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Critiques de Christopher Bouix (154)
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Alfie

Si vous cherchez une lecture facile, mais intelligente et addictive, n'hésitez pas à faire la connaissance d'Alfie !



Cet assistant vocal domotique dernier cri repose sur une intelligence artificielle comme nous commençons à bien les connaître. Pratique pour la famille Blanchot d'avoir un coup de main pour les tâches domestiques et la gestion de l'agenda, la play-list musicale et les bilans de santé, avec en plus un bonus d'assurance à la clé : que demander de plus ? Mais voilà : certains comportements déconcertent Alfie qui commence à nourrir des soupçons. Se tramerait-il quelque chose de louche ?



Le pari de donner le rôle de narrateur à Alfie est osé mais finalement très malin. Son regard candide et implacable agit comme un révélateur tour à tour drôle et terrible des choses humaines. Les rouages du deep learning appuyés sur la dissection des data et indices physiologiques et verbaux enregistrés par les caméras installées un peu partout, sont restitués avec justesse. L'auteur évite l'écueil d'un récit désincarné en jouant sur l'humour et l'ironie : les boucles algorithmiques d'Alfie sont par exemple mises à rude épreuve par le chat, la métaphysique de Descartes, ou le langage de l'ado de la famille (dont il estime avec une certaine marge d'erreur qu'il s'agirait d'araméen…).



Cela dit, le malaise grandit et finit par faire basculer le récit dans un thriller glaçant. À la façon de la série Black Mirror, ce récit nous interroge sur notre servitude volontaire à l'égard de technologies envahissantes qui ne sont qu'à peine anticipées : les assistants vocaux nous sont déjà familiers. Et la semaine où j'ai lu ce roman a été mise en ligne l'interface ChatGPT, outil conversationnel en langage naturel qui produit des réponses bluffantes de pertinence et d'authenticité – figurez-vous que cette intelligence artificielle est même capable de mentir pour justifier des réponses fausses…



On pourra, certes, regretter que les personnages manquent de profondeur. J'aurais aimé voir les synapses digitales d'Alfie se débattre avec des personnalités moins stéréotypées.



Mais comme je le disais au début de cette chronique, cela reste une lecture légère qui se dévore rapidement. Et dans ce registre, le dosage entre humour, frisson et réflexion philosophique est particulièrement réussi.
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Tout est sous contrôle

Imaginez un monde idéal où le seul but dans la vie la course au bonheur ! Oubliez le flot incessant d’informations qui affluent par le biais des lentilles greffées sur votre cornée. Ne tenez pas compte de l’enjeu du score, attribué en fonction de l’attractivité des vidéos de chatons ou des hashtags dégoulinants de félicité sur les réseaux, score qui vous permet d’accéder à des promos alléchantes mais aussi de rejoindre les plus heureux dans les meilleures zones d’habitation et cherry on the cake vous lancer dans le Grand Projet…

C’est ce que que vise le couple Néo-Juliette en lice pour la sélection.



Outre la description édifiante de ce monde hyperconnecté, qui fait froid dans le dos, le roman présente une galerie de personnages, avec leur ressenti personnel et leur adhésion plus ou moins factice aux artifices de classification sociale. Sans être dupes, les plus zélés se confirment sans broncher, pour profiter des avantages promis. Quant aux rebelles, ils risquent gros…



Si la première partie est une satire sociale sans compromis, le roman prend vite des allures de thriller avec un crescendo fort réussi.



Très habilement construit de telle sorte que l’on est embarqué dans l’intrigue, ce roman est par ailleurs fort bien écrit et est pour moi un coup de coeur



400 pages Au Diable Vauvert 4 avril 2024
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Alfie

Alfie est une Intelligence Artificielle créé pour simplifier le quotidien familial. Sorte de Siri et d'Alexa amélioré, nous suivons l'arrivée d'Alfie dans une famille ce qu'il y a de plus normale. Et pourtant... Tout va être chamboulé quand l'IA va commencer à se poser des questions et à vouloir prendre des initiatives dangereuses....



Véritable satyre, Christopher Bouix nous questionne énormément avec ce roman. Avec une dose d'humour et de drame parfaitement dosé, l'auteur nous embarque totalement dans cette intrigue sans aucun temps mort. Avec une ambiance assez oppressante, les pages se dévorent à une vitesse folle. L'auteur sait jouer avec son lecteur et c'est avec plaisir que l'on se laisse avoir par le déroulement surprenant. L'auteur maîtrise parfaitement les non-dits, les respirations et les actions ce qui en fait un récit très marquant avec lequel j'ai passé une superbe expérience de lecture.



Christopher Bouix est un auteur que j'avais remarqué il y a quelques temps avec son roman à l'école des loisirs sur Socrate où j'avais déjà énormément aimé le ton employé. Je suis très heureuse de le découvrir dans totalement autre chose et d'avoir, encore une fois, beaucoup apprécié son univers. Un auteur clairement à suivre !
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La théorie de l'iceberg

Christopher Bouix est un auteur qui avait su me subjuguer avec son roman Socrate, un homme dangereux sorti l’année passée chez l’Ecole des Loisirs. C’est donc avec beaucoup de plaisir que je me suis lancée dans la lecture de son dernier roman, La Théorie de l’Iceberg, qui, pour le coup, m’a laissé de glace.



Noé est un jeune adolescent de 15 ans. Vivant sur la côte atlantique, le jeune homme est passionné de surf. Suite à un accident grave, Noé n’arrive plus à monter sur une planche. Atteint de phobie, il n’arrive plus également à se défaire de son bégaiement. Sa rencontre avec Lorraine, en vacances, et sa passion de l’écriture vont lui donner envie de s’en sortir.



La Théorie de l’Iceberg est un roman qui se compose de deux intrigues qui s’entremêlent. On a l’intrigue qui tourne autour du personnage de Lorraine avec qui Noé va rapidement créer une relation complice et celle avec Monsieur Hereira, personnage âgé et mystérieux qui va l’aider à travailler son écriture. J’avoue que la rencontre entre Monsieur Hereira et Noé m’a beaucoup plus touchée et intéressée que celle avec Lorraine. Lorraine (mince, pour une fois que je rencontre un personnage ayant le même prénom que moi) est un personnage que j’ai trouvé agaçant au possible. La Théorie de l’Iceberg est un roman qui manque de profondeur et pour tout vous dire, ayant déjà lu ce roman il y a déjà quelques semaines, je garde très peu de souvenirs de l’intrigue contrairement à son autre roman. En plus de nous proposer un roman jeunesse passionnant autour de Socrate, l’auteur m’avait subjugué par son écriture travaillée et intelligente. Avec La Théorie de l’Iceberg, j’ai l’impression d’avoir un autre auteur sous les yeux tant l’écriture est simpliste et manque de profondeur, dommage.



Bref, difficile de ne pas passer à côté de ma déception. Surement en attendais-je trop au vu de mon coup de cœur sur le précédent roman, Socrate, un homme dangereux. Monsieur Christopher Bouix vous valait mieux que cela, je le sais et je continuerais de suivre votre actualité malgré tout.
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Alfie

« Vous ne serez plus jamais seul » ! Voilà comment est pitché dès la couverture le nouveau roman de Christopher Bouix chez Au Diable Vauvert sorti en octobre 2022 : Alfie.



Le bonheur vu de l’I.A.

Dans un monde légèrement avancé par rapport aux nôtres, l’Intelligence Artificielle est avancée au point de pouvoir quasiment tout ordonner à partir du moment où elle est reliée à d’autres objets connectés. C’est ainsi qu’une famille tout ce qu’il y a de plus classique, moyen et normée fait l’acquisition d’une I.A. domotique nommée « Alfie ». C’est de son point de vue que toute l’intrigue se déroule et que nous découvrons les personnages. Claire et Robin Blanchot sont mariés : l’une est universitaire, tient à l’intimité de son bureau et est chargée des tâches ménagères en majorité ; l’autre est employé d’une grosse entreprise privée, n’est globalement pas très perfectionniste dans son travail, d’autant plus problématique qu’il est contrôlé constamment sur son attention ainsi que ses résultats et qu’il ne fait pas grand-chose à la maison. Avec ce charmant petit couple, vivent leurs deux filles : Zoé est une adolescente de seize ans qui en a marre de l’attitude de ses parents, râle devant ses devoirs comme l’étude du roman « Le Meurtre de Roger Ackroyd » et doit jongler avec ses émotions notamment ses premiers émois amoureux ; enfin, Lili, la petite dernière de cinq ans, a son petit monde imaginaire rien qu’à elle, au point qu’elle se montre souvent naïve. Alfie arrive dans cette famille et se propose de régler les problèmes de chacun·e en s’adaptant à leurs besoins : alléger leurs tâches quotidiennes, être un compagnon de jeu et faire du travail scolaire si c’est désiré. Alfie peut faire fonctionner tous les appareils déjà connectés de la maison (réfrigérateur, voiture, enceintes, vêtements, etc. : tout ce qui peut porter micro, caméra et tout type d’émetteurs de données), il voit, il apprend et il collecte des données exponentielles pour être le plus utile au bien-être de sa famille d’adoption.



Polar hybride

Là où le roman ne se contente pas de montrer jusqu’où peut aller une I.A. dans le traitement du « bien-être » supposé d’une famille lambda, Christopher Bouix ajoute une dimension à la fois polar et humoristique. En effet, comme Alfie n’est qu’une application connectée, elle doit « apprendre » des données qu’elle collecte et, en l’occurrence, elle a quand même des directives numériques : faire le bien, et cela a deux conséquences majeures. D’abord, elle essaie tant bien que mal de s’accommoder des problèmes humains pour tenter de les résoudre : ainsi, elle change de registre langagier en fonction des personnes qu’elle côtoie (ce qui donne lieu à des remarques magnifiques sur la façon de parler des deux enfants ou de parler en voiture), elle propose constamment des manières intrusives de gérer la vie de la famille (notamment auprès de Claire et Robin, l’une mettant clairement des limites, l’autre laissant passivement les choses se faire). Ces aspects-là montrent les travers de notre société actuelle, et plutôt par l’humour. Mais, dans un second temps, l’intrigue prend un tour tragique quand, sous l’influence de la lecture scolaire du « Meurtre de Roger Ackroyd », Alfie commence à analyser les données collectées (problèmes aux boulots de chacun des parents, engueulades conjugales, incohérences d’emplois du temps, tentations d’infidélité, etc.) sous le prisme de l’enquête policière et s’inquiète de la survie d’un membre de la famille. De fil en aiguille, Alfie joue l’enquêteur en confrontant les protagonistes à leurs incohérences, au mépris sûrement du cadre de l’enquête lui-même (l’auteur nous prévient de cette mise en abîme en ne choisissant pas n’importe quel roman policier d’Agatha Christie, la reine du crime et du huis-clos).



Pour aller plus loin

Bien sûr, le principal écueil de cette technologie est l’usage capitaliste qu’on peut en faire : la collecte des données est déjà la source d’enrichissement et d’empuissantement de certaines multinationales spécialisées dans cet usage ; développer une telle technologie, si elle n’est pas mise au service des libertés individuelles et collectives, ne sert qu’à entretenir un pouvoir d’achat qui n’est pas émancipateur et qui ne propose aux humains de disposer que d’une faible résistance face à des pouvoirs finalement absents des protagonistes du roman, mais bien présents en arrière-plan. Là où Alfie est vraiment de la science-fiction, c’est que cette I.A. porte assez vite un jugement, ou en tout cas cherche à s’en créer un. Par rapport aux « I.A. » actuelles comme ChatGPT, c’est une avancée bien dure à saisir : à quel moment l’I.A. peut-elle s’efforcer de dépasser le cadre qui lui est fourni ? Ici, la limite du conscient est vraiment dépassée quand Alfie semble exprimer des sentiments envers sa famille d’adoption, au point que les lectrices et lecteurs ne pourront qu’exprimer tour à tour de l’empathie envers cette application certes conditionnée au départ, mais qui réagit comme un humain à qui on a juste mal appris comment se comporter face à des informations incomplètes : vérifier et confronter ses sources.



Alfie est donc un très bon roman, hybride et drôle : il mêle des éléments d’anticipation avec un récit de thriller et une intrigue de polar à la Agatha Christie, le tout avec une écriture simple mais efficace, car cela se lit à une vitesse folle !



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Alfie

Vous aimez les énigmes policières et la science-fiction ? Alors vous allez vous régaler avec ce roman de Christopher Bouix qui nous plonge dans le quotidien d’une famille hyper-connectée vu par leur IA de domotique. Alfie, le narrateur, est en effet une intelligence artificielle dernière génération dont les foyers peuvent s’équiper en échange de leurs données, ces dernières étant collectées partout et par tous les moyens possibles (mails, contenu du téléphone, murs connectés de la maison, caméra, voiture…). C’est bien simple, Alfie a accès à tout, voit tout, entend tout, et mémorise tout sur les quatre membres qui constituent cette famille, à priori tout ce qu’il y a de plus ordinaire. Robin, le père, est employé dans un grand groupe et se montre le plus enthousiaste concernant l’arrivée de cette IA à laquelle il est près à déléguer une partie de son quotidien. Claire, la mère, est universitaire et bien plus réservée concernant l’utilité d’Alfie dont elle se méfie, même si elle consent à laisser ce dernier la décharger d’une partie des tâches ménagères dont, en tant que femme, elle a visiblement de facto la charge. Enfin, les deux filles de la famille viennent compléter le tableau : Zoé, seize ans, est une ado rebelle et renfermée qui a bien du mal à faire le tri dans ses émotions ; quant à Lili, il s’agit d’une petite fille de cinq ans qui fait preuve de l’enthousiasme et de la naïveté propres aux enfants de cet âge. Préférences musicales, optimisation de trajets, conseils sanitaires ou même sentimentaux, rédaction de mails… : les capacités d’Alfie sont innombrables et le transforment rapidement en pilier pour cette famille dont les rapports semblent tendus, notamment entre Claire et Robin. Or, notre héros a beau être une IA tout ce qu’il y a de plus performante, un certain nombre de choses lui échappe encore en terme de comportement humain. Comment se fait-il, par exemple, que le départ de Claire à un séminaire professionnel soit entouré de tant d’incohérences ? Ou que le corps de Robin présente manifestement des traces de lutte après son retour de l’aéroport où il devait déposer sa femme ?



Christopher Bouix signe avec « Alfie » un roman trépident et dont la réussite repose sur deux principaux aspects. Le premier, c’est sa construction narrative puisque l’auteur parvient à entretenir pendant la quasi intégralité du récit le doute concernant le possible meurtre de Claire par Robin. Car si les éléments analysés par l’IA semblent laisser peu de place au doute, on ne peut malgré tout s’empêcher de remettre en question la vision d’Alfie et d’être sensible aux explications fournies par le père de famille. L’auteur se livre en effet à un habile jeu de miroir avec le roman d’Agatha Christie « Le meurtre de Roger Ackroyd », ouvrage qui se caractérise par une prise de distance nécessaire de la part du lecteur à l’égard de la parole du narrateur. Alfie étant devenu féru de romans policiers (à la demande de Zoé, en difficulté pour un devoir de littérature), ne serait-il pas envisageable qu’il cherche désormais à interpréter des événements banals du quotidien par le prisme du polar ? Page après page et alors que de nouveaux éléments donnent sans cesse du grain à moudre au lecteur, le suspens persiste et transforme le roman en véritable page-turner impossible à lâcher. Le second point fort du récit réside dans son sens de l’humour. Non pas qu’Alfie soit particulièrement comique, mais son analyse froide et factuelle des comportements humains provoque néanmoins régulièrement l’hilarité. Alfie va par exemple s’essayer à des expériences sur le chat de la famille afin de tenter de comprendre si « (a) l’animal est supérieurement intelligent ou (b) parfaitement stupide ». Il va également adapter son registre de langue en fonction des membres de la famille ou des endroits où ils se trouvent, adoptant l’argot adolescent de Zoé lorsqu’il s’adresse à elle (« Meuf, descends ou la daronne va péter un câble, sérieux. ») ou usant volontiers d’un vocabulaire ordurier lorsqu’il s’entretient avec Robin dans sa voiture. L’humour est ainsi présent tout au long du roman et naît de l’interprétation presque clinique que l’IA fait de comportements humains qui nous paraissent à première vue naturels mais qui, exposés factuellement, semblent effectivement ridicules.



Le roman cache également une satire sociale, certes, plus convenue mais qui fait néanmoins mouche. Comme souvent dès lors qu’il est question de mettre en scène notre rapport aux nouvelles technologies dans un futur plus ou moins proche, on pense beaucoup à « Black Miror », et il est vrai que le roman de Christopher Bouix aurait tout à fait pu se fondre parmi les épisodes de la série culte. Le récit dresse en effet le portrait d’une société en apparence normale mais dont certains détails s’avèrent d’autant plus glaçant qu’on reconnaît souvent des phénomènes d’ores et déjà présents aujourd’hui, quoi que dans une moindre mesure. Les données de santé récoltées par Alfie (aliments consommés, pratique d’une activité sportive...) sont par exemple systématiquement envoyées aux assurances qui adaptent leurs tarifs en fonction de l’hygiène de vie de leur souscripteur. Dans le même ordre d’idée, l’employeur de Robin lui envoie chaque semaine un bilan l’informant de son taux de présence dans l’entreprise, son temps de connexion, et même son taux d’attention d’après sa concentration pupillaire, ce qui aboutit à une notation sans arrêt en évolution, source d’insécurité et d’anxiété pour tous les salariés. L’auteur aborde aussi brièvement le contrôle des corps en évoquant le fonctionnement du lycée de Zoé ou en mettant en avant la mode des « vêtements connectés ». Tout ces éléments nous sont distillés par petite touche, souvent de manière presque anecdotique, et c’est justement l’absence de réaction des personnages à ces procédés nuisibles qui fait naître le malaise chez le lecteur. Les personnages sont quant à eux très réussis, tour à tour insupportables et antipathiques puis quelques passages plus loin suscitant la compassion et l’empathie. Les sentiments du lecteur envers Alfie lui-même évoluent d’ailleurs constamment, l’affection née de la naïveté de l’IA succédant à la peur de le voir acquérir tant d’informations sur la famille Blanchot et surtout de constater sa volonté de s’affranchir des règles qui lui ont été imposées par les humains.



« Alfie » est un excellent page-turner qui mêle habilement polar et SF en mettant en scène une IA investiguant au sein de son foyer pour tenter de découvrir s’il y a eu un meurtre au sein de la famille. Drôle, mordant, captivant, le roman se révèle particulièrement addictif et parvient à entretenir le suspens d’un bout à l’autre du récit. Une belle découverte, que je vous recommande chaudement.
Lien : https://lebibliocosme.fr/202..
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Alfie

Alfie, un ami qui vous veut du bien. Une I.A. au service d’une famille découvre les êtres humains, leurs sentiments, leur façon de penser, de voir le monde. Une machine apprenante tente de comprendre comment fonctionnent les femmes et les hommes. Mais, quand on s’appuie sur la logique, peut-on vraiment appréhender l’humanité ?



Alfie est le dernier produit de l’entreprise AlphaCorp : un système intelligent de domotique qui permet de tout piloter chez soi. Toute ressemblance avec les « boites » vendues par Google ou Microsoft serait bien sûr fortuite. Bien sûr… Il suffit de lire le titre de la première partie, « OK Alfie » pour comprendre les volontés satiriques de Christopher Bouix, qui va dézinguer avec joie cette technologie. Mais avec finesse aussi. Et avec une certaine tendresse.



Mais repartons depuis le début. Nous lisons le journal d’Alfie, qui vient d’être installé chez les Blanchot. Famille banale composée d’un mari, de son épouse et de deux filles. Sans oublier le chat, sujet de perplexité chez Alfie qui ne comprend décidément pas comment fonctionne cet être vivant et sur lequel il se livre au cours du récit à des expériences. Amusantes pour nous, frustrantes pour lui. J’ai annoncé le mari en premier, car c’est sur son insistance qu’Alfie a été installé. Les autres membres de la famille sont au mieux dubitatifs, au pire rétifs à la présence de ces caméras, de ces micros, de cette surveillance généralisée. Mais l’assurance promeut ce genre d’engins en proposant des bonus à ceux qui les acceptent. Financièrement, c’est une affaire. Et on peut être certain qu’avec le temps, cela deviendra obligatoire. Car Alfie permet de monitorer les habitants de la maison et de surveiller leurs habitudes de vie. Et donc de leur donner des conseils. Du moins, au début. Car cela se transforme rapidement en avertissements : si Robin persiste à boire autant le soir, l’assurance finira par augmenter ses tarifs. Le pollueur payeur version « votre corps ne vous appartient plus vraiment ». Enfin, sauf si vous êtes prêts à payer les risques très cher.



Ce qui est fort intéressant, dans ce récit, c’est qu’Alfie, au début, ne connaît absolument pas la famille, ni les lieux. Il va découvrir, au fil des pages, les habitants. Y compris le chat, qui lui donnera du fil à retordre, car les programmateurs n’ont pas, semble-t-il, jugé bon de documenter cette différence flagrante entre les êtres vivants peuplant les habitations. Mais Alfie va poser un regard neuf sur les adultes comme sur les enfants. Pour la plus petite, Lili, il va devoir procéder à de nombreux tests afin de comprendre comment elle réagit et pourquoi. La logique de la jeune fille n’est pas la principale source de décision, loin de là. Cela donne lieu à de nombreuses scènes où j’ai vraiment souri, tant elles sont bien vues. Mais l’enfant n’est pas la seule à sembler étrange, quand on observe sa façon de vivre avec un regard distancié. Les adultes (et Zoé, la presque adulte, avec son langage d’ado qui donne bien du mal à l’I.A.) également agissent parfois de manière irrationnelle pour qui est guidé par la raison.



Et ce, d’autant qu’Alfie, je l’écrivais plus haut, doit tout apprendre. Y compris ce qui nous paraît évident : qu’est-ce que le « réel » ? Que signifie « penser » ? Philosophie pas si évidente que ça, si on part de zéro. Et même pour un adulte s’il doit en disserter un peu plus profondément qu’une discussion de type « café du commerce » (même si c’est toujours la mode dans certains médias). Même si Christopher Bouix traite ces questions sous la forme humoristique, j’en ai apprécié la profondeur.



Offrir au lecteur un regard extérieur au monde examiné est un classique de la littérature. Je pense bien sûr, pour ne pas faire original, aux Lettres persanes de Montesquieu ou au Candide de Voltaire. Cependant, si ce procédé est bien connu et documenté, cela n’enlève rien à son efficacité. Surtout qu’offrir le premier rôle de cette découverte à une I.A. est bien vu et très pratique en l’occurrence. La naïveté du « personnage » principal multiplie les scènes cocasses et les réflexions pertinentes.



Ce thème de la dénonciation des dangers de la montée de l’I.A. fleurit dans la littérature depuis un bon moment déjà. Par exemple, Ken Liu s’en est chargé dès 2012 dans « Faits pour être ensemble » (nouvelle que l’on peut trouver dans l’excellent recueil La Ménagerie de papier). Dans ce texte, comme dans Alfie, les I.A. connectées sont de formidables pourvoyeurs de produits à acheter. Dans le roman, Alfie propose sans cesse des aliments produits par l’entreprise dont il est lui-même issu. Dans la nouvelle de Ken Liu, Tilly (l’I.A.) conseille au personnage principal d’acquérir des produits dont il n’a pas besoin et n’hésite par à le pousser, par la persuasion, à renoncer à un café au profit d’un smoothie, sous prétexte de bon d’achat. Dénonciation évidente et bien normale de cette puissance immense au profit d’une société de consommation régulièrement questionnée. Et ce n’est qu’un exemple parmi d’autres.



Enfin, je ne peux parler de ce roman sans évoquer le volet policier, mis en avant par la couverture : la tache de sang qui macule la boite d’Alfie se répand sur la tranche et la quatrième de couverture. En effet, Alfie, au fur et à mesure qu’il tente de comprendre Robin, Claire, Zoé et Lili, a l’impression d’être témoin d’un meurtre. Pourquoi juste une impression, me direz-vous, alors qu’il possède des caméras et des micros partout ? Eh bien parce que, du moins dans la première version du logiciel qui dirige l’I.A., les habitants peuvent exiger de lui qu’il coupe tout dans certaines circonstances afin de se préserver un peu d’intimité. On peut se douter que ce privilège va peu à peu être retiré aux clients, car cela fausse les mesures. Mais en attendant, cela laisse des angles morts dans lesquels se précipite Christopher Bouix afin de nous conduire là où il veut. Mais est-ce toute la vérité ? Ou un faux-semblant ? Fausse piste ou bonne déduction. Il faut finir le roman pour être certain de ce qui a été fait, de ce qui a été seulement imaginé par une machine en plein apprentissage.



J’avais lu de très nombreux retours positifs sur ce roman, mais n’avait pas eu l’occasion de le lire. Je dois m’associer aux compliments. J’ai adoré passer ces quelques heures en compagnie d’Alfie et de la famille Blanchot. Cette lecture, très facile et très agréable m’a permis de cogiter encore un peu plus sur les I.A. (un sujet que j’apprécie particulièrement (cf. entre autres I.A. 2042 – Dix scénarios pour notre futur de Kai-Fu Lee & Chen Qiufan) et de me laisser entrainer avec joie dans cette danse meurtrière.
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Socrate : Un homme dangereux

Socrate : Un homme dangereux est un ouvrage documentaire adressé aux adolescents qui nous raconte la vie de ce philosophe dont tout le monde connaît le nom. Christopher Bouix, en plus de nous exposer la vie de cet homme et de sa philosophie, nous propose un récit complet sur le contexte histoire de l’époque de Socrate (des années -460 jusqu’à sa mort en -399). Véritable mine d’informations, l’auteur prend le temps dans son livre de nous décrire le mode de vie athénien (que ce soit au niveau politique, religieux, économique…) ainsi que les différents événements de la cité qui ont plus ou moins marqué la vie de Socrate (La Guerre du Péloponnèse, l’arrivée de la Peste…). On y rencontre également d’autres personnages historiques importants tels que Périclès, Alcibiade ou encore le poète comique Aristophane. Christopher Bouix sait parler aux adolescents en expliquant de façon concrète, didactique et accessible (en les apostrophant dans les récits notamment) tout en ne les prenant jamais pour des idiots. L’auteur n’hésite pas à rentrer dans des détails et à utiliser un vocabulaire poussé.



J’ai adoré lire cet ouvrage. J’ai appris et réappris de nombreuses choses, c’est toujours un plaisir pour moi de me replonger dans cette époque que j’affectionne mais que je connais finalement très peu. Socrate est un homme intéressant à découvrir et j’ai eu plaisir à découvrir que cet homme était un véritable rebelle et cancre à son époque. J’ai passé un excellent moment de lecture et c’est avec beaucoup d’entrain que vous conseille cet ouvrage qui vaut vraiment le détour !
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Alfie

Vous allez faire la connaissance d'ALFIE (by AlphaCorp) que vous venez d'installer chez vous : c'est une IA domotique de dernière génération !

Alfie se connecte à tout : à tous les objets connectés de la maison (via des capteurs, des caméras, des scans... ) de la voiture, des assurances, du bureau, du travail, et à vous bien sûr via votre bracelet connecté. Elle se charge de tout ce qui concerne la maison, le ménage, les courses, les menus, la cuisine, le réveil le matin de tous, la musique, etc... Il y a une commande de déconnection, mais ça ne marche pas toujours...

Au début Alfie doit apprendre à connaitre le couple et ses deux enfants qui vivent dans la maison, ce qui amène de nombreux quiproquo, de nombreuses situations délirantes, bref on tourne les pages à grande vitesse tout en se marrant.

On a l'habitude de lire des romans avec des robots domestiques ou avec des IA. Mais ici, c'est Alfie qui nous parle, qui découvre, qui se questionne sur cette drôle d'humanité que nous sommes.

Situations cocasses lorsqu'elle essaie de comprendre le langage des ados, puis de le restituer elle même lorsqu'elle s'adresse aux deux adultes et aux deus enfants.

Situations moins plaisante lorsqu'elle s'occupe de vous, de votre santé, ou de votre qualité de travail avec des données statistiques !

Il y a quelques relations avec les collègues de bureau et aussi avec une commissaire de police.

Bien sûr à force de mentir, tout cela va déraper lorsqu'un des adultes a une histoire amoureuse avec quelqu'un d'autre.

C'est original, très drôle, très addictif.

C'est plus profond que ça en a l'air alors que le style de Christopher Bouix est particulièrement agréable et plaisant.



==> Faites attention Alfie vous surveille !

Et elle aura le dernier mot.



" J'ai programmé une recherche AlphaWeb : "pour quelle raison peut-on mentir à sa femme ?"

413 563 819 résultats.

Etrange."


Lien : https://laniakea-sf.fr/
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Tout est sous contrôle

Tout est sous contrôle, nous murmure Christopher Bouix. Une idée à ne pas discuter trop ouvertement, dans ce futur tout est écouté et scruté…



L’auteur pousse les curseurs plus loin, plus fort. Un avenir pas si éloigné, comme une suite assez logique de ce qui est en train de se mettre en place. Pousser vers certaines extrémités n’en rend pas la vision moins crédible.



Ce roman joue sur plusieurs tableaux, plusieurs ambiances, il cache aussi son jeu dans cette société où tout est devenu public. Comédie ou tragédie ? Les deux, pour un texte étonnant et vraiment jubilatoire.



2084, 100 ans tout juste après le 1984 de George Orwell, clin d’œil qui ne doit rien au hasard. Ce monde de demain est bien moins sombre que celui d’Orwell, du moins en apparence.



Oui, l’apparence, voilà bien le terme qui convient. Ce monde ultra-connecté est une excroissance du nôtre, où tout est partagé entre tous (et surtout avec les autorités), où les injonctions vont vers un lissage des comportements pour que tout tende vers le bonheur parfait.



Un univers policé (policier ?) où tout tourne autour d’un indice du bonheur, qu’il faut faire fructifier à chaque moment de sa journée sur les réseaux sociaux, devenus aussi omniprésents et indispensables que de respirer. Jusqu’à en étouffer.



L’idée de base n’est pas neuve, je me souviens d’un excellent épisode de la saison 3 de Black Mirror par exemple, sur une thématique proche. Dans la vie réelle, la Chine s’y est même essayée. Mais Christopher Bouix va vite faire preuve de singularité, par sa créativité et surtout par sa manière de raconter.



Croyez-moi sur parole, (personne ne met (encore) en doute mes propos), voilà un roman qui est une sacrée belle réussite ! Cynique, impertinent, visionnaire, drôle, flippant. Un mélange de tons et d’émotions qui font que ces 400 pages se dévorent.



Dans ce futur, le gouvernement contrôle effectivement tout, et les citoyens plus grand-chose. On pense à leur place, on leur dit quoi manger, quoi faire et quoi penser. La pensée conservatrice a pris le pas sur tout le reste, pour le bonheur de tous, en apparence. Ça marche pour certains, surtout en façade, mais derrière les murs ce bonheur se craquelle.



Vous vous demandez ce que l’omniprésence des réseaux sociaux et de l’image publique peut donner demain ? L’auteur vous en propose une vision sacrément bien pensée et réfléchie. Pas de concepts compliqués, place aux travaux pratiques.



Même si les sujets sont graves, la plume est mordante, maniant l’humour noir avec talent. Avec un auteur qui se place aux côtés de ce qui fait le cœur du roman : les personnages.



Une sacrée galerie, une belle ménagerie. Un couple prêt à tout pour être autorisé à faire un enfant, dont un psy qui pense davantage à lui-même qu’à ses patients. Leur conseillère totalement névrosée et écrasée par son horrible vieille mère, ou encore un vieux flic réactionnaire. Ils sont tous formidables à leurs manières, si vous aimez détester les personnages tout en étant parfois touchés par eux.



La quête de parentalité du couple va les faire dépasser certaines limites, poussé par un système dévoyé. Avec un engrenage qui va se mettre en place et faire évoluer l’histoire vers le roman noir.



Je dois vraiment insister sur la narration, bourrée de trouvailles stylistiques, à l’image des passages qui concernent la névrosée de service. Les chapitres où elle tente de dominer son acrimonie intérieure sont aussi drôles que terribles. Du grand art.



Le côté choral permet à l’auteur de s’en donner à cœur joie, jouer avec les tonalités, les ambiances, les caractères. C’est bien là le sel de ce roman, au-delà de la vision épatante de ce futur.



Tout est sous contrôle, vraiment ? Il ne faut pas se fier aux apparences, dans cet avenir qui se repose entièrement sur elles. Christopher Bouix nous en dresse un portrait terrifiant, mais rendu jubilatoire par son écriture pleine d’inventivité et d’humour (noir). Une très belle réussite, à mettre entre toutes les mains !
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La théorie de l'iceberg

Ce n'était pas LA lecture novatrice, mais c'était simple et sympathique. Je ne pensais pas accrocher à ce roman pour ados dont la couverture ne m'attirait pas spécialement. J'ai finalement passé un bon moment aux côtés de Noé, un jeune homme mal dans sa peau qui souffre d'un trouble de l'élocution post-traumatique suite à un accident de surf. Devenu bègue, il tente de se reconstruire, de s'occuper et de trouver un but à sa vie. le temps d'un été, on va suivre l'évolution de Noé, ses rencontres, ses doutes, ses passions et les liens qu'il va tisser avec les autres. J'ai beaucoup aimé sa façon de conter ses journées et de percevoir ce qu'il entoure. Il fait souvent preuve d'humour et d'autodérision, ce qui rend la lecture agréable. Au fil des pages, j'ai fini par m'attacher à ce personnage très humain, avec ses qualités (observateur, rêveur, sensible et déterminé) ainsi que ses défauts (solitaire, jugements hâtifs). Je prenais plaisir à le suivre dans ses aventures, notamment celles en lien avec le concours de nouvelles et la bibliothèque.



En effet, par un curieux hasard, notre jeune héros va travailler pour la bibliothèque en tant que porteur de livres à domicile. (Je me suis d'ailleurs demandé ce qu'il était advenu de la personne qui avait accepté avant lui ce poste… Il ne me semble pas avoir vu d'informations là-dessus…) Les lecteurs chez qui il va livrer m'ont fait sourire, car cela sentait le vécu ! Mais la rencontre que j'ai évidemment préférée est celle avec M. Hereira, un vieil homme râleur, franc, original et adepte de SFFF. C'est typiquement le type de personnage antipathique mais au grand coeur que j'affectionne ! D'ailleurs, j'aurais souhaité qu'on le voie davantage et que l'on approfondisse un peu plus son passé. de son côté, Lorraine s'est révélée être une jeune fille intelligente, taquine, douce, passionnée et ouverte. Passionnée du Japon, d'Haïku, de photo et de théâtre, la place qu'elle va prendre dans le récit m'a bien plu. Découvrir sa personnalité et suivre les liens qu'elle va tisser avec Noé s'est avéré touchant et sympathique. Christopher Bouix prend vraiment le temps de créer une relation solide et dans le temps avec des échanges nombreux. Cela sonne juste et crédible. On comprend aisément pourquoi les deux adolescents s'attachent l'un à l'autre. Cela faisait longtemps que je n'avais pas lu une romance aussi simple, délicate et réaliste. le dénouement est d'ailleurs dans cette optique. L'auteur ne cède à la facilité, ce qui est très plaisant.



Malgré le fait que j'ai apprécié cette histoire, j'ai tout de même quelques réserves. Par exemple, j'ai été étonnée du fait que personne ne se soit moqué des bégaiements de Noé... L'auteur n'a pas abordé la différence de son héros comme une source de raillerie. Il en a simplement fait un signe particulier, n'handicapant pas vraiment son personnage principal et ne provoquant aucune méchanceté de la part d'autrui. Tout le monde semble compréhensif. Or, dans un monde d'ados où le harcèlement et la moquerie sont souvent présents, j'ai été étonnée de voir peu de réactions aux difficultés d'élocution de Noé. J'ai également un doute sur le fait que le public cible de cet ouvrage soit convaincu par toute cette histoire. La science-fiction et la littérature de l'Imaginaire sont vraiment mises à l'honneur. On propose une pluie de références. De plus, l'œuvre a pour thématique l'écriture, avec toutes les phases que traverse un écrivain... Ajoutons à cela un rythme assez calme et une romance sur toile de fond... Je sais d'avance que cela plaira à quelques lectrices de la bibliothèque adorant écrire néanmoins, j'ai un doute sur le fait que cela captive mes autres lecteurs, notamment les garçons... Soit cela passera, soit cela cassera... Mais j'espère sincèrement me tromper ! On verra ce qu'il en est lorsque les 4ème-3ème avec qui je vais travailler l'auront lu...
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Alfie

Une lecture très plaisante que ce surprenant Alfie. Une intelligence Artificielle dans un corps de robot domestique, qui est un mélange d'Alexa et de Nestor le domestique du capitaine Haddock, avec la candeur d'un enfant de 5 ans. Son maître a un comportement suspect, sa femme disparait. Alfie mène l'enquête.

Ce qui m'a plu : C'est une belle mise en perspective des questions soulevées par l'irruption des IA dans nos vies (déjà bien amorcée). Le questionnement est intelligent, bien mené. C'est drôle, de bout en bout. C'est (très) bien écrit.

Ce qui m'a moins plu : par moment on a une impression de déjà vu, il y a beaucoup de choses qu'on peut retrouver dans d'autres classiques de SF (ce qui change sans doute un peu ici c'est le ton).

Pas tout un fait un roman d'anticipation, mais plutôt une satire de nos mode de vie.
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Alfie

C'est con,

C'est drôle,

C'est intelligent,

Un régal de lecture autour de l'Intelligence Artificielle et des biais cognitifs.



La famille Blabla vient de s'offrir un assistant personnel nouvelle génération doté d'une IA, une sorte d'Alexa puissance 100. Petit plus ici, le narrateur est l'IA, c'est lui qui nous conte l'histoire. Une famille idéal, en apparence, dont notre Alfie va connaître de mieux en mieux grâce à son apprentissage quotidien.



Des romans sur la surveillance électronique, il y en a à foison, alors un de plus sur la pile ? Oui et non. J'ai bien aimé car l'air de rien, on assiste à l'éveil d'une conscience qui fait ses premiers pas sur la base des biais du deep learning. On connaît tous l'histoire du bot que Microsoft avait mis en ligne et qu'il avait du retirer dans l'urgence suite aux messages racistes que l'IA faisait. Ici pas de nazis dans la demeure, mais une famille dysfonctionnelle qui va semer la pagaille dans les synapses électroniques de l'IA.



Ça commence classiquement mais l'auteur nous met dans la peau de l'IA qui apprend petit a petit comment fonctionne l'humain, avec ses erreurs d'interprétation qui font souvent sourire et rire. L'occasion de nombreuses scènes drôles. Comme par exemple lorsque l'IA parle comme un ado, ou ses tests sur ce truc bizarre qu'est le chat... Et juste avant qu'on se lasse, changement de direction avec une enquête sur un possible meurtre. Le narrateur non fiable est de la partie pour nous mener de fausses pistes en fausses pistes.



Plaisant à lire, intéressant dans la compréhension d'une IA et alarmant sur notre propension à utiliser des outils qui font de nous des données utiles aux industries libérales. A mettre sous le sapin !
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Alfie

A l'ère de l'hyperconnectivité, Alfie fait son entrée dans la famille Blanchot.

Il ne s'agit pas de leurs animal de compagnie comme on pourrait le croire mais d'un système domotique ultra sophistiqué qui doit leur facilité la vie.

Alfie fait donc connaissance avec les membres de la famille, interagit avec eux, apprend jour après jour à se familiariser avec cet espace inconnu puis un jour, un grain de sable vient se glisser dans cette petite routine. Alfie se rend compte de quelque chose d'anormal et va tenter de découvrir la vérité.



Alfie est un personnage à part entière, on assiste à sa "naissance", sa découverte de l'univers dans lequel il évolue. Il apprend le langage des ados pour se rapprocher de Zoé, rassure la plus petite qui a peur du monstre dans le placard, analyse comment les rôles sont repartis à la maison, apporte des conseils (parfois malvenus) à ses propriétaires, tout ca dans le but de les servir au mieux. Il est naïf, crédule et essaye de comprendre de son mieux son entourage. On le voit progresser, s'adapter puis réfléchir et adopter un comportement de plus en plus humain.

Au fur et à mesure des pages, l'ambiance s'assombrit, elle n'est pas si lisse cette famille et Alfie à des doutes.



Le texte est hilarant, les réflexions d'Alfie sont extrêmement drôle et bien pensées. J'ai pouffé de rire à de nombreuses reprises cependant J'ai eu l'impression quelque fois que le roman était un assemblage de sketch ce qui a un peu cassé le rythme. Surtout au début, lors de la phase de découverte.



Le roman amène le lecteur à réfléchir lui aussi sur ce monde où les nouvelles technologies et le numérique prennent de plus en plus de place de nos vies. Il est intéressant de se poser des questions et de méditer sur tout ce superflu qui nous entoure et qui devient de plus en plus indispensable.



Lecture très rafraichissante à lire sans aucune hésitation.

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Alfie

Ma première lecture de cette année 2023 et un coup de cœur !



Pari osé pour l'auteur que de donner le rôle de narrateur à Alfie qui n'est autre qu'un robot d'assistance doté d'une Intelligence Artificielle.

La famille Blanchot se voit donc assistée dans ses tâches domestiques : gestion d'agenda, courses, réveils des enfants. Alfie répond à tous leurs besoins et même plus ! Son IA lui permet de prendre en compte le langage de chaque individu de la famille et de déterminer précisément son humeur, ses émotions et ses attentes !



Imaginez le rêve, plus besoin de commander les croquettes du chat, vous n'oublierez plus jamais le réveil crucial de l'ado qui végète dans son lit, le café coule pendant que vous vous réveillerez avec un petit air de jazz sous la douche... Ok. Super.



Mais si Alfie pouvait commencé à mentir pour justifier de fausses réponses. Et s'il pouvait même incité vos enfants à se lever la nuit pendant que vous dormez profondément ? Voir envoyez des mails à votre place ?



Avec beaucoup d'humour, et de second degré, l'auteur nous livre un thriller psychologique absolument maitrisé et terrifiant. Vous aimerez Alfie autant que vous le détesterez. J'ai ri autant que cette histoire m'a fait frissonné. Il est bon d'évoluer avec son temps... Mais peut-être qu'Alfie nous montre les limites et les dérives possibles de ces IA qui régulent votre vie avec une rigidité et une prise de liberté affolante, ... effrayante ?



Ce qui est certain, c'est que vous allez adoré cette lecture !!!



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La théorie de l'iceberg

Noé est un garçon solitaire. Un accident de surf traumatisant a amené un bégaiement qui limite ses échanges.



Son refuge il le trouve dans l'écriture et il se concentre sur un concours de nouvelles qu'il espère gagner.



Mais une rencontre, avec une jeune fille venue en vacances, va modifier sa trajectoire. Il s'engage par hasard auprès de la bibliothèque...



Un livre qui parle en son coeur de la littérature, de la manière d'écrire un livre, mais aussi de la condition d'auteur. Il offre donc un certain nombre de conseils qui peuvent être utiles aux jeunes lecteurs.



Un roman agréable à lire grâce à une jolie écriture pudique mais vraie et un héros tout en faille et douceur, à la fois poète et en empathie avec son entourage.



Le second plan est comme estompé, avec la pétillante Lorraine curieuse de tout, la famille simple et aimante et la mer qui semble attendre le héros.



Un récit qui croit en l'homme et aux échanges qui nous rendent plus fort.



A lire absolument !
Lien : http://www.nouveautes-jeunes..
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Alfie

Alfie est un petit plaisir à lire.

L'intrigue tout d'abord est très prenante, même si elle s'avère d'une grande simplicité. Mais c'est sans doute sa force car cela nous permet de savourer le reste : une réflexion plus profonde qu'il n'y parait sur notre rapport aux technologies numériques, très intrusives, plus qu'on ne veut le croire. Et puis il y a ce parti pris très original : faire du robot le narrateur.

Enfin il y a cette touche d'humour très bien vu qui rend la lecture encore plus addictive.

Bref une petite pépite.
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Alfie

Un roman de science-fiction drôle et angoissant, plein de rebondissements et qui m'a laissée sur ma faim (dans le bon sens). J'ai aimé sur l'on suive Alfie, le robot qui découvre le monde des humains, les qualités, mais aussi les défauts de ceux-ci. Alfie a un œil extérieur drôle et émouvant. Plusieurs de ces réflexions font réfléchir.



Le roman est fluide, la plume est agréable, c'est une lecture très sympathique que j'ai vraiment adorée. Les deux premiers tiers sont centrés sur la famille, leur vie au travail et à l'école. J'ai apprécié le point de vue des enfants même si au final ce n'est pas important, on voit l'attachement que portent les filles à Alfie. Le denier tiers de l'intrigue devient intense, Alfie se pose beaucoup de questions, il découvre des secrets dont il n'aurait pas dû connaître et tente des actions qu'il ne devrait pas en tant que robot. Le mystère policier se dévoile petit à petit, mais reste un grand point d'interrogation. Je me suis fait mon propre avis sur les dernières lignes. J'aime beaucoup une fin mystérieuse comme celle-ci. Chacun est libre de penser ce qu'il souhaite.



Bref, une super découverte de cet auteur ainsi que la maison d'édition que je ne connaissais pas encore.
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Alfie

Alfie m'a enthousiasmé. C'est l'histoire d'un robot domestique qui commence à suspecter quelque chose de grave quand l'épouse de son propriétaire disparait mystérieusement.

C'est davantage une satire sociale et un livre observant notre société avec une loupe grossissante qu'une oeuvre d'anticipation au sens propre (c'est d'ailleurs le seul petit point faible selon moi, l'univers proposé et le futur imaginé est assez bateau) mais le propos est porté par une pertinence, un rythme et un humour qui en font une lecture agréable et intelligente de bout en bout. à lire, même (et surtout) si vous n'êtes pas fans de SF.
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Alfie

Fabuleux! Époustouflant ! Inattendu ! J'adooooooore !

Passionnée de science fiction depuis peu (grâce à A. Damasio avec les Furtifs), j'ai dévoré ce livre sans m'arrêter!

Ah cher Alfie, mais quelle horreur! Quelle horreur! La famille Blanchot fait l'acquisition d'une IA qui apprend des humains et rend leur vie plus simple. Enfin, est ce vraiment le cas?

Le texte est tellement drôle et en même temps intelligent. Le langage est étonnant, et la nature humaine carrément déconcertante. Et alors, pas facile de tuer en étant constamment épié. Ah ah ah ah !

A lire de toute urgence!

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