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Citations de Daniel Wildenstein (21)


Claude Monet n'a pas attendu le rejet de sa demande de bourse pour entreprendre le voyage de Paris et visiter le Salon qui a ouvert ses portes le 15 avril 1859. Par la même occasion, il prend contact avec les artistes auprès desquels il est introduit par des lettres de recommandation. Au lendemain de ses premières rencontres, il écrit à Boudin le 19 mai, moins pour lui rendre compte des impressions, encore sommaires, recueillies au Palais de l'Industrie, que pour lui parler de ses entretiens.
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À part Turner, aucun artiste n’a comme Claude Monet (1840–1926) autant travaillé à capturer la lumière sur la toile. De tous les impressionnistes, celui dont Cézanne disait qu’il n’était «qu’un œil, mais bon Dieu, quel œil!», est le seul à ne jamais s’être écarté du principe de fidélité absolue à la sensation visuelle, peignant au plus près de ce qu’il voyait.

On dit que Monet a réinventé les possibilités de la couleur. Que ce soit à travers son intérêt précoce pour les estampes japonaises, le temps qu’il passé pendant son service militaire sous la lumière éblouissante de l’Algérie ou le fait qu’il connaissait personnellement les plus grands peintres de la fin du XVIIIe siècle, il est vrai que ce que Monet a créé tout au long de sa carrière a changé pour toujours notre manière de percevoir le monde tel qu’il est et ce qui nous entoure. Il atteint le sommet de ses recherches avec la série tardive consacrée aux nymphéas peinte dans son jardin de Giverny, qui, par la manière dont elle se détache quasiment de la forme, constitue véritablement l’origine de l’art abstrait.
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Le travail auquel Monet va se livrer à son retour de Pourville dément les affirmations selon lesquelles, passé les années d'apprentissage, il n'aurait pas terminé de paysages en atelier. Ses lettres à Durand-Ruel, en même temps qu'elles attestent formellement le contraire, permettent de constater que les choses sont rondement menées.
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A Londres, après des débuts difficiles, les choses s'arrangent assez rapidement. Dans un café fréquenté par les Français, Monet fait la rencontre de Daubigny qui le présente à Paul Durand-Ruel également réfugié outre-Manche en précisant: «Voilà un homme qui sera plus fort que nous tous... Achetez, je m'engage à vous reprendre [les toiles] dont vous ne vous déferez pas et à vous donner de ma peinture en échange». Les achats n'ont pas lieu aussitôt, mais la première exposition annuelle de Durand-Ruel à Londres qui ouvre ses portes le 10 décembre 1870. New Bond Street, accueille une toile de Monet, L'Entrée du port de Trouville.
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C'est dans l'atelier de la rue La Condamine que Monet met la dernière main aux toiles qu'il destine au Salon; il s'agit de La Pie et d'une marine à laquelle il travaille en présence de Z. Astruc. Le 22 mars 1869. les noms des membres du jury sont connus: Gleyre et Daubigny sont du nombre. A la fin de la première semaine d'avril. Bazille annonce à son père que si sa Vue de village est acceptée grâce à Cabanel, Monet est entièrement refusé. Le responsable de cet échec et de beaucoup d'autres serait le redoutable Gérorne. élu en tête de liste, qui a traité de «bande de fous» les représentants de la jeune école.
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Celui en qui de Lostalot se refuse «à voir un anarchiste de la peinture» se débat à Poissy clans les habituelles difficultés matérielles. Forcé de quitter sa maison au 15 avril, il se met en campagne pour trouver une nouvelle résidence qu'il voudrait assez éloignée pour ne se rendre à Paris qu une fois par mois, et surtout fixe afin que cessent une bonne fois les éternelles et épuisantes pérégrinations. Il ignore encore jusqu'à quel point ce rêve de stabilité va se réaliser.
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Monet affirme avoir arrêté ses études vers quatorze ou quinze ans, soit vers la fin de l'année scolaire 1855-1856, mais il a tendance à se rajeunir dans l'évocation de ses souvenirs de jeunesse, et il est très possible qu'il soit resté élève du collège et d'Ochard en 1856-1857. Toutefois les croquis n'ont pas été réalisés clans le cadre normal d'un cours du collège, car ceux qui portent des mentions précises de lieu et de date ont été exécutés un dimanche, du moins pendant les six premiers mois de 1857, sans qu'on puisse savoir si le jeune Monet a choisi seul les motifs qu'il représente.
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Peintre de l’eau avant tout, Monet est fasciné par la Seine : les berges, les ponts, la promenade, les voiliers, les péniches, tout se retrouve sur ses toiles, sous les angles les plus variés grâce au bateau-atelier avec lequel il peut librement choisir ses emplacements.
Lorsque les canotiers organisent leurs régates, le peintre est là qui arrête à jamais, sur sa toile, l’envol des voiles grandes ouvertes sur un ciel clair.
(page 28)
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Ayant mis la dernière main aux toiles rapportées de la côte normande, le peintre se rend à Paris où il lui faut liquider, avant le 15 avril, le pied-à-terre de la rue de Vintimille dont Caillebotte a payé le loyer jusque-là. Durand-Ruel, salué au passage, devra attendre jusqu'au 22 pour le voir revenir porteur d'un lot de 16 toiles, suivies trois jours plus tard de 7 autres. Ainsi le marchand est-il en mesure de répondre par un «oui» sans restriction à la question que l'artiste lui posait au début du mois : Trouverez-vous bien ce que je vous apporte ?
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Parallèlement aux ennuis domestiques, les difficultés financières : au moment où Monetfait part à Paul Durand-Ruel de son intention de se rendre à Dieppe éclate le krach de l'Union Générale. La grande banque d'affaires, dont les actions s'étaient effondrées au cours du mois de janvier, a cessé ses paiements. Le 1er février, le procureur fait arrêter son animateur, Eugène Bontoux, et Jules Feder, le directeur en titre; le lendemain, la faillite d'office est décidée. Or Fecler, amateur de peinture, avait consenti à Durand-Ruel d'importantes avances que celui-ci va devoir rembourser avant de lui venir en aide de ses propres deniers. C'est dire que, en février 1882, le grand marchand peut envisager l'avenir avec quelque inquiétude.
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La situation morale dans laquelle Monet se débat n'est, certainement pas étrangère à ces difficultés passagères de création. A Vétheuil, Alice Hoschedé demeurait auprès de lui. sur la lancée d'une installation à laquelle Ernest, son mari, avait participé; en prenant soin des enfants Monet après la mort de Camille, elle a sauvé les apparences aux yeux de sa famille et de la société.
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A l'approche de la mi-décembre 1881, Claude Monet a définitivement quitté Vétheuil pour s'installer à Poissy, sa nouvelle résidence. Situé à 20 km à l'ouest de Paris, sur la rive gauche de la Seine, Poissy est encore une petite ville de 5600 habitants à peine touchée par le développement de la grande banlieue et néanmoins capable d'offrir aux enfants de la double famille des conditions suffisantes pour la poursuite de leurs études, lesquelles demeureront relativement modestes en tout état de cause.
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Un jour pourtant, il entre dans la boutique sans s'apercevoir que le peintre se tient modestement dans le fond. Le patron s'avance et présente au paysagiste «ce jeune homme qui a tant de talent pour la charge». Psychologue, Boudin commence par louer ses oeuvrettes: «C'est amusant, c'est leste, c'est enlevé. Vous êtes cloué», puis il en vient aux restrictions: «Mais vous n'allez pas. j'espère, en rester là», et aux recommandations: «Étudiez, apprenez à voir et à peindre, dessinez, faites du paysage.» Et comme le sujet lui tient à coeur, il serait même devenu lyrique, du moins si l'on en croit Thiébault-Sisson.
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La majeure partie des dessins anciens de Monet parvenus jusqu'à nous se trouvent dans un carnet qui contient non seulement des essais de caricatures encore frustes pour la plupart, mais également des croquis de personnages, de bateaux et surtout de paysages de facture assez classique, dont plusieurs sont datés de 1857. L'apprentissage personnel du portrait-charge s'effectue donc parallèlement à celui du dessin.
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Charles Durand-Ruel, avec une générosité sans limite, nous a donc ouvert le trésor de ses archives (photographies, correspondances, livres de comptes, prix d'achat et de vente), ensemble infiniment précieux et reflet précis de l'aide constante qu'avec et après Paul Durand-Ruel. ses trois fils Charles, Georges et Joseph et les fils de celui-ci, Pierre et Charles, ont apporté à ce mouvement.
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Dès le séjour de Monet à Londres en 1870-1871, c'est-à-dire bien avant la manifestation collective de 1874, Paul Durand-Ruel avait décelé le talent du jeune peintre et acquis deux de ses oeuvres. Le soutien que, tout en courant de grands risques, il lui apporta par la suite ainsi qu'à ses camarades, dans les moments les plus pénibles, permet de penser que sans lui, sans sa confiance, les conditions de vie difficiles des artistes eussent été pires et auraient duré plus longtemps, puisque c'est grâce à l'initiative de Paul Durand-Ruel que furent remportés les premiers succès aux Etats-Unis, entraînant un rayonnement inespéré pour l'époque. Aujourd'hui, en raison de la quantité et de la qualité des documents conservés, nul ne peut aborder l'histoire de l'impressionnisme sans avoir recours à cette source.
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De nombreuses rubriques «Historique» ont pu être actualisées compte tenu des connaissances acquises depuis la publication des volumes antérieurs, notamment grâce à:
— une nouvelle lecture des carnets de comptes de Monet conservés au Musée Marmottan; - la mise à disposition des Archives Durand-Ruel non encore accessibles lors de la préparation du tome I ;
— l'importante correspondance recueillie entre-temps;
— le dépouillement systématique des catalogues d'expositions et de ventes.
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Dans cette atmosphère de bousculade républicaine et bon enfant, Léon Gérome, cravate de la Légion d'honneur et cheveux blancs en brosse, se serait dressé devant l'entrée de la salle des impressionnistes en s'écriant : «Arrêtez, Monsieur le Président ; c'est ici le déshonneur de la France ! » Les oreilles de la tradition apocryphe sont apparemment plus fines que celles du reportage direct ou du témoignage contemporain. Nous avons, en effet, parcouru en vain la presse de l'époque et les ouvrages des auteurs qui ont pu interroger Gérome. Mais l'histoire historisante a inscrit l'incident au livre d'or de l'impressionnisme. Enregistrons-la donc à notre tour pour mémoire, mais au conditionnel.
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Au début de 1900, le bruit d'une participation éventuellement forcée parvient aux oreilles vigilantes du dernier carré des impressionnistes. On ne sait au juste si ces messieurs ont été pressentis pour la seule «Centennale», comme le fait penser une lettre de Renoir, ou si, comme le suppose Durand-Ruel, les pouvoirs publics ont également pensé à la «Décennale»80. La seule chose sûre est que l'initiative officielle à peine subodorée déchaîne chez nos peintres un beau tollé. Eux qui se plaignaient jadis d'être refusés, protestent maintenant avec la dernière énergie contre la violence — toute républicaine et modérée pourtant — qui leur serait faite. Soutenu par Pissarro toujours radical dans ses opinions, Monet oppose un refus catégorique à Roger Marx, un des principaux responsables des expositions des Beaux-Arts. En fait, il reproche surtout aux organisateurs de ne l'avoir pas consulté et redoute que, tout juste tolérés, lui et ses amis ne soient mal accrochés.
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Ce n'est certes pas une coïncidence fortuite si à l'apparition des premiers Bassins aux nymphéas, dans leur perfection presque insolente, correspond l'achèvement de la construction d'un deuxième atelier, un grand bâtiment à étage au nord-ouest de la propriété. Les certitudes prosaïques du cadastre sont complétées par les descriptions plus littéraires qu'en donneront les visiteurs successifs du domaine.
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