Charmaine Wilkerson

Eleanor qui vient de décéder, a laissé à ses enfants Byron et Bunny un drôle de testament : un gâteau noir, à partager en temps voulu, accompagné d’un message :



« B&B, il y a un petit gâteau noir dans le congélateur pour vous. Ne le jetez pas. Je veux que vous vous asseyiez ensemble et que vous partagiez ce gâteau. Vous saurez quand le moment sera venu. Je vous aime, Ma. »



Tout ne va pas pour le mieux entre le frère et la sœur, qui est partie de la maison quelques années auparavant, après une dispute familiale. Depuis, leur père est décédé, et leur mère quelques années plus tard. Byron est devenu spécialiste incontesté du climat, mais quand on est Noir, les promotions passent curieusement sous votre nez. Bunny, pourtant très douée pour les études s’est mise en échec et n’a pas trouvé sa voix, mais elle refusait d’en parler avec la famille, préférant son statut de « marginale ».



B&B vont devoir faire taire leur rancœur pour écouter l’enregistrement laissé par leur mère, ce qui ne va pas sans mal. Charles Mitch, le notaire choisi par leur mère va devoir s’armer de patience et jouer les pacificateurs.



On apprend ainsi qu’Eleanor n’a pas toujours été Eleanor, mais dans une vie antérieure, elle s’appelait Covey et vivait sur une île des Caraïbes, dont l’auteure ne nous donnera pas le nom. Elle est la fille d’un émigré chinois et d’une jeune caribéenne. Avec son amie, Bunny elle s’évade de sa vie compliquée en nageant en haute mer, surfant… mais son père, criblé de dettes, décide de la vendre à un caïd de la mafia locale, alors qu’elle est amoureuse d’un homme de son âge, Gibbs, qui doit partir en Angleterre à l’université.



Le jour du mariage, le marié est assassiné et tous les soupçons se portent sur Covey qui ne peut que fuir. Tout le monde va la croire morte, même sa meilleure amie, c’est sa seule chance d’échapper aux poursuites.



Charmaine Wilkerson articule son récit en plusieurs parties, alternant présent passé, au rythme des confessions d’Eleanor qui arrivera, via l’Italie, dans un premier temps à Londres : nouvelle identité, nouvelle vie mais semée d’embûches. En gros, trois périodes : sur l’île, en Angleterre où elle aura déjà une vie, puis les USA, direction la Californie, avec toujours en fil conducteur, le fameux gâteau noir, réservé aux anniversaires et aux fêtes dont la recette se transmet de génération en génération et joue un rôle de « Madeleine de Proust ».



A travers ce récit qui se dévore, l’auteure aborde le drame de l’exil, les secrets de famille, dont on retarde jour après jour, la révélation jusqu’à ce qu’ils explosent au visage, avec leur cortège de répétitions de scenarii de vie. Elle aborde également le racisme tant en Angleterre dans les années soixante-dix, que de nos jours en Californie : Byron s’interdit de sortir le soir, car il a peur, non de la délinquance mais d’être arrêté pour délit de faciès.



Le statut des femmes dans les années soixante sur l’île est terrifiant : elles n’ont droit à rien, doivent obéir, se taire, régner sur la cuisine et supporter la violence des hommes, alors que la mer est un appel à la liberté. La mer est un personnage du roman également avec tout ce qu’elle symbolise, et Eleanor n’arrêtera jamais de nager, surfer.



J’ai beaucoup aimé ce roman fleuve, car il présente tous les thèmes qui m’intéressent depuis toujours, des liens familiaux aux secrets et aborde la construction, la reconstruction et finalement la résilience des personnages auxquels on s’attache rapidement.



Ce premier roman est très réussi, prometteur et pour la petite histoire, il figure parmi les meilleures lectures de Barack Obama en 2022.



Un grand merci à NetGalley et aux éditions Buchet Chastel qui m’ont permis de découvrir ce roman et son auteur



#Lespartsoubliées #NetGalleyFrance !
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A travers la recette du « gâteau noir » réservé, dans les Caraïbes, aux mariages et aux grandes occasions, l’autrice nous raconte l’histoire de Covey, une femme de caractère, fille d’une antillaise et d’un immigrant chinois.



Passionnée par la nage en eau libre et la confection de pâtisseries traditionnelles, elle doit fuir son île lorsqu’elle est injustement accusée du meurtre de son futur époux. Menant plusieurs vies à travers le monde, on la quitte aux Antilles pour la retrouver à Londres, à Edimbourg puis en Californie où elle mène une existence cachée, souvent difficile, mais toujours parfumée aux saveurs de la cuisine antillaise.



A Los Angeles, un frère et une sœur, Byron et Benny, issus de la communauté britannico-antillaise, se retrouvent chez un avocat après 8 ans de séparation, pour écouter l’enregistrement des dernières volontés de leur mère décédée.



Avec ces deux histoires se déroulant à plus de 50 ans d’écart, l’autrice se penche sur la vie de ces caribéens qui ont vu se mêler leur culture traditionnelle à celle des pays du Commonwealth.



Les nombreux personnages se dévoilent au fil des pages et leurs histoires s’éclairent et se nouent progressivement dans ce roman choral aux chapitres courts, qui jongle entre le passé et le présent, avec parfois quelques redondances mais toujours une grande fluidité.



Charmaine Wilkerson n’a pas voulu faire de son roman une chronique sociale sur l’intégration des populations issues des minorités, ni un plaidoyer contre la discrimination raciale des afro-américains. Elle a juste voulu raconter une grande histoire familiale où la transmission passe par la cuisine traditionnelle, avec ce Black Cake dont on ne connait pas vraiment les origines, mais qui symbolise à la fois l’empreinte de la colonisation et le mélange des cultures dont est faite l’Amérique.



Ce beau roman, d’une grande densité, est une savoureuse saga sociale qui nous laisse un petit goût de sucre de canne, de fruits macérés et de pâte d’amande tout à fait inoubliable.

Une mère laisse à sa mort un gâteau noir derrière elle... Et un enregistrement pour ses enfants, qui fera basculer toutes leurs croyances sur leur histoire commune.



Cet héritage oublié met à nu les secrets, les vies passées de cette femme qu'ils croyaient pourtant connaître. En oubliant ou en cachant une partie de son histoire, n'est-on pas condamné à la revivre ?



Très beau roman, où chaque page révèle de nouveaux pans de vie cachée.

« B&B, il y a un petit gâteau noir dans le congélateur pour vous. Ne le jetez pas. Je veux que vous vous asseyiez ensemble et que vous partagiez ce gâteau. Vous saurez quand le moment sera venu. Je vous aime, Ma. » .



Ce sont les dernières volontés de la maman de Byron et Benny.

Ces derniers s'entendaient si bien à l'enfance... maintenant, ils ne s'adressent même plus la parole. Comme pour beaucoup d'histoires de familles, il s'agit de bêtises, de malentendus, de non-dits ou de secrets. Des secrets d'ailleurs, c'est ce que Ma va léguer à ses enfants. Elle leur révélera tout dans un enregistrement audio laissé à son notaire.



L'auteure nous embarque alors dans un tourbillon de vies. Au pluriel car vous y rencontrerez pléthore de personnages... (accrochez-vous).



C'est le style de roman que j'aime : une saga familiale riche en rebondissements. Alors que le lecteur croit tout savoir... il n'est jamais au bout de ses surprises. En tout cas, pas avant d'avoir fermé définitivement le livre.



Dans ce roman, j'apprécie la construction ainsi que le panel de sujets que l'auteure aborde ; des sujets qui ont fait couler de l'encre au fil des ans.



Vous l'avez compris, je suis conquise par ce livre (et la couverture on en parle?) que je vous conseille de lire.

#Lespartsoubliées #NetGalleyFrance

Avant tout merci à NetGalley France et aux Editions Buchet Chastel de m'avoir permis de lire ce livre.

J'espérais le finir avant sa sortie, le 24 Aout dernier, je n'ai pas réussi.

Ce livre est à l'image de ce gâteau noir des Antilles, celui de la recette de Ma, de nombreux ingrédients, aucune quantité, quelques verbes, mais surtout beaucoup d'amour.

Charmaine Wilkerson réussi un très beau premier livre, une écriture fluide, une composition rythmée, même si le livre entier a son rythme beaucoup plus lent, celui d'une recette, celle du gâteau noir, celle de l'amour, celle d'une femme contrainte à quitter son île. Jusqu'où va-t-on par amour??

Une fresque qui mêle la passion de l'océan, de la natation, des fonds marins, et la quête d'une utilisation plus vertueuse de nos ressources, un manifeste écologique pour notre planète.

Un livre qui parle d'ethnies, de couleurs de peau, de contraintes sur les femmes, de peurs d'avancer, mais également une grande puissance celle de l'amour, celle du non choix, avancer coute que coute.

Les parts oubliées ce sont aussi les nôtres, plein de petits morceaux de nos vies, plein de questions, qui sommes nous vraiment?

Un livre qui prends son temps celui de semer en nous plein de questions, un livre dont on ne sort pas indemne. Une auteure que désormais je vais suivre.

Ce récit est un voyage au cœur d'une épopée familiale pleine de secrets et de résurrections.

L'essence-même du roman (les secrets de famille) et sa construction (jeu de temporalités) n'ont pas été sans me rappeler les livres des grandes prêtresse du genre, à savoir Lucinda Riley et Clarisse Sabard !



Ce best-seller fait déjà parler de lui aux États-Unis et nul doute que ce sera aussi le cas en France !

Car si vous aimez les sagas familiales et les vies incroyables, vous ne pourrez qu'apprécier ce livre riche en rebondissements, avec ces destins tourmentés et ces personnages attachants.



Un voyage au cœur d'une incroyable vie, à travers les pays et les décennies !

Coup de coeur de la rentrée littéraire



C'est l'histoire d'une soeur et d'un frère, Bennie et Byron dont la maman, Eléanor Bennet,  vient de décéder. Une mère qui n'ayant pu leur parler de toute sa vie leur laisse des cassettes sur lesquelles elle s'est enregistrée pour leur parler. Sans oublier une part de gâteau noir qui les attend dans le congélateur mais qu'ils devront manger ensemble quand le moment sera venu. Un gâteau qui tient une symbolique importante dans la famille puisque c'est le gâteau d'anniversaire de mariage d'Eleanor et de son mari.



Après des années d'absence et de silence, B&B se retrouve donc chez leur maman, accompagnés de son avocat pour écouter ses confidences. Eleanor leur parle alors d'une fille, de cette fille native d'une île des Caraïbes qui aimait plonger dès qu'elle le pouvait dans la mer y nager avec ses amis. De cette fille qui était amoureuse d'un garçon mais qui fut promise à un autre. De cette fille qui a connu moult tempêtes dans sa vie mais qui a toujours réussi à se relever. Au fil de leur écoute leur mère leur délivre des secrets de famille et lève le voile sur son passé. C'est un chamboulement pour Bennie et Byron qui ne connaissaient rien de leur ascendance.



Ce roman, c'est une histoire de 500 pages qui vous prend au coeur et cela va être dur de vous parler de ce roman car je n'ai pas envie de trop en vous en dévoiler. Alternant les époques, évoquant les relations parents/enfants et Bennie/Byron, l'autrice nous emmène dans le tourbillon de la vie de cette famille. C'est un roman riche dont les péripéties de Covey nous tiennent en haleine. De cette île des Caraïbes, en passant par l'Italie et l'Angleterre, c'est tout un pan de la vie de leur mère qui leur est dévoilé. Dans ce roman où les secrets et les silences ont trop longtemps pris leur place dans cette famille, les révélations d'Eleanor vont leur permettre de comprendre leur mère mais aussi de rapprocher le frère et la soeur, de les aider dans leur avenir. 

C'est un formidable roman sur la quête de soi, l'héritage culturel, le racisme, l'immigration... 

Les chapitres sont courts, les alternances d'époque offrent une réelle dynamique au roman et en font un véritable page-turner.



Une lecture riche en émotions et une Covey à laquelle je me suis attachée. 

Quel point commun existe t-il entre Barack Obama et moi ? Eh bien, nous avons une fois de plus un coup de ❤️ pour le même roman !



"B&B, il y a un petit gâteau noir dans le congélateur pour vous. Ne le jetez pas. Je veux que vous vous asseyez ensemble et sur vous vous partagiez ce gâteau. Vous saurez quand le moment sera venu. Je vais aime, Ma."



Un enregistrement et un gâteau au congélateur, c'est tout ce qu'Eleanor Bennett a laissé en guise de dernières volontés à Benny et Byron, ses deux enfants en froid depuis des années. Les souvenirs de leur mère les feront voyager des Caraïbes où elle a passé son enfance aux États-Unis en passant par la Grande-Bretagne où elle a trouvé refuge. Le fil rouge de ses confidences, c'est le gâteau noir, typique des Caraïbes, sorte de variation du plum pudding aux fruits imbibés de rhum. Traditionnellement, il est servi aux mariages, puis conservé pour être dégusté tous les ans. Ce gâteau, c'est le symbole fort de la famille mais aussi d'une identité et d'une culture qui se transmet de génération en génération. Ce n'est d'ailleurs pas anodin si le titre évoque ces parts de gâteau oubliées, comme les morceaux d'elle-même qu'Eleanor doit laisser derrière elle pour survivre.



Qui dit saga familiale dit secrets de famille et sacrifices (promis, je ne spoilerai rien). Sachez seulement que Les parts oubliées est un magnifique roman sur la transmission mais pas seulement. L'autrice y parle aussi de racisme, de bisexualité, des préjugés, des violences faites aux femmes, de sororité, des conditions de vies des caribéens en Angleterre etc. Vous verserez sans doute quelques larmes par moment, vous serez révoltés à d'autres mais vous ressortirez de là avec l'envie de partager ce roman avec toutes les personnes qui sont importantes pour vous.



👉 Déjà traduit dans plus de 15 longues, bestseller du New York Times, ce roman a aussi tapé dans l'œil d'Oprah Winfrey pour une adaptation télévisuelle. C'est LE roman à ne pas rater lors de cette rentrée littéraire. En librairie à partir du 24 août.



Je remercie chaleureusement les @editionsbuchetchastel pour l'envoi de ce roman ❤️
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Le gâteau noir, fil rouge de ce roman qui conte l’histoire d’une famille sur plusieurs générations, est une tradition antillaise : confectionné lors du mariage, dont il ponctuera chaque année l’anniversaire, sa recette se transmet de mère en fille, dans le secret des cuisines.



Lorsque Benny et Byron se retrouvent dans la maison familiale, leurs parents ne sont plus. Leur mère récemment disparue leur laisse un message sibyllin où il est question de ce fameux gâteau à partager. Ce qu’ils découvriront dépassera tout ce qu’ils avaient pu imaginer sur l’histoire de leur famille.



La construction du roman est une sorte de puzzle en 3D, avec des histoires dans l’histoire, et des allers et retours dans le temps. Peu à peu, au gré des révélations des pans d’ombre s’éclairent, qui permettent au lecteur, et aux enfants endeuillés de comprendre qui ils sont.



On plonge avec plaisir dans les méandres de ce récit à tiroir, qui met en scène de fabuleux personnages, aussi forts qu’originaux, bravant les dictats sociaux de leur époque et s’affirmant malgré les obstacles.Il transparait beaucoup d’amour entre les lignes, comme un ciment intergénérationnel, malgré les conflits et les incompréhensions.



Un petit bémol pour la fin, que je ne dévoilerai pas, mais qui est accélérée, avec de très courts chapitres, comme s’il fallait en finir rapidement, après les quelques cinq cents pages qui précédent .



Ce roman qui a conquis les lecteurs outre-atlantique pourrait facilement faire une belle carrière ici aussi



512 pages Buchet-chastel 24 août 2023

Traduction (Anglais) : Cécile Chartres

#Lespartsoubliées #NetGalleyFrance


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Ce roman polyphonique est une saga familiale captivante qui vous emmène à travers plusieurs décennies. Au fil des confidences d'Eleanor, les secrets et les silences de la famille se dévoilent. Les chapitres courts alternent entre passé et présent, créant un récit addictif et plein de rebondissements. Au début, j'ai été un peu déroutée, mais rapidement, j'ai été happée par cette histoire passionnante. L'autrice maîtrise brillamment ce premier roman. Malgré les nombreux personnages et éléments à assimiler, les retours en arrière, chaque pièce finit par s'emboîter pour révéler un très beau final. ᒪEᔕ ᑭᗩᖇTᔕ OᑌᗷᒪIéEᔕ explore des thèmes profonds tels que l'identité, les racines, les secrets et la transmission avec pour fil rouge le fameux gâteau noir, tradition familiale, auquel fait référence le titre du roman. Vous n'en saurez pas plus... 😉



Sorti hier en librairie, ce roman foisonnant mérite d'être découvert. Un grand merci à Netgalleyfrance et aux éditions Buchet-Chastel pour ce magnifique moment de lecture. Laissez-vous emporter par cette histoire riche en émotions et en révélations !

J'ai découvert Les parts oubliées dans le cadre du Comité de Lecture Cultura. Un livre sans résumé dont la couverture et la lecture des premières pages m'ont convaincues de lui laisser sa change.



Si le début peut paraitre indigeste, l'histoire de la famille Bennet finit par happer le lecteur et le pousser à vouloir découvrir le lien entre les différentes histoires qui lui sont contées.



Nous rencontrons Benny et Byron au moment de la lecture du testament de leur maman, alors qu'ils ne se sont ni vu, ni parlé depuis de nombreuses années. S'ensuit un patchwork d'instantanés de vie : tantôt dans le présent, avec Byron ou Benny qui revivent par moment certains de leurs souvenirs, tantôt dans le passé, entraînés par le récit de leur mère, qui leur dévoile l'histoire de leur famille et le mensonge dans lequel ils sont grandi.



Le lecteur a ainsi un grand nombre d'éléments à assimiler, de nombreux personnages à suivre, le fil de la fatalité à remonter. L'avocat, chargé de l'exécution testamentaire de la défunte, a également un rôle à jouer. Aux regrets d'une vie, s'ajoutent le choc de la découverte des enfants et la mise en perspective de leurs propres existances.



Charmaine Wilkerson construit un récit poignant, parfois un peu alourdi par la répétition systématique des prénoms des personnages, qui confère une atmosphère particulière au roman. Une lourdeur qu'il faut passer outre pour vivre le destin hors du commun de Covey, cette jeune nageuse métisse, qui devra affronter l'adversité, les préjugés et les travers des hommes.



Lorsque passé et présent se rejoignent, chacun doit faire son chemin pour accepter. Pour s'accepter. Chacun a l'occasion de donner un nouveau sens à sa vie, renouer certains liens et trouver une forme de soulagement.



L'autrice déroule avec délicatesse le quotidien d'hommes et de femmes, insistant sur les conséquences, parfois invisibles, que peuvent avoir les décisions des parents sur leurs enfants; que peut avoir n'importe quelle décision sur l'avenir. Quelle que soit l'époque, un élément reste inchangé : il est toujours compliqué de s'ouvrir, de communiquer, surtout lorsque ce que l'on se sent coupable d'un abus ou incompris; et cela cause souvent des incompréhensions.



Une très jolie découverte :)
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Je débute cette rentrée littéraire avec un magnifique roman ! J'espère que les prochains seront de la même qualité.



Le fil rouge de ce roman c'est le gâteau noir, d'où j'imagine l'origine de son titre. En effet, Ma, l'héroïne principale de l'histoire, y est profondément attachée. 



Lorsque Ma, alias Eleanor Bennet, décède, ses deux enfants sont convoqués chez l'avocat qui s'occupe de la succession de leur mère. Byron et Benny ne s'étaient plus revus depuis plusieurs années. Et c'est d'une manière à laquelle ils ne s'attendaient pas qu'ils vont devoir aller ensemble à la découverte du passé de Ma.

"B&B, il y a un petit gâteau noir dans le congélateur pour vous. Ne le jetez pas. Je veux que vous vous asseyiez ensemble et que vous partagiez ce gâteau. Vous saurez quand le moment sera venu. Je vous aime, Ma". 



S'ajoute à ce gâteau un enregistrement vocal qu'ils vont devoir écouter tous les 3 pour connaître toute son histoire.



Les chapitres sont courts et rythment merveilleusement bien la découverte de la vie d'Eleonor, entre passé et présent, en voyageant des Caraïbes à l'Angleterre en passant par la Californie.



C'est une histoire multigénérationnelle et multiculturelle,où il est question de secrets de famille, d'identité, de transmission, de seconde chance, de traditions familiales, d'amitié et avant tout d'amour et où l'océan y tient une grande place. Mais elle aborde aussi des sujets graves comme le racisme ou le réchauffement climatique qui, même s'ils ne sont pas approfondis, ont néanmoins un intérêt.



J'ai adoré la plume et les émotions qu'elle transmet. Les personnages sont vrais et attachants, avec leurs qualités et leurs mystères mais aussi leurs failles et leurs faiblesses, tout aussi intéressants et touchants. 



Vous l'aurez compris, je ne peux que vous conseiller de partir à la rencontre de Ma et de ses enfants, c'est une histoire émouvante qui a su toucher mon coeur.

Ouvrir Les parts oubliées, c'est embrasser le parcours de vie d'une nageuse hors-pair originaire d'une des îles des Caraïbes, dans la seconde moitié du vingtième siècle ; un parcours comme dans un grand-huit, un parcours de survie. Vertigineux. Fait de chutes libres. De choix qui coûtent, de décisions effroyables, d'abandons, de déshérences, de trahisons. Une vie tourmentée, modelée par la violence. Et puis l'Amour. Un amour retrouvé qui "balaie toute la poussière de son cœur " et lui fait toucher du doigt le bonheur. Un semblant de bonheur. Une illusion in fine. Le terrain est glissant ; il y a les non-dits qui empoussièrent les cœurs, les secrets dormants... Alors quand arrive le moment de regarder derrière soi, il est temps de s'affranchir de ses mensonges et de s'atteler à la recette de l'amour et cuisiner un dernier gâteau noir.



L'histoire de cette femme et de sa famille sur trois générations - "une famille afro-américaine d'origine caribéenne, un clan d'histoires oubliées et de cultures aux contours vagues" -, nous est contée d'une bien belle façon. Le livre débute par des instants, des bouts de vies semés au gré des premiers chapitres et puis, petit à petit les liens se tissent, tout s'éclaire et nous voilà, embarqués dans le tourbillon de la vie ; témoins du combat d'une femme pour rester digne et vivre en occupant sa propre place, "une femme qui ne pouvait pas s'autoriser un passé".



Une belle saga familiale qui aborde de nombreux thèmes : l'immigration, le racisme, l'éducation, la condition des femmes, le patriarcat, la différence, le deuil, la fuite, les traditions, la transmission, l'identité, l'amitié, l'amour évidemment, la peur aussi. Cette peur de l'inconnu, infondée bien souvent (cela n'engage que moi ;-)) qui éloignent les êtres. « Que vos choix soient le reflet de vos espoirs et non de vos peurs. » conseillait Nelson Mandela.

J'ai aimé cette lecture, non linéaire. Qui m'a surprise, mise en colère, émue aux larmes.

Qui m'a poussée à réfléchir sur mes propres choix, mes silences.

Il n'est pas toujours évident d'être là pour les gens qu'on aime.



Rentrée Littéraire, disponible le 24 août 2023 en librairie.

Merci aux éditions Buchet.Chastel pour cette belle découverte !



« Et la vie d'une personne, comment la cartographier? Les frontières que les gens érigent entre eux et les autres. Les cicatrices laissées sur les parois du cœur. »
Lien : https://seriallectrice.blogs..

Rentrée Littéraire 2023 Parution le 24 Août aux Editions Buchet-Chastel.



Comme Barak Obama, pour qui ce roman figure dans son Top Ten pour l’année passée, j’ai eu un ENORME coup de coeur pour ce premier roman.



Le roman débute en Californie en 2018. La mère de Byron et Benny vient de mourir. Le frère et la soeur ne se sont pas vus depuis plusieurs années. Le décès de Covey les oblige à se retrouver.



Après la cérémonie funéraire, le notaire de Covey leur révèle que celle-ci a laissé un enregistrement audio qu’ils doivent absolument écouter ensemble. Dans cet enregistrement, elle va leur révéler sa véritable identité, les zones d’ombre de son passé.



Apprendre que sa mère a dû s’enfuir de son île des Caraïbes le jour de son mariage car elle était suspectée d’avoir empoisonner son mari, mort à la fin du repas de noces ; qu’elle a trouvé refuge en Angleterre sous un nom d’emprunt ; tenté de se construire une vie là-bas avant de finalement venir s’installer aux Etats-Unis avec leur père, c’est déjà un gros choc.



Mais découvrir qu’ils ont aussi une demie soeur en Angleterre, née d’un viol subi par leur mère et qui a été adoptée peu après sa naissance, c’est un coup de massue.



Il va falloir du temps à Byron et Benny pour intégrer toutes ces informations et finalement pouvoir partager le gâteau noir (gâteau traditionnel des Caraïbes aux fruits trempés dans du rhum et du brandy) qu’elle a préparé à leur intention et mis au congélateur.



» Les parts oubliées » est l’histoire d’une femme, Covey, qui a dû abandonner son identité ainsi que tous ses rêves pour survivre dans un pays étranger. Jamais plus, elle ne pourra retourner sur son île.



Le poids de ses secrets pèsera sur la destinée de son fils et de sa fille jusqu’au moment de leur mise à jour. Byron et Benny seront transformés par les révélations de Covey.



Charmaine Wilkerson nous entraîne dans l’histoire de cette famille avec une grande maîtrise, passant au gré des chapitres d’une époque à l’autre. Les 500 pages se dévorent de façon addictive.



J’ai très envie maintenant de tester la recette du gâteau noir…

Un premier roman époustouflant et maîtrisé sur tous les plans : l'écriture est fluide et agéable à lire ; la construction est travaillée avec des changements de narrateurs, d'époque et de lieux tout en gardant une ligne conductrice facile à suivre ; les personnages sont attachants et chacun a son importance ; l'histoire est passionnante et pleine de rebondissements ; le suspense est maintenu du début à la fin ; un contenu riche avec des réfléxions sur différents thèmes comme les racines, la parentalité, le poids des secrets, la constuction de soi, la place des femmes dans la société, l'acceptation ou le rejet selon la couleur de sa peau...

Bref, une belle réussite pour cette autrice américaine d'origine jamaïcaine dont le premier roman est déjà un best-seller aux États-Unis.

#NetGalleyFrance

#lespartsoubliees

On croit connaître une personne mais on oublie qu'une vie peut en contenir des milliers.



La vie de la mère de Byron et Benny est ainsi faite. Et avec eux, on va découvrir une mer de personnages. Quand la plage apparaît pourtant, une seule personne apparaît enfin complète et apaisée.



Et les racines de ses enfant peuvent enfin s'ancrer car ils savent d'où ils viennent.



Ce roman est une belle épopée familiale mais aussi un roman d'amour, parfaitement bien écrit avec une plume poétique qui j'espère sera reconnue.

COUP DE COEUR

« B&B, il y a un petit gâteau noir dans le congélateur pour vous. Ne le jetez pas. Je veux que vous vous asseyiez ensemble et que vous partagiez ce gâteau. Vous saurez quand le moment sera venu.Je vous aime, Ma. ».

Ce sont les mots qui accompagnent l'enregistrement que Ma a fait avant de mourir et que ces enfants B&B, Byron et Bennie, vont devoir écouter en présence de Mr Mitch son avocat... Parce que Ma a beaucoup de choses à leur apprendre, parce que la vie d' Eleanor Bennett n'est pas , loin s'en faut, celle que ses enfants croient connaitre, parce que Eléanor ne s'est pas toujours appelée Eleanor, parce que ...

D"une île en Jamaïque, à Edimbourg, Londres, puis la Californie, la route a été longue ... Ils doivent tout savoir , ils doivent comprendre , arriveront ils à l'accepter.?

Byron est un scientifique reconnu par ses pairs. Il a consacré sa vie à l'étude des fonds marins, il est devenu le spécialiste incontournable mais il est noir et certaines portes ne veulent pas s'ouvrir.

Bennie est brillante , très brillante mais trop sensible. Elle a abandonné l'université sans expliquer le pourquoi du comment. Ses parents ne l'ont pas admis. Elle a essayé de se construire mais elle est en désehérence, professionnelle, amoureuse, et familiale surtout.

le récit d'Eléanor s'égraine et chacun s'interroge . Les certitudes volent en éclat. Ont ils fait les bons choix, ont ils trouver leur place? Ont-ils pris la vague là où il le fallait comme leur a enseigné leur mère?

Ce roman foisonnant fourmille de personnages, de retours en arrière, juste un peu de patience toutes les pièces vont s'imbriquer et le puzzle final sera de toute beauté.

Un immense merci aux éditions Buchet-Chastel via Netgalley

#Lespartsoubliées #NetGalleyFrance !

Quoi de plus commun que la transmission d’une recette. Ici il s’agit du Gâteau Noir mais ailleurs cela peut être autre chose car au-delà de la recette, ce sont les racines, l’histoire, le chemin et la transmission dont il est question. Byron et Berny Benett se retrouve à la mort de leur mère qui leur a laissé une cassette sur laquelle elle relate toute son histoire. C’est non seulement l’histoire de leur mère mais également l’explication des choix qu’ils ont fait, des chemins qu’ils ont pris, des conflits, des questionnements : tout s’explique.

Ils ont l’impression d’avoir été trahis, bernés mais s’ils avaient su la vérité auraient-ils eu la même vie ? Auraient-il fait les mêmes choix ?

Tout cela reste leur histoire et ils se sont construit sur ses bases qu’elles soient vraies ou pas.

Une seule chose reste immuable la transmission dont ce gâteau est le garant.

D’une écriture fluide et sans détour, l’auteure nous emmène sur les traces du passé, de l’histoire de peuples autochtones, de peuples déracinés devant trouver leur place dans la société. Histoire de couleurs, de famille d’immigration et d’émigration forment le cocktail de ce magnifique récit. Des chapitres courts, des retours en arrière très bien ficelés car le lecteur ne perd jamais la trame des destins qui se croisent et s’entrecroisent.

Une très belle histoire familiale dont la narration commence au décès de la mère.

Celle ci demande à ses deux enfants, qui ne se voient ni se parlent depuis huit ans de partager ensemble le gâteau noir préparé pour eux.

Il y a une véritable tradition autour de ce gâteau et les deux adultes vont découvrir peu à peu qui était vraiment leur mère, leur père, toute une partie de l’histoire familiale qu’ils on toujours ignorée.

Il sera question d’une petite île des Antilles qui ressemble fort à la Jamaïque, d’immigration, de violence, de mariage forcé, de meurtre, de discrimination, d’amitié pour la vie et de l’amour qui unit inconditionnellement les membres de cette famille.

Les chapitres sont courts, le rythme enlevé, le lecteur navigue entre passe et présent et s’y retrouve très bien. Surtout la curiosité de comprendre l’ampleur de cette histoire nous fait tourner les 500 pages jusqu’à la dernière. Un très bon premier roman à découvrir !

Californie, 2018, Byron et Benny apprennent que leur mère qui vient de mourir a laissé un enregistrement à leur intention, qu'ils doivent écouter ensemble et un gâteau noir dans le congélateur qu'ils doivent manger ensemble quand ils sauront que le moment est venu. Nous découvrons, en même temps que le frère et la sœur, qui était vraiment leur mère, née sur une île des Caraïbes, le destin terrible qui a été le sien et les nombreux secrets qu'elle cachait.

La première partie du roman se déroule aux Caraïbes, dans une île jamais nommée, qui pourrait être la Jamaïque; on y découvre la vie dans les années 60, les femmes qui n'avaient aucune liberté, dont les hommes s'emparaient comme des trophées, la misère, les combats de coq, la violence mais aussi la mer, espace de liberté et la cuisine, en particulier la préparation du traditionnel gâteau de mariage, le gâteau noir, qui donne son titre à la version anglaise, espace de sororité entre les femmes chargées de sa préparation. Cette partie du roman m'a fait penser à "Et d'un seul bras, la sœur balaie sa maison" (2021) de Cherie Jones qui raconte le destin croisé de deux femmes à la Barbade. On y retrouve la même atmosphère et des problématiques semblables.

Puis la mère fuit en Angleterre puis aux États-Unis, dans les années 70, et l'auteur insiste sur la difficulté d'être noire, femme et célibataire dans l'Angleterre coloniale et raciste puis aux États-Unis même lorsqu'on est un homme noir, connu, important et qu'on se fait contrôler plusieurs fois dans sa voiture uniquement par délit de faciès.

Ce roman, c'est celui d'une quête de liberté, souvent synonyme de prix fort payé par les femmes pour suivre leur propre voix, encore plus lorsqu'elles sont pauvres, noires, homosexuelles ou bisexuelles, et pratiquent un sport réservé aux hommes.

La cuisine y occupe une part importante avec deux personnages féminins principaux qui en font leur métier et trois qui connaissent le secret de la réalisation du gâteau noir qui est la pâtisserie traditionnelle des mariages et dont on déguste une part à chaque anniversaire de mariage. Ce gâteau est celui autour duquel les femmes se retrouvent, que les mères transmettent à leurs filles; c'est aussi une madeleine de Proust pour celles contraintes à l'exil, c'est une sorte de lien charnel avec leur île, un souvenir qui ne s'oublie pas.

La préservation des océans est également une thématique forte; la mère, son amie d'enfance, le fils trouvent leur équilibre et la sérénité dans l'océan en surfant ou en pratiquant la nage en eaux vives. Le fils est un spécialiste de la cartographie des océans dont les principes sont expliqués dans le roman.

Un roman au souffle romanesque intense, foisonnant où les révélations posthumes de la mère, qui s'intercalent avec la vie de Benny et Byron, nous

emmènent de surprises en surprises, quelquefois un peu incroyables mais nous sommes dans une fiction qui laisse libre cours à l'imagination. Un primo-roman magistral et parfaitement maîtrisé. Inutile de préciser que je suivrai dorénavant cette auteure talentueuse.

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