avec les bébés
se répètent
ils sont
nos appels d'urgence
clignotent au
dessus des fours
comme
des étoiles métalliques
et stupides
des joues bouffies nos
bébés ces gentils
morceaux
- ornés de bouches
roses
vont nous haïr
déjà penser
à des enfants avec les
hommes à des vies con
jugales
une chaleur
est rendue
à nos
petites forêts
et même
des bêtes vibrantes
en mousse
des neiges intactes
au fond des ventres
Comme une grande
fée végétale
qui se prépare
et les dimanches
nous faisons de vraies
Rencontres
nous tenons par les mains
des petits garçons et des
filles
On ne pourrait pas les
avoir
chaque jour avec soi
trop de terre de cris
de fumée grise
nos bras sont maigres
- ils tomberaient
et nos coeurs un peu
courts.
Gardons ce corps solide
ce sang frais qui fuit dans les artères
gardons ces courbes claires
et cette peau vivante où les hommes ont posé leur visage
disons adieu aux caresses et aux lèvres anciennes
qui usaient notre ventre
dormons avant que le soleil
ne vieillisse notre chair blonde
et n’entame nos os chargés de moelle
que nous restions neuve pour le vrai jour.
Le ciel vide de novembre m’a dicté cette halte
d’un geste sûr
j’entre et c’est à droite dans le cimetière carré
la pierre dans les graviers gris
les plantes en touffes calmes et sèches
le nom effacé dans la pierre
c’est alors que je devine votre visage d’En-bas
vos lèvres prises dans la mousse
et posée à votre front frais
la couronne de broussailles et de terre
qui se dénoue lentement
cet après-midi de novembre
les corneilles chantent un refrain sans réponse
et la pluie tire ses rideaux bouclés
par-dessus votre lointain visage
que je ne connaîtrai jamais.
Il ne peut rester dans la forêt avec ce tas de cicatrices cousues et les restes d’une enfance trop lourde à manœuvrer. Et il y a tant d’éléments qui lui sont impossibles à nommer, il ne saurait pas par où commencer.
Il a besoin de vent haut, de marées régulières, surtout il doit apprendre à vivre.
Voici l'automne boiteux dans son or presque noir
la fauvette bondit à travers les feuilles
et vient boire la rosée aux flaques brillantes
le merle crie dans le bois jaune
où le jour l'appelle
voici septembre qui jette autour des cimes
ses fourrures fauves
tandis que les buissons tendent leurs tiges durcies
comme des doigts que l'hiver gèlera