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Critiques de David Cornut (6)
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Little Big Horn : Autopsie d'une bataille l..

Comment rendre les ouvrages consacrés à l'histoire passionnants ? En les racontant avec la verve de David Cornut qui possède un rare talent de conteur, il nous facilite cette lecture en la rendant vivante et attractive à la façon d'un roman épique et flamboyant.

Ce livre est aujourd'hui la référence absolue pour ce qui concerne Little Big Horn, et on le comprend aisément en prenant conscience du travail de l'historien et de la somme de documents utilisés.

La richesse de ce livre est qu'il évoque une assez longue période qui précède la fameuse bataille en nous imprégnant du contexte des "guerres indiennes", tout un historique qui permet d'appréhender de façon claire ce qui nous amène au 25 juin 1876, premier jour d'une bataille légendaire qui se terminera le 28 juin.

Il évoque aussi et surtout George Armstrong Custer, sa carrière, son caractère, son tempérament, ses amis, sa femme et plus généralement l'image qui est la sienne au moment où va se dérouler la bataille qui va faire de lui un héros légendaire, car ce livre est aussi en partie une forme de biographie de Custer, on y apprend entre autres choses qu'il était un admirateur inconditionnel de Joaquim Murat.

Ce qui m'a époustouflé, c'est la précision avec laquelle l'auteur va reconstituer la bataille pratiquement comme si l'on y était sur la base d'une multitude de témoignages, essentiellement d'indiens ayant participé à l'événement, une narration épique, vivante et dramatique.

Un récit qui rendra compte du combat acharné du 7ème de cavalerie et de la fin du général Custer.

Custer qui, à l'instar de Napoléon à Waterloo, sera trahi par ses subordonnés Reno et Benteen...

Ce livre est aussi le procès et la réhabilitation de Custer car la politique et la désinformation existaient déjà à cette époque, Custer était-il un inconscient avide de gloire qui a précipité la perte du 7ème de cavalerie et de près de 260 hommes ? A-t-il été trahi et abandonné à son sort ?

Ce livre est aussi l'histoire de la réhabilitation d'un homme injustement calomnié, aucun autre événement n'a fait couler autant d'encre ni concerné autant de chercheurs ou d'historiens, ce sujet était encore il y a peu sensible aux Etats-Unis.

Ce livre aborde aussi celui de la nation Indienne après Little Big Horn, la capitulation, les réserves...

Un ouvrage impressionnant et instructif sur un événement majeur de l'histoire américaine, un must !
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Little Big Horn : Autopsie d'une bataille l..

« Car Little Bighorn est un cas à part, une vraie scène de crime. » Mais n'est-ce pas le cas des champs de bataille de toutes les guerres?

Les 25 juin et 26 juin 1876, sur une crête près de la rivière Little Bighorn dans le Montana, des soldats du 7e régiment de la cavalerie de l'armée américaine menés par le lieutenant-colonel George Armstrong Custer ont trouvé la mort après un dur et cruel combat face à la plus célèbre coalition indienne : Santees, lakotas, Cheyennes, Arapahoes, Oglalas, Brulés s'étaient unis derrière Sitting Bull pour défendre leur mode de vie. Les réserves avaient été instaurées en 1867 avec le traité de Medicine Lodge mais les conditions de ce « traité qui parle » s'étaient avérées impossibles à respecter pour les Amérindiens.

La désastreuse bataille de Little Bighorn, devenue légendaire avec le temps, a connu son lot de désinformation afin de protéger la réputation des officiers survivants et celle de l'armée. David Cornut, avec cet ouvrage, déboulonne tous les mythes, éclaircit les faits et réhabilite le général Custer, mort au combat et devenu ainsi un bouc émissaire idéal pour expliquer la défaite.

L'auteur dresse un portrait réaliste des sociétés indiennes, de leurs guerres intertribales bien avant l'arrivée des Blancs et de la confrontation inévitable entre deux civilisations aux vues opposées. Au-delà des détails abondants, des nombreux témoignages qui se recoupent et d'une flopée de notes de bas de page, le récit se déroule comme un film et offre une large palette de points de vue intéressants sur cet volet historique peu glorieux des États-Unis.
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Little Big Horn : Autopsie d'une bataille l..

Ce livre est une pure merveille, tant par son style que par la somme des informations souvent inédites qu’il propose.

L’auteur ne se contente pas de décrire cette bataille devenue célèbre. Il a subdivisé son livre en quatre parties.

Dans la première, il plante le cadre de l’ouest américain, au niveau du décor bien sûr, et aussi des mentalités. Il nous en donne une vision réelle bien loin des clichés souvent montrés dans les westerns.

Dans la deuxième partie, il explique les préparatifs de la bataille en y présentant les principaux protagonistes ainsi que le mode de vie des différentes tribus indiennes. Il nous permet de découvrir aussi quelle était la vie des soldats de la cavalerie américaine et les difficultés auxquelles ils étaient confrontés.

La troisième partie est consacrée à la description de la bataille, depuis la première rencontre avec les indiens jusqu’au à l’issue dramatique.

La dernière partie traite des conséquences de la bataille et l’on y découvre comment beaucoup de responsables sont parvenus à se disculper en rejetant la faute sur le général Custer et ses ambitieuses prétentions. Parallèlement à ça, on voit le combat d’Elisabeth, veuve du général et de certains fidèles qui vont tout pour laver l’honneur de George Custer.

L’auteur s’est basé sur une multitude de témoignages provenant d’archives, de journaux ou livres personnels mais aussi de survivants indiens interrogés au début du XX eme siècle. Les témoignages indiens proviennent également de descendants de combattants, transmis de génération en génération.

Les détails foisonnent, les descriptions sont minutieuses et le style est alerte. On ne découvre pas seulement la bataille, on a l’impression de la vivre.

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Little Big Horn : Autopsie d'une bataille l..

Fantastique travail de recherches d'un universitaire suisse ! Le livre retrace le parcours de Custer à Westpoint puis pendant la guerre de Sécession (plus jeune lieutenant général, deux fois médaillé du Congrès !) avant de se lancer dans les guerres indiennes et un descriptif bien loin du cliché de "Danse avec les loups" Le livre rétablit certaines vérités : Custer n'était pas téméraire au point de sacrifier inutilement la vie de ses hommes, il n'a pas désobéi aux ordres par gloriole en s'engageant dans la little big horn et surtout, il a été trahi par ses chefs de bataillon, ces derniers désobéissants délibérément aux ordres. La fin on l'a connait, Custer meurt entouré de 250 de ses hommes et encerclé par 1es indiens.
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Little Big Horn : Autopsie d'une bataille l..

Par un brûlant dimanche d’été de juin 1876, au coeur de l’Ouest américain, les amérindiens, plus précisément une coalition de Cheyennes et de Sioux emmenés par Sitting Bull et Crazy Horse, affrontent le 7ème de Cavalerie de l’armée des Etats-Unis d’Amérique commandé par George Armstrong Custer. Ce dernier et deux cents soixante-sept de ses hommes périssent au cours de cette bataille, l'une des plus connues de la guerre des Blacks Hills et de l’histoire de ce très jeune pays. Dès que les faits sont révélés, cette terrible défaite se voit « propulser au rang de mythe identitaire des Etats-Unis ». Avec cet ouvrage consacré à Little Big Horn, sous-titré autopsie d’une bataille légendaire, David Cornut ouvre l’un des dossiers les plus controversés de l’histoire américaine.



Immédiatement, le responsable du désastre est trouvé : « tout le monde, à l’exception de certains officiers et de particuliers, s’accorda à dire que le désastre de Little Big Horn reposait sur une seule paire d’épaules, celle de George Armstrong Custer ». C’était aller un peu vite en besogne. Mais comme toujours en pareil cas, beaucoup désirent trouver un coupable et le plus rapidement possible. De plus, la simplification outrancière ravit la masse et l’accusation d’un seul individu permet d’éviter de pointer du doigt l’ensemble des responsables. Nous en reparlerons.



Le livre est très enthousiasmant. Il présente les différentes données du problème de manière très pédagogique. Tout d’abord, l’auteur nous plonge littéralement dans cette Amérique, à la fois brutale et fascinante, des cowboys et des Indiens. Il revient sur le parcours et les compétences militaires de Custer, tout en exposant en parallèle la véritable situation des tribus indiennes concernées. L’historien nous permet de suivre les préparatifs de la campagne militaire de 1876. Il narre aussi la vie de « Taureau assis » et de « Cheval fou ». Ces éléments biographiques permettent de comprendre leurs parcours, leurs motivations et surtout leurs compétences, notamment celle de meneur d’hommes. Ensuite, nous sommes au coeur de l’affrontement avec un descriptif très minutieux et haletant des épisodes guerriers. On croirait lire un journal de campagne rédigé sur le vif par un soldat, tant le rythme se montre emporté et les descriptions immersives. Enfin, dans une dernière partie l’auteur s’attarde sur les conséquences de Little Big Horn pour les vainqueurs et les vaincus.



Quand les Indiens se battent entre eux ou contre « les visages pâles », il ne faut pas ignorer que : « le combat est rarement propre, car il n’existe pas de loi de la guerre (protection des prisonniers, des blessés et des civils) dans les Plaines ». L’auteur ne le souligne pas, mais la donne fut identique en Europe pendant de nombreux siècles… Ceci étant dit, les Indiens ne sont pas des soldats mais des véritables guerriers. Effectivement, ils maîtrisent réellement l’art de la guerre. De plus ils savent parfaitement s’adapter aux différentes contraintes, géographiques ou climatiques, de leur environnement.



Custer avait dit : « s’il est de mon devoir de tomber au service de mon pays et de ses droits, qu’il en soit ainsi ». Quand il pensait cela, il ignorait sûrement que cela arriverait. Toutefois, l’action de son administration dans les plaines relève-t-elle du bon droit ? Nous ne le pensons pas, mais c’est un autre sujet…



Custer ne fut pas une tête brûlée, ni un inconscient, encore moins un officier médiocre. N’imaginons pas le contraire : le talent militaire de Custer ne peut être comparé à celui de Napoléon ou de César, ni même au meilleur stratège de son époque le général Lee. Cependant, il connaissait très bien son métier. Sa défaite a finalement transformé voire déformé son image pour des décennies : « devenue héroïque dès sa mort à l’âge de 36 ans, sa légende a été considérablement écorchée après 1960 par la guerre du Vietnam et l’attachement du public à la cause des minorités éthiques ». Cornut poursuit son analyse : « dès lors, le brave de Little Big Horn s’est transformé en Attila d’un autre âge dont la haine à l’encontre des indiens est inépuisable », au mépris de la réalité historique selon la vision défendue par l’auteur.



Ne soyons pas surpris de lire que les termes de « tueurs de squaw, tête jaune, cheveux jaunes, longue chevelure » sont des surnoms attribués à Custer alors que celui-ci, en réalité, ne fut jamais appelé ainsi de son vivant. De même, d’aucuns lui prêtent la phrase suivante : « un bon Indien est un Indien mort ». Celle-ci fut déclamée par le général Sheridan puis attribuée à tord à Custer par d’indélicats journalistes, romanciers et historiens. Sa réputation, très bonne, il la gagne lors de la Guerre de Sécession : « il devient incontournable dans le camp nordiste, il est « Monsieur Nettoie le Chemin », celui qui, sabre au clair, balaie les arrière-gardes confédérées ». Pas étonnant de constater que Custer est un « fervent admirateur de Joachim Murat, le brillant maréchal du Premier Empire, qui fit de la cavalerie une arme puissante et prestigieuse ».



Custer devient général de division à 24 ans, « le plus jeune général de division jamais nommé, encore à ce jour, dans l’histoire des Etats-Unis ». Il paraît évident qu’on occupe ce poste aussi jeune en étant compétent et non le contraire… De fait, la Guerre Civile américaine permet à Custer « d’avoir l’aura d’un vrai héros ». Rappelons qu’à l’époque, le miliaire est « reconnu par ses pairs, vénéré par ses soldats et loué par la presse ». L’homme se montre courageux voire chanceux car lors de la guerre contre le Sud « il apparaît toujours en première ligne, avec son drapeau rouge et bleu reconnaissable à des kilomètres, et bien que onze chevaux soient tombés sous lui, il n’a subi qu’une légère blessure à la jambe et une éraflure à la joue ». Conséquence de sa bravoure et de ses succès, pendant et dès la fin du conflit contre les Confédérés, « la jalousie enfle » à son endroit.



L’auteur explique, dans les pages qui suivent la description pointue et passionnante de la victoire amérindienne, que certains de ses subordonnés en profiteront pour mentir sur l’action de Custer au cours de cette campagne afin d’être lavés de tout soupçon… Même si leur conduite fut entachée d’irrégularités comme le défend avec brio Cornut. Après cette déroute, une commission militaire voit le jour. Des enquêtes privées sont même menées par des journalistes, des civils et d’anciens soldats pour tenter d’établir les faits. Pour Cornut, ces derniers sont simples et il les présente de cette manière : « A Little Big Horn, le lieutenant-colonel Custer a placé ses pions. Mais au moment de l’attaque, des pions n’ont pas répondu à l’appel. Trahi sans avoir pu mener l’offensive projetée, il est mort en résistant pendant deux heures et demie, sous les yeux des deux tiers de ses troupes qui n’ont pas bougé ». Custer a-t-il été lâché par certains de ses officiers ? Vaste sujet qui défraye encore la chronique outre-atlantique…



Tous ne s’accordent pas pour défendre la tactique de Custer. Précisons donc que des historiens et des spécialistes de la stratégie militaire reprochent à Custer d’avoir divisé son contingent en trois bataillons, puis d’avoir fractionné celui qu’il commandait. Cela a probablement conduit à la dispersion manifeste de sa force de frappe au moment de l’affrontement. Enfin, la reconnaissance du terrain n’aurait pas été optimale, provoquant une erreur d’appréciation de Custer et de ses hommes concernant le nombre d’adversaires qu’ils devraient combattre.



La difficulté principale reste la suivante : retracer avec exactitude l’enchaînement des hostilités. Les détails de l’affrontement entre les Amérindiens et le bataillon de Custer sont relativement conjoncturels sous certains aspects : aucun des hommes ne survécut à la bataille. Le déroulement supposé se base sur les témoignages souvent contradictoires des Amérindiens, les fouilles archéologiques (notamment la localisation des douilles, des balles, des pointes de flèches) et les positions des troupes américaines au moment de leur anéantissement. Ces indices sont encore interprétés diversement et toujours discutés par la communauté historique. L’avis de notre historien, que beaucoup trouveront paradoxal, est clair et sans équivoque : Custer a bien mené ses troupes au combat, nonobstant l’échec final. De surcroît, Cornut accuse Reno et Benteen d’avoir délibérément abandonné leur chef au mépris des ordres et des impératifs de la situation. A ses yeux, ils sont coupables de trahison même si la commission d’enquête demandée par Reno lui-même l’a disculpé.



Quelques heures après l’effroyable défaite, lorsque les américains se rendent sur le champ de bataille pour découvrir l’étendue du désastre et aider les survivants, le général Terry retrouve le corps de Custer et murmure : « La fine fleur de l’armée américaine est morte ». Au chapitre de la mémoire militaire, signalons également que « le Boy General est, avec George Patton, le seul officier dont le nom soit mentionné dans l’hymne officiel de l’armée américaine (The Army Goes Rolling Along) ». De même, la 85ème division d’infanterie qui s’est battue en Italie et en France au cours de la Deuxième Guerre Mondiale porte le nom de Custer Division. Sur l’écusson de cette dernière figure les initiales C.D et la devise suivante : « Le leadership dans l’esprit de Custer ». Belle marque de reconnaissance…



Fruit de sept ans de recherches menées par David Cornut, par ailleurs membre des Little Big Horn Associates, cette brillante étude, véritable immersion au coeur de cet affrontement milliaire de légende, comblera de joie les passionnés d’histoire et de la chose miliaire. Le chef de guerre Two Moon avait dit : « jamais je n’oublierai cette bataille ». Ce livre y contribue grandement.



Franck ABED
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Little Big Horn : Autopsie d'une bataille l..

Je ne dirai rien sur le texte si ce n'est que je l'ai trouvé intéressant et bien documenté. Il représente un bon plaidoyer pour l'image, jusqu'à maintenant plutôt négative, que nous avons du général Custer.

Mais je me révolte contre la médiocrité de l'édition concernée, à savoir les éditions du Rocher, car les fautes d'éditeur sont si nombreuses que cela devient un jeu d'en faire le compte : J'ai relevé 37 fautes graves.

Grand lecteur, j'ai déjà constaté des négligences d'édition, mais je n'avais encore jamais vu cela. Ce texte n'a pas été relu, ou alors par qui ? Les erreurs sont tellement flagrantes que s'en est ridicule.

Si vous voulez lire ce livre, il existe, semble-t-il, dans une autre édition. Quant à moi, je n'achèterai plus jamais un livre aux éditions du Rocher.

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