C'est alors que je découvre cet auteur américain – qui enseigna aussi bien à Missoula, Montana qu'à Manhattan, New York et même plus au Nord dans le Vermont – pour y découvrir le destin d'un pauvre type, d'une vie bancale au quotidien parfaitement banal ; le destin, la vie, le quotidien de «
Jernigan », mon paumé du jour.
L'histoire n'est pas nouvelle, surtout dans la littérature américaine contemporaine. Ce n'est pas le premier roman sur ce sujet, mais ce fut le premier de
David Gates. La trame n'est guère surprenante et d'anonymes héros américains au bord de la déchéance foisonnent les rayons de ma bibliothèque. Simplement, j'adore ce genre de personnage, j'aime m'identifier à eux, j'ai l'impression qu'ils font partie de ma vie. Je suis aussi un grand paumé dans l'âme.
L'histoire débute un certain 4 juillet, date synonyme de fierté et de joie pour beaucoup d'américains. Par contre,
Jernigan ne voit plus cet « Independance Day » du même regard compatriote que ses concitoyens. Ce jour est devenu le symbole de sa perte et de la désillusion de son existence. Sa femme s'est tuée. Difficile donc de s'en remettre, surtout quand il faut en plus éduquer un adolescent, musicien et amateur mélomane de Megadeth. Alors comme tout bon héros littéraire,
Jernigan va trouver de l'aide dans la bière et le gin, surtout le gin, passant ses journées de débauche affalé dans son fauteuil à regarder quelques séries télévisées aux pouvoirs fortement anesthésiants…
Après tout, en quoi la société verrait un problème à afficher un pauvre type boire à plus soif du gin en regardant Star Trek. Qui n'a pas passé des heures à regarder de stupides séries américaines en buvant de la bière, me jette la première cannette… Ce
Jernigan, il me plait. Il est franc et honnête, totalement perdu, mais qui ne le serait pas lorsque l'on assiste au « suicide » de son épouse, quelques secondes de folie pour une mort éternelle. L'écriture de
David Gates est brutale, remplie d'émotion, de force et d'amertume. Une fois commencée sa lecture, elle vous happe et ne vous lâche plus jusqu'à sa fin. Les rêves passent aux oubliettes et les pensées s'abandonnent vers le quotidien de cette vie foireuse. Une bouteille et un épisode de Star Trek, je trouve que c'est le meilleur moyen de faire le point sur sa vie, d'écrire son bilan et de réfléchir à son avenir.
[...]
Lien :
http://leranchsansnom.free.f..