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3.62/5 (sur 42 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Paris , le 06/06/1934
Mort(e) à : Paris , le 30/05/1994
Biographie :

Jean Gattégno, né le 6 juin 1934 à Paris et mort le 30 mai 1994 à Paris, est un intellectuel et un dirigeant d'administration publique français.

Professeur agrégé d’anglais, il enseigne à l'Université de Paris VIII (Vincennes), au lendemain de mai 68, puis à celle de Nanterre. Il est un spécialiste de l’œuvre de Lewis Carroll et de celle d’Oscar Wilde.

Sous l'autorité du ministre Jack Lang, il est de 1981 à 1989, Directeur du Livre et de la Lecture au Ministère de la Culture et de la Communication où il joue un rôle important dans le développement des bibliothèques publiques. Il supervise notamment la création des 17 dernières bibliothèques départementales de prêt et leur décentralisation. Il participe également à la mise en place de la loi sur le prix du livre de 1982, dite loi Lang, ainsi qu'au développement du Centre national du Livre dont il est alors le président en qualité de directeur du livre et de la lecture.

Délégué scientifique de l’Établissement public de la Bibliothèque de France de 1989 à 1992, il contribue activement au projet de la Bibliothèque nationale de France au côté de Dominique Jamet président de l'établissement public, où il met notamment en place un groupe de travail sur le poste de lecture assisté par ordinateur dirigé par Bernard Stiegler.
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Source : Wikipédia
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Lewis Carroll
Montage d'entretiens menés par Christine GOEME sur Lewis CARROLL. - Jean GATTEGNO, Directeur du livre au Ministère de la Culture, préfacier des Oeuvres de Lewis CARROLL parues dans la collection "La Pléiade" (Gallimard) : la destinée littéraire de L. CARROLL. Les composantes diverses de son oeuvre. Ses Oeuvres de jeunesse. La personnalité de L. CARROLL. Son activité de photographe....

Citations et extraits (18) Voir plus Ajouter une citation
...dans les dernières années de sa vie, à Naples ou à Paris, Wilde ressemblait plus en plus au portrait que Proust donne, hors les soirées mondaines, de Monsieur de Charlus. C'est cette image, connue de ses détracteurs et de ses ennemis, diffusée par eux et accueillie avec délectation, ou avec une très victorienne hypocrisie — non limitée cela va sans dire, au territoire britannique —, qui restera collée à lui. C'est elle qui ruinera, en quelques semaines, la royauté de Wilde.
(p.177)
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Chronologiquement, Jules Verne a fondé l'anticipation scientifique ; en fait, c'est plutôt de Wells que toute la science-fiction actuelle procède.
L'un et l'autre, en tous cas, presque contemporains, réellement imprégnés de pensée scientifique (connaissance et mode de raisonnement), romanciers en même temps que prophètes, ont su réaliser un équilibre entre l'illusion fabulative et la vraisemblance scientifique.
Écrivant des récits d'aventures "extraordinaires" ou "romancées", ils ont voulu que leurs lecteurs s'interrogent sur les apports et les conquêtes à venir de la science.
La réflexion souhaitée pouvait certes demeurer sur le plan technique, ou s'élever aux considérations politiques, sociales et philosophiques, l'essentiel, qui est nouveau, c'est que la base de cette réflexion est toujours constituée par une hypothèse scientifique ou technique encore non vérifiée....
(extrait de "Les fondateurs du genre : Jules Verne et H.G. Wells", première partie de l'ouvrage paru aux éditions "Que sais-je ?" en 1971)
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Je serais, quant à moi, tenté de dire, pour conclure sur ce point, que Carroll, dès l'âge de vingt-trois ans, a trouvé avec les fillettes, puis les jeunes filles, une forme de relation amoureuse qui lui a donné les mêmes joies que celles que d'autres auraient demandées à des relations plus franchement physiques. Tenons-nous en là.
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Si Jules Verne a ouvert une voie, c'est Wells qui en a, le premier, exploré toutes les avenues.
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À vrai dire, c'est dès son enfance que Carroll s'est passionné pour tout ce qui était jeux et jouets. À l'époque il inventait marionnettes et trains militaires. Adulte, son Journal fourmille d'"idées" qui ressortissent autant au concours Lépine qu'à la fertilité d'esprit du calculateur.
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Comment s'évader? Comment aider un lecteur, enfant ou adulte, à franchir cette frontière qui borne, et enferme, le monde dit réel? Comment Alice peut-elle oublier, et nous à sa suite, la chambre bien victorienne dans laquelle elle est en train de bavarder avec son petit chat pour découvrir, derrière le miroir de la cheminée, un monde aussi étrange, extérieur et intérieur à la fois? Deux procédés qui, de l'aveu général, permettent cette fuite hors du temps ou de l'espace. En cela seul ne réside donc pas l'originalité de Carroll, mais dans le degré d'interpénétration des deux procédés, qui deviennent complémentaires et se renforcent l'un par l'autre.
Mais ces procédés eux-mêmes ne suffiraient pas, et Carroll en fait intervenir un troisième: le rire, dont le but est de détruire les derniers liens qui nous rattachent à un univers stable, aux règles reconnues et acceptées par tous. Rire qui n'épargne rien, ni les conventions sociales, ni les principes moraux, ni les catégories intellectuelles. Rire, surtout, qui permet que le scandale qu'est le nonsense ne soit pas senti comme tel. Car c'est de la fusion de ces trois procédés que naît le nonsense carrollien, et c'est en lui que chacun trouve sa justification. Les jeux destructifs du langage, les idées cocasses, le passage insensible entre rêve et réalité, l'intervention d'éléments tirés du merveilleux enfantin - tout cela se conjugue et se couronne dans cette création originale que représente le nonsense. Et son aboutissement - provisoire, puisque d'autres étapes, dans la vie comme dans l’œuvre de Carroll, marquent le cheminement vers la Logique Symbolique - ce sera l'ouverture au monde de l'enfance.
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La pruderie dans le langage est donc reconnue par lui [Lewis Carroll] pour ce qu'elle est: une erreur, qui nous fait prendre les mots pour des idées ou des concepts, qu'ils ne sont pas. C'est au reste tout l'enseignement de Carroll le logicien - mais non pas, semble-t-il, du chrétien Carroll. Qu'en conclure donc? D'une part que se vie, et son œuvre aussi, du moins celle qu'il a écrite "consciemment", témoignent d'une constante fidélité à ces deux notions de l'existence d'une puissance divine, et de l'infinie bonté de celle-ci. D'autre part, et presque contradictoirement, qu'est grande l'insécurité que crée chez lui le maniement irréfléchi de mots qui pourraient mettre en danger un équilibre peut-être fragile: le verbe devenant le garant, et non le signe, de l'idée ou du dogme. Sa défiance à l'égard des idées (rappelons-nous ce qu'il écrit dans Logique symbolique des sophismes contenus dans bien des sermons), sans jamais se traduire par une mise en question des dogmes eux-mêmes, si ce n'est celui de l'enfer, fortement contesté par tout son temps, se révèle, se trahit même par le refus, inhabituel chez lui, de toucher l'échafaudage verbal par quoi les dogmes sont, directement ou non, soutenus. Signe de doutes religieux? Peut-être pas. Mais signe à coup sûr, et ce malgré ses dénégations, du refus de faire porter sur l'ensemble de sa foi le regard aigu du raisonnement logique, dont il était mieux placé que bien d'autres pour connaître la force. L'intuition lui demeure, et la permanence d'une attitude humaine faite avant tout de charité - mais la certitude, sur ce point du moins, semble échapper à cet instrument dont lui-même cependant soulignait dans sa Logique le caractère universel. Si le divorce entre le cœur et la raison n'est pas nécessairement le signe d'une foi mal assurée, du moins nous fait-il comprendre que, là où les facultés intellectuelles mettant en jeu le raisonnement logique ont libre cours, la foi, sans être écartée, reste absente. Si aucun syllogisme ne peut servir à démontrer l'existence de Dieu, non seulement celle-ci ne saurait être l'objet de réflexion, mais même elle ne peut que disparaître lorsque la création littéraire, dans le nonsense, est le fruit de cette même logique. L'absence de Dieu dans les deux Alice et dans le Snark est l'envers du triomphe de la logique qui caractérise ces ouvrages. Wittgenstein disait: "La philosophie commence quand le langage part en vacances." De la même façon, il semble que, pour Carroll, Dieu n'apparaisse qu'avec l'effacement ou le départ de la logique. Ce n'est pas dire que la foi soit chez lui insincère ou fragile, mais simplement qu'elle ne se confond jamais avec la logique, qu'elle se conjugue peut-être avec elle, mais peut-être aussi comme l'eau avec le feu. Pilier, certes, mais non pas unique.
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(...) s'il n'était pas l'homme d'un seul livre - les pamphlets oxoniens, le Snark, Symbolic Logic, le prouvent à l'envi -, Dodgson était peut-être l'homme d'un seul problème. Je veux dire que ce qui notamment a fait la réussite éclatante d'Alice puis du Miroir, c'est la communion étroite qu'ils révélaient entre l'âme de leur auteur et certains problèmes enfantins les plus sensibles; il y avait chez le jeune Carroll une spontanéité dans la création, et une adéquation entre l’œuvre créée et les créations de l'esprit enfantin, qui contraignaient à en chercher la cause non dans un effort de compréhension venu de l'extérieur (qui serait celui d'un observateur, le plus attentif possible), mais dans une identification complète de l'auteur à son modèle. Il ne s'agit pas de dire "Alice, c'est Carroll" -, mais de se rendre compte de ce que, à travers Alice (ou ses camarades de rencontre) c'est Dodgson lui-même qui nous parle. Son œuvre est spontanée par ce qu'elle exprime des problèmes qu'il n'a pas cessé de vivre sur le plan de relative inconscience. Le mécanisme même de la création d'Alice, sur la barque qui remontait l'Isis, l'improvisation, tellement surprenante qu'elle motiva la question stupéfaite de Duckworth: "Dodgson, c'est là un conte que vous improvisez?" (cité dans Lewis Carroll Picture-Book, p. 358) sont le signe que Dodgson, ce jour-là, puis, lorsqu'il entreprit de rédiger ce qu'il avait raconté, s'exprima lui-même aussi librement que le malade le fait sur le divan du psychanalyste. Dodgson, assis dans la barque, ramant machinalement sous le grand soleil de juillet, mis en confiance aussi par la présence de trois petites filles qu'il aimait, et nullement gêné par celle de son ami Duckworth, était en fait presque dans la situation physique du patient allongé...
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On peut être auteur pour enfant parce qu'on l'a décidé (parce que les livres se vendent bien lorsqu'on les écrits pour des enfants, ou parce qu'on veut faire plaisir à des petits-enfants, ou encore par qu'on ne s'estime pas capable de faire "mieux", donc d'écrire pour les adultes). En ce cas, on écrit des livres qui peuvent plaire, mais qui ne durent guère. On peut aussi écrire pour les enfants parce qu'on les aime, qu'on les comprend ou qu'on croit les comprendre, et qu'on veut les divertir ou les éduquer. La Comtesse de Ségur se situerait dans cette deuxième catégorie. Et puis on peut être auteur pour enfants parce qu'on a gardé soi-même l'âme d'un enfant, non pas au sens abstrait et vaguement poétique de la chose, mais parce que les problèmes qui se posaient à l'enfant qu'on était, faute d'avoir été résolus, se sont transportés dans l'âge adulte, et, restant toujours actuels, sont exprimés avec une sincérité qui impose à d'autres enfants la vérité de l’œuvre: c'est dans cette classe que doit être rangé le Carroll des Alice, mais également, et pour des raisons analogues, le Kenneth Grahame de Le Vent dans les saules, et probablement le James Barrie de Peter Pan.
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Alice avait trois ans en 1855, mais ce n’est qu’en 1856 qu’il fit sa connaissance. Entre-temps, il avait rencontré sur la plage deux de ses cousines, la petite Frederika — « l’une des enfants les plus adorables que j’aie jamais vues (...) l’une des enfants les plus gentilles que j’aie jamais vues, et en même temps, la plus jolie : chère, douce, jolie petite Frederika ! » (Journal, p. 62-63) — puis Gertrude, sœur de Frederika, « encore plus jolie que ma petite préférée Frederika ; elle a vraiment le plus beau visage d’enfant que j’aie jamais vu » (p. 65). Puis, ç’avait été le premier contact avec son frère, Harry, alors âgé de neuf ans (« sûrement le plus joli garçon que j’aie jamais vu »), et, deux jours plus tard, avec sa sœur Lorina, l’aînée des filles, qui avait sept ans. La première rencontre avec Alice eut lieu un mois et demi plus tard, le 25 avril 1856, lors d’une des premières expéditions photographiques de Carroll dans le collège ; Carroll marqua ce jour « d’une pierre blanche », signe irréfutable d’une grande émotion ; (...).

Alice
Alice Liddell
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