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EAN : 9782896985555
200 pages
Le Quartanier (19/08/2021)
3.83/5   9 notes
Résumé :
Avant la guerre, Carel Ender habite à Privine. Il est fonctionnaire de l’administration impériale. C’est toujours mieux que ce qu’en attendait sa famille.

Ses amis se nomment Isabelle Van Duyck, fondatrice d’une résidence utopique; Jean Faber, militant politique de gauche; Nina Fischer, journaliste de renom donnant de son temps au Secours des réfugiés; Ilya Rehberg, jeune dramaturge intéressé par la «question kadienne»…

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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
« Nous serons présents, mais sous un faux nom, et absurdes, a dit l'inquiet, de notre absurdité étayant la thèse de notre inexistence. » Danielle Mémoire. « Les enfants Corpus ».
« Sur la photo, quatre jeunes gens assis côte à côte sur une banquette. » Sabine Oloron rassemble l'épars. Elle a pour devoir d'écrire un article au sujet de cette photo emblématique qui sera le fil rouge de « L'inexistence ». Historienne et pragmatique, elle va faire des recherches. Déjà, trois sur quatre des personnages ne sont pas des anonymes. Il y a Rehberg jeune dramaturge sensible à l'idiosyncrasie Kadienne, Nina Fischer, résistante, engagée et active pour le Secours aux réfugiés. Jean Faber, militant au Parti ouvrier, fiché par la police pour terrorisme. Qui est le quatrième homme de la photo du café Ludwig ? Eh bien c'est Carel Ender, fonctionnaire de l'administration impériale à Privine. Fils d'un industriel très aisé au réseau des plus influents. On ressent une ambiance emmêlée de fiction et au réalisme avéré. La trame prend vie dans le génie de David Turgeon. C'est un livre en noir et blanc, cousu d'un passé qui remonte à la surface paraboliquement. Une mise en abîme olympienne et sociétale.
« On a souvent parlé de ce bouillonnement intellectuel qui avait lieu à Privine qui touchait des métiers et des corps sociaux si divers. »
« C'est la matière dont sont faits les grands mythes socioculturels. »
Carel Endel dresse la table de « L'inexistence ». Ses amis assemblés, passionnés et révoltés. Isabelle van Duck est fondatrice d'une résidence à l'instar de l'auberge espagnole, langage utopique. Elle rassemble ces hommes et femmes en quête d'une révolution pacifique. Les allusions politiques sont troublantes, écorchées vives au fronton des rappels : changer le monde, la question Kadienne est siamoise avec le judaïsme. le récit-fable bleu-nuit, tremble sous les signaux. le racisme, le mal qui gronde aux frontières, les ombres dans les ruelles, l'immigration refoulée, les pauvretés et les faux-semblants de Privine qui se dévoile en symbole, la copie fidèle de notre contemporanéité. L'inexistence, flottement entre deux rives, l'invisibilité des actions souterraines, pourtant des points d'appui pour ces êtres en mutation des intériorités sont fabuleux malgré le fait qu'ils soient perfectibles. Mais n'est-ce-pas la vie même qui est perfectible ? Ces êtres vont s'aimer, s'unir en diapason d'idéologie, s'entredéchirer, se risquer au monde et à la fragilité des courants contraires.
« le vivant en particulier était pétri d'une pensée primordiale, arborescente, qui déterminait la forme et la finalité de chaque espèce. Il y avait même une pensée de la pierre. »
Carel est démystifié. Fragile, malade, un quasi anti-héros et pourtant si lumineux si assuré de sa part de responsabilité. Ce groupe d'hommes et de femmes encerclés, soudés par les conséquences de leurs cheminements sont dans ce grand livre, le voile levé sur nos ombres.
« Cependant il restait pour les Kadiens des groupes qui boudaient leurs efforts : l'homme disaient-ils, n'avait pas le droit de reconstruire le pays perdu. Ces personnages que les Kadiens appellent les derniers justes. Les derniers justes n'y entrent pas, il faut affronter seuls les grandes forêts noires. »
L'inexistence et pourtant tant de cailloux semés sur les voies de traverse. On pourrait annoter des pans entiers de ce miracle d'écriture. Écoutez :
« Les trams dansaient leur chorégraphie du soir. »
L'inexistence, l'effacement, la raison résiste et devient macrocosme. Ce livre des liens, du liant et des convictions est la preuve que l'inexistence est matière et souveraine. Comprendre et saisir cette chance à pleines brassées. Ce récit est d'estime et de devoir « du dernier témoin conservant la mémoire de l'ancienne langue » « ils applaudissaient l'allégorie, ils applaudissaient le symbole, ils s'applaudissaient eux-mêmes dans l'espoir de se donner un peu de courage. »
« Ne pas exister, ça ne se peut pas. Ça ne se peut pas, l'inexistence »
« L'inexistence » est un futur classique, incontournable, précieux. Publié par les majeures Éditions le Quartanier éditeur.


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« Sur la photo, quatre jeunes gens assis côte à côte sur une banquette. »
La porte d'entrée de ce roman n'est rien d'autre que cette photo prise devant le Café Ludwig. Trois hommes et une femme. On sait que la photo a été découpée dans un journal, probablement le Mercure de Privine. Interroger les photos, les questionner, en extraire l'anecdote ou l'aventure, voilà le travail qu'effectue l'historienne Sabine Oloron. Ses enquêtes et quelques hypothèses permettent d'identifier les personnages apparaissant sur cet extrait de journal, notamment Carel Ender qui serait en toute apparence « fonctionnaire de l'Empire ». Ce sera la figure centrale du roman que déploie David Turgeon, une tranche de vie de ce Carel d'origine kadienne dans un Empire construit sur la disparition de ses ascendances dans un monde inventé qui, parfois, partage certaines caractéristiques avec une quelconque réalité.
Entre un mal-être existentiel, une militance artistique et politique éclatée et des réflexions essentielles, l'auteur campe, au travers le groupe d'amis de ce Carel et à l'aide de son écriture stylée et recherchée, diverses situations qui résonnent avec du connu, avec des problématiques qui s'inscrivent subrepticement dans le manifeste, tout en laissant avec la fin de l'épisode, avec la fin de cet univers imaginaire, quelques questions en suspens.

J'ai adoré ce voyage littéraire en forme de puzzle qui se situe à la fois hors et dans le temps, cette fable moderne totalement inscrite à l'intérieur d'une simple photo.

Lien : https://rivesderives.blogspo..
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Biographie fictionnelle d'un inconnu, étranger à lui-même, comme inexistant dans ce pays inventé dont il aurait créé un système de classification sociologique. Dans un beau dépouillement de la langue, par la jolie rapidité à des références faussées mais parlantes, L'inexistence nous plonge dans la chute d'un empire, la mise en place de son racisme, l'absurde catastrophe de chaque existence, les histoires auxquelles on s'accroche pour leur donner sens. Dans c
Lien : https://viduite.wordpress.co..
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critiques presse (1)
LeDevoir
31 mai 2021
Avec ce roman, l’écrivain nous plonge dans une sorte de Vienne d’avant-guerre grise et fantasmée.
Lire la critique sur le site : LeDevoir
Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Sur la photo, quatre jeunes gens assis côte à côte sur une banquette.
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