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Critiques de Chip Zdarsky (149)
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Spider-Man : L'histoire d'une vie

C'est rare qu'un comics me convainc autant ! Un concept excellent retraçant la vie de Spider-man à travers le temps !
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Spider-Man - Fresh start, tome 1

Si chaque petite araignée radioactive fait devenir un Spider-Man, il n'y aurait personne à sauver !!
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Invaders, tome 2 : Dead in the Water

Ce tome fait suite à Invaders Vol. 1: War Ghost (épisodes 1 à 6) qu'il faut avoir lu avant, car les 12 épisodes forment une saison complète. Il contient les épisodes 7 à 12, initialement parus en 2019, écrits par Chip Zdarsky, dessinés et encrés par Carlo Magno pour les séquences du présent, par Butch Guice pour celles du passé, avec une mise en couleurs réalisées par Alex Guimarães, aidé par Dono Sanchez Almara pour l'épisode 8. Il comprend les couvertures de Butch Guice.



Au temps présent, le commandant Roman Peterson de l'armée de mer des États-Unis explique son geste dans une vidéo, celui d'attaquer Atlantis. Sous l'océan à proximité de la côté américaine, Captain America aide à apporter des équipements électroniques Stark pour soulager les réfugiés, des citoyens américains ayant été transformés en atlantéens. Il remonte à la surface avec une aide militaire. Sur la plage, il est interpellé par Tony Stark en armure d'Iron Man qui l'accuse d'être responsable de ce fiasco en ayant laissé faire Namor. Winter Soldier (Bucky Barnes) vient en aide à Captain America alors qu'Iron Man commence à le frapper. Iron Man l'envoie valdinguer, puis s'envole en indiquant qu'il va retrouver Namor et s'occuper de lui. Aux Nations Unies, le débat fait rage entre les États-Unis et leurs alliés qui souhaitent employer la force armée contre Namor, et la Latvérie avec Atlantis qui met en regard le sort des américains transformés en atlantéen, avec l'écocide des océans perpétré par les humains de la surface. Bucky est en train de regarder la retransmission en direct dans sa base, et il reçoit un texto de Namor pour une rencontre n tête-à-tête. En 1945, es Invaders découvrent les cobayes de mutations génétiques conduites par Red Skull et son équipe. Human Torch (Jim Hammond) va délivrer Spitfire (Jacqueline Falsworth) et Toro (Tom Raymond) pendant que Namor attaque Red Skull. Ce dernier fait une réflexion sur la dominance de certaines races sur d'autres, à commencer par Namor (moitié humain, moitié atlante) sur les humains normaux.



Au temps présent, Namor discute avec son conseiller Machan des implications morales de la transformation d'humains en atlantes, contre leur gré. Ils sont rejoints par Roman Peterson qui remercie Namor de l'avoir transformé, la vie lui apparaissant maintenant beaucoup plus riante. Il lui indique que d'autres humains sont en train de se présenter aux portes d'Atlantis : les habitants du village de Vyvenka. Namor est surpris d'avoir ordonné de les transformer, mais Roman Peterson lui assure qu'il l'a bien fait en personne. Machan reste silencieux. Dans un laboratoire de Stark Unlimited, Tony Stark procède lui-même aux réparations de l'androïde Human Torch, en fixant sa tête sur un corps robotique provisoire. Il doit s'interrompre pour se rendre dans le hall d'entrée où Tom Raymond est en train de faire un esclandre. En 1945, les Invaders ont libéré les humains ayant servi de cobayes pour des mutations monstrueuses. Namor est très affecté par leur apparence et se précipite sur Red Skull pour le tuer. Il en est empêché par Captain America qui s'interpose avec son bouclier, immédiatement rejoint par Human Torch. Au temps présent, Namor est installé sur son trône, en train de réfléchir au fait que Machan lui ait dissimulé des choses. Un soldat s'approche lui annonçant que l'expédition a été un succès : il lui tend l'objet requis par Namor.



Le lecteur avait été agréablement surpris par le premier tome : Chip Zdarsky faisait l'effort de reprendre les derniers événements majeurs survenus à Namor, et il avait trouvé un point de vue particulier enrichissant l'histoire du personnage, sans la complexifier, ni la dénaturer. Il avait légitimé l'utilisation du nom des Invaders en intégrant des retours en arrière pendant la seconde guerre mondiale, et en liant le ressenti des personnages à ces moments, à ce qui leur arrive au temps présent. Le premier tome se terminait sur les conséquences de deux attaques, constituant une déclaration de guerre : le bombardement d'Atlantis par un navire militaire américain, et l'attaque d'une ville américaine par Atlantis, avec des conséquences irrévocables pour ses habitants. Le lecteur habitué des comics sait que Zdarsky ne peut terminer son récit que de 2 manières : soit tout revient au statu quo, soit il subsiste quelques conséquences qui seront traitées par un autre scénariste d'ici quelques mois, ou oubliées à tout jamais. D'un côté, la transformation de la population d'une ville en atlantes semble trop importante pour un retour en arrière et on oublie tout. De l'autre côté, placer Atlantis dans une position de guerre ouverte contre la surface relève du cliché trop souvent utilisé. Le scénariste mène son intrigue jusqu'à son terme, ne résolvant ce dilemme qu'au tout dernier moment, de manière un peu brusque, trop brève par rapport à l'ampleur des forces en conflit.



Butch Guice continue de dessiner quelques pages (3 ou 4) par épisode pour les retours en arrière en 1945. Ces séquences accordent une faible importance aux décors, ce qui semble convenir parfaitement à l'artiste qui se concentre sur les personnages et sur la conception des prises de vue. Il continue de réaliser un encrage un peu sec, avec des contours qui donnent une impression brut, avec des traits pas toujours arrondis, ce qui rend bien compte du contexte de la guerre, contraignant les individus à se focaliser sur l'essentiel. Chip Zdarsky rend le lien entre ces séquences et le présent très explicite. Par exemple lors de la mission dans la base de Red Skull, celui-ci fait observer l'évidence de la supériorité de Namor sur les humains, et les dessins montrent que cela produit un fort effet sur lui. Le lecteur en déduit qu'une partie de son comportement au temps présent découle de la remarque de Red Skull, de cette remarque qui s'est transformée en conviction inconsciente ou refoulée. L'une des séquences dans le passé ne se déroule pas sur un champ de bataille, mais aux abords d'Atlantis. Le scénariste ne se contente pas d'évoquer les traumatismes plus ou moins graves provoqués par la guerre, il montre également l'amitié qui se développe entre des individus ayant été confrontés ensemble à ces situations horribles. En cela, il fait preuve d'une sensibilité inhabituelle dans les comics de superhéros, mettant en œuvre un mécanisme psychologique délicat, avec doigté. Les liens qui se tissent ainsi donnent plus de profondeur à ce qui unit les membres des Invaders, et ce que ces lient ont de spécifique.



Au temps présent, l'intrigue s'avère plus composite. Pour commencer, la tension entre Atlantis et les nations de la surface va crescendo. Zdarsky développe très succinctement le fait que d'autres superhéros se retrouvent forcément impliqués (Thing et Spider-Man à NewYork). Il montre que Tony Stark intervient, mais il part dans en milieu d'épisode à la poursuite de Namor, et le lecteur le retrouve quelques pages plus loin tranquillement dans son laboratoire en train de réparer Human Torch, sans autre forme d'explication. Carlos Magno impressionne par la densité d'informations dans ses cases. Il détoure les formes d'un trait très fin et très précis, avec de nombreux détails. Par exemple, lors de l'assaut final sur la place forte de l'ennemi, il réalise une double planche à couper le souffle avec la demi-douzaine d'Invaders, une vingtaine de créatures monstrueuses, des tentacules énormes, un aéronef d'anticipation, la citadelle en arrière-plan, pour une vision apocalyptique, concrète et spectaculaire. Il est visible qu'il soigne chaque planche, à commencer par les décors : les fonds sous-marins sont toujours aussi lumineux (malgré la difficulté pour la lumière de pénétrer à cette profondeur), la grande salle de débats des Nations Unies est dessinée avec soin. Le laboratoire robotique de Tony Stark regorge d'appareillages. Le trône de Namor est somptueux dans sa démesure. Le bar à Saujon semble un peu grand pour cette ville de France, mais l'artiste a choisi un modèle de chaise assez français.



Le récit continue de développer les problèmes comportementaux de Namor : ses accès de colère, son manque de mesure. C'est un aspect du personnage qui avait déjà été développé par John Byrne lorsqu'il écrivait la série à partir de 1990, voir Namor Visionaries: John Byrne - Volume 1 (épisodes 1 à 9). Depuis, plusieurs scénaristes ont recommencé à jouer avec le caractère de Namor qui oscille entre un superhéros au mauvais caractère et un roi caractériel prompt à attaquer tout le monde. L'enjeu du récit est à nouveau de le réhabiliter, ce qui passe par des explications très superhéros de ses troubles comportementaux, avec l'usage d'une couronne de pouvoir bien connue des habitués de l'univers partagé Marvel. De ce point de vue, le scénariste peine à rendre crédibles ces explications, même dans le contexte d'un récit de superhéros. Le récit comprend une autre dimension qui est celle de la relation entre les membres des Invaders, avec la mise en évidence de leur force au temps présent. Zdarsky se focalise d'abord sur le lien entre Namor et Bucky Barnes, puis de manière plus approfondie sur celui entre Namor et Steve Rogers. Cette facette du récit est l'une des plus réussies, Zdarsky ayant la bonne sensibilité pour faire voir comment des expériences communes permettent une meilleure compréhension entre individus.



Ce deuxième tome vient conclure une saison plutôt réussie d'une équipe historique de l'univers partagé Marvel, mais pas facile à écrire sans tomber dans les clichés naïfs de la seconde guerre mondiale. Butch Guice réalise des planches convaincantes pour évoquer cette époque. Les planches Carlos Magno sont spectaculaires pour le temps présent, avec une forte implication pour aboutir à des descriptions aussi fournies. Chip Zdarsky a imaginé une bataille de grande ampleur entre Atlantis et la surface, s'appuyant sur des tropes un peu usés, que ce soit les autres superhéros qui apparaissent juste le temps d'une case pour attester de l'ampleur globale de la crise, ou l'objet de pouvoir très pratique pour expliquer l'agressivité de Namor. Il s'attache également à réhabiliter Namor comme héros : en fonction de sa sensibilité, le lecteur peut trouver que c'est trop laborieux, ou au contraire ingénieux. Il sait mettre à profit la particularité de l'existence de cette équipe pendant la seconde guerre mondiale, pour parler des liens qui unissent leurs membres, et montrer leur force.
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Invaders, tome 1 : War Ghost

D'une certaine manière, ce tome fait suite à Defenders: The Best Defense qui contient un épisode qu'il faut avoir lu avant, celui consacré à Namor. Il comprend les épisodes 1 à 6, initialement parus en 2019, écrits par Chip Zadarsky, dessinés et encrés par Butch Guice pour les scènes se déroulant pendant la seconde guerre mondiale, dessinés et encrés par Carlos Magno pour les scènes au temps présent, avec une mise en couleurs réalisée par Alex Guimarães. Les couvertures ont été réalisées par Butch Guice. Le tome comprend également les couvertures alternatives réalisées par Joe Quesada (encré par Kevin Nowlan); Frank Robbins, Skottie Young, Mico Suayan, Alex Ross.



Pendant la seconde guerre mondiale, dans un village d'Europe, Namor est affaibli d'être resté trop longtemps éloigné de l'eau, mais il continue de se battre aux côtés des soldats américains. Il répond à l'appel du sergent Randall Peterson qui lui demande de venir l'aider à relever un soldat à terre alors que les allemands continuent à tirer. Namor réussit à mettre deux soldats à l'abri, mais, alors, que Namor titube n'étant plus assez hydraté, le troisième est tué sous ses yeux par les allemands. Il est réveillé par Captain America (Steve Rogers) qui lui indique que la bataille a été gagnée, Bucky (James Buchanan Barnes) surveillant les soldats allemands désarmés étant emmenés par les soldats américains. Namor s'éveille de ces souvenirs douloureux, à Atlantis, sous le regard de son conseiller Machan. Au temps présent également, Captain America (Steve Rogers) est en train de s'entraîner dans le quartier général des Avengers, un corps de céleste défunt en Antarctique, tout en parlant à Jim Hammond (Human Torch) qui l'interroge en vue de la rédaction d'un livre qu'il souhaite écrire. Rogers lui demande comment il se fait qu'il n'ait pas une mémoire totale du fait qu'il soit un androïde. Hammond répond que le professeur Phineas Horton s'était montré prévoyant en incluant cette caractéristique très humaine dans sa programmation.



La conversation entre Rogers et Hammond continue : ils évoquent les faits et gestes récents de Namor, le fait qu'il ait tué plusieurs employés de Roxxon qu'il avait kidnappés. Jim Hammond a la conviction que Namor se croit encore en temps de guerre. Il informe Steve qu'il va se rendre dans le Maine pour interviewer Randall Peterson. Cela déclenche un autre souvenir chez Steve. Pendant la seconde guerre mondiale, après une bataille meurtrière, 13 morts, une trentaine de blessés, il évoque la mort de Tommy, un soldat apprécié de Namor, avec Jim Hammond. Ce dernier l'informe que Namor ne viendra probablement pas à la cérémonie d'enterrement. Steve Rogers se rend au bar où Namor est en train de conter fleurette à une jeune femme dans une atmosphère de fête où l'alcool coule à flots. Rogers fait la leçon à Namor qui s'emporte et lui fait remarquer la fragilité des êtres humains. Rogers lui rappelle que Tommy était son ami et qu'il est normal d'honorer sa mémoire. En sortant du bar, il interpelle Bucky qui s'y trouve également, et lui dit que lui aussi a intérêt à être présent à l'enterrement. Au temps présent, Namor se rend dans la cité des Vodani (une branche des atlantes, encore récemment coupée d'Atlantis) avec Machan à ses côtés.



L'équipe des Invaders est apparue pour la première fois dans le numéro 71 de la série Avengers (en 1969), écrit par Roy Thomas. Il s'agissait d'évoquer le rôle des superhéros pendant la seconde guerre mondiale. Elle se composait de Captain America (Steve Rogers), Namor, Human Torch (Jim Hammond), Toro (Thomas Raymond), et Bucky (James Barnes). En 1975, elle a le droit à sa première série : Invaders Classics, par Roy Thomas et Frank Robbins (41 épisodes). Épisodiquement, les responsables éditoriaux de Marvel remettent une série en chantier, la précédente itération étant celle des All-New Invaders (2014/2015, 15 épisodes par James Robinson & Steve Pugh). Pour la présente saison, Chip Zdarsky décide de raconter une histoire à cheval sur la seconde guerre mondiale et sur le temps présent. Il reprend des éléments qui ont été présentés au cours de l'épisode consacré à Namor (également écrit par lui) dans Defenders: The best defense, ainsi que d'autres disséminés dans différentes séries. Namor est à nouveau en guerre contre les êtres humains terrestres, et il s'apprête à effectuer la première attaque d'envergure. Ses anciens amis se disent qu'il faut qu'ils l'arrêtent, et qu'ils comprennent ce qui le fait agir ainsi. En bon connaisseur de l'univers partagé Marvel, le scénariste rappelle que ce n'est pas la première fois que Namor se montre agressif, et qu'il y a déjà eu une explication de son comportement, dans les premiers épisodes de Namor by John Byrne (1990). Le lecteur assidu de l'univers Marvel constate que Zdarsky fait des remarques en passant sur les événements actuels de la continuité, sans que cela ne devienne incompréhensible pour le lecteur de passage. Il intègre également un autre personnage célèbre de l'univers Marvel qui a lui aussi cherché à aider Namor avec ses troubles du comportement. Il est également question de son retour dans le numéro 4 de la série Fantastic Four en 1962 où Johnny Storm le découvre amnésique et sans abri dans le quartier du Bowery à Manhattan.



L'intrigue repose sur un double mystère : celui que cache Nay Peterson (la fille de Randall Peterson), et celui de la nature de l'attaque que prépare Namor. Jim Hammond enquête de son côté en allant interviewer Randall Peterson, Steve Rogers du sien en se rendant à Atlantis pour essayer de parler à Namor, et il finit par demander l'aide de Bucky. Dans le même temps, la narration oscille des scènes du présent à celles du passé, révélant progressivement la manière dont les valeurs de Namor se sont trouvées en conflit avec celles des humains de surface. Pour le passé, le lecteur retrouve les dessins de Jackson Guice, dessinateur vétéran. En surface, ses détourages donnent l'impression d'une forme de rudesse sèche, un peu cassante, rendant compte de la dureté de la vie en temps de guerre, se focalisant sur l'essentiel, ne pouvant pas s'intéresser à des futilités quand il est question de vie et de mort. Outre cette âpreté, le dessinateur sait représenter les uniformes dans ce qu'ils ont de standardisés et de fonctionnel, ainsi que le matériel militaire (par exemple le cuirassé allemand). Le lecteur prend également plaisir à se projeter sur les côtes allemandes, pouvant sentir le vent de la mer, et la minéralité des falaises. Ça se voit que Jackson Guice a eu le temps nécessaire pour peaufiner ses planches, qu'il conçoit les personnages comme des adultes et qu'il sait faire en sorte qu'ils apparaissent comme tels, malgré leurs costumes colorés, aidé en cela par le coloriste qui choisit une palette un peu terne et foncée.



Le contraste avec les planches du présent apparaît clairement. Alex Guimarães utilise alors des teintes plus vives, comme si le monde moderne était plus intense, plus présent parce que contemporain, alors que le passé s'efface déjà un peu. Le lecteur remarque également tout de suite que Carlos Magno utilise dans angles de vue plus dramatiques que Guice, pour accentuer la tension, en particulier des contreplongées très prononcées, et des gros plans sur des expressions de visage intenses. Il montre également un monde avec plus d'individus dotés de superpouvoirs spectaculaires, et des costumes plus fantastiques. Son approche descriptive avec de nombreux détails rend ce monde concret et palpable, que ce soit pour les quartiers généraux d'anticipation, pour le cuirassé de la marine américaine, ou pour les cités sous-marines. Carlos Magno ne ménage pas sa peine et en met plein la vue du lecteur : les nombreux robots combattus par Captain America en salle d'entraînement, le dessin en double page quand Namor déchaîne son nouveau pouvoir sur la cité sous-marine des Vodanis, le repère de Winter Soldier avec les différents fusils, la moto de Captain America, le dessin en double page pour l'attaque de Namor, etc. Éventuellement, le lecteur peut parfois trouver que ses pages sont un peu denses en traits, mais elles n'en deviennent pas statiques pour autant.



A priori, pas très sûr que les Invaders puissent donner lieu à une série intéressante, le lecteur découvre que Chip Zdarsky a construit son intrigue de manière très classique pour cette équipe : des scènes du passé pendant la seconde guerre mondiale, et une menace au temps présent qui y est lié. Par contre, il ne s'attendait pas forcément à ce que le principal ennemi soit un membre de l'équipe, ni que le scénariste aille creuser un point de continuité pourtant visible de tous depuis plus de 50 ans : les causes de l'amnésie de Namor. L'intrigue s'avère bien construite, les deux fils temporels se répondant de manière pertinente, sans impression d'artificialité. Par contre, il est parfois un peu difficile d'éprouver de l'empathie pour certains protagonistes qui peuvent manquer de personnalité. Le chemin pour enquêter sur le comportement de Namor peut également parfois sembler un peu tortueux.



Pas sûr que le lecteur ressente une grande curiosité pour de nouvelles ou anciennes aventures de l'équipe des Invaders, et Chip Zdarsky peut se montrer un très bon scénariste (sur la série Daredevil), comme un auteur plus laborieux (comme sur la série Peter Parker: The spectacular Spider-Man). Ici il est plutôt dans une veine inspirée, avec une ou deux lourdeurs de ci de là, et bien épaulé par deux artistes différents, l'un très bien adapté pour la seconde guerre mondiale (Butch Guice), l'autre un peu trop exubérant pour le temps présent (Carlos Magno).
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Spider-Man : L'histoire d'une vie

Ce tome contient une histoire complète, indépendante de toute autre, qui est plus savoureuse si le lecteur dispose d'une connaissance un peu développée des principaux moments de la vie de Peter Parker. Il comprend les 6 épisodes de la minisérie, initialement parus en 2019, écrits par Chip Zdarsky, dessinés par Mark Bagley, encrés par John Dell (épisodes 1, 3, 5) et Andrew Hennessy (épisodes 2, 4, 6), avec une mise en couleurs réalisée par Frank d'Armata. Il s'agit d'un récit sur une vie alternative de Peter Parker dans laquelle il aurait vieilli avec les années qui passent, de 1966 à 2019. Il contient également les couvertures variantes réalisées par Marcos Martin, Greg Smallwood, Skottie Young, Michael Cho, ACO, Kaare Andrews, Andrea Sorrentino, Paul Pope.



En 1966, Peter Parker a revêtu son costume de Spider-Man et se balance au bout de sa toile, de gratte-ciel en gratte-ciel pour se rendre à l'université, étant bien sûr en retard, après avoir combattu Mysterio sur le chemin. Après s'être changé, il arrive sur le campus où des étudiants sont en train de manifester contre la guerre au Vietnam. En son for intérieur, Peter s'interroge pour savoir s'il doit s'engager, si ses pouvoirs n'induisent pas une obligation de s'engager. Harry Osborn arrive également en retard, déposé en voiture par son père Norman Osborn. Harry présente Peter à son père qui lui propose un stage dans son entreprise Osborn Industries : Peter lui répond qu'il a déjà un stage au Baxter Building. Harry fait observer à Peter que son père aurait préféré l'avoir comme fils. Peter se dit qu'il est mal à l'aise en face de Norman Osborn, même si son sens d'araignée ne se déclenche pas. Peter rejoint enfin sa classe : des travaux dirigés de chimie biologique avec Gwen Stacy, sous la supervision du professeur Miles Warren. Après les cours, il passe au Daily Buggle pour remettre des photographies du combat de Spider-Man contre Mysterio, à J. Jonah Jameson qui n'en est pas très emballé. Il va ensuite voir Betty Brant qui se charge de lui ramener sa paye. À la télé passe un reportage sur l'intervention d'Iron Man au Vietnam. Le journaliste suppute que Captain America va également bientôt prendre part au conflit.



Le soir, Peter Parker se rend au bar où Flash Thompson a organisé une fête pour son départ car il s'est engagé. La discussion s'engage entre Peter et Flash et tourne vite à l'aigre, le premier rappelant au deuxième comment il l'a harcelé au lycée. Peter finit par se calmer et la discussion prend un tour plus apaisé. Un peu après, il est abordé par Norman Osborn qui se trouve aussi dans le bar. Il lui fait comprendre qu'il connaît sa double identité et qu'il a disposé des citrouilles piégées un peu partout dans le bar. Il exige que Peter Parker le rejoigne dans la ruelle par la sortie à l'arrière. Peter s'exécute et sort à l'extérieur alors qu'Osborn a déjà revêtu son costume de Green Goblin et enfile son masque. Le combat s'engage. Spider-Man finit par avoir le dessus en faisant s'écrouler un immense panneau publicitaire sur Green Goblin. Il se sort des gravats, lui enlève son masque et se rend compte qu'Osborn a perdu la mémoire de leur identité secrète respective. 1977 : Gwen et Peter se recueillent devant la tombe d'Eugene Thompson. 1984 : Spider-Man a disparu de la surface de la Terre depuis plusieurs jours, alors que sa femme est enceinte de jumeaux. 1995 : Otto Octavius prend un otage pour faire prisonnier Spider-Man.



Il faut soit lire la quatrième de couverture, soit finir le premier épisode pour comprendre la nature du récit : Chip Zdarsky prend comme point de départ que Peter Parker a bel et bien été mordu par une araignée radioactive en 1962, date de parution du numéro 15 de la série Amazing Fantasy, et qu'il a vieilli en temps réel après. Chaque épisode se déroule dans une année spécifique d'une décennie les années 1960, les années 1970… les années 2010. Le procédé est assez original et n'a pas été utilisé souvent dans les comics. Le lecteur plonge donc dans une histoire de type Et si ? (What if?) avec une forte pagination permettant de développer le principe sur la longueur. Il sait qu'il peut s'attendre à croiser les personnages traditionnels de la série : Gwen Stacy, Norman Osborn, May Parker, Mary-Jane Watson et plusieurs autres. Il sait également que le scénariste ne peut pas les caser tous, au risque de transformer son récit en annuaire. De la même manière, Zdarsky inclut des références à des événements marquants à la continuité du personnage, comme la Saga du Clone (la présence de Miles Warren est un indicateur qui ne trompe pas) ou la dernière chasse de Kraven. Là encore, il ne peut pas tous les passer en revue au risque de faire catalogue. Il les a triés sur le volet et ils servent à donner de la profondeur au récit. Très vite (dès le premier épisode), le déroulement de ces événements emblématiques dévie de l'original car Peter Parker lui-même a changé : il n'est pas resté bloqué entre 20 et 30 ans.



Dans un premier temps, le lecteur éprouve la sensation que le scénariste va utiliser ce dispositif narratif pour revisiter les grands bouleversements sociétaux des États-Unis, décennie par décennie, mais en fait c'est bien la vie de Peter Parker qui l'intéresse avant tout. Du coup, le choix de l'artiste fait plus sens : il s'agit d'un récit de superhéros, et les responsables éditoriaux l'ont confié à un dessinateur spécialisé dans le genre. La carrière de Mark Bagley a réellement commencé à prendre de l'envergure en 1989 quand il a été affecté pour être le dessinateur de la série New Warriors écrite par Fabian Nicieza. Ensuite, il a été affecté sur la série Amazing Spider-Man qu'il a dessiné entre autres pendant Maximum Carnage et Clone Saga. Il a également illustré 111 épisodes de la série Ultimate Spider-Man écrits par Brian Michael Bendis. En fonction de son histoire personnelle avec cet artiste, le lecteur peut être plus ou moins ravi de le retrouver. Dans tous les cas, il constate vite qu'il est l'homme de la situation. Bagley maîtrise à merveille les conventions graphiques des récits de superhéros, et il le fait consciencieusement. Le lecteur peut retrouver tous les tics visuels propres à une production industrielle : des angles de vue cent fois vus penchés pour faire plus dramatique, le vide des arrière-plans masqués par tous les trucs et astuces (gros plan, camaïeu de couleurs, figures géométriques non signifiantes, traits de puissance ou de vitesse… tout y passe). Cela reste professionnel et efficace. Il peut s'agacer de postures prêtes à l'emploi et de l'épidémie de jeunisme qui frappe la majorité des personnages.



Très rapidement, le lecteur reconnait que Mark Bagley a investi du temps pour réaliser ses planches, et qu'il ne les a pas bâclées comme il a pu le faire dans quelques épisodes au cours de sa longue carrière de plus de trente ans. Quand Spider-Man se balade au bout de sa toile, le lecteur peut voir une rue entière et les façades des buildings en contrebas. Quand il y a une scène de foule, tous les personnages sont différenciés. Le décor de fond dans le laboratoire de Miles Warren ne se limite pas à du papier peint à motif, mais comprend bien des appareillages en trois dimensions. Venom est toujours aussi impressionnant que lorsque Bagley le dessinait dans les années 1990. La vue depuis le bureau de Norman Osborn est superbe. Les 2 encreurs effectuent un travail très soigné, tirant les dessins vers un domaine plus descriptif et plus précis, celui de Dell étant un peu plus arrondi, et celui d'Hennessy un peu plus rêche, sans pour autant créer de hiatus d'un épisode à l'autre. Ce soin apporté aux dessins permet d'éviter la sensation de fadeur ou de produit industriel qui accompagne parfois les pages de Mark Bagley.



Chip Zdarsky invite donc le lecteur à assister au déroulement de la vie de Peter Parker qui vieillit avec les décennies qui passent. D'une certaine manière, il accomplit une forme de fantasme : le héros vieillit avec le lecteur et son histoire connaît une fin, un principe antinomique avec le concept même de héros de fiction récurrent. Rien pour ça, cette histoire vaut le coup d'être lue. Très vite, le scénariste abandonne la possibilité de faire évoluer son personnage en fonction des évolutions de la société, pour plutôt revisiter une partie des grandes sagas du tisseur et des événements majeurs de l'univers partagé Marvel. Le résultat est déconcertant. D'un côté, c'est agréable pour le lecteur familier de cet univers de retrouver des éléments connus, et dans le même temps il voit bien qu'il s'agit de succédanés qui n'ont en rien l'intensité ou la nouveauté de l'original. D'un autre côté, ces points de repère ne constituent pas le fond du récit. L'intérêt principal réside bien dans la manière dont Peter Parker prend de l'âge, murit, et même fait son deuil de sa chère tante May qui meurt pour de bon sans ressusciter (c'est dire si ce récit sort de l'ordinaire).



Le titre n'est pas mensonger : il s'agit bien de l'histoire de la vie de Spider-Man, et même de Peter Parker pendant près de six décennies. Il s’agit bien d'une histoire de superhéros qui en utilise toutes les conventions les plus industrielles, avec un principe original et une narration visuelle compétente à défaut d'être enthousiasmante. Le lecteur ne peut pas s'empêcher de penser que cette histoire aurait pu être bien plus, mais il se satisfait de ce qu'elle soit déjà réussie.
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Daredevil, tome 2 : Aucun diable, juste un ..

Ce tome fait suite à Daredevil by Chip Zdarsky Vol. 1: Know Fear (épisodes 1 à 5) qu’il faut avoir lu avant. Il comprend les épisodes 6 à 10 initialement parus en 2019, écrits par Chip Zardsky, dessinés par Lalit Kumar Sharma, encrés par Jay Leisten et mis en couleurs par Java Tartaglia (épisodes 6 à 9), dessinés et encrés par Jorge Fornes avec une mise en couleurs de Jordie Bellaire pour l’épisode 10.



Dans le quartier d’Hell’s Kitchen, Marcus et Janet s’apprêtent à ouvrir leur boutique. Elle voit 2 gros bras entrer dans a boutique de Kaplan sur le trottoir d’en face et un troisième monter la garde. Elle le fait observer à son mari qui dit qu’il a déjà aidé Kaplan le mois dernier en lui donnant des sous pour qu’il puisse payer Owl (Leiland Owsley) et qu’il ne peut pas faire plus. Une voiture de police passe devant la devanture de Kaplan, les policiers remarquent le guetteur, mais ils ne s’arrêtent pas. Les époux Janet & Marcus savent qu’ils doivent payer leur protection, que la police ne sert à rien et que Daredevil est mort. Matt Murdock sort de chez lui, mal rasé. Cole North est déjà à son bureau au commissariat, et l’inspecteur Higgins vient l’informer que la capitaine l’attend dans son bureau. En passant dans le couloir, il se fait chambrer par les inspecteurs Elias et Henry. La capitaine le sermonne sur son absence d’avancée sur le dossier Spider-Man, car elle a été relancée par le maire de New York Wilson Fisk.



Matt Murdock se rend à pied aux bureaux du service de gestion pénitentiaire de New York (New York City Department of Correction). En chemin, il s’achète des fraises bio, tout en regrettant que ses sens hyper-développés lui permettent d'y détecter des traces de peroxyde d’hydrogène. Il passe devant Edmund, un jeune homme, qui distribue des tracts pour l’abolition des prisons. Ça fait 8 semaines que Matt n’a pas revêtu son costume de Daredevil. Dans des sous-sols, Wilson Fisk est en train de se battre à main nue contre une demi-douzaine de détenus en combinaison orange. Énervé parce que l’un d’entre eux a saisi une brique, il se met à l’étrangler. Son conseiller Wesley Welch lui conseille d’arrêter parce qu’il faut qu’ils rendent les détenus en bon état à l’administration pénitentiaire. Matt Murdock rentre dans sa librairie de quartier et salue la propriétaire Mindy Libris. Avec ses sens hyper développés, il constate qu’il ne lui fait pas d’effet. Elle l’identifie tout de suite comme étant l’homme qui a été maire de New York pendant quelques jours. Il vient chercher une édition la plus ancienne possible de La Maison d'Âpre-Vent (1852/1853) de Charles Dickens (1812-1870).



Dès le premier tome, Chip Zdarsky avait montré sa volonté de revenir vers une version de Daredevil classique, avec une touche adulte, ne serait-ce que par la conquête d’un soir de Matt Murdock. Le lecteur retrouve cette approche, avec une nouvelle conquête féminine passagère et avec les thèmes développés. En surface, Chip Zdarsky donne l’impression de musarder tranquillement. Suite à la bavure du premier tome, Matt Murdock a décidé d’arrêter d’être Daredevil, et ses ennemis s’en sont aperçu. On ne peut pas dire que l’intrigue fasse preuve d’une originalité folle : le lecteur peut déjà prévoir que des innocents vont payer cher l’absence de Daredevil pour les protéger et que Matt Murdock va finir par reprendre du service. Oui, c’est sûr… mais pas dans ce tome. Le scénariste déploie des efforts d’ingéniosité pour remplir son quota de pages d’action par épisode, sans avoir à recourir à des scènes dans le passé : Wilson Fisk dérouille ses partenaires d’entraînement, un dîner de famille est interrompu par le tir d’un tireur embusqué, Cole North doit se défendre contre des agresseurs à deux reprises. Pendant ce temps-là, Matt Murdock apprécie son temps libre.



Sans grande surprise, le lecteur constate que le dessinateur n'est pas le même que celui du premier tome, une manière pour les responsables éditoriaux de gérer le fait qu'il faille plus d'un mois à un artiste pour dessiner 20 pages. Il note aussi que les responsables éditoriaux ont fait appel à un inconnu. Avec la séquence d'ouverture, il constate que par Lalit Kumar Sharma maîtrise bien les décors. Les rues de Hell's Kitchen présentent bien les caractéristiques de l'urbanisme de ce quartier. Les locaux du commissariat sont en espace partagé avec le mobilier générique, fonctionnel et sans âme des bureaux. La librairie de Mindy Libris présente un aménagement intérieur plus personnel, pas juste des simples rayonnages industriels, et donne envie de pouvoir y flâner pour parcourir les livres. Des lieux comme l'intérieur d'une église ou les bureaux du service de gestion pénitentiaire de New York donnent l'impression d'être réalistes et plausibles, avec une architecture et un aménagement intérieur cohérents. Le lecteur se dit qu'il pourrait s'installer à la table des Libris, dans leur salle à manger, pour partager leur repas avec Matt et participer à la conversation.



Lalit Kumar Sharma est moins convaincant avec les personnages. Dès le début, le lecteur tique un peu sur des expressions de visage qui semblent décalées ou un peu forcées. Ça a tendance à s'améliorer au fil des épisodes, même s'il y a une proportion d'yeux grands ouverts un peu élevée. Le dessinateur éprouve également des difficultés à donner une morphologie à un personnage, cohérente d'un épisode à l'autre. Le lecteur a l'impression que Mindy Libris est devenue obèse quand elle mange en famille. Il y a également des fluctuations étranges dans les anatomies des personnages, et dans les proportions des bras en particuliers. D'un autre côté, la narration visuelle est claire et rapide, sans problème de compréhension. Jay Leisten donne l'impression de s'appliquer à respecter les traits de l'artiste, sans essayer de plaquer l'encrage qu'il réalise pour Greg Land avec qui il travaille souvent. S'il ne se focalise pas sur les personnages, le lecteur trouve de nombreuses scènes étonnantes et agréables : le harcèlement au bureau, le flirt à la librairie, la négociation à la banque, le tir aux pigeons dans le parc, le repas de famille. Enfin, le dernier épisode est dessiné par un autre artiste (Jorge Fornes) qui réalise des planches fortement influencées par Michael Lark, David Aja, Javier Pulido et Chris Samnee. Le résultat est dérivatif mais bien exécuté, agréable à l'œil, sans être inoubliable.



Un peu désarçonné, le lecteur accepte de suivre le scénariste dans ces épisodes sans vraiment discerner la direction générale. Les scènes alternent entre la situation professionnelle peu enviable de Cole North, les souhaits d'évolution professionnelle et personnelle de Wilson Fisk, et faire connaissance avec Mindy Libris. Mais qu'en est-il de Matt Murdock ? Il a mis son costume au placard et retrouvé une vie privée dont il compte bien profiter. Il a un nouveau métier qui lui permet de venir en aide à des individus qui en ont besoin, et de participer à l'application de la loi en œuvrant pour le bien de la société. Le lecteur a régulièrement accès à son flux de pensée, et peut ainsi découvrir quelles réflexions occupent son esprit. Il souhaite flirter avec Mindy Libris et ne comprend pas que son charme naturel n'opère pas, tout en se sentant un peu coupable de disposer de ses hyper-sens pour lire ses réactions biologiques et en déduire son état d'esprit. Il les utilise également face à l'individu en liberté conditionnelle pour lui rappeler qu'il ne doit pas ingérer de substances psychoactives. Ses réflexions prennent une autre direction au cours de l'épisode 7 quand il est mis face aux conséquences de ses actions de manière inattendue et qu'il se sent submergé par un sentiment de culpabilité, pas simplement celle découlant du fait d'avoir causé une mort dans le tome précédent, mais aussi celle générée par le caractère irréconciliable de ses méthodes violentes et de sa foi.



Chip Zdarsky continue de sonder les convictions et les valeurs morales de Matt Murdock d'une manière personnelle dans une démarche honnête. Il ne s'agit pas simplement d'opposer des grands principes juste pour créer une impression de dynamique conflictuelle : il s'agit vraiment de s'interroger sur la compatibilité des convictions et des actions. Non seulement Matt Murdock se retrouve acculé au constat de ses contradictions, mais en plus il se retrouve à la table face à Isabelle Libris, la cheffe d'une famille mafieuse qui défend son bilan et ses méthodes, avec des arguments difficiles à réfuter. Matt Murdock se retrouve à nouveau sur la sellette à devoir reconnaître les défauts du système de justice de son pays, et ils sont nombreux. En parallèle, Cole North subit de plein fouet ces mêmes dysfonctionnements. Au fil des 5 épisodes, Chip Zdarsky aborde la notion de vigilant de front, à partir de différents points de vue, remettant en question les méthodes de Matt Murdock, l'efficacité de ses actions, la notion de héros. Par contraste avec de nombreux autres auteurs, il ne le fait pas de manière cynique, ou en pointant du doigt une forme de maladie mentale chez Matt Murdock. Il le fait d'une manière adulte et réfléchie, sans se lancer non plus dans un discours magistral.



A priori, le lecteur se dit qu'il ne va pas beaucoup apprécier ce tome, avec un scénario qui suit une voie souvent empruntée, et un changement de dessinateur établi pour un inconnu. Le début de sa lecture le conforte dans ses idées, même si Lalit Kumar Sharma réalise un travail honorable malgré des imperfections, et Jorge Fornes se livre à un exercice à la manière de, sans beaucoup d'inspiration. Dans le même temps, le lecteur se rend compte que Chip Zdarsky ne répète pas les mêmes schémas en tirant sur les mêmes ficelles. Il s'agit bien de la phase de la saison dans laquelle l'auteur met son personnage en situation de difficulté, même si Matt Murdock est plutôt apaisé et satisfait de ses choix. Au fur et à mesure, Zdarsky sonde la personnalité de Matt Murdock, gentiment, mais sans rien lui épargner, mettant à jour les conflits psychiques irrésolus qui le minent. 4 étoiles si le lecteur se crispe sur les dessins, 5 étoiles si son intérêt va d'abord au personnage.
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Spider-Man : L'histoire d'une vie

Ce tome contient une histoire complète, indépendante de toute autre, qui est plus savoureuse si le lecteur dispose d'une connaissance un peu développée des principaux moments de la vie de Peter Parker. Il comprend les 6 épisodes de la minisérie, initialement parus en 2019, écrits par Chip Zdarsky, dessinés par Mark Bagley, encrés par John Dell (épisodes 1, 3, 5) et Andrew Hennessy (épisodes 2, 4, 6), avec une mise en couleurs réalisée par Frank d'Armata. Il s'agit d'un récit sur une vie alternative de Peter Parker dans laquelle il aurait vieilli avec les années qui passent, de 1966 à 2019. Il contient également les couvertures variantes réalisées par Marcos Martin, Greg Smallwood, Skottie Young, Michael Cho, ACO, Kaare Andrews, Andrea Sorrentino, Paul Pope.



En 1966, Peter Parker a revêtu son costume de Spider-Man et se balance au bout de sa toile, de gratte-ciel en gratte-ciel pour se rendre à l'université, étant bien sûr en retard, après avoir combattu Mysterio sur le chemin. Après s'être changé, il arrive sur le campus où des étudiants sont en train de manifester contre la guerre au Vietnam. En son for intérieur, Peter s'interroge pour savoir s'il doit s'engager, si ses pouvoirs n'induisent pas une obligation de s'engager. Harry Osborn arrive également en retard, déposé en voiture par son père Norman Osborn. Harry présente Peter à son père qui lui propose un stage dans son entreprise Osborn Industries : Peter lui répond qu'il a déjà un stage au Baxter Building. Harry fait observer à Peter que son père aurait préféré l'avoir comme fils. Peter se dit qu'il est mal à l'aise en face de Norman Osborn, même si son sens d'araignée ne se déclenche pas. Peter rejoint enfin sa classe : des travaux dirigés de chimie biologique avec Gwen Stacy, sous la supervision du professeur Miles Warren. Après les cours, il passe au Daily Buggle pour remettre des photographies du combat de Spider-Man contre Mysterio, à J. Jonah Jameson qui n'en est pas très emballé. Il va ensuite voir Betty Brant qui se charge de lui ramener sa paye. À la télé passe un reportage sur l'intervention d'Iron Man au Vietnam. Le journaliste suppute que Captain America va également bientôt prendre part au conflit.



Le soir, Peter Parker se rend au bar où Flash Thompson a organisé une fête pour son départ car il s'est engagé. La discussion s'engage entre Peter et Flash et tourne vite à l'aigre, le premier rappelant au deuxième comment il l'a harcelé au lycée. Peter finit par se calmer et la discussion prend un tour plus apaisé. Un peu après, il est abordé par Norman Osborn qui se trouve aussi dans le bar. Il lui fait comprendre qu'il connaît sa double identité et qu'il a disposé des citrouilles piégées un peu partout dans le bar. Il exige que Peter Parker le rejoigne dans la ruelle par la sortie à l'arrière. Peter s'exécute et sort à l'extérieur alors qu'Osborn a déjà revêtu son costume de Green Goblin et enfile son masque. Le combat s'engage. Spider-Man finit par avoir le dessus en faisant s'écrouler un immense panneau publicitaire sur Green Goblin. Il se sort des gravats, lui enlève son masque et se rend compte qu'Osborn a perdu la mémoire de leur identité secrète respective. 1977 : Gwen et Peter se recueillent devant la tombe d'Eugene Thompson. 1984 : Spider-Man a disparu de la surface de la Terre depuis plusieurs jours, alors que sa femme est enceinte de jumeaux. 1995 : Otto Octavius prend un otage pour faire prisonnier Spider-Man.



Il faut soit lire la quatrième de couverture, soit finir le premier épisode pour comprendre la nature du récit : Chip Zdarsky prend comme point de départ que Peter Parker a bel et bien été mordu par une araignée radioactive en 1962, date de parution du numéro 15 de la série Amazing Fantasy, et qu'il a vieilli en temps réel après. Chaque épisode se déroule dans une année spécifique d'une décennie les années 1960, les années 1970… les années 2010. Le procédé est assez original et n'a pas été utilisé souvent dans les comics. Le lecteur plonge donc dans une histoire de type Et si ? (What if?) avec une forte pagination permettant de développer le principe sur la longueur. Il sait qu'il peut s'attendre à croiser les personnages traditionnels de la série : Gwen Stacy, Norman Osborn, May Parker, Mary-Jane Watson et plusieurs autres. Il sait également que le scénariste ne peut pas les caser tous, au risque de transformer son récit en annuaire. De la même manière, Zdarsky inclut des références à des événements marquants à la continuité du personnage, comme la Saga du Clone (la présence de Miles Warren est un indicateur qui ne trompe pas) ou la dernière chasse de Kraven. Là encore, il ne peut pas tous les passer en revue au risque de faire catalogue. Il les a triés sur le volet et ils servent à donner de la profondeur au récit. Très vite (dès le premier épisode), le déroulement de ces événements emblématiques dévie de l'original car Peter Parker lui-même a changé : il n'est pas resté bloqué entre 20 et 30 ans.



Dans un premier temps, le lecteur éprouve la sensation que le scénariste va utiliser ce dispositif narratif pour revisiter les grands bouleversements sociétaux des États-Unis, décennie par décennie, mais en fait c'est bien la vie de Peter Parker qui l'intéresse avant tout. Du coup, le choix de l'artiste fait plus sens : il s'agit d'un récit de superhéros, et les responsables éditoriaux l'ont confié à un dessinateur spécialisé dans le genre. La carrière de Mark Bagley a réellement commencé à prendre de l'envergure en 1989 quand il a été affecté pour être le dessinateur de la série New Warriors écrite par Fabian Nicieza. Ensuite, il a été affecté sur la série Amazing Spider-Man qu'il a dessiné entre autres pendant Maximum Carnage et Clone Saga. Il a également illustré 111 épisodes de la série Ultimate Spider-Man écrits par Brian Michael Bendis. En fonction de son histoire personnelle avec cet artiste, le lecteur peut être plus ou moins ravi de le retrouver. Dans tous les cas, il constate vite qu'il est l'homme de la situation. Bagley maîtrise à merveille les conventions graphiques des récits de superhéros, et il le fait consciencieusement. Le lecteur peut retrouver tous les tics visuels propres à une production industrielle : des angles de vue cent fois vus penchés pour faire plus dramatique, le vide des arrière-plans masqués par tous les trucs et astuces (gros plan, camaïeu de couleurs, figures géométriques non signifiantes, traits de puissance ou de vitesse… tout y passe). Cela reste professionnel et efficace. Il peut s'agacer de postures prêtes à l'emploi et de l'épidémie de jeunisme qui frappe la majorité des personnages.



Très rapidement, le lecteur reconnait que Mark Bagley a investi du temps pour réaliser ses planches, et qu'il ne les a pas bâclées comme il a pu le faire dans quelques épisodes au cours de sa longue carrière de plus de trente ans. Quand Spider-Man se balade au bout de sa toile, le lecteur peut voir une rue entière et les façades des buildings en contrebas. Quand il y a une scène de foule, tous les personnages sont différenciés. Le décor de fond dans le laboratoire de Miles Warren ne se limite pas à du papier peint à motif, mais comprend bien des appareillages en trois dimensions. Venom est toujours aussi impressionnant que lorsque Bagley le dessinait dans les années 1990. La vue depuis le bureau de Norman Osborn est superbe. Les 2 encreurs effectuent un travail très soigné, tirant les dessins vers un domaine plus descriptif et plus précis, celui de Dell étant un peu plus arrondi, et celui d'Hennessy un peu plus rêche, sans pour autant créer de hiatus d'un épisode à l'autre. Ce soin apporté aux dessins permet d'éviter la sensation de fadeur ou de produit industriel qui accompagne parfois les pages de Mark Bagley.



Chip Zdarsky invite donc le lecteur à assister au déroulement de la vie de Peter Parker qui vieillit avec les décennies qui passent. D'une certaine manière, il accomplit une forme de fantasme : le héros vieillit avec le lecteur et son histoire connaît une fin, un principe antinomique avec le concept même de héros de fiction récurrent. Rien pour ça, cette histoire vaut le coup d'être lue. Très vite, le scénariste abandonne la possibilité de faire évoluer son personnage en fonction des évolutions de la société, pour plutôt revisiter une partie des grandes sagas du tisseur et des événements majeurs de l'univers partagé Marvel. Le résultat est déconcertant. D'un côté, c'est agréable pour le lecteur familier de cet univers de retrouver des éléments connus, et dans le même temps il voit bien qu'il s'agit de succédanés qui n'ont en rien l'intensité ou la nouveauté de l'original. D'un autre côté, ces points de repère ne constituent pas le fond du récit. L'intérêt principal réside bien dans la manière dont Peter Parker prend de l'âge, murit, et même fait son deuil de sa chère tante May qui meurt pour de bon sans ressusciter (c'est dire si ce récit sort de l'ordinaire).



Le titre n'est pas mensonger : il s'agit bien de l'histoire de la vie de Spider-Man, et même de Peter Parker pendant près de six décennies. Il s’agit bien d'une histoire de superhéros qui en utilise toutes les conventions les plus industrielles, avec un principe original et une narration visuelle compétente à défaut d'être enthousiasmante. Le lecteur ne peut pas s'empêcher de penser que cette histoire aurait pu être bien plus, mais il se satisfait de ce qu'elle soit déjà réussie.
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Daredevil, tome 1 : Connaître la peur

Ce tome est le premier d'une saison de la série Daredevil, sous la houlette d'un nouveau scénariste. Il comprend les épisodes 1 à 5, initialement parus en 2019, écrits par Chip Zdarsky, dessinés et encrés par Marco Checchetto, mis en couleurs par Sunny Gho. Les couvertures sont réalisées par Julian Totino Tedesco. Il comprend également les couvertures variantes (en petit format) réalisées par Joe Quesada, Alex Maleev, Gabriele Dell'Otto, Skottie Young, Matteo Scalera, John Romita junior. Ce tome fait suite à Man Without Fear: The Death of Daredevil de Jed MacKay & Danilo Beyruth, qui fait la transition avec la précédente saison écrite par Charles Soule (scénariste de la série de 2015 à 2018, soit 45 épisodes).



Dans un bar, une belle jeune femme sirote un verre, seule au comptoir. Elle se fait aborder par un aveugle : Matt Murdock. Ils papotent sur la fréquentation du bar, essentiellement des repris de justice, et Murdock prend ses anti-douleurs. Il se souvient de son père l'emmenant à l'église pour qu'il aille se confesser au père Cathal. Matt (ayant encore la vue) lui avait raconté comment il s'était battu contre Jeremy Colton qui avait profité de la faiblesse de Davey White pour lui extorquer ses cartes de baseball. Le lendemain matin, Matt est assis songeur sur le bord de son lit, et la jeune femme se réveille lui indiquant qu'il faut qu'elle parte parce qu'elle travaille tôt. Une voiture de police et une ambulance stationnent devant un bar où Daredevil est intervenu. L'inspecteur Edward Taylor conseille à sa coéquipière Tina Deacon de ne pas mentionner Daredevil dans son rapport sinon elle n'a pas fini de gratter du papier, le maire Wilson Fisk ayant déclaré la guerre contre les superhéros. Leur discussion est interrompue par l'arrivée de l'inspecteur Cole North (un grand afro-américain baraqué). Il a tôt fait de remettre Taylor a sa place et de convaincre Deacon de rédiger un rapport honnête et complet.



Après l'office, le jeune Matt (aveugle et avec sa cane) reste pour parler au père Cathal. Ils discutent de la nature du péché, et de la cécité de Matt, de la volonté divine. Au temps présent, la nuit venue, Matt Murdock n'arrive pas à trouver le sommeil. Il revêt son habit de Daredevil et se lance de toit en toit. Il rate l'approche d'une corniche et se raccroche de justesse. Il sent qu'il ne s'est pas encore remis de son séjour à l'hôpital. Grâce à son sens radar, il perçoit un cambriolage dans un magasin de spiritueux. Il s'y rend et engage la confrontation contre les 3 voleurs. Il les laisse sans connaissance par terre, mais doit battre en retraite rapidement, du fait d'une forte douleur aux côtes et de l'arrivée de la police. Dans un costume noir, avant son premier costume de superhéros, un jeune Matt Murdock discute avec le père Cathal de l'usage de la violence. Après l'explosion du magasin d'alcools, l'inspecteur Cole North se rend sur place pour examiner les lieux. Wilson Fisk regarde les informations à la télé et sourit en apprenant que Leo Carraro (l'un des trois cambrioleurs) est décédé à l'hôpital des suites de traumatismes crâniens.



Lorsqu'il lance une nouvelle série consacrée à Daredevil en 2015, Charles Soule est déjà un scénariste qui divise le lectorat, et il en va de même pour ladite série. Il laisse Matt Murdock brisé, et Jed MacKay le remet sur les rails dans la minisérie intermédiaire. Chip Zdarsky choisit de prendre en compte les événements récents, en particulier en montrant que Matt Murdock doit prendre des antidouleurs, et que Daredevil n'est pas revenu au summum de sa forme physique. Effectivement, Matt Murdock se trouve confronté à ses limites à plusieurs reprises et de plusieurs manières : le coup d'un soir qui l'apprécie pour son corps plus que pour son esprit, sa condition physique diminuée ce qui fait qu'il se prend des coups et qu'il n'arrive pas à reprendre le dessus, une bavure qui cause la mort d'un cambrioleur, Wilson Fisk qui est maire de New York, l'aide d'une personne dont il abhorre les méthodes, le regard gêné des autres superhéros qui le voient commettre des erreurs. Indubitablement Chip Zdarsky sait appuyer là où ça fait mal.



Pour ce premier tome, les responsables éditoriaux ont su engager un dessinateur de premier plan qui réalise l'entièreté des 5 épisodes : Marco Checchetto. Il dessine dans un registre descriptif et réaliste, avec des traits de contour assez fin et même parfois très fins, évoquant de temps en temps Leinil Francis Yu. Sunny Gho a d'ailleurs régulièrement travaillé avec Yu. Il réalise une mise en couleurs sophistiquée rehaussant discrètement le relief de chaque surface en jouant sur les nuances d'une même teinte, accentuant légèrement le contraste entre les différents éléments détourés pour renforcer la lisibilité, ajoutant des effets spéciaux à bon escient pour les feux à éclats, les flammes ou encore la lumière artificielle, les fumigènes. Le lecteur constate avec plaisir que le dessinateur a disposé du temps nécessaire pour peaufiner chacun des 5 épisodes. C'est visible dans le soin apporté aux décors : les rangées de verre dans le bar, les différences d'architecture des façades dans les rues, les bancs dans l'église avec le support pour le missel, le bureau de Foggy Nelson avec ses dossiers, son ordinateur portable, la lampe de bureau, le lustre dans le bureau de Fisk, le chariot dans l'entrepôt de Leland Owlsley pour charger les caisses dans le véhicule utilitaire, etc.



Marco Checchetto sait donner une apparence spécifique et mémorable à chacun des personnages. Matt Murdock a l'allure d'un jeune home de moins de trente ans, les traits de plus en plus tirés, la barbe de trois jours, des postures montrant qu'il souffre physiquement et qu'il est un peu abattu psychologiquement. Sa conquête d'un soir est charmante, élancée et souriante. Wilson Fisk est imposant, avec une présence physique énorme, et une élégance impressionnante. L'inspecteur Cole North est tout aussi imposant à sa manière, plus athlétique, et le lecteur sourit en voyant l'inspecteur Edward Taylor (pas très épais) menacer physiquement Cole North qui ne cille même pas. En refeuilletant les pages après coup, le lecteur prend la mesure de la part de narration portée par les dessins : les éléments descriptifs évidents (lieux, personnages, leur activité), mais aussi l'état d'esprit de chaque personnage (l'abattement progressif de Matt, l'exultation croissante de Wilson Fisk, la détermination de Cole North, la froideur pragmatique de son sauveur, le détachement de Luke et Jessica, la roublardise d'Edward Taylor), la brutalité des combats physiques, etc.



Le scénario prend ainsi de la consistance grâce aux dessins de Marco Checchetto. Chip Zdarsky n'a pas la tâche facile puisqu'il doit trouver sa voix pour prendre en main le personnage, poser les bases de son intrigue à long terme, faire ses preuves auprès des lecteurs qui comptent bien retrouver leur Daredevil, quoi que cela veuille dire pour un personnage ayant connu des aventures depuis 1964, soit 55 ans d'existence. Le scénariste fait le choix d'intégrer quelques éléments de continuité : la condition physique dégradée de Matt Murdock, une brève apparition de Foggy Nelson, Luke Cage, Jessica Jones, l'individu qui tire Daredevil des mains de la police. Il utilise le lien de Matt Murdock avec la religion catholique en développant sa relation avec le prêtre de l'église de son quartier. Avec ces éléments et un ou deux autres encore, il ne fait pas de doute que l'auteur connaît le personnage, son histoire personnelle et ses caractéristiques. Sans grande surprise, il a choisi un scénario dans lequel Matt Murdock perd peu à peu le contrôle, et subi des échecs qui remettent en question sa vie de superhéros et sa confiance en lui. C'est un schéma très classique pour ce superhéros. Il n'empêche que le lecteur retrouve bien la sensation classique spécifique à ce personnage et que l'intrigue progresse rapidement, avec des situations inattendues qui ne donnent pas l'impression de les avoir lues déjà dix fois.



En fonction de sa relation avec la série Daredevil, le lecteur peut regretter le départ de Charles Soule et se dire que le nouveau scénariste fera forcément quelque chose de différent, ou au contraire espérer un retour à une approche plus classique du personnage. Il apprécie tout de suite la narration visuelle restituant bien l'ambiance urbaine et une forme de noirceur, sans singer ni Frank Miller & Klaus Janson, ni Alex Maleev, ou Michael Lark. Il se doute bien qu'il y a anguille sous roche quant au décès de Leo Carraro, mais ça ne diminue en rien l'intensité de l'épreuve qu'affronte Matt Murdock, déstabilisé par sa faillibilité, et peut-être encore plus par la majeure partie des réactions de son entourage. Le scénariste sait utiliser avec doigté la relation de Matt Murdock à la religion pour questionner ses méthodes et introduire le doute en lui. Dans le même temps, ce tome fait office d'introduction, et le lecteur n'est pas encore en mesure de jauger de la qualité de l'intrigue à venir. Le scénariste a-t-il joué cartes sur table et toute la thématique est-elle déj mise en évidence ? La suite réservera-t-elle des surprises qui viendront enrichir et développer cette thématique ? De prime abord, le lecteur est fort aise de la direction que prend le récit, de la tonalité de la narration visuelle et de ce début d'intrigue. Il croise les doigts pour que les auteurs soient à même de continuer avec la même qualité, tout en sachant déjà qu'un autre artiste (Lalit Kumar Sharma) remplace Marco Checchetto pour les numéros suivants.
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Marvel 2-in-One, tome 2

Un récit rondement mené, bien illuminé par les dessinateurs Declan Shalvey et Ramón K. Pérez, et qui aura que peu de peine à plaire aux amateurs des Quatre Fantastiques.
Lien : https://www.actuabd.com/Marv..
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Defenders : La meilleure défense

Ce tome regroupe 5 épisodes initialement parus en 2018. Il y a un épisode consacré à chacun des 4 superhéros (Hulk, Namor, Doctor Strange, Silver Surfer) et le dernier épisode met en scène les Defenders (équipe composée desdits 4 superhéros). Chaque épisode comporte 30 pages.



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Huk (scénario d'Al Ewing, dessins et encrage de Simone di Meo, couleurs de Dono Sánchez-Almara) - Dans une région désertique du Nouveau Mexique, Bruce Banner chemine à pied sur une route, en blouse blanche. Il a l'impression qu'une intuition le guide vers son but : la petite ville de Happy Trails. Personne dans les rues. Il se rend au bureau du shérif : personne. Il surprend un mouvement derrière une fenêtre. Il s'y rend, ouvre la porte et est accueilli par un homme braquant un revolver sur lui. Ailleurs dans un laboratoire souterrain, un individu encapuchonné plante son poignard dans un extraterrestre et le tue. Après s'être battu, Banner découvre un vagabond avec l'amulette de l'Œil d'Agamotto.



Régulièrement, les éditeurs Marvel demandent à des auteurs de remettre sur rail une nouvelle série consacrée aux Défenseurs, la première ayant totalisé 152 épisodes de 1977 à 1986, avec des scénaristes mémorables comme David Anthony Kraft, Steve Gerber et John-Marc DeMatteis. La seconde n'a compté que 12 épisodes en 2001, par Erik larsen & Kurt Busiek. La troisième Defenders: Indefensible fut une minisérie en 5 épisodes, placée sous le signe de l'humour par Keith Giffen, JM DeMatteis et Kevin Maguire, suivie par une en 6 épisodes The Last Defenders (2008, Joe Casey & Jim Muniz), puis une autre en 12 épisodes écrites par Matt Fraction. La dernière en date a duré 10 épisodes réalisés par Brian Michael Bendis et David Marquez, conforme à la série Netflix. Pour cette nouvelle itération, les responsables éditoriaux ont imaginé une structure de publication un peu différente. Ils sont repartis de l'équipe originelle : Hulk (Bruce Banner), Namor (Submariner), Doctor Strange (Stephen Strange) et Silver Surfer (Norrin Radd), et du principe qu'il s'agit d'une non-équipe, c’est-à-dire des personnages se retrouvant par hasard à faire équipe ensemble, mais sans structure formalisée. Ceci explique la collection de 4 épisodes, 1 consacré à chacun des 4 superhéros, et 1 épisode Defenders où ils se retrouvent à coopérer.



Le scénariste de l'épisode consacré à Hulk est également le scénariste de sa série mensuelle au même moment, très réussie. Le lecteur a donc entièrement confiance sur le fait que cet épisode va être raccord. Au bout de quelques pages, il se rend compte qu'il s'agit d'une intrigue décompressée : Bruce Banner cherche âme qui vive dans la bourgade, se heurte à un ou deux habitants et tombe sur le clochard avec l'amulette. Dans le même temps, Al Ewing développe mollement le thème de la peur, de la violence pour intimider, alors que la personnalité de Hulk se manifeste très progressivement. Finalement l'intérêt du lecteur se reporte vite sur les dessins. Les cases de Simone di Meo font penser aux dessins de Matteo Scalera, en un peu moins dynamique et avec un soupçon d'exagération de ci de là, ce qui donne une saveur un peu ironique. Le plus intéressant vient de l'intégration de quelques cases dessinées par Jack Kirby qui font écho à l'état d'esprit présent de Banner/Hulk dans le récit. 3 étoiles pour une histoire facile à lire et oubliée aussi vite.



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Namor (scénario de Chip Zdarsky, dessins et encrage de Carlos Magno, couleurs d'Ian Herring) - À Atlantis, Namor est en train d'argumenter avec 3 conseillers. À l'issue de l'échange, sa décision est prise : il va aller partir en quête des Vodani, une branche disparue des atlantes pour les rallier à Atlantis, dans le combat qui se prépare contre les habitants de la surface. Malgré la mort de la méduse phosphorescente qui le guidait, Namor se retrouve bel et bien au royaume des Vodani, mais pas le bienvenu pour le roi Okun qui ne reconnait en rien son autorité.



Le lecteur constate que cette histoire n'a rien à voir avec la première, sauf pour 2 éléments : Namor a été un des Défenseurs originels comme Hulk, et la silhouette encapuchonnée fait une apparition le temps d'une page pour poignarder une autre créature extraterrestre. Il se rend compte que cet épisode sert beaucoup plus de prologue à la série Invaders par Chip Zdarsky, Carlos Magno et Butch Guice, que de chapitre indispensable pour cette réunion des Défenseurs. Le scénariste mène bien son intrigue avec une branche oubliée des atlantes, et la volonté inflexible de Namor de se faire entendre et d'emporter le morceau, en faisant sa tête de lard. Il a intégré une épreuve avec un combat contre une créature sous-marine (pas forcément très originale : une grosse pieuvre) mais bien mené. Carlos Magno se démène pour réaliser des dessins descriptifs avec un bon niveau de détails, sans pouvoir échapper à la naïveté de la représentation d'un royaume sous-marin comme s'il s'agissait d'une cité terrestre, juste submergée. Ses personnages apparaissent vifs et décidés et le combat est impressionnant. Le lecteur suit l'évolution de l'enjeu politique avec curiosité, sans trop savoir quelle en sera l'issue. En la découvrant, il comprend que l'objectif de l'épisode est bien d'établir un début d'intrigue pouvant être repris par la suite dans une série mettant en scène Namor.3 étoiles pour un récit plus consistant que le premier, mais avec une ambiance moins prenante.



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Doctor Strange (scénario de Gerry Duggan, dessins, encrage et couleurs de Greg Smallwood) - Dans un futur indéterminé, Stephen Strange âgé (cheveux blancs et plus clairsemés) et en haillons progresse pied nu sur une terre désolé, avec des ruines de gratte-ciels dans le lointain. Il s'arrache l'œil gauche pour le sacrifier à l'Œil d'Agamotto afin qu'il l'éclaire. Il sait que le combat final se rapproche et que ses ennemis l'attaqueront au premier signe de faiblesse. Il porte une sacoche en bandoulière : de temps à autre une voix en sort pour s'adresser à lui de manière peu amène.



Pour le coup, le lecteur constate dès la première page que cet épisode se rattache à celui de Hulk, et pas simplement parce que Stephen Strange fut lui aussi un des Défenseurs originels, et que la silhouette encapuchonnée poignarde une autre victime. Le lecteur se sent tout de suite plus intéressé par ce qui a pu arriver à Doctor Strange et à la Terre pour qu'ils soient dans cet état, et pour découvrir qui est ce mystérieux ennemi. Greg Smallwood est en très grande forme pour créer des visuels intrigants et étranges pour cette histoire linéaire, et ainsi l'étoffer. Toute l'histoire est racontée avec des cases de la largeur de la page. Le dessinateur ne profite pas de cette mise en page pour dessiner moins d'éléments et aller plus vite, mais il met à profit l'impression de progression du personnage de gauche à droite, toujours en train d'avancer. Il utilise une palette de couleurs ternes pour bien imprégner la sensation de fin de monde, avec succès. Le lecteur regarde donc un monde désolé, un personnage fatigué avançant vers un dernier combat inéluctable. Il ressent l'appréhension de Strange lorsque les créatures commencent à se rapprocher de lui. Il sourit en découvrant l'arme que Strange sort de sa besace. Son sourire s'élargit encore devant le dessin final en double page, un bel hommage à Steve Ditko, sans être une pâle copie ou une illustration servile. 4 étoiles pour un récit prenant à la narration visuelle pertinente.



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Silver Surfer (scénario, dessins, encrage et couleurs de Jason Latour) - Au service de Galactus, Silver Surfer intervient sur une planète vouée à la destruction, parce que devant alimenter la chaudière d'un train cosmique. Il s'agit d'une tâche qui lui a été assignée par Galactus. Sur ladite planète, les habitants savent qu'ils doivent évacuer ou mourir.



Le lecteur plonge à nouveau dans une histoire qui peut se lire de manière indépendante, sauf la page avec le meurtre au poignard. Jason Latour réussit à retrouver la fibre humaniste du Surfer et à la mettre en scène dans un récit qui fait sens, sans sensibilité larmoyante ou pleurnicharde. Le rendu de ses dessins oscille entre un détourage présentant des aspérités pour les séquences sur la planète, avec une approche plus libre et plus colorée pour les scènes dans l'espace. Le lecteur suit Silver Surfer dans ses questionnements sur la valeur d'une vie, sur le comportement de quelques individus sachant leur fin proche, et Latour introduit une forme de jeu dans la manière dont Galactus traite Silver Surfer avec une perversité incidente assez troublante. 4 étoiles pour une histoire de Silver Surfer servant toujours son maître Galactus, récit tirant un excellent parti de cette servitude, des valeurs morales de Silver Surfer, des possibilités cosmiques dans un récit dans l'espace.



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Defenders (scénario d'Al Ewing, dessins de Joe Bennet, encrage de Belardino Brabo, couleurs de Dono Sánchez-Almara) - La véritable menace est révélée : un train cosmique dont les wagons sont des planètes qui alimente la chaudière dont le conducteur est sous l'influence d'une entité maléfique bien connue des Défenseurs.



Al Ewing mène à son terme l'intrigue globale conçue avec Chip Zdarsky, Jason Latour et Gerry Duggan. Les 4 superhéros coopèrent de manière plus ou moins coordonnée, respectant ainsi le principe de non-équipe. Joe Bennet réalise des dessins de superhéros plus classiques, avec une belle emphase pour rendre compte de l'ampleur cosmique de la menace. La confrontation ne se limite pas à un combat contre le méchant, car celui-ci agit pour une raison assez originale, rappelant un des tous premiers épisodes de Hellblazer écrit par Jamie Delano. La narration visuelle est spectaculaire à souhait. Le lecteur en a pour son argent, en termes de divertissement. 4 étoiles.



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Au final, cette réunion des membres originels de la non-équipe est à l'image du concept même de non-équipe. Chaque scénariste raconte une histoire qui se suffit presque pour elle-même, consacrée à chaque superhéros, avec des dessins sympathiques pour la première, plus appliqués pour la seconde, très élégant pour la troisième, et plus organique pour la quatrième. Cela aboutit à une résolution grand spectacle, avec des interactions partielles entre les 4 superhéros, et une menace à la fois physique et à la fois spirituelle.
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Doctor Strange Legacy, tome 2

Ce n'est pas un récit non plus qui va modifier le Marvel Universe, mais cela reste un très bon divertissement avec son lot de rebondissements et de surprises.
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Spider-Man - Fresh start, tome 1

Voilà l’un des nouveaux titres pour lequel j’étais le plus fébrile car il y a un grand changement la série The Amazing Spider-Man. En effet, comme je vous le disais dans mon article sur Avengers, le talentueux Dan Slott a arrêté Spider-Man et s’en est allé sur Iron Man. Perso, je suis bien content, car Brian Michael Bendis avait fait n’importe quoi sur le personnage de Iron Man (sérieux, Fatalis et Iron Heart….). Bref, ce vilain monsieur est parti chez DC (je peux vous dire qu’il est attendu au tournant s’il saccage Superman^^) et c’est donc Dan Slott qui a repris Iron Man.



La place était donc libre sur Spider-Man et c’est Nick Spencer qui s’y colle. J’aime bien ce scénariste, notamment sur la récente série Captain America : Steve Rogers, qui était vraiment excellente. Il a aussi fait celle sur Sam Wilson, mais comme je n’aime pas le personnage, j’ai vite décroché.



Et l’on peut dire que Nick Spencer s’en sort très bien avec deux premiers chapitres de très bonne qualité dans lesquels il déstructure un peu ce qu’avait fait Dan Slott. En effet Peter Parker avait tout perdu à la fin du run de Slott, et donc Spencer continue sur la lancée, en allant même un peu plus loin. Ce qui va arriver à notre cher Peter dans ces deux chapitres n’est vraiment pas juste, et tout le monde va lui tourner le dos, même tant May ! J’ai trouvé que pour le coup, ça démarrait fort, mais c’est une bonne chose pour poser de nouvelles bases. Le gros atout de ces deux chapitres est le retour au premier plan de Mary Jane Watson. Cela fait vraiment plaisir de la retrouver, il y a un coté nostalgie qui fonctionne à la perfection. Il faudra voir comment cela évolue, mais je trouve que cette nouvelle série démarre très bien.



L’autre titre intéressant de ce softcover est Peter Parker : Spectacular Spider-Man, toujours écrite par Chip Zdarsky qui est une sorte de série alternative. Elle se passe dans l’univers actuel, mais les évènements qui s’y déroulent n’ont aucunes répercussions sur la série mère. Ici, pas vraiment de nouveau départ, mais une suite logique dans l’intrigue mise en place dans Legacy. Peter Parker et J. Jonah Jameson (qui connait à présent l’identité de notre cher Spidey) remontent le temp pour essayer de contrer les plans du Bricoleur. C’est très sympa, il y a un petit coté old-school bien fichu, que ce soit dans la narration ou les dessins, et en toute honnêteté, je suis agréablement surpris par cette série.



Ce softcover se termine avec une numéro spécial de Dan Slott, l’ultime qu’il tenait à faire pour montrer à quel point Spider-Man, est important. Il rend lui même hommage à son personnage et c’est vraiment superbe. Il y a aussi la série Ben Reilly : Scarlet Spider, mais je ne la lis plus depuis un bail, donc je ne saurais vous dire de quoi elle traite. En tout cas, j’ai feuilleté les premières pages, et ça semble être dans la même vibe que d’habitude, donc je n’ai pas continué.



Ce premier numéro de Spider-Man Fresh Start est donc très réussi, même si pour le moment ça manque un peu d’impact par rapport au reste. On sent qu’il va falloir quelques chapitres pour developper tout ça, mais je ne m’en fais pas le moins du monde 😉
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Riverdale présente Jughead, tome 1

Si la série Netflix est quelque peu inégale, je continue tout de même à la suivre avec plaisir. J'étais passé à côté des nouveaux comics consacrés aux autres personnages mais j'ai souhaité voir ce que donnait celui consacré à Jughead, personnage que j'apprécie particulièrement dans la série. Bon, le comics n'a strictement rien à voir avec la série. Il se rapproche peut-être des premiers comics, mais je ne peux pas l'assurer ne les ayant pas lus. Ici, pas de Southside serpents, de père inquiétant et sexy et d'enquêtes rédigées à la machine à écrire.



Jughead est un adolescent un peu cliché : il joue aux jeux vidéo toute la nuit, est flegmatique, ne fait pas de sport et il nourrit une vive passion pour les burgers. Burgers qui sont le point central de l'album, puisque le nouveau proviseur remplace toute la junk food de la cantine par du porridge. Honnêtement, j'ai vu des scénarios plus trépidants... L'album s'adresse vraiment à un public adolescent, et il appartient d'ailleurs à la collection Young Adult "Log-In". 



Ce n'était pas une lecture désagréable, mais trop potache et jeune pour me combler. De plus, les autres personnages (Archie, Betty, Veronica) n'ont aucune consistance. J'ai néanmoins apprécié les parties où Jughead rêve et nous transporte dans différents univers comme Game of Thrones. Le style coloré et pêchu m'a également plu. Je le conseille plutôt pour des adolescents. Si vous souhaitez lire autre chose du même scénariste, reportez-vous sur la troublante série Sex Criminals, pour un public averti !
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Marvel 2-in-One, tome 1 : La Chose et La To..

Ce premier tome de Marvel 2-in-One est un album qui mérite véritablement le coup d’œil, notamment celui des lecteurs qui sont nostalgiques des aventures des Quatre fantastiques.
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Riverdale présente Jughead, tome 1

Le scénario est tout du long d'une extrême mollesse, qu'il peine à simplement nous passionner pour ces petits tracas fantasmés.
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Marvel Legacy : Spider-Man nº3

Dans le tome 3, #Spidey et ses alliés sont confrontés à un symbiote qui a une faim dévorante, se faisant appeler : #Maniac. Nous découvrons également que la #ChatteNoire rêve de se faire introniser dans la petite fête organisée par les 5 plus grandes familles du crime organisé du monde. Pour cela, elle va attirer toutes les lumières sur elle et sur sa bande de criminels. Ce qui aura pour conséquences que #Maniac et #Spider-Man vont braquer leurs yeux sur eux. Ce qui ne sera pas de tout repos pour tout le monde. D'autant plus, que #Maniac va réussir, lors d'une descente de la #DreamTeam, à prendre possession petit à petit de de nos différents protagonistes. La situation va vite se compliquer également pour notre #Anti-Venom, qui en l'absence de #Spider-Man, va prendre les rênes et continuer le combat.



Qu'est-ce que j'en pense de ce tome 3 ? :



L'apparition de l'#Anti-Venom et la découverte de notre ami #Maniac rajoutent du pep's à ce run Legacy et nous offre de bons moments d'action, d'humour et des combats bien bourrins. C'est donc un tome survitaminé qui vous attend et qui ravira vos petites mirettes.



Note tome 3 : 16/20.



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Marvel Legacy : Spider-Man nº2

"Spider-man Legacy Tome 2" chez @paninicomicsfra



Ayant déjà parlé du tome 1, je vous retrouve aujourd'hui pour vous conter la suite des aventures de Peter Parker (aka Spider-man) & Co. La chronique de ce jour portera donc sur les tomes 2 à 4 de la série Legacy chez nos amis de Panini Comics. Voilà pour les présentations.



Dans le tome 2 de Spider-man Legacy, nous retrouvons notre héros toujours en mauvaise posture dans sa vie de Peter Parker suite aux événements tragiques développés dans le tome 1. Je vous incite donc à lire ou relire ma chronique sur ce fameux tome 1 ici : "Tome 1". Toujours honni par la populace et trouvant difficilement sa place dans ce nouveau monde, notre araignée sombre dans une légère dépression et dans une auto-introspection de lui-même. Ce qui lui redonne du cœur à l'ouvrage est, que Spider-man est toujours en odeur de sainteté, lui permettant donc de partir à la chasse aux #Venom et de pister également d'autres créatures plus sympathiques les unes que les autres. Nous découvrons également comment est créé l'#Anti-Venom.



Qu'es-ce que j'en pense de ce tome 2 ? : 



Ce tome 2 poursuit les aventures de notre héros d'une bonne manière et c'est avec plaisir que nous retrouvons Spider-Man, ses amis et ses ennemies. Le scénario, les dessins et la colorisation sont toujours au top et justifient le fait que votre serviteur achètera la suite. On verra si mes finances me le permettent. A suivre donc, mais c'et une série intéressante à découvrir.



Note Tome 2 : 15/20.



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Marvel Legacy : Spider-Man nº1

"Spider-man Legacy Tome 1" chez Panini Comics (@paninicomicsfra)



Synopsis :



"Après Secret Empire, Peter Parker doit reprendre sa vie en main. Retrouvez aussi les autres Spider-Men : Miles Morales, Ben Reilly et la version de Peter marié à Mary Jane"



Voilà, voilà, voilà ça brise le suspens je trouve ce synopsis non? Vous m'en excuserez je n'ai pas trouvé mieux mais bon passons pour cette fois-ci...



Donc, nous retrouvons notre ami Peter Parker aka #Spider-man juste après les événements survenus dans "Secret Empire" (petit rappel : on y découvre que #CaptainAmérica est en fait un allié de l'Hydra depuis le début, avec cette page où il sort son fameux "Hail Hydra" :



(voir la photo sur le blog).



Et qu'il va mettre à mal nos #SuperHéros et notre monde. "It's a mess", "c'est le bor**l" en VF, résume très bien cette situation. Je n'en dis pas plus : faut que je relise les 5 tomes et que j'en parle prochainement ici. Du boulot, encore et toujours du boulot 😂😉) où rien ne va plus!! En effet, #Octopus & Co ont essayé de s'octroyer la compagnie de notre cher ami et d'en détourner son but, mais bon ça personne ne le sait et ne le saura jamais.  Ce qui a eu pour conséquence que Peter a dû la détruire afin qu'elle ne tombe pas, ainsi que tous leurs travaux, dans les mains d'un de ses plus grands ennemis et donc d'#Hydra au passage. Il se retrouve donc confronter à la liquidation de son entreprise, les dommages collatéraux suite à ça : les employés au chômage, la vente du #BaxterBulding (précision importante : Peter Parker a racheté le QG des #4Fantastiques) et à la haine du bon peuple #NewYorkais. Peter accuse le coup car pour une fois ce n'est pas son identité secrète qui est visée mais lui, Peter Parker en chair et en toile! Même le #DailyBugle, journal où il a travaillé en tant que photographe à ses débuts, s'en prend à lui, vous voyez donc le topo. Notre héros pourra quand même compter sur l'aide de ses plus proches amis comme Harry Osborn ou Johnny Storm dans cette difficile épreuve.



Cette nouvelle saga sur #Spider-man, n'apporte pas forcément quelque chose de plus dans l'Univers de notre homme-araignée préféré mais constitue une autre pierre solide à l'édifice de notre super héros. Le scénario, les dessins, la colorisation et les personnages sont les ingrédients d'une bonne recette une fois bien mélangés et marquent un point important : comment Peter Parker, et pas son alter ego #Spider-man pour une fois, va se sortir la tête de l'eau (pour ne pas dire autre chose) et reprendre sa vie en main...Wait and See comme ils disent...



Note : 15/20.



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Marvel 2-in-One, tome 1 : La Chose et La To..

Ce tome est le premier d'une série dont le titre fait référence à créée en 1974 et ayant compté 100 épisodes, le dernier étant paru en 1983. Il comprend les épisodes 1 à 6, initialement parus en 2018, écrits par Chip Zdarsky, dessinés par Jim Cheung et encrés par John Dell & Walden Wong (pour les épisodes, 1, 2, 6), dessinés et encrés par Valerio Schiti pour les épisodes 3 à 5. Tous les épisodes ont été mis en couleurs par Frank Martin. Les couvertures ont été réalisées par Jim Cheung (épisodes 1 à 3, 6) et par Nick Bradshaw (épisodes 4 & 5). Il comprend également les couvertures variantes réalisées par Alex Ross, Arthur Adams, Jon Malin, John Tyler Christopher, Mike McKone, Joe Jusko, Mike del Mundo, Gerald Parel, la plupart consacrée à The Thing.



Dans le Wyoming, Johnny Storm est train de conduire une voiture de course sur un circuit automobile, essayant de doubler ceux qui sont devant lui. Il effectue une sortie de sortie de route et sa voiture s'enflamme. Il en sort indemne, sa combinaison en feu par endroit ne le dérangeant nullement. Dans une rue New York, Ben Grimm et Spider-Man sont en smoking, en train de se battre contre Piledriver (Brian Calusky) qui se retrouve bien vite estourbi et sans connaissance. Spider-Man remet à Ben Grimm, les clefs de l'entrepôt où ont été stockées les affaires des Fantastic Four, après que le Baxter Building ait été vendu par Peter Parker suite à sa faillite généralisée. Par nostalgie, Grimm décide d'aller y jeter un coup d'œil. Il y retrouve son vieux fauteuil, ainsi qu'un vieux journal vantant une victoire éclatante des FF sur un supercriminel. Un souvenir remonte à sa mémoire : Susan Richards lui demandant de prendre soin de son frère Johnny, de ses enfants Valeria et Franklin si jamais il arrivait quelque chose à elle et Reed.



Alors qu'il est perdu dans sa rêverie, Doctor Doom apparaît devant lui, en tant qu'Infamous Iron Man. Alors que Grimm commence à s'emporter, Doom lui remet un objet en lui disant qu'il contient un message de Reed Richards à son attention. Doom s'en va, et Grimm actionne le projecteur. Reed Richards indique qu'il a conçu un objet permettant de le localiser si toutefois il ne se trouve plus dans l'univers connu. Il précise que ce détecteur se trouve à l'endroit de leur première aventure. Ben Grimm décide d'aller trouver Johnny Storm pour l'informer de l'existence de cet objet qui pourrait leur permettre de retrouver leurs compagnons disparus. Johnny Storm l'accueille plein de colère, ne voulant pas souffrir à nouveau en se souvenant de la mort de sa sœur, de son mari et de leurs enfants. Il va falloir que Ben Grimm déploie des trésors de diplomatie pour que son ancien coéquipier accepte de l'accompagner, quitte à utiliser un petit mensonge, voire un gros.



Début 2018, le groupe des Fantastic Four (FF) est toujours dissout et le couple Richards est porté disparu, tout le monde ayant conclu à leur mort, ainsi qu'à celle de leurs enfants suite aux événements de Secret Wars (2015) par Jonathan Hickman & Esad Ribic. Néanmoins, l'éditeur Marvel a déjà annoncé leur retour pour l'été 2018 dans une série écrite par Dan Slott et dessinée par Sara Pichelli. En outre il a réédité les 2 miniséries écrites par le même scénariste consacrées à 2 membres des FF dans The Thing & The Human Torch by Dan Slott. Chip Zdarsky a commencé à faire ses preuves en tant que scénariste chez Marvel, au point que l'éditeur lui ait confié la série Peter Parker: The Spectacular Spider-Man en 2017. Le lecteur a donc conscience que Zdarsky a une marge de manœuvre réduite pour ses histoires et une obligation d'amener les 2 principaux personnages au point d'entrée de la série Fantastic Four de Dan Slott. Il attend du scénariste qu'il montre la détresse de 2 membres restant sur fond d'esprit de famille, et qu'ils commencent à repartir en exploration. Zdarksy met un point d'honneur à respecter ces engagements. Ben Grimm assume son rôle de grand frère ou de père de substitution auprès de Johnny Storm, sans pour autant que ce dernier ne redevienne un gamin tout feu tout flamme. Le duo se lance dans une première exploration en terrain connu pour retrouver le détecteur cosmique, puis dans un monde vraiment différent pour explorer une autre réalité, même s'il ne s'agit pas encore de l'espace.



Dans le même temps, Chip Zdarsky donne au lecteur ce qu'il attend de manière implicite : des ennemis emblématiques comme l'Homme Taupe (Mole Man / Harvey Elder) ou même Galactus, ainsi que des ennemis plus anecdotiques comme Piledriver (Brian Calusky) ou Hydro-Man (Morris Bench) qui ne sont même pas des ennemis des FF. Pourtant la lecture ne donne pas l'impression d'une régurgitation appliquée et laborieuse des lieux communs et des poncifs de la série. Dans le premier épisode, le scénariste installe la dynamique du récit, avec la relation émouvante entre Ben Grimm et Johnny Storm à laquelle le lecteur ne peut pas résister, en voyant Ben apporter son soutien moral et affectif à Johnny sans le montrer, avec une forme de délicatesse et de prévenance empreinte d'une sensibilité honnête. Le passage sur Monster Island fait référence à Monsters Unleashed! établissant un lien logique avec la situation du moment de l'univers partagé Marvel. À cette occasion, Zdarsky sait aussi tirer profit de la période Infamous Iron Man (de Brian Michael Bendis & Alex Maleev) de Victor von Doom, développant son appartenance à la famille élargie des FF sous une forme innovante. Puis Johnny et Ben partent en exploration.



Dans le cadre de ce voyage, Chip Zdarsky ne fait pas que resservir du déjà vu pour faire patienter en attendant le plat de résistance, à savoir la nouvelle série des Fantastic Four. Il introduit un nouveau personnage : Rachna Koul qui part en voyage avec Ben & Johnny. À l'issue de cette première histoire, il est encore trop tôt pour savoir comment éventuellement elle s'intégrera à la famille élargie des FF. Il met à profit le voyage dans une autre dimension pour proposer une version différente des FF dans une dimension parallèle, un peu plus tard dans le futur. C'est devenu une figure de style assez commune dans la série, par exemple Fantastic Four: The End d'Alan Davis. Le scénariste s'en sert avec inventivité, pour montrer Susan et Reed Richards ayant eu à faire face à la perte de Johnny et Ben, et pour une action héroïque de Victor von Doom d'une ampleur qui éclipse totalement tout ce qu'a pu accomplir Reed Richards par le passé. Cela le place habilement dans une position inédite des plus humiliantes, réduisant à zéro sa confiance en lui de manière durable. Zdarsky sait parfois faire montre d'une sensibilité en phase avec quelques invités surprise (par exemple avec Hercule), mais pas avec tous (une apparition gratuite et pas convaincante d'une version de Wolverine et de She-Hulk).



En découvrant le nom de l'artiste initial, le lecteur se dit que l'éditeur Marvel a considéré cette série comme étant de premier plan, car Jim Cheung fait partie de leurs artistes stars. Il (re)trouve donc ses dessins descriptifs avec des traits de contours très fins et délicats. La peau de Ben Grimm est rocailleuse à souhait, avec de petites aspérités montrant sa texture rugueuse. Il a opté pour la morphologie de Ben Grimm tel que la représentait John Byrne, avec un torse assez arrondi et une tête un peu petite. Il réussit à rendre sa tête expressive, avec des nuances montrant bien le désarroi et parfois la détresse du personnage devant assumer la responsabilité de son ami, tout en supportant la mort des autres membres de FF et de leurs enfants. Johnny Storm s'éloignant de la carcasse de sa voiture de course est l'incarnation du désastre, avec une partie de ses vêtements en feu, sa tête baissée dans la résignation d'un nouvel échec. Lors de sa première rencontre avec Ben, le lecteur peut voir toute la colère qui n'est en fait que l'expression de son chagrin et de son impuissance. À la rigueur le lecteur peut remarquer que l'artiste connaît les trucs et astuces pour s'économiser sur les décors, mais Frank Martin fait plus que pallier leur absence. Il ajoute des textures, des effets d'éclairage, du relief, et des effets spéciaux quand nécessaire. Dans le dernier épisode, Cheung met en scène un affrontement cosmique de toute beauté, spectaculaire et monumental avec une forte conviction.



Bien sûr, le lecteur ne peut pas s'empêcher de se dire que Valerio Schiti vient faire le bouche-trou pour donner le temps à Jim Cheung de finir ses épisodes. Les traits de contour perdent en finesse et en élégance. Les expressions de visage des personnages se font plus appuyées. La mise en page est moins efficace. Par contre les décors deviennent un peu plus consistants. Il est difficile de faire abstraction des 3 épisodes illustrés par Jim Cheung pour apprécier les dessins de Schiti à leur juste valeur. Cet artiste déploie une narration visuelle compétente avec des passages communs et d'autres plus personnels, comme par exemple les facéties d'Hercule ou l'aplomb de Rachna Koul face à Johnny et Ben. Le lecteur ne peut que se faire une raison car il sait que c'est le prix payer pour que Jim Cheung ne bâcle pas ses épisodes.



Ce premier tome se lit avec plaisir car Chip Zdarsky a su transcrire l'esprit de famille des FF et utiliser à bon escient une partie de la mythologie de cette série, dans une intrigue qui réserve des surprises et qui tient la promesse des passages attendus. Jim Cheung réalise un excellent travail pour ses 3 épisodes, et Valerio Schiti dessine des planches honorables, même si elles ne peuvent pas rivaliser avec celle de Cheung. Il reste quelques passages un peu pesants, parce que trop appliqués, le scénariste n'arrivant pas à s'élever au-dessus de l'exercice de style à tous les coups.
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Peter Parker - Spectacular Spider-Man, tome..

Ce tome fait suite à Peter Parker: The Spectacular Spider-Man Vol. 1: Into the Twilight (épisodes 1 à 6) qu'il faut avoir lu avant. Il comprend les épisodes 297 à 300 (la série ayant repris sa précédente numérotation) initialement parus en 2018, écrits par Chip Zdarsky, dessinés et encrés par Juan Manuel Frigeri & Adam Kubert, avec une mise en couleurs réalisée par Jason Keith. Ce tome se termine avec une histoire courte (6 pages) écrite par Zdarsky, dessinée et encrée par Goran Parlov, ainsi que par la reproduction en tout petit des 300 couvertures de la série Peter Parker: The spectacular Spider-Man.



Peter Parker vient de pénétrer dans son appartement à la recherche de Teresa Durand (celle qui est peut-être sa sœur) sans savoir qu'il est encerclé par des agents de l'organisation Gray Blade, une branche dissidente du SHIELD, menée par Corben Mintz. Alors qu'il se rend compte que Teresa n'est pas dans l'appartement, il reçoit un texto de sa part l'avertissant du guet-apens, et il entend les agents pénétrer à leur tour dans le bâtiment. Il se retrouve bien coincé, car il n'a pas son costume de Spider-Man sur lui, et il n'a pas non plus de cartouche de fluide avec lui. Il joue donc au chat et à la souris avec les agents en armure, en se rendant compte que son sens d'araignée est inopérant pour une raison inconnue. En voulant éviter un agent, il se fait toucher par une balle à l'épaule. Parker finit par imaginer un moyen de gagner le sous-sol où il a dissimulé un costume de rechange. Il sort donc en force du bâtiment en se protégeant comme il peut du tir nourri. Mais il finit par se retrouver face à Corben Mintz qui bénéficie d'améliorations cybernétiques.



Spider-Man ne doit son salut qu'à l'intervention proactive de J. Jonah Jameson qui l'aide en toute connaissance de cause et de son plein gré. En effet il a changé d'attitude vis-à-vis de son ennemi (en partie et pour une durée indéterminée) à la suite à la conversation à cœur ouvert qu'ils ont eu précédemment. Ayant fini par retrouver Teresa Durand, Peter décide que le plus simple est de l'envoyer à San Francisco pour que les laboratoires Horizon extirpe les nanites supports d'information contenus dans son sang. Alors que leur taxi s'engage sur un point pour rallier l'aéroport, il est intercepté par Whiplash (Anton Vanko) et Vulture (Adrian Toomes). Heureusement, Teresa et Peter bénéficient de l'aide de Black Panther (T'Challa) ; malheureusement celui-ci a ses propres idées sur la manière de mettre Teresa à l'abri, ainsi que les informations sensibles sur les superhéros, dont elle est porteuse.



Le premier tome de la série avait séduit le lecteur par la capacité de Chip Zdarsky à placer de bonnes réparties dans la bouche de Spider-Man, par sa maîtrise des effets de la (mal)chance Parker, et par une utilisation de la riche mythologie Marvel un peu roublarde, à commencer par cette sœur qui n'en est peut-être pas une, mais aussi avec le retour de Phineas T. Mason (Tinkerer). Le scénariste continue à utiliser ladite mythologie, toujours avec Teresa Durand et Tinkerer (sans parler de son frère), mais aussi en mettant en scène d'autres personnages Marvel. Le lecteur voit donc arriver Black Panther à un moment très opportun pour tirer les héros d'un mauvais pas. Bien sûr d'autres Avengers arrivent dans son sillage, comme Hawkeye (Clint Barton), mais aussi Ironheart (Riri Williams), Vision ou encore Falcon (Sam Wilson). Le lecteur éprouve la sensation que Zdarsky les a choisis au petit bonheur la chance, en prenant un personnage dont le film a bien marché (Black Panther), un autre pour sa nouveauté (Ironheart) et les 2 autres on ne sait pas trop pourquoi. C'est encore plus marqué pour les supercriminels : pourquoi avoir choisi Shocker (Herman Schultz), Vulture et Whiplash ? Mystère.



À défaut de pouvoir apprécier la présence d'autres personnages de l'univers partagé Marvel, le lecteur attend de pouvoir apprécier les réparties de Spider-Man et ses interactions avec les autres protagonistes. Au bout d'un épisode, il se dit que Chip Zdarsky a eu un petit coup de mou, et que ça ira mieux dans les suivants. En fait, le scénariste donne l'impression d'avoir épuisé la nouveauté de la relation entre Teresa et Peter (se contentant de remarques banales sur l'attitude de grand-frère trop protecteur, adoptée par de Peter), de ne plus savoir comment mettre en valeur la relation de Spider-Man et Johnny Storm. Sur ce plan-là, il ne reste plus que les échanges entre Spider-Man/Peter Parker et Jonah Jameson qui conservent l'attrait de l'inédit du fait de la discussion déstabilisante du tome précédent. Uatu Jackson n'a aucune personnalité, et le lecteur en vient à regretter que Rebecca London ne fasse pas une apparition. Pourtant, Zdarsky réussit un petit bijou de comédie avec le face à face entre Spider-Man et Black Cat (Felicia Hardy) dans l'histoire courte (6 pages) de fin où elle le mène par le bout du nez avec un charme malicieux irrésistible.



Faisant contre mauvaise fortune bon cœur, le lecteur focalise alors son attention sur l'intrigue. Chip Zdarsky avait entremêlé plusieurs fils narratifs : l'un relatif aux informations contenues dans le corps de Teresa Durand, l'autre sur l'existence d'Hophni Mason (le frère de Phineas Mason), un troisième sur la mise à disposition de téléphones portables fonctionnant sur un réseau parallèle, pour l'usage de supercriminels (Ah oui ! C'est comme ça que Riri se rattache à l'histoire). Pour faire bonne mesure, il avait ajouté cette branche secrète et dissidente du SHIELD, sortant de nulle part. Le lecteur constate que la structure de l'intrigue a été bien pensée et que les différents fils finissent par tisser un motif cohérent dans lequel chaque pièce trouve sa place. Il se rend aussi compte qu'il a du mal à conserver son intérêt, faute de pouvoir s'investir émotionnellement dans les personnages, et dans la survenance de révélations à la fois inattendues, à la fois parachutées. Chip Zdarsky maîtrise bien ses classiques et les vieux épisodes de Spider-Man, mais il n'est pas le premier à jouer avec les révélations du numéro 2 d'Amazing Spider-Man (1963). En outre il n'utilise cette référence que pour un rebondissement, sans faire preuve de nostalgie ou d'une autre émotion vis-à-vis de cette révélation.



Pour ces 4 épisodes (dont 1 double), Adam Kubert est associé à un autre dessinateur afin de tenir le rythme de parution. Les pages du premier épisode sont construites sur une grille de 6 cases disposées en 2 rangées de 3. Le rendu global évoque celui de Mark Bagley, avec des contours de forme un peu simplifié, et un encrage un peu épais, tout en étant un peu irrégulier. L'impression générale est assez agréable car les co-dessinateurs réalisent des prises de vue vivantes pour cette course-poursuite / partie de cache-cache en huis clos dans le petit immeuble. Il y a en particulier un jeu très agréable sur les ombres portées, sous forme de noirs bien denses. La dimension descriptive reste assez simple, sans trop se préoccuper des techniques de construction ou des matériaux mis en œuvre (une vision assez basique de la construction des planchers), et certaines cases manquent un peu d'arrière-plan. Mais globalement l'adjonction de Juan Manuel Frigeri permet d'éviter les pages dépourvues de tout décor, et de leur apporter un minimum de consistance. Les dessinateurs jouent également avec le découpage en 6 cases, s'autorisant à en regrouper plusieurs pour un seul dessin, ou à en redécouper une en 2 parties.



Le découpage en 6 cases réapparaît le temps de 6 pages dans l'épisode 298, puis est abandonné au profit de découpage conçu en fonction de chaque page. La narration visuelle reste claire et facile à suivre, mais elle a tendance à perdre en termes de personnalité au fur et à mesure des pages. À nouveau la régularité et le degré de détails des décors constituent un bon indicateur du degré de rapidité de réalisation des planches. Ils vont en diminuant de séquence en séquence, pour un affrontement final se déroulant presqu'entièrement sur une scène vide de décor. Les co-dessinateurs soignent bien sûr plus les personnages, à commencer par Spider-Man qui bénéficie d'une poignée de poses bien senties faisant ressortir sa détermination, son courage, sa force. Mais le lecteur se rend vite compte qu'il éprouve des difficultés à s'intéresser aux affrontements physiques. Leur mise en scène est efficace et lisible, mais dépourvue de panache ou de suspense, les personnages étant placés de manière mécanique et les déplacements restant dans le registre des clichés visuels. Jason Keith fait de son mieux pour habiller les dessins, mais il n'arrive pas à pallier leur impression routinière.



Le lecteur était revenu pour un deuxième tome, ayant confiance en Chip Zdarsky pour s'améliorer progressivement, tout en conservant ce qu'il avait bien réussi, à savoir les blagues et l'autodérision de Spider-Man. Il replonge dans l'intrigue avec ses différents fils, en se rendant compte qu'il privilégie justement son intrigue, aux détriments des personnages, ce qui ne laisse pas beaucoup de points d'accroches émotionnels au lecteur. Adam Kubert est épaulé par un deuxième dessinateur en la personne de Juan Frigeri, ce qui assure une densité d'informations visuelles satisfaisante, tout en faisant ressortir l'aspect purement mécanique de la construction des pages au fur et à mesure que les artistes s'essoufflent à conserver le rythme soutenu. Fort heureusement, le lecteur termine le tome par la meilleure partie : une nouvelle rencontre entre Black Cat et Spider-Man, où Chip Zdarsky a retrouvé son sens de l'humour, et bénéficie d'un dessinateur beaucoup plus expressif avec plus de caractère : Goran Parlov. 3 étoiles pour un tome quelconque qui a l'avantage de boucler l'intrigue commencée dans le premier tome.
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