Citations de Daniel Carton (15)
"Avec son air d'enfant de chœur qui a volé les burettes", comme l'avait décrit Yvan Audouard, Alain Duhamel pense depuis trente ans pour toute la France et semble reparti pour trente nouvelles années si son solex ne le lâche pas en route.
Nous habitions dans la montée de la rue Jules Guesdes . Une grande bâtisse exposée à tous les vents , construite par le père , qui au retour de sa guerre , avait voulu échapper à la mine et se mettre à son compte dans son atelier de menuisier . Ma mère et lui s'étaient décidés à franchir cette frontière , à démarrer un autre vie , à s'éloigner du fond qui les avait vu tous deux naître, grandir ,et se marier . Ils avaient fait un saut d'à peine deux kilomètres mais ils étaient partis à l'aventure
entre poireaux et et bégonias , les hommes des corons savaient aussi cultiver le jardin de leur passion. Rien non plus n'y pouvait être secret. personne encore n'avait les moyens d'acheter une voiture , ce qui vous aurait fait passer sans discussion pour le roi du pétrole . Certains s’étaient fait bâtir un garage pour le transformer faute de dauphine ou d'aronde en atelier de bricolage et abri de séchage . sous les bottes d'échalotes , d'oignons et de tabac , celui-ci se faisait menuisier , celui là chaudronnier ;
Ces messieurs -bricolage n'avaient pas à se cacher. le travail au noir c'était au fond de la mine qu'il avait lieu .les hommes des garages imposaient le respect . Si on les enviait , c'était bien parce qu'il pouvait prétendre avoir de l'or dans leur main . le seul qui leur était permis de toucher .
certes cette guerre emmenait des vies mais elle en changeait aussi . Leurs vieux pouvaient bien s'étriper su la politique , eux avaient touché au bonheur indicible et inavouable de toutes les guerres . Celui des gens englués dans leur quotidien et n'ayant pas les moyens de s'offrir du rêve .cette guerre avait son lot d'atrocités mais leur avit donner le moyen inespéré de voir du pays. ils avaient délaissé pour la première fois ..... p 97
on aurait tort d'imaginer qu'il n'y avait rien de plus simple ;d'abord il fallait avoir les bonnes "tortières ", rondes , cela va sans dire , point profonde pour ne pas dépasser la hauteur de cuisson fatidique des quatre centimètres , croûte comprise au delà du quel "ch'pain d'chien" risquait de ressembler à l’infâme pudding d'outre - manche . ensuite intervenait le talent tenant de celui du peintre , couteau en main , face à sa toile . la nuit venant p 68
je dévorais surtout de fond en comble le seul magazine auquel nous étions abonnés: le pélerin . Chaque semaine , je sautais sur les aventures de pat'apouf , détective national qui allait chasser le gangster en Amazonie et en Boldovie ....P 39
ala differenxce pour une fois des du curé , ma mère s'interrogeiat tout de même sur toutes ces " claudettes" agglutinées autour de ... p 205
après les années de solfège obligatoire et gratuit enseigné pour tous par les plus anciens , on pouvait choisir son instrument et espérer tenir derrierre son pupître jusqu'à son dernier souffle .il était dit que cette harmonie , sous les tenues et casquettes frappées de la lyre d'Hermès , devait d'abord etre celle de tous les ages et de tous les talents
Ma mère qui n'avait que 6 ans en 1918, ne manquait pas de souvenirs.Elle non plus n'avait jamais imaginé que cette première guerre aurait une suite , qu'elle se retrouverait au commencement de de la seconde avec trois mômes sur les bras et à la fin un mari prisonnier du côté de la Baltique multipliant les évasion s . S'ensuivaient les inévitables perquisitions .
Elle racontait .... p45
Lorsque ma mère s'absentait j'en profitais pour quelle que soit l'heure pour frayer sur les autres ondes captivé par ces voix et ces musiques lointaines , qui venaient s'échouer refluer comme bouteille à la mer, elles venaient de S .... p 40
sûr que si le sous-sol de Lourdes avait recelé du charbon , cette petite Soubirous aurait pu se retrouver comme nous à manger des frites dans une cité , mais pas sûr alors que la dame blanche s'y serait aventurée à multiplier les apparitions !
l'erreur historique des camarades fut de proclamer sur terre ce que l'église promettait à ses bien cher frères au ciel p139
Dans le fin fond de notre campagne aveyronnaise, il aurait fait beau voir de se plaindre. Il fallait savoir endurer pour être un homme et, comme on nous répétait que le bon Dieu là-haut nous avait sans cesse à l’œil, nul ne se serait aventuré à faire semblant. Endurer la pauvreté, endurer le labeur, courber la tête sous la discipline de Dieu comme de celle des hommes, le salut de nos âmes requérait un plein-temps censé, une fois montés au ciel, nous récompenser par des vacances perpétuelles.
tandis que la vague yéyé submergeait les pistes de danse, une autre tout aussi décoiffante roulait dans les églises