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Critiques de Claude Burgelin (8)
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Georges Perec

C'était évidemment un incontournable. Je ne pouvais d'aucune façon passer outre cette biographie de Georges Perec rédigée par quelqu'un qui l'a côtoyé et qui avait signé l'un des premiers essais consacrés à mon auteur fétiche. Je dis ici « biographie », mais c'est plutôt à un parcours critique à travers l'œuvre multiforme de Perec qu'on est convié avec cet ouvrage. Presque toutes les pages m'invitaient à me replonger dans les textes connus et moins connus de l'auteur, à relire avec un angle nourri de la pertinente analyse de Burgelin les mots de Perec, ses histoires, ses aventures, ses expériences, son autobiographie dissimulée derrière le manque, l'absence, l'omission. C'est, tout de même, je crois, un ouvrage pour perecquiens avisés ou pour celles et ceux qui, comme moi, pourraient prétendre s'en approcher quelque peu. C'est la création virtuose de Perec qui se révèle dans cet ouvrage qui va de l'infraordinaire à l'œuvre-monde, qui va du premier roman publié Les choses à l'implosion du concept même de roman avec La vie mode d'emploi, qui va des textes militants au tournant qu'aura été l'Oulipo dans le parcours littéraire de Perec. Burgelin essaie de nous faire voir qu'au travers les pas de côté que constituent les jalons de sa production littéraire, jalons qui peuvent apparaître comme autant de pièces de puzzles, au-delà du labyrinthe ainsi constitué, c'est la passion des mots qui a soulevé et fait vivre Perec dans son désir de se révéler autant que de se dissimuler.
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Georges Perec

À quoi reconnaît-on une bonne biographie d'ecrivain ? À ce qu'elle donne envie de lire ou de relire les œuvres de l'écrivain en question, et aux clefs qu'elle apporte aux œuvres. C'est exactement ce que fait Claude Burgelin avec ce « Georges Perec ». Il n'en est pas à son coup d'essai puisqu'il est déjà l'auteur d'un livre sur Perec paru en 1988 au Seuil, il est également membre de l'association Georges Perec qui édite les Cahiers du même nom, et a participé à l'édition des œuvres en Pléiade ; et surtout il a fréquenté Perec de près très jeune et jusqu'à la fin.



C'est une biographie chronologique, mais toujours la vie privée est mise en relation avec les textes. Dès le début, Burgelin interroge les rapports de l'œuvre et de Perec à sa judéité, au décès de son père polonais naturalisé français et engagé volontaire, mort pour la France en juin 1940, et à la disparition de sa mère à Auschwitz en 1943. Comment ces éléments résonnent dans tous ses livres, parfois sourdement mais en étant bel et bien présent. Il faut voir comme cela irrigue « W ou le Souvenir d'enfance », roman troublant s'il en est dans lequel se mêlent olympisme et nazisme, enfance et persécutions.

Burgelin met au jour des correspondances entre les oeuvres, comment elles se répondent et se citent les unes les autres, leur(s) enchevêtrement(s), alors qu'au premier abord, et tout à fait sciemment de la part de Perec, celles-ci ne se ressemblent pas.

On voit un écrivain au travail en permanence, l'écriture oscillant entre jeux et autobiographie, trouvant inspiration et stimulation dans des contraintes qu'il invente ou s'approprie grâce aux échecs ou aux mathématiques sans jamais renoncer à la légèreté de l'écriture, s'amusant à emprunter pour mieux honorer les œuvres de Kafka ou de Melville ou d'autres, procédant comme un architecte pour bâtir la structure de ses romans puis comme un ébéniste tant ses phrases sont composées comme de la marqueterie. À ce titre, la lente élaboration de « La vie mode d'emploi » est exemplaire, le long chapitre que lui consacre à juste titre Claude Burgelin est tout bonnement passionnant et donne instantanément l'envie de replonger dans ce chef-d'œuvre absolu.



Ce qui surprend aussi au cours du livre c'est le peu de succès de Perec avant « La vie mode d'emploi », à l'exception toute relative du premier roman publié en 1965, « Les choses ». Au vu de l'influence de son œuvre il paraît presque inconcevable qu'un livre aussi puissant que « W ou le Souvenir d'enfance » soit sorti dans une indifférence quasi générale.

Autre face de cette biographie, Burgelin montre la réalité quotidienne de Perec, son emploi de documentaliste, ses heurs et malheurs amoureux, son goût pour le jeu (les mots croisés, les échecs, le go, etc), son attraction vers le cinéma, etc.



Bien évidemment les dernières pages sont les plus tristes, les plus poignantes et pas seulement parce qu'elles racontent les derniers mois de Perec mort prématurément quatre jours avant ses 46 ans, c'est aussi pour Claude Burgelin la mort d'un ami admirable. Cette amitié paraît constamment au gré des pages, c'est ce qui rend cette biographie émouvante qui est bien plus qu'une simple vie d'écrivain et qui fait que je n'avais pas envie que ce livre se termine. Je l'ai refermé la mort dans l'âme en prenant refuge dans les recueils d'entretiens de Perec qui dessinent une autre biographie de l'écrivain, une autre histoire de ses livres, etc.
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Album Georges Perec: Iconographie commentée

« Il s'agissait d'un individu aux traits plutôt lourdauds, pourvu d'un poil châtain trop abondant, plutôt cotonnant, portant favoris, barbu, mais point moustachu. Un fin sillon blafard balafrait son pli labial. Un sarrau d'Oxford sans col [...] lui donnait un air un brin folklorain. » [Autoportrait de G.Perec in La Disparition]

C'est en utilisant cette citation de La disparition où Perec semble se décrire lui-même que Claude Burgelin introduit son Album Georges Perec. Voilà un album en forme d'hommage bien senti, un album garni d'illustrations qui insufflent des éléments de réalité dans cet univers éclaté qu'est le monde de Perec. Ayant déjà lu plusieurs écrits biographiques consacrés à Georges Perec, je ne pourrais dire que j'ai appris beaucoup de nouveaux faits, mais je ne répugne jamais à me replonger dans des essais, des écrits qui choisissent pour thème l'écrivain Perec, l'homme ou son incomparable oeuvre. La lecture de cet album a reconfirmé chez moi l'admiration que je porte à cet extraordinaire oulipien. Son oeuvre, comme écrivain, verbicruciste, lipogrammatiste, dramaturge ou traducteur, aussi hétéroclite qu'elle puisse paraître, s'ordonne pourtant selon des lignes de force et déceler ce fil rouge dans les interstices de sa production artistique constitue l'un des plus grands plaisirs de sa lecture. Je suis et demeurerai un fervent adepte de l'oeuvre perecquienne.
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Album Georges Perec: Iconographie commentée

Georges Perec

Numéro 1 de Cause Commune 1972

Extrait du texte " Les Gnocchis de l'automne ou Réponse à quelques questions me concernant".



Je sais, en gros, comment je suis devenu écrivain. Je ne sais pas précisément pourquoi. Avais-je vraiment besoin, pour exister, d'aligner des mots et des phrases ? Me suffisait-il, pour être, d'être l'auteur de quelques livres ?

J'attendais, pour être, que les autres me désignent, m'identifient, me reconnaissent. Mais pourquoi par l'écriture ? J'ai longtemps voulu être peintre, pour les mêmes raisons je suppose, mais je suis devenu écrivain. Pourquoi précisément l'écriture ?

Avais-je donc quelque chose de tellement particulier à dire ? Mais qu'ai-je dit ? Que s'agit-il de dire ? Dire que l'on est ? Dire que l'on écrit ? Dire que l'on est écrivain ? Besoin de communiquer quoi ? Besoin de communiquer que l'on a besoin de communiquer ? Que l'on est en train de communiquer ? L'écriture dit qu'elle est là, et rien d'autre, et nous revoilà dans ce palais de glaces où les mots se renvoient les uns les autres, se répercutent à l'infini sans jamais rencontrer autre chose que leur ombre.

(Repris dans Je suis né)
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Passants

L’exercice proposé est le suivant : choisir un tableau parmi ceux du musée des Beaux-Arts de Lyon, et écrire.

21 écrivains se sont prêtés au jeu sous la coordination éditoriale Pierre Zancarini. Parmi eux : Charles Juliet, Michaël Glück, Michel Le Bris, Brigitte Giraud, Jean-Bernard Pouy, Tiphaine Samoyaut, Jane Sautière, Claude Burgelin, François Bon, Jean-Pierre Martin, et d’autres.

Passants est un beau livre, avec une mise en page particulièrement réussie des tableaux qui ont inspiré les textes. On appréciera la composition graphique, l’utilisation des détails, l’originalité et la modernité de la présentation.

Les tableaux dont le rendu des couleurs est superbe font toute la valeur du livre. On peut toutefois regretter que les textes soient inégaux et pas toujours à la hauteur du projet.

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Album Georges Perec: Iconographie commentée

Hommage sensible au jubilatoire Georges Perec.

La suite...
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Georges Perec

En revanche, Claude Burgelin n’a pas son pareil pour décrypter les livres de Perec, et retrouver, derrière le ludisme affiché, la ­tragédie fondatrice de la Shoah. Elle lui a pris sa mère et a effacé ­presque tous ses souvenirs.
Lien : https://www.lemonde.fr/criti..
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Georges Perec

Une biographie dense éclaire les secrets et les obsessions cachées d’une œuvre littéraire virtuose, hantée par la disparition de ses parents et happée par la nécessité de jouer avec les mots pour vivre.
Lien : https://www.lesinrocks.com/l..
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