devenue virale, avec 11 millions de vues en 4 jours.



J'ai un nom n'est pas un énième récit sur le viol, et aucun texte ne pourra jamais être un "énième" récit sur le viol.

C'est un texte qui dénonce le viol, le système judiciaire, le traitement des victimes, c'est un texte qui m'a bouleversée en tant que femme, en tant que mère de deux filles.



Chanel Miller nous donne à voir sa souffrance, mais également celle du deuxième cercle de victimes, la famille, les proches, condamnés à la souffrance par procuration, à la culpabilité poisseuse, quand l'agresseur est quant à lui incapable de reconnaitre un autre tort que celui d'avoir bu.

Ce n'est pas un épisode de NY Unité Spéciale, c'est quatre ans de vie entre parenthèses.



J'ai un nom est un texte à lire pour porter la voix de Chanel Miller et la faire résonner.
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J'ai un nom

Je fais baisser la moyenne de ce roman. Malheureusement avec moi le style n'a pas pris du tout. Alors que l'histoire était extrêmement difficile, touchante et révoltante. Les détails, le rythme m'ont perdu plus d'une fois. Plus d'une fois j'ai falli abandonné mais je voulais savoir ce qu'il en était du procès et des actions de Chanel alors j'ai tenu bon.

Ce livre est essentiel, il parlera à toutes les victimes. Chanel est puissante et impressionnante de courage.
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J'ai un nom

Chanel Miller a vingt-quatre ans lorsqu’elle subit une agression qui bouleverse sa vie. C’est une jeune femme timide et conciliante, du genre à s’excuser quand on la bouscule, qui mène une existence tranquille. Elle a un travail, un petit ami, et une famille aimante. A l’occasion d’un séjour chez ses parents à Stanford, elle accompagne Tiffany, sa sœur de deux ans sa cadette, à une soirée étudiante. Elle abuse de l’alcool au point de faire un black-out, et se réveille à l’hôpital, où elle apprend qu’elle a probablement été violée. Elle décide de porter plainte tout en restant anonyme, n’informant que ses proches de ce qui lui est arrivé, sans imaginer qu’elle entame ainsi le début d’un parcours aussi long que douloureux. Plus qu’une quête de justice, elle va vivre une épreuve d’endurance. A l’issue de longs mois de procédure faits d’incertitudes, d’attentes, et de reports, le coupable se voit puni d’une peine ridiculement légère. Déterminée à se faire entendre, Chanel écrit alors une déclaration sous la forme d’une longue lettre adressée à son agresseur, que publient plusieurs grands journaux, et qui acquiert une portée internationale par l’intermédiaire des réseaux sociaux.

Témoignage aussi précieux qu’édifiant, "J’ai un nom" retrace ce parcours, et détaille l’impact de l’agression et de ses suites judiciaires sur la jeune femme. Un témoignage atterrant aussi, par ce qu’il révèle du sort réservé aux victimes d’agressions sexuelles, qui rend le moment qui suit l’attaque presque pire que l’attaque elle-même.



Précisons que l’agresseur de Chanel est un fils de bonne famille et un athlète prometteur. Précisons qu’à aucun moment il ne réalisera la gravité, ni même la nature délictueuse de ses actes, et a fortiori qu’à aucun moment il ne présentera d’excuses sincères à sa victime. Sa ligne de défense réside dans un consentement que les circonstances du crime et la parole des témoins rendent inconcevable. Quand bien même, il s’agit de ne pas mettre en l’air, pour une erreur de jeunesse, un épisode certes regrettable mais n’ayant duré que vingt minutes, la vie entière d’un citoyen par ailleurs modèle.



On rend ainsi au coupable son statut d’individu complexe et entier, alors que Chanel reste réduite à celui d’une victime dont on cherche à remettre la parole en doute, occultant les conséquences du viol sur sa propre vie. Depuis le drame, elle est retournée vivre chez ses parents, a dû démissionner, et se retrouve aux prises avec un mal-être qui ne laisse guère de répit.



Les rapports sont biaisés, basculent d’un duo coupable-victime à celui de deux adversaires qui s’affrontent dans un jeu où la jeune femme part criblée de handicaps, comme si c’était elle qui, en portant plainte, avait injustement attaqué son agresseur.



Si ce que révèle l’expérience de Chanel du regard porté par nos sociétés patriarcales sur les victimes de viol, et sur les femmes en général, n’est pas surprenant, son témoignage n’en reste pas moins désespérant. On en est encore à retourner la situation en faveur des plus forts, à prendre le problème à l’envers, en reprochant à la victime de s’exposer au danger, plutôt que de s’attaquer audit danger, à dédouaner les hommes de leurs responsabilités sous le prétexte implicite qu’ils ne peuvent pas se retenir, et que c’est donc aux femmes d’être prudentes, de réfléchir à l’image qu’elles renvoient… La vague de soutien que suscite son histoire est aussi l’occasion pour de nombreuses femmes d’évoquer le harcèlement permanent dont elles sont victimes, le refus de leur droit à l’insouciance, de pouvoir s’habiller comme elles veulent, de marcher où et quand elles le veulent…



Si le récit de Chanel ne résout évidemment pas ces problématiques, il aura eu le mérite de faire prendre conscience à un large public à quel point il est difficile, en tant que victime, non seulement de faire entendre sa parole, mais aussi de faire en sorte qu’elle soit crue. Et son histoire a concrètement permis de faire avancer la cause des victimes de viol, puisqu’elle est à l’origine de deux projets de loi visant à faciliter leur parcours judiciaire.



Soulignons enfin la plume de l’auteure, qui trouve le juste équilibre entre sincérité et prise de distance. Son évocation précise de la nature insidieuse et durable de son traumatisme, de la manière dont ses sentiments -indignation, découragement, vulnérabilité…- fluctuent tout au long de son pénible parcours, sait laisser la place à une énergie et un humour salvateur, qui nous attachent irrémédiablement à la courageuse Chanel Miller.
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J'ai un nom

lisez le ! pour ne jamais oublier le traumatisme de Chanel et son courage d'avoir partager ce qu'elle a subi l’écriture est entière, frappante sans être larmoyante une lecture difficile ou les failles d'un système judiciaire hantent encore bien des pays, Essentielle ! A noter cependant quelques longueurs au milieu c'est pour cela que je n'ai pas mis 19/20
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J'ai un nom

Chanel Miller est une jeune californienne qui démarre dans la vie : un travail, un petit ami. Tout va bien pour elle !

Un week-end, elle participe avec sa jeune sœur étudiante à une soirée dans une fraternité sur le campus de Stanford. Elle danse, elle boit...Quelques heures plus tard, c’est la stupéfaction lorsqu’elle se réveille dans une chambre d’hôpital. On lui annonce qu’elle a été retrouvée abandonnée derrière une benne à ordure, inconsciente et qu’elle a probablement été violée. L’agresseur : Brock Turner est un élève de l’université, nageur promu à un bel avenir dans l’équipe nationale...



Commence alors pour Chanel, un parcours éprouvant : se souvenir alors qu’elle a un trou noir, se défendre face à la justice, à l’avocat de Brock qui n’en démord pas. Selon lui, elle était consentante et en plus, elle était ivre...



Refusant d’en parler à ses parents au début, elle finit par leur expliquer que la jeune femme prénommée Emily Doe, dont tous les médias parlent en mal, la faisant passer pour une fille alcoolique et dépravée ; c’est elle. Sa famille va heureusement la soutenir durant les longs mois de cette atroce procédure pendant laquelle toute son intimité va être dévoilée, pour tenter de la faire passer pour une fille légère et la rendre coupable à la place de son agresseur.



Après des mois de procès, le verdict tombe : Brock est condamné à 6 mois de prison (il n’en fera que 3 !) alors qu’en cumulant tous les chefs d’accusation contre lui, il encourait 14 ans de prison...Face à l’injustice de cette décision, Chanel rédige une lettre qu’elle lira devant l’auditoire et marquera à tout jamais l’histoire du droit aux USA. Cette déclaration a permis de faire évoluer la loi en faveur des victimes de viol. Depuis, cette lettre a été lue plus de 18 millions de fois et a sensibilisé l’opinion publique, libéré la parole des victimes.



Un documentaire qui fait froid dans le dos et qui interroge sur le système pénal aux USA, fait pour protéger les plus forts. Un témoignage choc d’une victime qui voit sa vie bousillée, qui perd son identité, son travail, la confiance en soi, qui sombre dans la dépression...



Brutal, poignant, choquant et immensément courageux !

Difficile de ne pas avoir la rage après cela !
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J'ai un nom

Je n'avais pas du tout lu le résumé, ni lu aucun avis sur ce livre avant de le commencer. Alors je ne sais pas à quoi je m'attendais mais sûrement pas ce à quoi, je me suis confronté.



Ce fut une lecture très forte, poignante et assez déstabilisante.



Chanel Miller, l'auteure de ce livre est aussi la principale protagoniste de ce roman. Chanel a subit une agression sexuelle, et à la suite de ça, l'intégralité de sa vie à été chamboulée. Tout à volé en éclat.



Elle nous livre la vérité cru, comme elle l'a vécu. Avec ces zones de flou, ces certitudes et ces doutes. On va la suivre tout au long du lourd combat qu'elle va mener.



A travers de long chapitres, Chanel nous emporte dans la cohue médiatique que son affaire a provoqué mais aussi dans les nombreuses injustices qu'elle a rencontré.



De nombreux questionnements quand à sa "responsabilité" dans l'agression sexuelle quelle a subit. Des questionnement sur la vie privé de la victime de viol, sur sa part d'importance, sa responsabilité, sur son comportement, sa tenue, son état d'ébriété.



A travers ce livre, j'ai été parfois touchée, parfois triste, mais aussi profondément révolté par l'histoire de Chanel qui est aussi l'histoire de nombreuses autres femmes.
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J'ai un nom

Un témoignage touchant, bouleversant, mais plein d'espoir.



Je défie tout le monde de ne pas être touché par ce témoignage poignant de vérité.



Chanel Miller nous ouvre les portes de son intimité, et nous dévoile les émotions les plus profondes qui l'ont hantée à la suite de son agression et durant les années de procédure qui ont suivi.

Elle nous partage toutes les difficultés psychologiques que peuvent rencontrer les victimes lors de cette procédure. La justice est longue, fastidieuse, et tous les détails de la vie des victimes sont exposés au grand jour, même les plus insignifiants. Il faut s'accrocher, s'attendre à ce que sa parole soit remise en doute en permanence, et accepter qu'un tribunal tout entier ait accès à votre intimité. Mais surtout, la justice est perfectible, pas toujours d'une justesse infaillible, et c'est aussi ça qu'elle met en exergue dans ce livre.



Chanel Miller nous partage également son chemin vers la guérison, les bonnes rencontres, les détails insignifiants pour certains mais qui l'ont aidée à se battre (parce que c'est une vraie bataille), les lueurs d'espoir, et surtout, le soutien de son entourage.
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Le commentaire de Martine : ♥ Coup de coeur ♥

Un roman qui dérange, celui de l'histoire de Chanel Miller, une jeune femme américano-asiatique qui vit une vie paisible en Californie. Ce récit commence au moment, où elle a débuté un nouvel emploi suite à sa remise de diplôme, elle est contente d'avoir un travail en mesure de ses études. Elle a un petit ami avec qui elle est heureuse. Mais un soir, tout bascule, elle accompagne sa sœur à une fête dans une fraternité de Stanford, elle se souvient y être allée, la suite, c'est la noirceur, un trou de mémoire. Elle va reprendre ses esprits dans un lit d'hôpital, elle prend conscience qu'elle vient d'être une victime d'agression sexuelle, elle ne comprend plus rien.

C'est un parcours abrupt à la recherche de la vérité et de la justice. Chanel Miller sera aussi un témoin qui démontre les failles du système judiciaire, ou l'université, l'institution va responsabiliser à 100 % les événements à la victime, au fait même, d'idéaliser l'agresseur.

Ce récit est un témoignage de résilience, de courage et de guérison. Chanel Miller a une plume intelligente, réfléchie et posée, elle relate les faits et les conséquences avec honnêteté, sincérité et franchise. Elle dénonce le viol, la violence, la justice, les institutions, le traitement des victimes, l'entourage, c'est d'une voix forte et claire que Chanel Miller parle des répercussions dans sa propre vie et celles de ses proches. C'est un roman percutant qui m'a fait passer diverses émotions, c'est un récit coup de poing. Coup de cœur flagrant de cette grande preuve de courage de cette jeune femme.
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J'ai un nom

En lisant les dernières pages et en refermant le livre, j’ai eu envie d’hurler. Hurler pour et avec Chanel. Personnellement je n’avais pas entendu parler de cette histoire avant de lire ce livre. Chanel avec beaucoup de force nous raconte son agression et les répercussions sur sa vie et sur celle de ses proches. On a envie d’hurler quand on voit l’injustice qu’elle a subie.
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J'ai un nom

Le 17 janvier 2015, Chanel Miller assiste avec sa soeur à une soirée étudiante sur le campus de Stanford. Elle se réveille à l’hôpital, quelques heures plus tard, et ne se souvient de rien. Les examens médicaux lui révèlent l’impensable, elle a été victime d’un viol.



Le mis en cause serait un athlète au parcours irréprochable, il soutient qu’il s’agissait d’un rapport consenti. Etape par étape, Chanel tente de reconstruire les événements de la soirée dans les moindres détails pour faire éclater sa vérité. Des examens médicaux aux auditions par la police ou lors du procès, Chanel nous livre son éprouvant parcours et celui de ses proches. Elle fait face, avec beaucoup de courage, aux institutions et à un système judiciaire implacable.



Au-delà des faits, Chanel dévoile le récit de son parcours de reconstruction et nous interroge sur le fonctionnement de la procédure judiciaire aux Etats-Unis. Un récit personnel d’une grande force où Chanel Miller livre son lent et douloureux combat. Je salue ce témoignage bouleversant et criant de sincérité.



Merci aux éditions « cherche midi » pour cet envoi !
Lien : https://memoiresdelivres.wor..
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J'ai un nom



Le 17 janvier 2015, Chanel et sa sœur assistent à une fête sur le campus de Stanford. Quelques heures plus tard, Chanel se réveille dans une chambre d'hôpital : on lui explique qu'elle a sans doute été violée – ce que de pénibles examens confirment. Son agresseur présumé, Brock Turner, est un athlète prometteur soutenu par ses parents et dont la ligne de défense ne variera pas : la victime était consentante. Ce " bon garc¸on ", " d'excellente réputation ", essaiera même de le lui faire admettre. Devant les preuves certaines il est pourtant reconnu coupable mais, au nom de " conséquences collatérales négatives ", uniquement condamné à six mois de prison. Lors du verdict, Chanel, jusque-là sidérée et mutique, lit une déclaration qui restera dans les mémoires et contribuera à faire changer la loi californienne. 



Je remercie @ et @ pour ce SP qui percute et nous bouscule.Dès les premières pages, j'ai été happée par la plume tranchante de l'auteure qui est aussi la victime. J'ai été bouleversée par ses mots, par ce qu'elle a vécu. Un système judiciaire défaillant où la victime devient celle qui est lynchée, de l'agresseur qui écope d'une peine dérisoire... J'ai un nom est un vécu qui nous glace par cette souffrance de la victime, mais aussi de sa famille. L'autrice nous raconte sans prendre de gants le chemin qu'elle a parcouru pour survivre au viol, mais aussi au parcours judiciaire chaotique. Chanel Miller interpelle également le lecteur sur ce qu'est une victime, sur l'image que véhiculent vos faits et gestes, sur le chemin sinueux pour retrouver un semblant de vie, une identité. Entre l'agresseur et la victime, le fil est parfois mince pour la justice et le public. Ce témoignage est essentiel, car il démontre comment une victime peut devenir la jugée pendant que l'agresseur lui, devient la victime. Le récit en lui-même est atroce. Chanel Miller nous décrit les silences du corps médical, les commentaires dans la presse, sa souffrance et son incompréhension... J'ai un nom est à lire en ayant en tête que nous plongeons dans l'intimité d'une victime qui ouvre les vannes.
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J'ai un nom

“Les femmes apprennent à travailler avec dextérité, à toujours garder les doigts agiles, l’esprit alerte. C’est à elles d’esquiver les projectiles, de refuser gentiment de donner leur numéro, de retirer une main du bouton de leur jean, de décliner un verre. Quand une femme est agressée, une des premières questions qu’on lui pose est “Vous avez dit non ?”. Comme si la réponse par défaut était oui, et que c’était à elle de refuser. De désamorcer la bombe qu’on lui avait donnée. Mais pourquoi sont-ils autorisés à nous toucher tant qu’on ne les repousse pas physiquement ? Pourquoi la porte est-elle ouverte tant qu’on ne la leur claque pas au nez ?”



Je ne sais pas si on peut parler d’un coup de cœur pour un récit qui m’a tant RÉVOLTÉE !

En fait si, c’est définitivement un coup de cœur car la plume de l’autrice est incroyable, mais le fond du récit m’a donné envie de vomir du début à la fin.



Comment, en 2016, peut-on encore se faire violer, subir un procès de plusieurs années qui nous force à revivre les choses à l’infini, et voir son violeur écoper d’une peine risible (le mec a sauté la case prison) parce que vous comprenez “c’est un jeune avec un avenir très prometteur, il ne faudrait pas le briser.” ?



Et la vie de Chanel, elle n’est pas brisée peut-être ? Non seulement elle a été victime d’un viol, mais pendant le procès de 4 ans qui a suivi, on a tenté de lui faire croire que c’était sa faute car elle avait bu.



C’est le genre de récit qui est indispensable mais qui devrait surtout être obligatoire dans les programmes scolaires pour faire de la prévention.

Pour ma part, l’ouvrage est resté longtemps dans ma PAL car j’avais peur de l’effet qu’il aurait sur moi. Et mon instinct ne m’a pas trompée: la moindre parcelle de mon corps est révoltée.
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J'ai un nom

Coup de poing



En 2015, Chanel accompagne sa petite sœur à une fête étudiante sur le campus de l'université de Stanford. Chanel s'alcoolise, fait la fête, danse sur les tables. Puis c'est le trou noir. Elle se réveille le lendemain à l'hôpital où on lui apprend qu'elle a été victime d'un viol la veille, ce qui est confirmé par des examens médicaux.

Son agresseur présumé, Brock Turner, est un athlète prometteur soutenu par ses parents et dont la ligne de défense ne variera pas : la victime était consentante.

La machine judiciaire va ensuite se mettre en route et Chanel et sa famille vont devoir faire face à la médiatisation de cette affaire et de toutes les conséquences qui en découlent. Lors du verdict, Chanel, jusque-là sidérée et mutique, lit une déclaration qui restera dans les mémoires et contribuera à faire changer la loi californienne.



J'ai pris ce témoignage comme un coup de poing en pleine face. Puissant. Bouleversant. Nécessaire. Courageux. Reflet de notre époque.



Au cœur de cette histoire : la question du consentement puisque Chanel était inconsciente pendant son agression alors que son agresseur prétend non seulement le contraire, mais surtout qu'elle était consentante (!).

Le système judiciaire américain est également largement remis en question car il semble être du côté du plus fort (et non de la victime), malgré la gravité de l'accusation. A la fin du roman, la déclaration de Chanel a transpercé mon cœur et j'ai eu du mal à retenir mes larmes. Chanel est une jeune femme que j'admire, qui a fait preuve d'un immense courage et d'une immense résilience pour traverser cette épreuve.



A noter : cette histoire a inspiré le roman "Les choses humaines" de Karine Tuil (lecture que j'avais également adorée).
Lien : https://mademoisellechristel..
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J'ai un nom

Témoignage vibrant sur les violences sexuelles, le statut de proies des femmes, les insuffisances du système judiciaire et la culpabilisation des victimes, ce livre est d'une grande importance pour comprendre tout ce que ces mots signifient mais est d'une lecture parfois difficile malgré la fluidité de l'écriture à cause du caractère parfois insoutenable du sujet. Il est cependant marqué par la pudeur et ne rentre pas dans des détails scabreux, simplement la souffrance dont il suinte n'est pas toujours facile à supporter.
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