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Critiques de David Gates (7)
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Jernigan

C'est alors que je découvre cet auteur américain – qui enseigna aussi bien à Missoula, Montana qu’à Manhattan, New York et même plus au Nord dans le Vermont – pour y découvrir le destin d’un pauvre type, d’une vie bancale au quotidien parfaitement banal ; le destin, la vie, le quotidien de « Jernigan », mon paumé du jour.



L’histoire n’est pas nouvelle, surtout dans la littérature américaine contemporaine. Ce n’est pas le premier roman sur ce sujet, mais ce fut le premier de David Gates. La trame n’est guère surprenante et d’anonymes héros américains au bord de la déchéance foisonnent les rayons de ma bibliothèque. Simplement, j’adore ce genre de personnage, j’aime m’identifier à eux, j’ai l’impression qu’ils font partie de ma vie. Je suis aussi un grand paumé dans l’âme.



L’histoire débute un certain 4 juillet, date synonyme de fierté et de joie pour beaucoup d’américains. Par contre, Jernigan ne voit plus cet « Independance Day » du même regard compatriote que ses concitoyens. Ce jour est devenu le symbole de sa perte et de la désillusion de son existence. Sa femme s’est tuée. Difficile donc de s’en remettre, surtout quand il faut en plus éduquer un adolescent, musicien et amateur mélomane de Megadeth. Alors comme tout bon héros littéraire, Jernigan va trouver de l’aide dans la bière et le gin, surtout le gin, passant ses journées de débauche affalé dans son fauteuil à regarder quelques séries télévisées aux pouvoirs fortement anesthésiants…



Après tout, en quoi la société verrait un problème à afficher un pauvre type boire à plus soif du gin en regardant Star Trek. Qui n’a pas passé des heures à regarder de stupides séries américaines en buvant de la bière, me jette la première cannette… Ce Jernigan, il me plait. Il est franc et honnête, totalement perdu, mais qui ne le serait pas lorsque l’on assiste au « suicide » de son épouse, quelques secondes de folie pour une mort éternelle. L’écriture de David Gates est brutale, remplie d’émotion, de force et d’amertume. Une fois commencée sa lecture, elle vous happe et ne vous lâche plus jusqu’à sa fin. Les rêves passent aux oubliettes et les pensées s’abandonnent vers le quotidien de cette vie foireuse. Une bouteille et un épisode de Star Trek, je trouve que c’est le meilleur moyen de faire le point sur sa vie, d’écrire son bilan et de réfléchir à son avenir.



[...]
Lien : http://leranchsansnom.free.f..
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Preston Falls

Doug a la petite quarantaine, il est consultant en marketing pour des boissons sportives, Jean est décoratrice d’intérieur en entreprise. Ni l’un ni l’autre ne s’épanouissent vraiment dans ces activités alimentaires, ni autres activités d’ailleurs …



Doug semble pourtant avoir un centre d’intérêt, la maison de Preston Falls qu’il a achetée sans trop se préoccuper de l’avis de Jean et de leurs deux enfants, déjà adolescents. Un vague projet de maison de campagne, à quelques heures de leur domicile new yorkais, resté à l’état de projet.



Le récit commence avec le départ de la famille pour un dernier week end ensemble avant que Jean et les enfants ne rentrent à New York poursuivre sans Doug la routine de l’école et du travail car lui a décidé de se secouer et a pris deux mois de congés sans solde pour se consacrer aux travaux nécessaires. Son frère et sa petite amie les rejoignent à Preston Falls et tout part (ou continue de partir), en eau de vaisselle. Cynique, indifférent, apathique et complétement auto centré, Doug laisse à Jean l’organisation des choses concrètes, repas, enfants, courses … sans se mêler de ces considérations triviales. Elle s’affaire, agacée au delà de l’agacement par son détachement affecté, et sa propension au dérisoire. Bref le couple bat de l’aille, et sérieusement même .. On attend la catastrophe inévitable dès lors que Doug fait preuve d’une capacité hors du commun à se retrouver dans des situations impossibles, même loin de tout et même en tentant de rattraper le cours de cette séparation provisoire, de ces derniers moments avant le vide. Or, rien ne vient, du moins pas grand chose … Doug accumule les ennuis, notamment envers les autorités locales, Jean sauve les meubles, colmate les inconséquences de l’agressivité et du mépris affecté de Doug envers les voisins, et tout ce qui n’est pas lui, ses guitares, ses livres. On comprend rapidement que ce personnage tourne en rond ( et le récit aussi, d’ailleurs), relisant les mêmes livres, rejouant les mêmes airs …



Jean se débat avec ce qui lui reste de sentiments, et repart à New York, lui se plonge dans un abattement autodestructeur, seul à Preston Falls, et le récit devient celui de sa démission en tant que mari, père et personne sociale .. Suite à une série de rencontres improbables, il est acculé à la disparition.



C’est donc le récit d’un naufrage, dont les étapes offrent peu de palpitations tant les deux protagonistes appartiennent dès le départ à deux espaces temps aussi vides l’un que l’autre. Lui, si fier de son antique camion délabré qu’il considère comme un bras d’honneur aux volvos des banlieusards qu’il croise, l’indice de sa marginalité infantile, noyé dans un retour aux sources imaginaire. Elle, moralisatrice, dépassée par les règles qu’elle s’impose, contre les microbes, les gros mots, obsédée par la bien pensance convenue. Elle est aussi agaçante que son jean foutiste de mari.



Ce récit d’une crise de milieu de vie ne prend pas d’envol et peu de recul, la chute en est aussi peu palpitante qu’un petit trou d’air.
Lien : https://aleslire.wordpress.c..
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Jernigan

Independance Day est, pour les Américains, synonyme de fête. Fête Nationale même... Le pays tout entier célèbre le 4 Juillet...

Des amis pour faire la fête on en trouve des milliers mais quand on sombre dans la misère il n'y a plus personne...



Peter Jernigan est seul.... Seul avec son fils Danny...

Sa femme s'est tuée un certain 4 Juillet... Pleine comme une outre et nue comme un ver...

Depuis ce jour, Jernigan ne compte plus les jours.... Il boit.. Il est triste comme un lendemain de fête...

Remarquez, les plus belles fêtes sont celles qui ont lieu à l’intérieur de nous.

A ce qu'il parait...

Mais à l'intérieur de Jernigan, la fête foraine est déserte....



Et puis, voilà que le fils a décidé de lui présenter la mère de sa petite copine (un peu stone, la gamine)...

Jernigan, homme lettré et cultivé (ce n'est pas incompatible avec l'alcool - jusque à un certain point tout de même, rappelons-le - ) rejoint la pensée de Baudelaire : " Une suite de petites volontés fait un gros résultat. "



Les résultats ne sont pas toujours ceux espérés.



Reste que David Gates nous régale tout le long du livre, sur les déboires d'un homme brisé, qui cache sa vulnérabilité sous une montagne de cynisme, allant même au bord du gouffre.



" Plonger au fond du gouffre, Enfer ou Ciel, qu'importe ? Au fond de l'Inconnu pour trouver du nouveau ! " Charles Baudelaire
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Preston Falls

Jouïssif, pour qui a un jour rêvé de tout plaquer.
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Preston Falls

A propos de la crise de la quarantaine et du couple.

Bon style et des détails tellement justes que c'est réjouissant !
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Preston Falls

Note 2133

Habitation 2 Sympathique

Edification 1 Rien d'édifiant

Emotion 3 Drôle

Style 3 Bien mené
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Les merveilles du monde invisible

Alors je m’attendais à quelque chose d’un peu poétique, une sorte de merveilleux quotidien, j’ai pensé à Agnès Desarthe (Un Secret sans importance) et à Adam Haslett (les morts et les fantômes sont très présents dans son recueil) et ben pas du tout.



En fait il faut plutôt prendre le titre dans le sens de celui de bouquins style « Les Merveilles de la nature » ou « Les Merveilles du monde sous-marin »: une étude serrée, détaillée, précise, d’un milieu.



Celui, invisible, des sentiments et des doutes, de ces moments infimes (et intimes), où la réalité chavire, où les sentiments basculent, où l’existence change de sens. Avec justesse et habileté, David Gates dissèque ces moments où les choses se jouent à l’insu des autres, de l’entourage, se mettant tour à tour dans la peau d’une femme enceinte, d’un homme se remettant d’une commotion cérébrale, d’un autre dont la femme est en train de le quitter. A chaque fois il fait mouche, et ces micro-événements, qui déclenchent souvent des ras-de-marée émotionnels, sont universels, et incommunicables.
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