C’est en parcourant le dernier numéro de la revue Les Libraires que je me suis remémoré l’auteur franco-ontarien Daniel Poliquin. En retournant consulter ma critique d’un de ses romans, Le vol de l’ange, j’ai constaté avec surprise que j’avais aussi lu L’écureuil noir… Pourtant, aucun souvenir prégnant de cette lecture. Je corrige donc aujourd’hui cette lacune.
Le narrateur, Calvin Winter, un écrivain ayant exercé mille et un métiers, est atteint bien malgré lui d’une mauvaise conscience tenace. Persuadé qu’il tient cette tare de son éducation familiale, il s’ingénie à en analyser les ressorts afin de mieux s’en libérer. Il a milité pour toutes les bonnes causes sans vrai discernement (condition améridienne, anciens combattants de la guerre du Vietnam, défense du droit à la vie, violence faite aux femmes, droit de grève, droit des réfugiés, défense des sans-abri, etc.), sans réellement parvenir à en équilibrer les effets dans son quotidien. Un homme épris de justice dont le parcours irrégulier ne l’amène à rencontrer que chaos et misère autour de lui.
Outre que le récit se déroule majoritairement à Ottawa, une ville dont on entend peu parler en littérature, les thèmes universels abordés par l’auteur suscitent réflexion et développement (racisme, intimidation, relations de couples, parentalité, éducation, enseignement). L’écriture limpide contribue au plaisir de lire, même si parfois la narration peine à trouver son chemin dans le lacis des chapitres décousus.
En conclusion, un style vif associé à ce que l’on devine être une certaine part d’autobiographie contribue à garder l’intérêt jusqu’à la fin.
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Incroyable mais vrai, de 1875 à 1925, des encans humains avaient lieu dans de petites communautés du Nouveau-Brunswick, organisés par le commissaire des pauvres pour venir en aide aux orphelins et aux vieillards esseulés. Ces derniers étaient offerts par cet encan à rebours aux familles des paroisses désireuses d'obtenir de l'aide à la maison ou à la ferme. Logés, nourris et blanchis dans les termes de l'époque. Daniel Poliquin, auteur franco-ontarien, raconte ce sordide fait divers dans Le vol de l'ange de façon très crue. Le narrateur est cet orphelin né d'une mère célibataire à la fin du XIXe siècle, élevé par une famille d'adoption et remis à l'encan à l'âge de sept ans. Toute sa vie d'errance défile sous nos yeux sans aucune concession à la poésie ou à l'imaginaire. Une lecture difficile car toute la misère du monde y est étalée. J'avais déjà lu du même auteur L'Écureuil noir qui m'avait beaucoup plu et je récidiverai sûrement avec L'Homme de paille.
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Pour connaître une coutume peu connue de l'Acadie, le paiement par la paroisse pour l'entretien d'enfant ou de vieillard selon le montant que la famille est d'accord à recevoir. C'est une belle histoire, remplie d'amour et surtout de compassion pour cette époque et ces gens qui tentaient le mieux possible de survivre.
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Un très bon livre consacré aux phalaenopsis botaniques ou de culture, qui restent les orchidées les plus courantes dans le commerce.
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Prix des lecteurs de Radio-Canada 2013. D’accord avec eux.
J’ai beaucoup aimé ce livre constitué de trois sections, trois histoires différentes qui n’ont pas de lien entre elles. On pourrait presque dire trois mini-romans ou trois nouvelles.
Il n’y a peut-être pas matière à faire un film ou autre truc du genre, pas de coup d’éclat ou d’exploit, mais ces histoires ne sont pas banales non plus.
Par ailleurs, l’auteur est un excellent conteur.
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Le style de Daniel Poliquin est si poignant, je n'ai pas pu m'empêcher de terminer ce livre en moins de deux jours. Jude... Tout un personnage! N'est-il pas tous les hommes, à un certain moment? Et les femmes? Je me suis reconnue un peu dans chacune d'entre elles, tentant de percer le mystère du beau Jude à tous les chapitres. Très belle lecture, je suis contente d'avoir sorti ce petit bijou de ma PAL.
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Oui, il se fait de la littérature francophone en Ontario, et de la bonne à part ça!
L'Obomsawin est un récit ontarois, certes, mais aurait pu aussi se dérouler dans n'importe quel petit village du Québec ou du Canada francophone.
Questionnement sur la langue et les niveaux de langage et questionnement sur les rapports entre le Blanc et l'Amérindien côtoie dans cette histoire où l'art (peinture ou littérature) est parfois la solution, mais pas toujours.
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