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Critiques de Charles Reznikoff (10)
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Holocauste

Un livre impressionnant. Une forme très particulière qui ajoute une retenue incroyable tout en hachant les faits avec âpreté. Je pense que ce genre de récit dans cette forme si saisissante peut avoir une grande force auprès des jeunes. Il devrait être étudié ne serait ce que par petits bouts au collège et au lycée! Il déborde de son sujet et peut ouvrir de multiples réflexions. Une nouvelle édition est disponible.
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Sur les rives de Manhattan

Partie 1. Partie 2. Il est rare qu'un livre divisé en deux parties fonctionne si bien.



Première partie : l'histoire de la petite Sarah, enfant, jusqu'à l'âge adulte. Contrairement à ce qu'il était prescrit pour les petites filles des bourgades russes, Sarah veut aller à l'école, lire tous les livres de la terre. Son père, Ezekiel, mais surtout sa mère seront tiraillés entre le désir de leur enfant pour la connaissance dans les livres et celui qu'elle se plie et se fonde dans le moule que la société a défini. Avec les années, ces tiraillements finissent par gagner Sarah, non pas en raison des gens, mais parce que la vie n'épargne pas sa famille, et qu'elle se voit obligé de se mettre à la tâche, terminé les livres, il faut travailler pour subvenir à cette famille où le père est souvent parti pour le travail, des frères enrôlés dans l'armée, d'autres malades. Sarah, dévouée et ambitieuse, se plaira même dans ce rôle. À partir de la vingtaine, elle se lancera dans la fabrication de vêtements, machines à coudre, 6 ou 8 couturières à sa charge, Sarah parviendra à s'en sortir et même prospérer, même en temps difficiles. Tout cela ce passe au début du XXe siècle, dans différents petits villages russe, dans un milieu juif, très pratiquant. Prières et sermons et faire la morale, sans la faire, fait partie du lot. Les temps sont durs, Sarah fait comme plusieurs juifs persécutés, elle envisage d'aller en Amérique, puis y va. Elle s'y installe. La communauté juive new yorkaise est là, elle l'aide, Sarah entrepreneuse comme elle est, se débrouille bien, elle pourra même bientôt envoyer de l'argent à sa famille restée en Russie... et tralala, la success story, à l'américaine.



C'est première partie, pour tout dire, ne m'a pas tellement plu. La Russie profonde comme dans les âmes mortes, avec cette morale juive à toutes les 5 pages. J'attendais donc l'arrivée en Amérique avec beaucoup d'impatience, et même une fois là-bas, je n'étais pas tellement emballé.



Et commence la deuxième partie.



Avec Ezekiel. Pas le père, mais le fils de Sarah. Ezekiel est tout le contraire de sa mère, il est oisif, fait de longues ballades dans Manhattan sans réel but. Ce changement de point de vue amène un souffle nouveau qui fait du bien au récit et qui permet en même temps de porter un nouveau regard sur le parcours de Sarah. Peut-être importe l'énergie que l'on déploie pour contrôler les choses, certaines nous échappent, comme par exemple la conduite de nos enfants. On s'aperçoit entre les lignes que les parents de Ezekiel ne sont pas parvenus à ce qu'il aurait souhaité. Peut-être d'ailleurs que c'était l'optimiste de Sarah qui ne montrait que le beau côté des choses, pour Ezekiel, c'est le contraire. Il aime bien souffrir un peu. Ne pas manger, notre corps finit même par s'y habituer. On a faim, puis après, ça passe, même si on n'a pas mangé. Il a un peu de Knut Hamsun dans cette deuxième partie. Ezekiel ne souhaite pas écrire un livre, mais tient une librairie dans un sous-sol. Il part d'un local vide, sans gaz, ni étagères, avec des livres en consignes et parvient à rendre l'affaire rentable. On s'aperçoit qu'il tient malgré tout un peu de sa mère. Mais cette prospérité l'agace. Peut-être qu'il abandonnera tout, qui sait. C'est pour cette raison qu'il ne veut pas s'engager avec Mademoiselle Dauthendey, Jane, comme si espérer le bonheur était plus savoureux que de le vivre.
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Holocauste

Miraculeuse simplicité des poètes américains. Près de nous Carver, Brautigan, Bukowski. Un siècle et demi plus tôt Walt Whitman. Et, né en 1894, trop peu traduit en français, Charles Reznikoff, «objectiviste». "Holocauste", fondé sur le "Procès des criminels de Nuremberg" et les minutes du procès Eichmann, a été publié en 1975, l’année précédant la mort du poète. Avant qu'on ne dispose d'une traduction intégrale publiée en France, le metteur en scène — et découvreur inlassable — Claude Régy en a présenté des fragments au public du Théâtre national de la Colline, en 1998. Insoutenable et nécessaire.
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Témoignage : Les Etats-Unis (1885-1915)

Le grand éditeur Paul Otchakovsky-Laurens (P.O.L) est mort dans un accident de voiture sur l'île de Marie Galante (Guadeloupe) mardi 2 janvier. Ce soir, j'ai juste envie de signaler l'un des très grands livres qu'il a édités et qui est dépourvu ici de compte-rendu. Il s'agit de "Témoignage" du poète américain Charles Reznikoff, traduit par Marc Cholodenko.



Le sous-titre de son livre est: "Les Etats-unis (1885-1915). Pour écrire cette oeuvre poétique de plus de 500 pages, Reznikoff s'est servi de "rapports d'audience de tribunaux amenés à juger aussi bien de conflits de voisinage ou de succession que d'accidents du travail ou de faits divers atroces." (quatrième de couverture)



"Témoignage" est organisé selon un ordre chronologique (quatre parties couvrant les années 1885-1915 qui correspondent à l'entrée des Etats-Unis dans la modernité), et ces séquences temporelles sont composées de deux ou trois zones géographiques (Ouest / Nord / Sud). Reznikoff décrit sa démarche en citant un poète chinois du XIème siècle : « La poésie présente l'objet afin de susciter la sensation. Elle doit être très précise sur l'objet et réticente sur l'émotion ». La poésie de Reznikoff elle-même semble dénuée d'émotions, les protagonistes des scènes souvent dramatiques évoquées dans chaque section ne sont pas des personnages au sens romanesque du terme, mais des « Noirs », des « garçons et des filles », des « Chinois », ils peuvent avoir un nom mais n'ont pas de visage. Ils sortent de la foule un instant et y retournent aussitôt.



Pour en savoir plus sur Reznikoff, je recommande la lecture d'un essai d'Auxeméry, traducteur d'une autre oeuvre capitale du poète américain, « Holocauste », essai que j'ai mis en ligne sur mon propre site Oeuvres ouvertes :



https://oeuvresouvertes.net/spip.php?article1897

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Holocauste

Tout d'abord, merci à Babelio via la masse critique de m'avoir fait découvrir cet ouvrage.



La quatrième de couverture donne le ton "Une fois, parmi les transports, il y en avait un avec des enfants - deux pleins wagons de marchandises.

Les jeunes hommes qui travaillaient à trier les affaires de ceux qui étaient partis pour les chambres à gaz ont dû déshabiller les enfants - ils étaient orphelins- et les emmener au "lazarette".

Là, les SS les ont abattus."



Ce recueil de divers témoignages, histoires vécues est poignant (déchirant) et donne une autre dimension à l'holocauste.



On a tous appris, étudiés à l'école ou en dehors la seconde guerre mondiale et l'holocauste.

Mais ce livre, par ses récits brefs, racontés de l'intérieur donne à l'Histoire une autre dimension, une horreur encore plus intense car il n'y a pas ici le recul d'un récit raconté par des tiers qui n'ont pas vécus les faits.



C'est bref, tailladé ne retenant que l'essentiel et ça ne peut que secouer.



Ce livre aurait sa place dans les cours d'histoire car il démontre toute l'horreur de l'extermination des Juifs par les Nazis.



Je n'aurais sans doute pas acheté ce livre de moi-même et pourtant il m'a bouleversée. Une lecture qui marque mais qui doit être lue.
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La Jérusalem d’or

Je ne suis pas adepte de la poésie. J'ai lu ce très court recueil par curiosité et je l'ai beaucoup aimé. Cette poésie se rapproche des haïkus. Je conseille aux mateurs du genre, et aux curieux.
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Holocauste

Bouleversant d'horreurs...



Ce livre est un recueil de témoignages écrit à partir des comptes rendus des procès de Nuremberg et d'Eichmann.



Découpé en 12 petits chapitres, l'auteur dévoile les atrocités selon des catégories : enfants, charniers, déportation...



La plume est brute, acérée et dénuée d'émotion. L'auteur relate des faits courts qui s'enchaînent les uns après les autres.

Il va à l'essentiel, sans lien, ni détour ou préambule.

C'est juste effrayant...



On aborde l'holocauste sous un autre angle.

J'ai déjà lu à quel point cela avait été abominable (Primo Levy par exemple), mais ce récit rend l'horreur encore plus intense.

On est loin des histoires romancées inspirées d'une histoire vraie. Et ce n'est pas une critique car j'adore ce type de roman.



J'avoue avoir eu un peu de mal à digérer cette lecture...

La construction peut être ou bien l'accumulation d'horreurs sans aucune émotion associées si ce n'est les miennes...

A moins que cela ne soit la plume car Charles Reznikoff était poète et pour le coup je ne suis pas fan de poésie...



En résumé, une lecture très instructive, puissante qui nous oblige à nous souvenir pour ne jamais oublier.
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Holocauste

J'ai gagné ce livre à la masse critique. Merci à Babelio

Tout d'abord, il se lit très vite. Je l'ai lu en une fois en seulement quelques heures.

Le récit est dur et sans aucun sentiment ni empathie.

Ce sont des morceaux d'histoires (quelques lignes seulement) sans suite ni construction.

La lecture n'est pas forcément facile. Ce sont vraiment de bref moments.

Ce mode d'écriture ne me convient pas, je préfère une histoire bien construite avec les ressentis.

Par contre, il montre bien la cruauté inimaginable.

Bon livre mais pas pour moi. J'ai lu plein d'autre livre de témoignages de cette période que j'ai largement préféré.
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A la source du vivre et du voir

Ce recueil est comme un prolongement en vers libres des récits d’Ellis Island, il évoque les premiers temps d’une émigration juive à New York, en quête d’une nouvelle appartenance, parcourue d’écueils.
Lien : https://www.liberation.fr/cu..
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Témoignage : Les Etats-Unis (1885-1915)

Le ton est anti-épique, sans réflexion ni effusion - comme on plante des colonnes nues entre l’usine, la voie ferrée, l’arbre à lynchage, le champ, le saloon et la morgue […].
Lien : http://rss.feedsportal.com/c..
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