David Wahl

Tout d'abord, merci à masse critique de Babelio pour m'avoir permis de découvrir ce roman.

J'ai franchement bien aimé. Le contenu historique est très riche et à chaque fois teinté d'une ironie qui m'a fait sourire. On se rend compte que l'auteur s'est véritablement penché dans les livres d'histoire afin de créer cette chronologie et remonter aux sources et utilisations de la boule de cristal. Mais, on se rend vite compte que les faits historiques ne sont que supposition et qu'au final, celle-ci garde tout son mystère. Un beau petit traité donc, riche d'anecdotes en tout genre, plein d'humour et qui montre bien que les savants encore maintenant ne savent rien, que tout n'est qu'hypothèses qui seront encore une fois détruites demain.
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Ce petit traité dont, en vérité, la seule prétention est d'être une sorte de parodie de traité, voudrait nous raconter l'histoire de cet ustensile divinatoire passé dans le vocabulaire courant comme l'instrument prédictif par excellence: la boule de cristal. Dès le départ, en mobilisant les textes les plus anciens - entre antiquité et histoire moderne - la possibilité d'une telle histoire est compromise.

Mais finalement peu importe, la boule de cristal ayant maille à partir avec la temporalité, le passé, le présent et le futur, la mise en cause de son historicité invite à la rechercher sous d'autres formes dans les auteurs anciens: cette boule n'est-elle pas plutôt un cristal aplati? est-elle de l'eau (cette hypothèse fut envisagée à la Renaissance et l'affaire Benvéniste n'en devient qu'une simple résurgence)? un miroir? la tête humaine n'est-elle pas aussi une boule capable de vision? Et la sphère du cosmos des astrologues antiques (divination astrologique)? Le Big-Bang ne contient-il pas déjà passé-présent-futur (comme dans le gland réside déjà les principes et la puissance du chêne - Augustin)? Mais au final, selon la cosmologie relativiste moderne ne sommes nous pas l'avenir des étoiles dont ne pouvons contempler que l'image passée?

Ce texte mobilise la culture de la Renaissance et souligne avec une tendre ironie la fragilité de toute érudition. Sans que l'éditeur ni l'auteur y fasse aucune référence toutes les vignettes qui ornent l'ouvrage sont extraites du célèbre livre imprimé par Aldo Manuzio, (ou Alde Manuce) Le Songe de Poliphile de l'abbé Francesco Colonna. Elles n'y figurent qu'à titre d'ornement car il ne m'a pas semblé qu'elles illustrent quoi que ce soit du propos.