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Citations de David Turgeon (15)


Ça commence dans un train en marche. On imagine
que l’histoire va tout de suite embrayer et qu’on va
se trouver sans attendre dans le feu de l’action. Ça
pourrait se passer comme ça, en effet, pourquoi pas.
Mais non, en réalité on déambule sans but, d’un wagon
à l’autre, certes à l’affût de péripéties, or sans véritable
succès. On ne tranche pas dans l’ennui, on s’y installe.
Et finalement le récit ne commence pas. Pourtant le
train est bel et bien en marche. Et nous à bord.
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Que nos lectures nous happent, qu'elles modifient notre vision du monde, quoi de plus normal, de plus attendu, n'est-ce pas. Qu'elles nous transforment, qu'elles nous amènent ailleurs, allez, c'est bien le moins qu'on leur demande!
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Et il y eut comme ça plusieurs lendemains où ils se réveillaient l’un près de l’autre, le plus souvent dans le lit de Ruth, qui présentait l’avantage d’être trop grand pour elle seule. Elle se blotissait dans l’odeur de son amant, caressait gentiment ses bras rainurés de bleu. La première fois, Saminsky avait eu un très intense sentiment de réalité. Ça arrive, se disait-il, ça se passe, elle est là, et c’était comme si le trajet de sa vie venait d’être détourné, comme si lui-même n’y était pas tout à fait, il s’étonnait de voir les choses se dérouler comme à travers une pellicule, comme si un bienveillant récit les lui décrivait dans le détail alors qu’il serait seul, son livre en main, à vivre l’aventure à distance.
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une pensée est une mosaïque de textes qui, loin de s'effriter, se solidifient au fil de leur réutilisation.
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Il y a deux types d'angoisses, affirmait Simone à Charles Rose, il y a une angoisse liée au vide et une angoisse liée au trop-plein. Des deux angoisses celle qui provient du vide est la plus violente, elle exige la constante reconstruction de soi faute de quoi elle vous entraîne dans un désespoir qui ressemble à des sables mouvants. Quant à l'autre angoisse, elle résulte d'un surplus de soi, de tout ce qui a mené à notre existence, des lieux où nous évoluons, des personnes que nous rencontrons. Cette angoisse-là conduit à un débordement des humeurs, elle se laisse moucher si vous me pardonnez l'image, elle se libère quand on en fait l'effort. Paradoxalement, les deux angoisses coexistent parfois. En fait l'une est sans doute la prémisse de l'autre ; et vice versa. Le fait est, ajoutait Simone, que nous sommes fabriqués par les récits et les lieux, et que toute notre appréhension du monde dépend en grande partie de la matière même de ces récits et de ces lieux, de ce qu'ils nous disent, ou de ce qu'ils refusent de nous dire, parce que parfois les récits et les lieux se taisent, et on peut penser que c'est parce qu'ils sont morts, et c'est sans doute parce qu'ils sont morts.
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Il est remarquable, constate Irénée, que la carte parvienne, sur une superficie comparativement limitée à suggérer toute la complexité du monde représenté; un état de l’univers dépourvu de sens, de finalité, mais pourtant riche de formes et de potentiel; un espace de narration infini au sein duquel toutes les routes se valent. La cartographie, conclut-il avec joie dans le soir qui s’installe, ouvre à un monde plus vaste que le monde lui-même.
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Carolus et moi, nous tenions têtes aux assauts du monde. Nous refusions que la cruauté et l’abjection dictassent le cours des choses. Nous bâtissions contre leur joug des abris faits de mots et de dessins […].
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N’importe quel livre, en théorie, est une porte d’entrée vers la bibliothèque de tous les textes existants.
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Admettons que le récit ne soit au fond qu'une fenêtre donnant sur un monde bien plus grand que lui; admettons que vos personnages aient la capacité de se dérober de son cadre à l'envi. Admettons que vous avez aujourd'hui simplement fermé les volets de cette histoire, et que le monde derrière ces volets continue néanmoins de grouiller.
Bref, admettons que l'histoire continue malgré vous et sans vous.
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Ils se quittèrent sur un baiser dont on localiserait la teneur non loin du point médian d'une droite qui irait de l'amour à l'amitié, ceci sachant que le chemin qui relie ces deux points, s'il existe, est tout sauf une droite.
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[…] jouer était, semble-t-il, notre occupation principale, ou plutôt non, pas forcément notre occupation principale, mais notre façon maîtresse d’appréhender le monde, notre premier point d’ancrage dans la réalité.
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Tout construire, et refaire, et ôter, et extraire, ne garder que le nécessaire, et encore: souvent tout effacer, recommencer du début.
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Mais j'ai remarqué qu'un mensonge en appelle souvent d'autres, non forcément par méchanceté, mais par facilité, par l'aisance du procédé qui consiste à oublier les choses sous le tapis, procédé, qui, si on ne le refrène pas, devient rapidement une habitude, une délirante façon de vivre.
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Sur la photo, quatre jeunes gens assis côte à côte sur une banquette.
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Et puis elle leur demandait, mais ils avaient été prévenus, des mises en scène plus intimes, plus immodestes, plus concupiscentes. Elle aimait qu'alors les corps lui échappent, oublient la présence de la dessinatrice, qu'ils louvoient l'un face à l'autre ou se consacrent à leur seul plaisir.
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