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Citations de Claire Genoux (47)


Claire Genoux
Ne rien dire de mon corps...


Ne rien dire de mon corps
que les sommeils colportent d’une nuit à l’autre
comme un cavalier nu
ne rien dire des veines décousues par les doigts des hommes
ni de cette poitrine sur laquelle marchent les oiseaux
ne pas parler non plus des fées féroces
que le travail a penchées sur leur rouet
surtout ne pas citer les mots
qui ouvriraient mon ventre comme une voile
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On rend visite une fois par semaine, puis les visites s’espacent. Lily-Anne reste assise sur le banc devant l’entrée de l’hospice, récite des noms de fleurs. On a parlé du monde rude de la forêt, de l’isolement, des odeurs boueuses du fleuve, mais on n’a pas inspecté dans les coutures de la terre, on n’est pas allé regarder dans la doublure des choses. Comment Père traitait, comment il partait aux outils sous le ciel vide. On ne quitterait pas ce monde. On tiendrait sans parler. Le soleil du matin sèche la table devant le cerisier, on ne peut pas poser de mots sur ce qui est au dedans. Lilia oui elle essaie, il lui pousse une langue au bout du stylo-plume. Elle retrouve ce qu’il faut dans le fond des armoires et sous les lits, le porte au jour avec un talent sûr. 
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Claire Genoux
Je guette le passage des mots
leurs petits pas sur la mousse
s'entassant parmi les futaies de l'aube

ces mots vagabonds
qui battent ma page
de leurs cils de soie

et déjà le jour plonge dans la parole pluvieuse

(" La parole ficelée ")
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Nos rêves nous échappent à l’heure de l’étreinte
et la soif fait flamber nos bouches
remplies à ras bord par les ronces complices
j’entends de très loin
ta voix à la respiration rare
qui me supplie d’apaiser ta langue
mais la terre s’est déjà entassée
entre nos deux épaules
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Un soir je partirai seule
rendre à la nuit mon cœur de craie
j’échangerai l’or des chemins
contre un ciseau d’argent
pour découper les siècles
je partirai
et je ne me souviendrai plus d’avoir
un jour été ici
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J'écris seule
pour planter mes gros souliers
dans la boue du temps

j'écris maintenant et c'était déjà hier

[dans "la parole ficelée", in "Soleil ovale"]
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Ce sont surtout les mots de l’absence
que travaille la plume
au creux des alcôves jumelles

tant de regards viennent se blottir
au seuil de l’épais cahier
qu’encombre la plume veillant encore
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Je guette le passage des mots
leurs petits pas sur la mousse
s’entassant parmi les futaies de l’aube

ces mots vagabonds
qui battent ma page
de leurs cils de soie

et déjà le jour dans la parole pluvieuse
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CLOUÉES



   au milieu des sacs
là sur le seuil
   où
tout a sauté
en claques froides
nous ramenons
des tricots  des gilets
au fond du couloir
envoyons Papa
- voir ce que ça donne
si quelqu’un veut bien
répondre   ou un nom
   peut-être  dans la nuit
ricocher
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Hôte de cette terre
malgré moi foulant sa poussière et ses prés
je gaspille la vie fraîche
et m’entretiens volontiers
avec l’été si calme sous les ponts
accrochée au convoi des soleils
il y a longtemps que j’agite mon mouchoir
pour perdre la mémoire de la mort
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On ne dirait rien
on secouerait seulement la tête
et la lumière frapperait derrière les arbres
on aurait compris à la seule fraîcheur de la terre remuée
il y aurait du vent
on le verrait
il se répandrait sur nous avec la nuit
on aurait été d’abord seule à le savoir
que c’était fini
que ça s’arrêtait
le temps de la maison
ou de l’été dans la splendeur des choses
on aurait vu que ça venait
que c’était déjà sous la peau
que c’était trop de solitude à la fois trop de vide
trop de fatigue transportée
et que ça avait déjà commencé à mourir
mais on pense toujours aux choses après
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Pourquoi cette fidélité aux larmes
aux premiers givres d'octobre
si pauvre fenêtre à son voyage futur
et que me reste-t-il de bras
pour servir son enfance sans qu'elle soit seulement
souvenir de la mienne
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À ne pas forcer la caresse du matin
qui sait si la peur
ne finirait pas
par se casser toute seule
comme un soleil doux
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LA MAISON



    - la partie dure
( le reste ils ont
brûlé)
rangeons les affaires de
bain    les grandes
chemises les blousons
   allons chercher des
torches
de quoi tenir nos têtes
contre les sacs
   ces balles noires et
fondantes
qui nous précèdent
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Les poèmes sont des moteurs.
Ils proviennent d'un lieu différent.
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Aux arbres

au revers du monde
(dans un au-dessus de
Soi)
avec un effort régulier
incomplet
- l'air pèse tant
oui
parfois
nous
Respirons
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quand les cloches sonnèrent sur les prairies fraiches
le vieil animal l'avait attendue
au seuil de sa tanière
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Elle dit qu'écrire autre chose que l'enfance lui est impossible, qu'elle ne peut pas se défaire du mandat d'enfance.
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Le corps est

un lieu saint
sans cesse assailli
ou dévissé
du poids d'une peau
à ce qu'il paraît
une déchirure
où essayer De -
parfois pour une
vie cela suffit
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CES TROIS-LÀ



    seules
sommes ses enfants
à l’intérieur de l’ancienne
bâtisse
dans le coupant des
garages  des remises
- drapées de pluies sèches
Sous la peau   ça démange
et réveillées par le
   poids
du torrent
(les murs ont
à peine bougé)
Des places nous sont
attribuées
sous un même soleil rouge
   des numéros
un deux et trois
   sommes seules
   confectionnées
par le muscle
de Mère
- un monument
exposées à cet amour
comme à une lampe
   aveuglant   irréversible
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