Claire-Marie le Guay vous présente son ouvrage "C'est la nuit qu'il est beau de croire à la lumière" aux éditions Flammarion.
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Note de musique : © mollat
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Imaginez que vous souhaitiez caresser le visage d’un être aimé. Vous commencez par en avoir la pensée qui s’accompagne du sentiment de votre tendresse. Puis vous dirigez votre bras vers le visage et, peu à peu, délicatement, en contrôlant votre geste, vous l’approchez de la loue. Ce n’est qu’au dernier moment que votre main interviendra, qu’elle cherchera à se faire la plus douce, la plus tendre, la plus sensuelle possible. Vous donnerez toute votre concentration à cet instant afin que votre main, et plus précisément le bout de vos doigts, transmettre en un geste de quelques secondes, de la façon la plus intelligente possible, votre message d’amour. Caresser la joue d’un être simé, c’est jouer une phrase musicale.
Le grand pianiste Artur Rubinstein disait : « Un jour sans piano, ça va, deux jours sans piano, je l’entends, trois jours sans piano, le public l’entend. »
Un interprète est un conservateur. Il préserve une oeuvre, la met en valeur, en fait connaitre l'histoire et le sens.
Un interprète est un restaurateur. Il travaille dans le détail, révèle les lignes, les courbes. Il ravive les couleurs de l'oeuvre.
Un interprète est un passeur. Il donne vie à une partition qui traverse les siècles, il établit le lien entre celui qui l'a écrite et celui qui l'écoute. Il fait passer de la rive de celui qui donne à celui qui reçoit.
Un interprète est un commissaire d'exposition. Comme lui, il choisit les oeuvres qu'il assemble lors de son récital, dans la salle de concerts ou pour un enregistrement, en construisant un programme autour d'une thématique, d'une chronologie, d'une opposition.
Dans les minutes qui précèdent l'entrée en scène, et contrairement aux instrumentistes à cordes qui peuvent s'échauffer sur leur instrument, je n'ai pas de piano avec moi. Je dois donc me préparer à retrouver le piano directement sur scène. Le concert commence donc en moi bien avant son début, dans les coulisses dont j'aime l'ambiance et l'odeur faite de poudre, de fer, de fil, de bois, de plâtre, de joie et de trac!
Etre musicien, c'est parler une langue universelle qui non seulement peut être comprise de tous mais a aussi la capacité d'atteindre le coeur de chacun. Cette langue nous permet de jouer dans le monde entier, de partager ce que nous sommes et de révéler à chacun ce qu'il est.
Un interprète est un insatiable voyageur dans le temps. Par son répertoire, par sa connaissance des grands artistes du passé, par sa curiosité pour la création en mouvement et par ses engagements pour son époque, il est un passeur. De même que le savoir s'enrichit quand on le partage, la musique nous rapproche.
La vie est plus belle en musique!
C'est l'objectif de l'éducation que de développer les capacités humaines. Chacun est ensuite appelé à trouver celle qu'il privilégie dans sa relation au monde. La musique est l'une d'elles.
Lorsque j'ai choisi, enfant, d'être pianiste, je consacrais mon temps à apprendre la musique, à travailler mon instrument, à me préparer à ce qui allait être mon métier. Pourtant une question revenait régulièrement: "Et à part le piano, qu'est-ce que vous faites?" Cette question était cruellement révélatrice de l'immense décalage entre ce que les autres percevaient de ce que je faisais -jouer du piano-, et la réalité de mon entraînement.
Le professeur éclaire. Il est là pour lever des barrières et en poser d'autres. Enseigner, c'est comprendre qui est en face de soi pour pouvoir aider au mieux; c'est donc découvrir qui est l'autre. En demandant beaucoup à son élève, l'enseignant généreux et exigeant lui manifeste sa confiance et l'aide à repousser ses limites.
Beethoven a transcendé, pour et par son art, la douleur et la difficulté de la perte de son ouïe. Voici de quelle façon il l'exprime dans la suite de son "Testament":
Né avec un tempérament fougueux, sensible même aux plaisirs de la société, je dus très vite m'isoler, passer ma vie dans la solitude. Si, de temps en temps, je voulais échapper à tout cela, comme j'étais durement repoussé par la triste expérience, doublée de mon ouïe si mauvaise! Il ne m'était cependant pas possible de dire aux gens: parlez plus haut, criez, car je suis sourd. Comment me serait-il possible d'admettre la faiblesse d'un sens qui chez moi devrait être d'un degré plus parfait que chez les autres, un sens que je possédais autrefois à un tel degré de perfection que de gens de ma profession l'ont, ou l'ont eu.
Le trac se travaille, s'affronte, s'apprivoise. Parfois, il nous attend à un détour inconnu.