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EAN : 9782251441894
272 pages
Les Belles Lettres (09/04/2001)
4/5   2 notes
Résumé :
LE DIABLE EST-IL LIBERAL ?

Oui, s’exclame l’intelligentsia néo-marxiste réunie autour de Pierre Bourdieu, Viviane Forrester et leurs épigones qui, tout en réinventant sans le savoir les utopies socialistes du XIXe siècle, dénoncent un monde « ultra-libéral » qui n’existe que dans leurs cauchemars.

Car, pour qui examine humblement la réalité, regarde les faits, recense les chiffres, comme le fait ici, en s’appuyant sur une informat... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Un ouvrage écrit par Christian Julienne, pour dénoncer la propagande fallacieuse de démagogues et de menteurs surfant sur nos passions les moins nobles (l'envie, la jalousie). A savoir, « Pierre Bourdieu, Viviane Forrester, Bernard Maris, le Monde diplomatique, Attac et leurs amis » :

« Cette doctrine si simpliste [Le capitalisme libéral est responsable de tous les maux. Il faut y substituer, toujours et encore, plus d'Etat, Sainte Vierge bienveillante !] ne repose pas sur des faits. Les faits, les chiffres, les réalités sont tout autres. Les démagogues qui utilisent chaque fait négatif pour généraliser une critique systématique du capitalisme libéral CONNAISSENT LES FAITS. ILS SAVENT QUE LEURS PROPOS SONT MENSONGERS. »

Bien évidemment, toutes les facilités sont offertes par le « système » à ces gens malhonnêtes pour propager leurs inepties. Elles participent à la manipulation de l'opinion publique au profit de la technocratie qui tient la société civile sous son joug.
L'auteur nous montre d'abord qu'avec plus de 50 % de dépenses publiques (c'était en 2000, aujourd'hui elles sont à 64,3 % du PIB! [cf. « L'économie du reconfinement » de Pierre Robert, Contrepoints, 6 11 2020]), présenter la France comme un pays libéral, c'est se moquer du monde ! Tout au plus peut-on parler d'un pays d'économie mixte.
A l'aide d'exemples concrets, Christian Julienne nous décrit ensuite la formidable évolution du niveau de vie, partout où l'économie de marché (c'est-à-dire, pour chacun d'entre nous, la possibilité d'entreprendre et d'échanger librement) n'est que modérément entravée par les hommes de l'Etat.
Les sophismes et mensonges des démagogues dont il est question ici, sont méthodiquement démontés tout au long de l'ouvrage.

Dans le dernier chapitre, l'auteur émet des propositions pour réformer l'Etat français, dont les excès ne sont plus limités par de vrais contre-pouvoirs.
Partie qui m'a laissé sceptique. Les hommes de l'Etat ayant le monopole de la contrainte, et en profitant de plus en plus pour se livrer à tous les abus, on ne voit pas pourquoi, ni comment ils accepteraient soudainement de se laisser déposséder de leur juteux pouvoir quasi absolu.
D'autant que l'auteur nous décrit clairement la structure du système :
« Car cet Etat d'une petite équipe, ce Directoire de quinze personnes S'APPUIE SUR UNE FORMIDABLE MACHINE QU'IL CONTROLE TOTALEMENT et que ni Jospin, ni Chirac, ni Fabius, ni Juppé, ni Aubry , ni vous [Pierre Bourdieu, Viviane Forrester, Bernard Maris et consort], N'AVEZ ENVIE DE CHANGER. »
Aucune piste sérieuse, donc, pour la séparation de l'économie et de l'Etat.

Une dernière réserve, Christian Julienne n'a pas suffisamment expliqué que le libéralisme dépasse le domaine de l'économie et qu'à la base, c'est une organisation sociale défendant les libertés de chacun. C'est-à-dire, mettant chacun d'entre nous à l'abri de la coercition.
Pour en savoir plus, on lira avec profit l'excellent ouvrage du Pr. Pascal Salin : « Libéralisme ».
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Citations et extraits (40) Voir plus Ajouter une citation
Les partis politiques de droite passent pour libéraux. En dehors du petit parti dirigé par Alain Madelin, Démocratie Libérale il n’en est rien. Madelin lui-même est très controversé dans son parti.
Le RPR et ses dirigeants – Philippe Séguin, Charles Pasqua, les grands barons gaullistes – sont beaucoup plus proches des théories constructivistes, des socialismes étatiques développés en Prusse et en Europe centrale entre 1870 et 1930, des travaillistes sociaux-démocrates appuyés sur un important secteur public et l’économie mixte régionale et locale.
Il suffit de penser au rôle considérable joué par les hauts fonctionnaires dirigeant de grandes administrations publiques de 1950 à 1970 pour saisir l’importance de la pensée et de l’action « constructiviste » du gaullisme : Michel Albert, R. Baumgartner, François Bloch Lainé, Marcel Boiteux, Paul Delouvrier, Claude Gruson, Olivier Guichard, Pierre Guillaumat, Maurice Lauré, Jean Monnet, Jérôme Monod, Pierre Masse, Simon Nora, F-X Ortoli.
Enfin le capitalisme français jusque dans les années 1990, et encore aujourd’hui est resté très largement un capitalisme d’Etat, largement impliqué dans les financements publics, très lié à l’inspection des finances, limité à un petit cercle d’hommes nourris dans le sérail de quelques grands corps et passés dans les cabinets ministériels.
Les 50 administrateurs les mieux nantis de nos grandes entreprises sont plus souvent d’anciens hauts fonctionnaires que des chefs d’entreprises ouverts aux vents du grand large et mobiles dans leurs parcours professionnels.

(Ch. 7, Dictature cachée de l’ultralibéralisme ? Non. Sagesse des nations malgré la frénésie des démagogues, p. 166-167)
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Pas trop de sérieux Bernard Maris mais un peu quand même.
Et aussi un peu de logique.
Karl Popper – un philosophe que sans doute vous n’aimez pas – pensait que toute affirmation devait, avant d’être estimée vraie, être soumise à la réfutation. Et que, pour cela, il était toujours nécessaire d’examiner les résultats de l’idée contraire. […]
Appliquons cette réfutation à vos affirmations :
« Le marché conduit au chômage, à la pauvreté, à la précarité, à toujours plus de travail pour moins de revenus, à l’extrême richesse d’un tout petit nombre. Le marché détruit. Le marché n’est ni régulateur, ni équilibré, ni optimal. »
Si cela est vrai, les pays qui ont refusé le marché ont obtenu la richesse, le plein emploi, la diminution du temps de travail et balayé la pauvreté. Au moins sont-ils sur le chemin de la prospérité.
Et pourtant ?
La gestion totalement étatique et centralisée à la soviétique ? Ca ne marche pas.
Le communisme à la chinoise, avant l’invention étonnante du communisme de marché, le communisme des cent fleurs comme celui du grand bond en avant ou de la révolution culturelle ?
Ca ne marche pas.
Le communisme autogestionnaire et décentralisé à la yougoslave, grand espoir des rocardiens et des PSU des années 60 ? Ca ne marche pas.
Le socialisme cubain, l’agriculture vivrière et le développement autocentré ? Ca ne marche pas.
Le développement massif des monopoles publics à l’abri des hautes barrières douanières, le service public industriel généralisé, l’industrie autosuffisante dans les grands pays comme l’Argentine, le Brésil, l’Inde ? Ca ne marche pas.
Encore un exemple intéressant : le social-fascisme espagnol.
Souvenez-vous. Très social. Interdiction totale de licenciement des salariés, sauf fautes lourdes… ou grèves. Création d’un vaste secteur industriel d’Etat, tourisme monopoliste d’Etat pour commencer, et bien sûr, contingents, droits de douane élevés etc. Ca n’a pas marché.
Tiens, encore un autre exemple : le socialisme arabe. L’Algérie.
Nationalisation générale du pétrole, de la quasi-totalité de l’industrie. Financement public assuré grâce au pactole du pétrole et du gaz. Fermes d’Etat. Monopole des importations et des exportations assurés par des services publics. Ca n’a pas marché.
Le socialisme africain, le Ghana, la Tanzanie, l’Angola, l’Ethiopie : 4 désastres.

(Ch. 4, Dictature du marché ? Non. Progrès de la concurrence profitable aux plus démunis, p 111-112)
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[…] la politique a pris le visage, et le contenu, de la simple bataille pour le pouvoir.

Bataille dont les étapes sont connues :
1 – L’ENA (ou l’enseignement)
2 – La sortie dans les grands corps.
3 – Le cabinet ministériel.
4 – Un second cabinet chez le président, le Premier ministre ou le ministre des Finances.
5 – L’élection législative.
6 – Une fonction dans le parti majoritaire.
7 – Le secrétariat au Budget.
8 – Les Finances ou l’un des six ministères que l’on ose plus appeler « grand » mais convenable (Intérieur, Justice, Affaires étrangères, Défense nationale, Education, Travail et Affaires sociales à condition que ce dernier en regroupe 4 ou 5).
9 – Une fonction clef dans le parti.
10 – L’amitié avec le président précédent (de préférence éprouvée par un clash du type « Jardins de l’observatoire » ou sondages pro-Balladur).
11 – La campagne électorale qui passe nécessairement par le centrisme, le jeunisme, la fracture sociale, la réduction des impôts et la séduction des guignols.
12 – C’est loupé.
13 – C’est gagné.

(Ch. 8, Maintenir à tout prix l’Etat providence et les services publics ? p. 191)
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« Le règne du marché induit la misère. Recherche du profit, destruction des emplois et concurrence conduisent à la pauvreté […] »
…Le seul pôle de résistance possible [à l’ultralibéralisme et au mondialisme] c’est le maintien et le développement du secteur public, de l’Etat, « des services publics qui sont les véritables biens publics », les seuls.

Cette doctrine si simpliste ne repose pas sur des faits. Les faits, les chiffres, les réalités sont tout autres. Et LES DEMAGOGUES [Pierre Bourdieu, Viviane Forrester, Bernard Maris, Le Monde diplomatique, Attac et leurs amis] qui utilisent chaque fait négatif pour généraliser une critique systématique du capitalisme libéral CONNAISSENT LES FAITS. ILS SAVENT QUE LEURS PROPOS SONT MENSONGERS.
Mais, tétanisés par le culte de la bonne conscience et le règne de la pensée unique, la pensée libérale semble ne plus oser répondre. Elle ne répond plus.
Et pourtant !

NOUS NE SOMMES PAS DANS UN REGIME ULTRALIBERAL.
Nous sommes dans une société d’économie mixte où les Etats jouent un rôle économique […] considérable et décident de 45 à 55 % de la dépense nationale. [Ecrit en 2001, le poids des dépenses des hommes de l’Etat a empiré depuis cette date]
[…]
LE CAPITALISME EST UNE FORMIDABLE MACHINE A CREER DES EMPLOIS
[…]
LE MARCHE EST UNE FORMIDABLE MACHINE A FAIRE BAISSER LES PRIX
[…]
QUANT A LA « DICTATURE LIBERALE » -expression conceptuellement absurde-, ELLE N’EXISTE PAS MAIS IL Y A BIEN UNE DICTATURE DES DEMAGOGUES dont la suffisance n’a d’égale que l’incompétence.

(Introduction, p. 30->33)
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Nous allons faire une comparaison qui va vous choquer horriblement, monsieur Bourdieu, mais cette comparaison chacun peut la faire, c’est une réalité que « Le Monde diplomatique » lui-même a constaté avec regret : Un an après la mort de Franco, un an après la chute de Salazar, un an après l’abandon du pouvoir par Pinochet, un an après la chute de Mussolini, l’Italie, l’Espagne, le Portugal, le Chili repartaient sans heurt avec des alternances politiques classiques et un fonctionnement politique, syndical, social, familial, entrepreneurial aussi harmonieux que possible.
Peut-on en dire autant 10 ans après la chute du mur de Berlin [publié en 2001] des pays de l’Est où une société disloquée, ayant perdu tous ses repères, ne parvient pas à se remettre debout ?
Rappelez-vous le mot d’Adam Michnik : « Ce qu’il y a de plus terrible dans le communisme, c’est ce qui vient après lui, les dégâts irréparables infligés tant à la nature qu’à l’économie et aux âmes. »
C’est un sujet sur lequel la sociologie bourdeusienne pourrait se pencher avec intérêt. Ce serait même la première obligation morale pour tous nos pourfendeurs de libéralisme et amateurs de néosocialisme : pourquoi ce désastre généralisé à l’Est et ce facile retour à la démocratie ailleurs ?
Aucun article sur ce sujet dans les « Actes de la recherche en sciences sociales » chers à Pierre Bourdieu.

(Ch. 1, Ultralibéralisme ? Non. Société d’économie mixte ou libéralisme réduit aux acquets, p.47-48)
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