Peut on vivre sans les artistes ? .
Quelle est la place des artistes dans les grands débats d?aujourd?hui ? Quel peut être leur apport spécifique ? Les artistes ont-ils une responsabilité particulière dans la vie collective, ou n?ont-ils pour seule responsabilité que la réalisation de leur ?uvre, en toute liberté ? Cette liberté est-elle sans limite ? On reçoit des siècles passés l?idée que les artistes sont des témoins de la sensibilité humaine, de la profondeur de l?esprit, du désir de beauté et de bien. On observe qu?ils ont souvent été prophètes de l?avenir. Est-ce encore le cas ? Comment discerner dans la foisonnante production artistique actuelle ce qui contribue au mieux-être de la société ? La place de l?art et des artistes est-elle vitale ou superflue ? Avec la participation de : Ronan Barrot, peintre ; Michel Brière, prêtre du diocèse de Paris, aumônier des Beaux-Arts Alain Cugno, philosophe ; Claude-Henri Rocquet, écrivain, historien d?art. Débat animé par Catherine Escrive, journaliste.
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Te connais-tu seulement toi-même ? Toi qui cites si souvent le précepte de Socrate – Connais-toi toi-même, tu n’en parles que par ouï-dire. Tu raisonnes comme résonne un tambour et sa peau d’âne, dont on fait aussi les diplômes. Mais que sais-tu du monde, mon petit bonhomme ?
Où sommes-nous, à cet instant, cet instant fugitif, dans ce fleuve qui est un océan ? Oui, en vérité, qu’est-ce qu’un homme dans la nature, le monde, le temps ? Nous sommes un néant à l’égard de l’infini, un tout à l’égard du néant, un milieu entre rien et tout.
Le poète quitte son jardin secret
Et maintenant que nul n'aura plus soin de vous
Mes arbres et mes herbes folles
Frères et soeurs de sève et de silence
Vivez vivez tenaces contre le rocher
Je vous confie au ciel à sa pluie à ses flammes
Je vous confie à vous-mêmes je vous confie
Au temps et à la terre
Au loin j'écouterai dans la rumeur humaine
Votre sagesse instruire les étoiles .
(" Le village transparent")
Bruegel, dans sa maison de Bruxelles, regarde la neige tomber. Il fait sombre sur le pays. Les rues sont pleines de reîtres et les tribunaux de tueurs. C'est l'Avent. L'Evangile est ouvert dans l'atelier, près du chevalet. Le monde autour de lui est ouvert comme un livre. Qui en dirait le sens sinon le Christ qui vient de naître ?
Brueghel est le peintre de la terre et du temps (...) le peintre des climats et des saisons, de la roue de l’année.
D’abord viennent les chasseurs (...) Ils descendent vers la plaine où la neige est douce et vers le village dont les maisons les attendent : dans l’air pâle monte la fumée. Ils songent dans le givre de leur barbe à la cheminée, à la marmite sur la table, à la soupe chaleureuse. Comme c’est loin encore !
"Noël du corbeau et de la colombe"
L'un ne peut croire qu'à la nuit
La plus noire et desespere.
L'autre est fille de la lumiere.
Pauvre coeur, coeur obscur, dit-elle,
Écoute l'heureuse nouvelle.
Nous vivrons de vie éternelle.
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Mes amis, disait Lanza, le temps a passé. » Il avait parlé, debout, il avait enseigné, il avait dit, sans se hâter, ce qu’il avait à dire, ce jour-là, il avait écouté, il avait répondu aux questions, aux objections. Il était temps de se quitter. Il était temps pour lui, et pour nous, de reprendre la route. Le temps était venu d’un temps de silence et de solitude. Il était temps que le silence complète la parole, lui fasse écho. Lanza saluait alors l’assemblée, petite ou grande, faite d’amis fidèles ou de nouveaux venus, par cette formule, cette parole : « Paix, force et joie. »
Des deux versants de l’année, Brueghel préfère le plus rude, et l’hiver plutôt que l’automne. Il est le peintre des hivers et des neiges
Étoile! Chère étoile, âme fidèle, fleur
Dont chaque pétale est un alleluia,
Comme je vis tu vivrais, lumière, éternelle.