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Citations de Christian Julienne (40)


[…] la politique a pris le visage, et le contenu, de la simple bataille pour le pouvoir.

Bataille dont les étapes sont connues :
1 – L’ENA (ou l’enseignement)
2 – La sortie dans les grands corps.
3 – Le cabinet ministériel.
4 – Un second cabinet chez le président, le Premier ministre ou le ministre des Finances.
5 – L’élection législative.
6 – Une fonction dans le parti majoritaire.
7 – Le secrétariat au Budget.
8 – Les Finances ou l’un des six ministères que l’on ose plus appeler « grand » mais convenable (Intérieur, Justice, Affaires étrangères, Défense nationale, Education, Travail et Affaires sociales à condition que ce dernier en regroupe 4 ou 5).
9 – Une fonction clef dans le parti.
10 – L’amitié avec le président précédent (de préférence éprouvée par un clash du type « Jardins de l’observatoire » ou sondages pro-Balladur).
11 – La campagne électorale qui passe nécessairement par le centrisme, le jeunisme, la fracture sociale, la réduction des impôts et la séduction des guignols.
12 – C’est loupé.
13 – C’est gagné.

(Ch. 8, Maintenir à tout prix l’Etat providence et les services publics ? p. 191)
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Les partis politiques de droite passent pour libéraux. En dehors du petit parti dirigé par Alain Madelin, Démocratie Libérale il n’en est rien. Madelin lui-même est très controversé dans son parti.
Le RPR et ses dirigeants – Philippe Séguin, Charles Pasqua, les grands barons gaullistes – sont beaucoup plus proches des théories constructivistes, des socialismes étatiques développés en Prusse et en Europe centrale entre 1870 et 1930, des travaillistes sociaux-démocrates appuyés sur un important secteur public et l’économie mixte régionale et locale.
Il suffit de penser au rôle considérable joué par les hauts fonctionnaires dirigeant de grandes administrations publiques de 1950 à 1970 pour saisir l’importance de la pensée et de l’action « constructiviste » du gaullisme : Michel Albert, R. Baumgartner, François Bloch Lainé, Marcel Boiteux, Paul Delouvrier, Claude Gruson, Olivier Guichard, Pierre Guillaumat, Maurice Lauré, Jean Monnet, Jérôme Monod, Pierre Masse, Simon Nora, F-X Ortoli.
Enfin le capitalisme français jusque dans les années 1990, et encore aujourd’hui est resté très largement un capitalisme d’Etat, largement impliqué dans les financements publics, très lié à l’inspection des finances, limité à un petit cercle d’hommes nourris dans le sérail de quelques grands corps et passés dans les cabinets ministériels.
Les 50 administrateurs les mieux nantis de nos grandes entreprises sont plus souvent d’anciens hauts fonctionnaires que des chefs d’entreprises ouverts aux vents du grand large et mobiles dans leurs parcours professionnels.

(Ch. 7, Dictature cachée de l’ultralibéralisme ? Non. Sagesse des nations malgré la frénésie des démagogues, p. 166-167)
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Alors, madame Forrester, monsieur Bourdieu, l’Etat impartial, l’Etat objectif, l’Etat protecteur, l’Etat service public, vous y croyez vraiment ?
Vous ne l’avez pas vu l’Etat RPR, l’Etat PS ? Non.

Vous préférez ne pas le voir car l’Etat auquel vous aspirez c’est l’Etat Bourdieu, l’Etat Bernard Maris, l’Etat Forrester, l’Etat Casden, l’Etat Placet, l’Etat Halimi, l’Etat Aguiton et les joyeuses chasses aux sorcières, chasses aux capitalistes, chasse aux laquais de l’impérialisme que vous nous organiserez avec la jubilation léniniste qui caractérise vos œuvres.

Car cet Etat d’une petite équipe, ce Directoire de quinze personnes s’appuie sur une formidable machine qu’il contrôle totalement et que ni Jospin, ni Chirac, ni Fabius, ni Juppé, ni Aubry , ni vous, n’avez envie de changer.

(Ch. 8, Maintenir à tout prix l’Etat providence et les services publics ? p. 189)
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Aujourd’hui la part des produits manufacturés dans les exportations des pays en développement est passée en Asie de 20 % en 1970 à 70 % en 1999. Les investissements y sont évidemment pour quelque chose.
Et ce que nos nouveaux tiers-mondistes dissimulent soigneusement, c’est que ce sont les pays pauvres qui sont aujourd’hui les plus soucieux de développer le commerce mondial et de prendre les devants, au GATT puis à l’OMC pour prôner des mesures de libéralisation.

(Ch. 6, Paupérisation mondiale des pays sous développés ? Non. Progrès s’il y a modernisation culturelle et état de droit, p. 157)
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Il faut cesser ici un inventaire à la Prévert qui ne peut que rendre malheureux ceux qui soutiennent sans nuance notre Etat et son administration. Mais il faut se rendre à l’évidence. Un Etat « d’Economie mixte » sans contrôle démocratique rigoureux (une Cour des comptes qui fonctionne, des tribunaux qui sanctionnent [Ndbp. Il serait d’ailleurs souhaitable qu’un organisme d’évaluation indépendant, rendant compte au Parlement et ayant tous les pouvoirs d’investigation nécessaires remplace notre Cour des comptes uniquement composée de fonctionnaires et sans véritables pouvoirs.]), sans contrôle juridique constant (par les tribunaux civils), sans volonté déontologique affirmée par les élus, c’est une république bananière.

(Ch. 1, Ultralibéralisme ? Non. Société d’économie mixte ou libéralisme réduit aux acquets, p.63)
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[…] le capitalisme c’est le travail, l’effort, la nécessité de s’adapter constamment. C’est l’épargne et le capital. Peut-être peut-on faire aussi bien sans travail et sans effort, sans épargne et sans capital. C’est l’explosion depuis 15 ans des ouvrages sur « la fin du travail » et le « revenu minimum social garanti ». Cette littérature [René Passet, « L’illusion néo-libérale »] – notons-le – est exclusivement l’œuvre d’agrégés d’économie tenus à 5 heures de cours par semaine, de permanents syndicaux, de hauts fonctionnaires nomenklaturistes et de politiques professionnels.

(Introduction, p. 28)
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L’envie n’est pas un sentiment noble. La démagogie est une activité médiocre.
Mais ces sentiments sont très répandus et la raison ne peut rien contre eux.

(Postface. Psychanalyse et idéologie, p. 248)
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Même le capitalisme français, traditionnellement fermé, cooptateur et peu imaginatif est méconnaissable sur une durée de 40 ans. Le capitalisme c’est l’inverse de la dictature, de la domination, de la guerre. C’est tout simplement la concurrence, l’innovation permanente, le changement, la créativité, la rapidité, la souplesse.
Quand le trio Beregovoy-Trichet- Haberer décide d’une politique et possède la moitié du sytème bancaire nationalisé, cela donne plus de 200 milliards de francs disparus dans des pertes qui n’ont fait l’objet d’aucune sanction !
Au contraire ! Quand 50 grandes banques mondiales se concurrencent cela donne tout simplement beaucoup de services nouveaux aux usagers, beaucoup d’innovations, beaucoup de nouveaux produits, beaucoup de crédits soigneusement gérés…

(Conclusion. Entre l’Etat et le marché, il faut choisir, p. 241-242)
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Il y a destruction des emplois sous-qualifiés dans les pays riches mais enrichissement des activités.
Des pans entiers de certaines industries disparaissent : le textile, la métallurgie, la construction navale, les cycles, les articles de sports, les jouets, les articles et équipements ménagers et même une partie des industries électriques, électroniques et informatiques sont touchés.
Mais ces industries ne disparaissent pas pour autant.
La partie qui reste en Europe et aux Etats-Unis est la partie la plus riche, celle qui exige les bureaux d’études, la création, l’inventivité et la main-d’œuvre qualifiée pour des productions particulières.
La reconversion spectaculaire des chantiers de Saint-Nazaire dans la construction de paquebots de luxe en est l’illustration.

(Ch. 4, Dictature du marché ? Non. Progrès de la concurrence profitable aux plus démunis, p 103)
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Pour les trois ou quatre pays qui n’ont pas retrouvé un bon niveau d’emploi et qui ne permettent pas aux jeunes, à la population féminine et aux seniors de retrouver le travail qu’ils souhaitent conserver jusqu’à 60, 65 ou 70 ans, les remèdes existent mais les gouvernements n’ont pas le courage de les prendre.
Et ces remèdes sont aux antipodes des 35 heures, des préretraites, des 5 à 6 semaines de congés payés, des 350 ou 400 000 jobs de fonctionnaires ou parafonctionnaires dits emplois jeunes.

[…] [Quelques causes du chômage énumérées par l’auteur]
[…]
_ Argent public gaspillé pour maintenir de vieilles industries là où les nouvelles pousses prometteuses manquent de fonds. […]
_ Fiscalité totalement inadaptée à la création de richesses.
_ Rigidité excessive du marché du travail.
_ Ecart trop important entre le revenu net du salarié et la somme déboursée par l’employeur.

(Ch. 3, Destruction d’emplois ? Non, p 97-98)
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Nous allons faire une comparaison qui va vous choquer horriblement, monsieur Bourdieu, mais cette comparaison chacun peut la faire, c’est une réalité que « Le Monde diplomatique » lui-même a constaté avec regret : Un an après la mort de Franco, un an après la chute de Salazar, un an après l’abandon du pouvoir par Pinochet, un an après la chute de Mussolini, l’Italie, l’Espagne, le Portugal, le Chili repartaient sans heurt avec des alternances politiques classiques et un fonctionnement politique, syndical, social, familial, entrepreneurial aussi harmonieux que possible.
Peut-on en dire autant 10 ans après la chute du mur de Berlin [publié en 2001] des pays de l’Est où une société disloquée, ayant perdu tous ses repères, ne parvient pas à se remettre debout ?
Rappelez-vous le mot d’Adam Michnik : « Ce qu’il y a de plus terrible dans le communisme, c’est ce qui vient après lui, les dégâts irréparables infligés tant à la nature qu’à l’économie et aux âmes. »
C’est un sujet sur lequel la sociologie bourdeusienne pourrait se pencher avec intérêt. Ce serait même la première obligation morale pour tous nos pourfendeurs de libéralisme et amateurs de néosocialisme : pourquoi ce désastre généralisé à l’Est et ce facile retour à la démocratie ailleurs ?
Aucun article sur ce sujet dans les « Actes de la recherche en sciences sociales » chers à Pierre Bourdieu.

(Ch. 1, Ultralibéralisme ? Non. Société d’économie mixte ou libéralisme réduit aux acquets, p.47-48)
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Que la démagogie, appuyée sur ses deux béquilles, le mensonge et la bêtise, occupe un large espace dans la presse, c’est hélas la loi du genre. Il faut s’inquiéter, s’indigner, s’affoler, s’émouvoir pour vendre du papier. Mais que l’on accorde du crédit à madame Forrester, monsieur Bourdieu, monsieur Cassen, monsieur Maris, monsieur Debray, monsieur Bové ou monsieur Gaillot, cela reste en 2001, un sujet d’étonnement.
Mais tout compte fait compréhensible. En jouant sur la peur de l’étranger, la peur du changement, le choc émotif (on annonce les licenciements, pas les embauches), la crainte de l’inconnu, l’ENVIE surtout [cf. l’ouvrage du sociologue allemand H. Schoeck, « L’envie, une histoire du mal »], l’ENVIE des riches, des pays riches, on joue sur du velours.
Eternel besoin d’un bouc émissaire, l’antiaméricanisme au front bas remplace l’antisémitisme, dans un autre registre, il est vrai.
[…]
La dictature des démagogues s’imposera toujours plus facilement que la dictature des sérieux.
Alors, quand Viviane Forrester dans un second livre, conclut gravement que ceux qui ne partagent pas sa pensée en particulier et la pensée anticapitaliste en général « sont comparables à ceux qui en 1935 se faisaient les complices des nazis », un sentiment de dégoût vous envahit.

(Introduction, p. 34-35)
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« Le règne du marché induit la misère. Recherche du profit, destruction des emplois et concurrence conduisent à la pauvreté […] »
…Le seul pôle de résistance possible [à l’ultralibéralisme et au mondialisme] c’est le maintien et le développement du secteur public, de l’Etat, « des services publics qui sont les véritables biens publics », les seuls.

Cette doctrine si simpliste ne repose pas sur des faits. Les faits, les chiffres, les réalités sont tout autres. Et LES DEMAGOGUES [Pierre Bourdieu, Viviane Forrester, Bernard Maris, Le Monde diplomatique, Attac et leurs amis] qui utilisent chaque fait négatif pour généraliser une critique systématique du capitalisme libéral CONNAISSENT LES FAITS. ILS SAVENT QUE LEURS PROPOS SONT MENSONGERS.
Mais, tétanisés par le culte de la bonne conscience et le règne de la pensée unique, la pensée libérale semble ne plus oser répondre. Elle ne répond plus.
Et pourtant !

NOUS NE SOMMES PAS DANS UN REGIME ULTRALIBERAL.
Nous sommes dans une société d’économie mixte où les Etats jouent un rôle économique […] considérable et décident de 45 à 55 % de la dépense nationale. [Ecrit en 2001, le poids des dépenses des hommes de l’Etat a empiré depuis cette date]
[…]
LE CAPITALISME EST UNE FORMIDABLE MACHINE A CREER DES EMPLOIS
[…]
LE MARCHE EST UNE FORMIDABLE MACHINE A FAIRE BAISSER LES PRIX
[…]
QUANT A LA « DICTATURE LIBERALE » -expression conceptuellement absurde-, ELLE N’EXISTE PAS MAIS IL Y A BIEN UNE DICTATURE DES DEMAGOGUES dont la suffisance n’a d’égale que l’incompétence.

(Introduction, p. 30->33)
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LE DROIT DE PROPRIETE, droit fondamental lié au premier [LA LIBERTE DE L’INDIVIDU], car le droit d’entreprendre et de commercer n’existe pas si je n’ai pas la possibilité de conserver pour moi mon revenu, mon épargne, mon capital, l’ensemble de ce qui constitue ma propriété.
A cet égard la notion d’impôt progressif sur le revenu est discutable en tant que telle. Elle est encore plus discutable si elle n’est pas limitée par une règle quasi constitutionnelle.

(Introduction, p. 19)
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Les idéologies – comme les structures perverses – sont fondées sur un déni de la réalité. Les idéologies sont toujours d’essences totalitaires et débouchent inévitablement sur la violence : pour que vienne le temps de l’accomplissement, il faut d’abord détruire : le capitalisme, la bourgeoisie, la famille […]
Plus le rêve est grand plus il a d’ennemis. C’est pourquoi « Le Monde diplomatique », Attac, Viviane Forrester, Bernard Maris, Pierre Bourdieu ont encore de longs et beaux jours devant eux.

(Postface. Psychanalyse et idéologie, p. 251)
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Madame Forrester, à défaut d’un minimum de connaissances et de pensée logique s’acharne sur le vocabulaire. Pour elle, le capitalisme c’est – 10 dernières pages de son livre – « L’horreur économique, l’inadmissible, les prédations et les coups de force, le génocide (OUI, VOUS LISEZ BIEN, LE GENOCIDE), l’apartheid, la vie massacrée dans les vivants et pour finir, un système identifié à celui qui a trouvé normal que des hommes, des femmes, des vieillards, des enfants aient à porter l’étoile jaune, soient jetés en vrac dans des camions etc. »
Le langage est beaucoup plus significatif d’une idéologie que le raisonnement lui-même.
Le langage des Forrester, Bourdieu, Maris et autres, c’est le langage de la Kolyma, des îles Solovki, de la Tcheka, de la liquidation, du nettoyage des parasites, des insectes nuisibles, de l’épuration de la société bourgeoise, c’est un langage tantôt de hargne, tantôt de haine, toujours de passion et de violence.

(Conclusion. Entre l’Etat et le marché, il faut choisir, p. 240)
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[…] Il [Lénine] voulait lui aussi [comme Bernard Maris] « liquider un vieux monde », « la société capitaliste qui a toujours été et demeure une horreur sans fin », « un système qui a dévasté la nature, enlaidi la terre et emprisonné les mers, mondialisé les bidonvilles, généralisé l’obscurantisme ».
Question pour un champion : qui parle ? Lénine ou Bernard Maris ?
Supprimer l’entreprise c’est recréer « Le Leviathan», le Moloch socialiste.
Les nationalisations ? Tous les moyens de production donnés à l’Etat ? Mais c’est l’URSS monsieur Maris ou le rêve éveillé d’utopistes qui, toujours, s’est terminé par la dictature et les massacres, de la Perse antique à Lénine.

(Conclusion. Entre l’Etat et le marché, il faut choisir, p. 238-239)
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On connaît la fable du chien aveugle qui veut reconnaître deux animaux passant sur son chemin.
Toi tu as le sang chaud, tu as de grandes oreilles, tu as une petite queue, tu cours partout : tu es un petit lapin. Et toi tu as le sang froid, tu te glisses partout sans bruit, on ne peut ni te toucher ni te prendre, tu n’as ni queue ni oreille, tu rampes sans cesse de gauche à droite et de droite à gauche, tu es un énarque.
L’énarque sait naviguer dans « Le pouvoir », « L’Etat », « Notre Etat » disent-ils. Il n’a aucune envie de voir se développer de vrais contre-pouvoirs. L’idée d’une refondation sociale lancée par le MEDEF, même adoptée par la CGT et la CFTC, fera toujours horreur à Martine Aubry. C’est à l’Etat d’organiser, l’Etat providence, l’Etat intelligent, l’Etat énarchique et constructiviste et pas aux syndicats patronaux et salariés de décider ce qui leur semble juste et bon pour les salariés.

(Ch. 8, Maintenir à tout prix l’Etat providence et les services publics ? p. 225-226)
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La valse des directeurs d’administration à chaque changement de majorité est devenu un grand classique, modéré grâce à la cohabitation qui est décidément le seul vrai contre-pouvoir en France aujourd’hui. […]
Même dans les très grands corps de l’Etat pour lesquels les Français peuvent croire qu’un niveau de connaissance et de compétence extrême est garanti, les nominations au tour extérieur y vont gaillardement. […] On a même vu nommer à la Cour des comptes monsieur Pallot, intendant universitaire gendre du propriétaire de l’hôtel du Vieux Morvan à Château-Chinon, cher au cœur de François Mitterrand et un attaché de direction à l’hôpital du Grand Quevilly cher à monsieur Fabius.
Ce serait rendre cet ouvrage fastidieux que de citer non les dizaines mais les centaines de nominations ; soit totalement injustifiées, soit acceptables compte tenu des diplômes et surtout de l’expérience mais dues exclusivement à l’influence politique.

L’Etat c’est aussi cela, c’est surtout cela monsieur Bourdieu.
Je ne dis d’ailleurs ni que c’est épouvantable ni que c’est excusable. Je dis que c’est la réalité du pouvoir et que les bonnes âmes pourraient cesser de nous faire rêver sur l’Etat bienfaisant, impartial et vertueux en ayant l’honnêteté de constater que, lorsque l’Etat est maître de 50 % du produit national [on approche aujourd’hui de 60 %], ce ne peut être qu’une république bananière, un Etat RPR ou un Etat PS.

(Ch. 8, Maintenir à tout prix l’Etat providence et les services publics ? p. 206-207
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L’Etat sauveur ou l’Etat prédateur ?

Pierre Bourdieu, Bernard Maris, Viviane Forrester ont pour l’Etat les yeux de Chimène.
L’Etat c’est la mère, mieux, la vierge bienfaisante, pure de tout pêché économique, l’harmonie heureuse du service public opposé au darwinisme social imposé par les guerres sanglantes du marché.
[…]
Vivianne Forrester […] n’y va pas de main morte pour décrire son amour de l’Etat.
« Il faut refuser de « combattre » des déficits publics qui sont en fait des bénéfices pour le public ».

Simple comme bonjour en effet ! Pour un pays qui a 5 300 milliards de dette. [Livre publié en 2001, ce montant a été largement dépassé depuis].

(Ch. 8, Maintenir à tout prix l’Etat providence et les services publics ? p. 179-180)
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