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Critiques de Dean Ormston (39)
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Black Hammer, tome 1 : Origines secrètes

Ils ont été des héros dans un autre temps, cette bande dessinée présente la confrontation de l’univers des super-héros des années 50, années d’après guerre encore bercée de patriotisme, de nationalisme, de notions d’honneur, de courage, face à la désillusion actuelle. Au lieu de flashbacks, les auteurs ont eu la géniale idée de présenter le passé sous forme de vieux comics ou de faux journaux, cela accentue la différence de perception. Ils vivent désormais retirés dans une ferme perdue d’un village rural des Etats-Unis, loin de l’effervescence citadine, une retraite forcée, et doivent faire illusion, passer pour des gens normaux. J’ai eu peur, au départ de ma lecture, de tomber encore sur une pseudo-psychanalyse du super-héros, dérive actuelle de cet univers qui me gonfle totalement. Jeff Lemire parvient à être bien plus subtil que cela, proposant une réflexion sur la différence, avec d’un autre côté, tout une histoire autour du destin, de cette notion d’héroïsme, c’est juste une histoire de relation, de famille recomposée, c’est bourré de tergiversations, de décalages, ça devient complètement fou, totalement schizophrène, et ça, ça me plait vraiment. C’est le Comics américain classique mais après le mot “fin”. Ils furent heureux et eurent beaucoup d’enfants, non, c’est bien moins idyllique. Ils cultivent des légumes, conduisent un pick-up alors qu’ils pourraient voler, et s’engueulent à longueur de journée…

Le graphisme s’accorde au style des époques où se déroulent les scènes, rétro pour les années 50, plus sombre et agressif pour les années 80. Je n’aime pas trop la colorisation faite de dégradés brunâtres, un défaut assez récurrent dans la bande dessinée américaine selon mes goûts. Mais le fait de dater le graphisme influe aussi sur notre lecture.

J’ai aimé cet aspect iconoclaste, on se moque des gentils, on les trouve quand même touchants, on se moque du concept de super-héros, mais ça reste pour autant une histoire de super-héros. Jeffe Lemire est un excellent jongleur.

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Black Hammer, tome 4 : Le meilleur des mondes

Ce quatrième tome démarre sur une mise en abyme vertigineuse, un délire complètement déjanté, du genre on efface tout on recommence ! Évidemment, le lecteur risque de se sentir pris pour un pigeon, tu as déjà lu trois tomes, et il ne s’est encore rien passé de réellement substantiel, ce n’était qu’une mise en bouche, mais me concernant, je suis preneur, j’aime me faire mener en bateau. Alors ce quatrième tome est sacrément emberlificoté. La santé mentale des personnages touche le fond, mais pas sûr que celle de l’auteur aille mieux, et c’est peut-être contagieux, gare à toi, lecteur ! Bref, j’aime la façon de Jeff Lemire de triturer le mythe des super héros, de jouer avec leur perception par les lecteurs. Avec ses dessinateurs, il nous propose tout un éventail d’univers, jouant sur les clichés en tout genre, empruntant à toutes les modes. L’attrait est plus dans les multiples directions que prend le scénario, dans les différentes tergiversations que dans l’espoir de voir les héros s’en sortir. Cette série pourrait se décliner à l’infini, c’est aussi une parodie des séries qui ne se terminent jamais. Black Hammer est à la fois hommage et satire des séries de superhéros, moi qui ne suis pas fan de ce genre, ici, j’y trouve beaucoup de plaisir.
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Black Hammer, tome 2 : L'incident

Encore une série de Super héros, avec de l'héroïsme, des doutes, de la psychologie, j’avoue que ça ne m’emballe pas, mais ici, derrière tout cela, il y a une ironie mordante et ça change tout. Lu au premier degré, c’est archi-nul, mais au second degré, c’est génialissime, un équilibre entre adoration et moquerie.



On passe d’un brin de nostalgie autour de la bande dessinée des années 50, utilisant les couleurs acides, les trames grossières, répliques manichéennes, aux problématiques actuelles comme l’inclusion, cela donne un mélange assez jouissif, un bordel où l’ironie se balade d’un thème à l’autre, forçant les dérapages en tous genres, là où on ne les attends pas forcément. Le graphisme se réfère alors aux années 90 où la volonté d’intégrer de la psychologie dans les récits a été mise en avant, et ça aussi, c’est traité avec une certaine ironie. Sur l’inclusion justement, l’aspect manichéen où l’on voudrait que le bien finisse par triompher du mal, ici, le superhéros homosexuel se prend un monumental râteau. Les problèmes amoureux de nos héros sont risibles, loin de tout héroïsme romantique, tous ces super héros sont de pitoyables humains, normal, ils n’en sont pas vraiment.



Tout en vouant une adoration sans faille à cet univers, Jeff Lemire saccage le mythe du super héros avec des chemins de traverses qu’il nous faut parvenir à suivre, l’ironie va même se cacher dans les noms des héros, avec une scène hilarante de la rencontre entre Talkie-Walkie et le Colonel Weird. J’adore cette série, donc à suivre.
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Black Hammer, tome 1 : Origines secrètes

Bon autant vous le dire tout de suite, ce comics est un énorme coup de cœur ! Cela faisait longtemps que je n’avais pas accroché à ce point à un comics dès le premier tome. Pourtant, ce titre ne me tentait pas vraiment, et je l’ai acheté parce que Urban Comics a eu la bonne idée de faire un prix de lancement à seulement dix euros !



L’auteur n’est autre que Jeff Lemire, que j’aime bien mais que je trouve parfois inégal. Par exemple je n’aime pas ce qu’il fait sur Extraordinay X-Men, mais j’aime bien son travail sur Old Man Logan version All-new All-different. Je sais qu’il est également connu pour avoir fait des récits indépendants comme Descender ou Sweet Tooth mais je ne les ai jamais lus. Aux dessins j’ai découvert Dean Ormston qui est vraiment très bon, même s’il a un souci avec certains visages, qui ont l’air un peu trop bouffis, mais j’y reviendrait plus tard.



L’histoire de Black Hammer nous plonge dans un petit bled où tout le monde se connait, et dans lequel réside un petit groupe d’anciens Super-Héros. Vivant dans une ferme, ils se font plutôt discrets et cachent leur vraie nature aux autres habitants de la ville. Ce que l’on va rapidement découvrir, c’est que cela fait déjà dix ans qu’ils sont ici et qu’ils ne peuvent pas quitter cet endroit !



Le rythme de ce comics est assez lent, il ne s’y passe pas grand chose au départ et pourtant, on dévore les chapitres avec une incroyable facilité. D’ailleurs, chaque chapitre nous fait découvrir un personnage et développe un peu plus le background. On s’aperçoit rapidement que s’ils sont coincés ici, c’est qu’il y a une bonne raison.



La force de ce comics vient de sa palette de personnage qui sont tous très attachants. Il y a Abraham, le patriarche de la famille qui semble plutôt bien accepter leur situation, ce qui n’est pas le cas de Madame Dragonfly qui est assez flippante, ou encore la jeune Gail qui est coincée dans un corps de petite fille, alors qu’elle a la bonne cinquantaine. Il y a également d’autres personnages, et tous font semblant d’être de la même famille et vivent sur le même terrain qui est une grande ferme qu’Abraham prend plaisir à entretenir. Mais derrière cette image de petite famille tranquille se trouvent en réalité des individus qui souffrent de leur situation.



Mais ce qui est encore plus réussi dans ce comics, ce sont les nombreux clins d’œil et référence aux comics de Super-héros issus de chez Marvel ou DC Comics. On peut par exemple voir des similitudes avec Captain America, La créature des marais, Le limier Martien ou encore Zatanna. Pour chaque personnage, Jeff Lemire s’est inspiré de Super-Héros connus mais n’a jamais plagié car très vite il adapte le tout à sa façon, ce qui est plutôt bien vu. De plus, lorsque l’on découvre le passé de tout ce petit monde, on a l’impression de revenir de nombreuses années en arrière, à l’époque de l’âge d’or des comics.



Et c’est la que tout le talent du dessinateur Dean Ormston entre en jeu. Tout d’abord, il s’en sort parfaitement bien dans le présent. Ces dessins sont clairs, efficaces, il n’en fait jamais trop. Mais dès qu’il raconte le passé de l’un des personnage, on a l’impression de se retrouver avec un comics Old-School, tant le dessins et les couleurs utilisées semblent d’époque. Honnêtement, hormis le petit soucis sur certain visages, surtout en début de tome, je trouve les dessins vraiment super !



Urban Comics a donc eu une excellente idée de nous proposer ce titre dans la collection Urban Indies. De plus, il y a beaucoup de bonus, tels que les nombreuses couvertures (qui sont vraiment magnifiques), des crayonnés, mais également une post-face de Jeff Lemire qui nous raconte comment son projet à pris vie ainsi qu’une galerie détaillée des personnages tels qu’ils devaient être au départ. On remarquera qu’ils ont bien changé ^^



Si je n’avais qu’un comics à vous conseiller, ce serait sans hésitation celui-ci. C’est accessible mais avec un scénario qui se développe énormément (surtout dans les deux derniers chapitres), les dessins sont super, l’édition est impeccable et comme tout bon comics indépendant, vous pouvez le lire dès le tome 1 sans aucun soucis de continuité. Et en plus, il ne coute que 10€ ! Allez, foncez, vous ne serez pas déçu 😉


Lien : https://chezxander.wordpress..
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Black Hammer, tome 2 : L'incident

« Black hammer, tome 2, l'incident » appartient à la catégorie des comics « adultes » dans la lignée des « Watchmen » la puissance historico-narrative en moins.



L'idée de placer des super héros déchus en plein marasme dans une petite ville américaine est certes intéressante mais ne peut faire oublier le scénario de base simpliste (Anti-Dieu contre Starlock dans le monde fictif de Spiral city) et certaines digressions passéistes sans intérêt.



Quand en plus, on trouve le graphisme Ormston plutot sinistre, on se dit que « Black hammer » ne correspond pas finalement à la vision la plus excitante qui soit des comic books !
Lien : https://lediscoursdharnois.b..
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Black Hammer, tome 1 : Origines secrètes

Quel beau premier plat ! J'achète.

Le colosse, sur la couverture, est un parmi les nombreux monstres, semblables à des dieux antiques en malveillants et auxquels se confrontent des justiciers, lors de flashbacks un peu pauvres : ce sont des ennemis simples et faciles d'aspect et de genèse, voire grotesque (une pieuvre géante, ...)

Mais ce qui manque là, l'auteur le compense ici, dans la réunion de ces supers-héros atypiques dans une même demeure ; déclassés et fortement bridés par une réclusion forcée. Si Charles fait se rencontrer les x-mens dans son manoir au début de leur aventure, ici, ce serait plus la retraite.

Cette histoire attachante nous parle de la tolérance à travers les liens de famille, amoureux, amicaux ; par des destins croisés ou capricieux et au sein d'univers parallèles... bien qu'elle ait pour théâtre principal la terre - et plus précisément les states.

Tiens, une sorcière. Tiens, un ent ! Tiens, un pacte faustien...

Il faut croire que l'auteur s'abreuve à de nombreuses références / influences.

(Fantastique)



☆☆☆☆☆☆☆☆☆☆☆



"Je voulais que Black Hammer, plutôt que de se fondre dans la masse des titres de super-héros, s'en détache pour mieux les commenter et les critiquer."

- Jeff Lemire, Postface
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Black Hammer, tome 2 : L'incident

Ce tome fait suite à Black Hammer, tome 1 : Origines secrètes (épisodes 1 à 6) qu'il faut impérativement avoir lu avant. Il comprend les épisodes 7 à 11 et 13, initialement parus en 2017, écrits par Jeff Lemire, dessinés et encrés par Dean Ormston et colorisés par Dave Stewart, à l'exception de l'épisode 9, dessiné, encré et mis en couleurs par David Rubín. Chaque épisode bénéficie d'une couverture réalisée par Dean Omrston, et d'une couverture alternative réalisée par Jeff Lemire, le plus souvent rendant hommage à une couverture célèbre d'un comics de superhéros.



L'arrivée de Lucy Weber dans la ferme d'Abraham Slam a changé la donne, en prouvant que quelqu'un peut venir de l'extérieur, même si elle ne se souvient de rien. Il y a plusieurs années Joseph Weber fermait son établissement de soupe populaire en fin de soirée, et rentrait chez lui quand il a découvert le superhéros Black Hammer, salement amoché dans une ruelle, rendant son dernier soupir. À son invitation, il a empoigné son marteau, et s'est retrouvé transporté dans un autre monde, accueilli par Starlok qui lui explique son rôle de défenseur, auprès des Lightriders et qui lui a présenté Escaper, Whiptara, Time-Boy & Warpie. Starlok évoque également le combat qui les oppose à Anti-God, son frère maléfique. Joseph Weber revient sur Terre quelques instants plus tard et rentre enfin chez lui. Il retrouve sa femme enceinte qui lui explique que 4 mois ont passé depuis sa disparition.



À la ferme, Lucy porte encore sa combinaison spatiale et elle est entourée par tous les superhéros, à l'exception de Colonel Weird. La discussion vire vite à l'engueulade, du fait des propos amères et acides de Madame Dragonfly. Abraham Slam exige que tout le monde se taise, et que la discussion se poursuive dans la cuisine d'une manière plus civilisée. Les superhéros expliquent à Lucy Weber comment ils ont compris qu'ils sont prisonniers d'un large périmètre irrégulier autour de la ferme, qui inclut la ville de Rockwood. Ils évoquent également les circonstances dans lesquelles Black Hammer a trouvé la mort. Quelques jours après avoir assimilés ces informations et sa situation, Lucy Weber décide de se remettre au boulot, en utilisant ses talents de journaliste et en se renseignant auprès des habitants de la ville, en épluchant les publications de la bibliothèque municipale.



À l'issue du premier tome, le lecteur était sous le charme de cette série de superhéros décalée, remplie d'hommages, mais aussi avec une poignée de superhéros écartés de leur ville d'origine Spiral City, pas vraiment résignés à leur sort, bannis dans cette région agricole peu peuplée, cantonnés à une zone sans espoir de regagner leur monde. Il avait établi les liens entre ces superhéros et les versions originelles : Captain America pour Abraham Slam, Martian Manhunter pour Barbalien, Shazam pour Golden Gail, Adam Strange ou Captain Comet pour Colonel Weird, une sorcière pour Madame Dragonfly et M-11 pour Talky Walky. Par la force des choses, il se livre à ce jeu des hommages en entamant sa lecture de ce deuxième tome. Les références ne manquent pas : Starlok fait penser à Odin, Escaper à Mister Miracle, Whiptara à Big Barda, Warpie à Lockjaw, Anti-God à Darkseid avec une touche d'Anti-Monitor. Le lecteur sourit franchement dans l'épisode 10 quand Abraham Slam va trouver l'individu qui s'occupe de son costume pour qu'il lui en fasse une version plus extrême, et effectivement il découvre une nouvelle version pourvue de toutes les caractéristiques propres aux superhéros créés par Rob Liefeld, en particulier pour son label Extreme.



Dans le même temps, le lecteur constate que ces superhéros ont déjà gagné une personnalité et une histoire spécifiques. Même si Captain America a subi la mode Extrême comme tous les autres superhéros dans les années 1990, il n'a jamais été le propriétaire d'une salle de gymnastique périclitant faute de clients. Il n'a jamais entretenu une relation charnelle avec une femme mariée (Tammy) en procédure de divorce avec un shérif (Earl Truheart). Billy Batson (se transformant en Captain Marvel avec le mot magique Shazam) était un jeune garçon dans un corps d'adulte (Captain Marvel), et pas une femme vieillissant à un rythme normal, dans un corps de jeune fille comme Golden Gail (se transformant avec le mot magique Zafram). Si J'onn J'onzz a bien essayé de nouer des relations durables avec des humains, ce n'était pas dans le cadre d'un amour homosexuel. En outre, Jeff Lemire continue d'étoffer l'histoire personnelle de ces personnages : celle de Joseph Weber dans l'épisode 7, celle Golden Gail dans l'épisode 8, celle du colonel Randall Weird et de Talky Walky dans l'épisode 9, celle d'Abraham Slam dans l'épisode 10, et celle de Mark Marz dans l'épisode 11. Ils gagnent encore en autonomie par rapport à leur modèle d'origine. Le lecteur n'a jamais vu J'onn J'onzz flirter comme ça, ou Billy Batson se conduire de cette manière.



Les dessins de Dean Omston continuent également de donner une saveur particulière à ces aventures de superhéros. Il respecte les directives de Jeff Lemire concernant les costumes de superhéros. Outre l'apparence du Colonel Weird, de Barbalien ou de Talky Walky évoquant fortement les originaux, le lecteur reconnaît immédiatement la référence au costume de Miracle Man pour Escaper (comme le confirme le nom), ou la forme de Lockjaw (le chien des Inhumains) pour Warpie. Le dessinateur s'amuse bien avec le costume d'Abraham Slam version années 1990, avec les pochettes (inutiles) à la ceinture, les cartouchières tout aussi inutiles autour des cuisses. Il ne manque pas non plus les énormes épaulettes, pas seulement inutiles, mais aussi impossibles à maintenir attachées, un grand moment de ridicule. La représentation des superhéros par Ormston ne comprend pas cette exaltation systématique des corps et des muscles spécifiques aux production industrielles et formatées de Marvel et DC. Le corps de Barbalien n'est pas sculpté comme celui d'un culturiste humain. Le corps de fillette de Golden Gail flotte un peu dans son costume pas ajusté. La tenue d'Abraham Slam est moulante, mais plus de type près du corps que moulé pour épouser chaque relief de la peau. L'apparence de Talky Walky est celle d'un robot plus fonctionnel que joli, avec une technologie datée. Il flotte une forme de gentille dérision, comme si une partie de ces personnages avaient revêtu ces costumes parce que c'est à ça que doit ressembler un superhéros, mais sans vraiment y croire.



De fait, les protagonistes en civil ont plus de personnalité que ceux en costumes chamarrés. Le lecteur peut lire une forme de lassitude et de résignation sur le visage d'Abraham Slam, ressenti occasionné par le comportement de ses camarades d'infortune, plus que par sa situation. Il voit la même lassitude sur le visage de Gail, mais doublée de tristesse et même de désespoir chez elle. Il voit la même lassitude et la même résignation sur le visage de Mark Marz, avec un refus de s'y soumettre. Il lit l'hébétude dans les expressions de Colonel Weird, incapable de reprendre le dessus sur ce qu'il a vu durant ses voyages. Il apprécie de voir que les civils (y compris les superhéros en habit normal) présentent des petits défauts, attestant de leur nature humaine, n'étant pas idéalisés de manière systématique. De ce fait, les séquences qui reviennent sur leur vie civile à Spiral City n'en sont que plus poignantes, le harcèlement subi par Mark Markz dans les vestiaires du commissariat, ou la conviction de Gail se retirant des affaires des superhéros et construisant sa vie civile.



Comme dans le premier tome, Dean Ormston bénéficie de la mise en couleurs impeccable de Dave Stewart, nourrissant ses dessins sans les écraser, développant une ambiance lumineuse particulière quand nécessaire, ajoutant un peu de relief aux surfaces sans écraser les traits encrés. Le dessinateur reste toujours aussi impliqué en tant que chef décorateur, avec une approche un peu simplifiée, un peu naïve, tout en s'avérant d'une densité réelle en informations visuelles. Le lecteur peut donc se projeter dans la ferme de Slam, comme dans la bibliothèque de Rockwood, ou encore la maison du pasteur. La direction d'acteurs et leur langage corporel apportent des informations supplémentaires sur leur état d'esprit, et bien sûr sur leurs occupations. Le lecteur se rend rapidement compte que le choix de confier les dessins de l'épisode 9 à David Rubín est pertinent. En effet cet épisode est consacré à la rencontre entre le colonel Randall Weird et Talky Walky sur une planète extraterrestre. Les dessins plus épurés à l'apparence plus naïve servent à la fois à renforcer la fibre nostalgique, et à donner une impression de récit daté, totalement en phase avec la nature de l'épisode.



Le lecteur se rend compte qu'il est conquis d'avance avant même d'avoir ouvert ce tome, content de retrouver ces personnages mis à l'écart, à l'abri de tout danger, figés dans une sorte de stase qui les protège des évolutions factices de remise au goût du jour, imposées aux originaux, aux superhéros publiés par DC et Marvel. Mais Jeff Lemire ne se contente pas de jouer sur cette fibre nostalgique ; il fait également avancer son intrigue. En fait cette stase avait été perturbée par l'arrivée de Lucy Weber, et par les essais des personnages de s'extirper de cette stase, de cet endroit dont ils sont prisonniers. Au fur et à mesure des retours dans le passé, le lecteur mesure mieux ce qu'ont perdu les uns et les autres. Au fur et à mesure des interactions dans le présent, il mesure mieux la volonté de certains de sortir de cette situation, soit en nouant de nouveaux liens sur des bases plus saines (pour Mark Markz), soit en regardant la réalité en face. Cette forme de captivité pèse sur chacun d'entre eux, et l'amertume ainsi générée s'exprime pleinement entre eux, puisqu'ils ne peuvent pas l'exprimer avec les habitants de Rockwood. L'intrigue globale progresse également puisque le lecteur apprend ce qu'il est advenu de Black Hammer (Joseph Weber) ce qui a vraisemblablement provoqué cet emprisonnement, et ce qui permet de le maintenir en l'état. Du coup, il n'est pas bien sûr que le charme de cette série puisse résister à des machinations trop théâtrales devenant trop explicatives.



Ce deuxième tome confirme le pouvoir de séduction de l'évocation des superhéros DC et Marvel, sous forme d'une variation à la fois nostalgique et à la fois décillée, avec assez de différences pour être un récit intéressant par lui-même. Dean Ormston effectue un travail toujours aussi adroit à rester en équilibre entre l'évocation visuelle avec une touche surannée, et un récit intimiste. Jeff Lemire continue à étoffer ses personnages, par un portrait psychologique construit sur la base de leur histoire personnelle. Dans le même temps, il fait progresser une intrigue qui risque de s'avérer plus conventionnelle.
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Black Hammer, tome 1 : Origines secrètes

Ce tome est le premier d'une série indépendante de toute autre. Il comprend les épisodes 1 à 6, initialement parus en 2016, écrits par Jeff Lemire, dessinés et encrés par Dean Ormston, avec une mise en couleurs réalisée par Dave Stewart, et un lettrage effectué par Todd Klein. Ce tome se termine avec une dizaine de pages d'études graphiques, des pages de Who's who, et une postface de 4 pages rédigée par Jeff Lemire.



Quelque part dans une région rurale des États-Unis, non loin d'une petite ville, Abraham Slam, un fermier, nourrit ses cochons, trait ses vaches, rentre le foin, tout en se parlant à lui-même à haute voix, rabâchant que cela fait 10 ans que ça dure, suite à un événement catastrophique non explicite. Le travail étant terminé, il rentre vers le bâtiment d'habitation de la ferme. Assise sur le porche, Gail, une femme dans le corps d'une fillette de 9 ans, est en train de s'en griller une. Elle le salue avec quelques propos grossiers, et s'envole dans le ciel pour ne plus avoir à subir ses remarques. Abraham Slam pénètre dans la maison et enlève ses souliers crottés. Il salue Talky Walky dans la cuisine, une sorte de robot anthropoïde en train de préparer le repas. Barbalien (un être anthropoïde avec une peau rouge et crevassée) fait des remarques sèches et cassantes, pendant que Colonel Weird flotte tel un spectre à travers la table.



Barbalien sort de la cuisine et va rejoindre Gail sur le toit pour broyer du noir avec elle, évoquer le bon vieux temps quand ils étaient des superhéros à Spiral City. Talky Walky sort pour se rendre la grange. Il y est rejoint par Colonel Weird qui tient des propos décousus pendant que Talky Walky travaille à achever sa nouvelle sonde. Abraham Slam décide de se rendre en ville dans un vieux pick-up. Il est accompagné par Gail et Mark Marz (Barbalien). Abraham va prendre un café au diner du coin, et papoter avec Tammy, la propriétaire de l'établissement et serveuse. Mark Marz va se promener du côté de la paroisse et échanger quelques mots avec le père Quinn. Gail est ramené au diner par le shérif Redd Trueheart qui l'a surprise en train de voler un paquet de clopes. Le petit groupe prend congé du shérif et rentre à la ferme. Abraham va se recueillir sur un marteau déposé un peu à l'écart de la ferme, et il y est rejoint par les autres.



Dans la postface Jeff Lemire indique que cette série est un projet qui a longtemps mûri, depuis 2007, et qu'il l'avait déjà proposé à Dark Horse des années de cela, mais que finalement il avait réalisé d'autres projets. Il explique également qu'il a lui-même choisi Dean Ormston comme artiste, faute de pouvoir dessiner la série lui-même, et parce qu'il voulait absolument un artiste qui ne dessine pas à la manière des comics de superhéros traditionnels. Enfin, il indique qu'à l'origine cette série devait lui permettre de mettre en scène des superhéros, à une époque où il pensait qu'il ne pourrait jamais écrire ceux de DC ou de Marvel. Il s'est bien rattrapé depuis. Le lecteur se retrouve donc à la fois en terrain familier, et à la fois devant des superhéros à nul autre pareil.



À l'évidence, un superhéros qui manie un marteau, c'est Thor, de préférence la version Marvel, sauf qu'il n'apparaît que dans quelque case, qu'il ne porte pas du tout le costume de Thor (même pas de cape), et qu'en plus son marteau est noir. Mais en fait ces personnages ne se comportent pas en superhéros. Ils évoquent un passé révolu depuis 10 ans, des combats contre des supercriminels dan une ville fictive, un peu comme Metropolis ou Central City dans l'univers partagé DC. Ils sont sous le coup d'une forme d'exil qu'ils subissent, dans un recoin intemporel des États-Unis. L'un d'entre eux n'est pas loin de s'y faire, mais les autres souffrent de leur apparence ou de leurs pouvoirs, se retrouvant totalement inadaptés et inutiles. Effectivement, les dessins de Dean Ormston ne magnifient pas la force physique des superhéros, ou leurs superpouvoirs spectaculaires. Gail a l'apparence d'une enfant aigrie. Barbalien semble souffrir d'une vilaine maladie de peau. Le corps robotique de Talky Walky semble tout droit sorti d'un film de science-fiction des années 1950, aussi obsolète que malhabile. Madame Dragonfly n'est qu'une vieille femme avec une teinte verdâtre.



Les personnages se résignent donc à une situation qu'ils doivent subir, sans grand espoir de pouvoir retrouver leur vie d'avant. Le récit comprend quelques retours en arrière, montrant ces superhéros du temps de leur activité avec utilisation de leurs superpouvoirs, mais Jeff Lemire ne présente pas cette époque révolue, sous une forme parée de gloire. C'était déjà des combats à l'époque, avec au mieux une reconnaissance professionnelle pour le colonel Weird, au pire des pouvoirs déjà aliénants (pour Madame Dragonfly), et des combats contre le mal qui se succédaient. La mise en couleurs participe à ce ressenti. Dave Stewart rehausse discrètement les ambiances lumineuses, et le relief des surfaces, en utilisant une palette assez terne. Cela renforce la sensation crépusculaire du temps présent, ainsi que l'aspect révolu d'un âge d'or passé, mais qui n'était pas si riant que ça puisque ses couleurs se sont également ternies.



Précédemment, Dean Ormston avait essentiellement travaillé avec Mike Carey sur la série Lucifer, avec déjà une apparence très particulière de ses dessins. Il trace des traits de contours assez fins, sans arrondi pour polir les formes. Il marque les visages de petits traits secs (les yeux cernés de Gail), ainsi que certains éléments du décor, et ses traits ne sont pas toujours bien droits. Cela confère à la fois une impression d'usure, de surfaces marquées par le temps, et d'une réalité râpeuse. En fonction de ce qu'il représente, il utilise également des aplats de noir aux formes elles aussi irrégulières, que ce soit pour marquer le visage de Madame Dragonfly (lui donnant un petit air sinistre), ou pour figurer les ombres portées. Il a l'adresse nécessaire pour donner une apparence spécifique à chaque personnage, y compris les humains normaux, à la fois ordinaire et vivante. Il les rend très expressif, parfois en exagérant légèrement un détail, comme la toute petite bouche de madame Roundtree la directrice de l'école, le menton carré d'Abraham Slam ou les petits yeux perçants du shérif Redd Trueheart.



Dean Ormston représente les arrière-plans avec une bonne régularité, augmentant le niveau de détails fréquemment. Le lecteur se rend compte qu'il peut laisser son regard faire le tour de la cuisine pour y voir les équipements, qu'il ne manque pas une tuile au toit, que la grand rue de la petite ville présente un urbanisme réaliste, que la vue du ciel des gratte-ciels de Spiral City coupe le souffle, qu'il ne manque pas une seule planche à la façade de l'église, et que la chambre Gail est complètement aménagée. En y prêtant attention, il constate que Dean Ormston représente ces éléments sans mettre en avant les symptômes de la modernité. A contrario, l'artiste insiste plus sur les maques de la nostalgie pour les séquences dans le passé. Il y a donc la forme du robot Talky Walky, mais aussi l'architecture art déco de Spiral City, ou encore la forme de la fusée du colonel Weird qui rappelle la science-fiction des années 1950. Ce choix de représentation est en phase avec la nature du récit.



Sans prendre en compte les références à DC ou Marvel, le lecteur découvre l'histoire de superhéros extraits de leur milieu naturel et mis sur la touche. Il fait plus ample connaissance avec eux à l'occasion des retours en arrière, avec leurs origines secrètes (c'est indiqué dans le titre) vaguement stéréotypées. Il ressent rapidement une réelle empathie pour leur situation, que ce soit l'adulte prisonnière d'un corps d'enfant, l'homme d'âge mur se voyant bien s'installer dans ce coin tranquille, le pauvre colonel à l'esprit dérangé ou encore Mark Marz, plus introverti et tiraillé par l'envie de passer outre ses appréhensions. Jeff Lemire utilise bien les conventions les plus ridicules des récits de superhéros, mais dans le même temps il raconte une histoire mettant en scène des adultes, en proie au regret, au doute, mais aussi incapables d'abandonner tout espoir.



En prenant en compte les références à DC ou Marvel, le récit acquiert une autre dimension pour un lecteur familier des superhéros. Avec l'origine d'Abraham Slam, il reconnaît de suite le modèle original : l'histoire de Steve Rogers devenant Captain America. Il en va de même pour Barbalien (au diminutif si affectueux de Barbie) : le nom Mark Markz est bâti sur le modèle de celui de J'onn J'onnzz, Limier Martien de DC Comics, ce qui est confirmé par son origine. Golden Gail est une variation sur Billy Batson et son double Captain Marvel. Madame Butterfly évoque l'une des sorcières accueillant les visiteurs dans la Maison de l'Horreur (DC). Talky Walky rappelle des robots comme M-11, le robot humain des Agents de l'Atlas (Marvel). Le cas du colonel Randall Weird est un peu plus complexe car il semble être un amalgame de Captain Comet & Adam Strange. Jeff Lemire s'avère très fort car il parvient à établir le lien avec les originaux, et à faire exister ces variations à part entière, comme le font Kurt Busiek & Brent Anderson dans la série Astro City. Du coup pour ce lecteur chevronné, la lecture gagne une saveur supplémentaire extraordinaire, à la fois nostalgique, et à la fois innovante, grâce à cette relecture de personnages devenus des clichés, et dans lesquels Lemire parvient à insuffler de la nouveauté. Il parvient à revitaliser aussi bien un personnage aussi utilisé que Martian Manhunter, que celui de Swamp Thing. À chaque fois, il leur donne un comportement et des préoccupations adultes, sans pour autant les salir ou les dénaturer.



Arrivé à la fin de ce premier tome, le lecteur sait qu'il vient de lire un prologue et que le cœur du récit reste encore à venir. En comparant avec d'autres œuvres de Jeff Lemire, il se rend compte que Dean Ormston participe à nourrir l'intrigue et à lui donner plus de corps, plus de substance. L'intrigue principale constitue un solide fil conducteur sur la base d'un mystère (pourquoi ces superhéros se sont ainsi retrouvés écartés ?), avec un goût de métacommentaire, mais sans que l'auteur n'insiste dessus. Les variations sur des superhéros existants relèvent plus de l'usage de conventions que de métacommentaires, et Jeff Lemire réussit à en faire des personnages aussi familiers qu'originaux. En particulier, Randall Weird est autant un explorateur d'autres mondes, aventurier spatial expansionniste, qu'un individu secoué par une expérience non linéaire du temps, évoquant par moment Jon Osterman sous sa forme de Docteur Manhattan. Assurément, il tarde au lecteur de lire le tome 2.
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Black Hammer, tome 1 : Origines secrètes

Je reste un lecteur fidèle de Jeff Lemire, sauf lorsqu'il penche trop dans la vaine super-héroïque. Je préfère sa veine intimiste, comme celle développée dans Essex County, etc.

Black hammer se situe un peu à la frontière de ces 2 univers.

Nous sommes transportés dans une petite borgabe nord-américaine comme tand d'autres. Dans une ferme aux abords de la ville vivent un grand-père et a famille. Le vieux Abe cultive sa terre en s'occupant de ses enfants et petits enfants. Mas cette famille n'est as une faille comme les autres. Il s'agit en fait d'une équipe de super-héros qui fut projetée dans un univers parallèle lors de leur combat contre l'Anti-Dieu, qui menaçait leur ville de Spiral City. Ils vivent depuis comme de simples citoyens un peu margnaux, tout le monde ignorant leur véritable nature. S'intégrer ou tenter de retruver leur monde? Chacun à son propre avis.

Black Hammer dégage un étrange parfaum de nostalgie, porté par des persnnages coupés de eur monde et de tout ce qui constitait leur personnalité. Ainsi, Gail, la petite fille d'Abe, est en fait Golden Gail. Cette héroïne (très inspirée de Captain Marvel - Shazam) est en fait une femme d'âge mûre qui ne prenait cette apparence de petite fille qe lorsqu'elle invoqait ses super-pouvoirs. Elle n'a désormais plus de super-pouvoirs mais est prisonnière du corps de Golden Gail, une gamne d'une dizaine d'année. Il y a aussi Barbalyen le Martien (référence à J'onn J'onzz), qui souffre d'une solitude infinie...

Lemire rend hommage à la culture comics pulp avec beaucoup de nostalgie. On ense parfois au travail de Moore sur Supreme. Sans l'humour mais avec un certain spleen. Le mélange est étonnant mais très réussi et continue de confirmer le talent très singulier de Jeff Lemire
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Black Hammer, tome 2 : L'incident

Bon bin j'ai enchaîné avec le deux vu que je l'ai (sinon pas sûre)... Donc Black Hammer T02 l'incident.. Ou le comic qui en effet te fait bien toutes la chronologie hommage comics, comme dans celui d'avant.. et que y a peine de mieux... à peine.



Oui dans celui-là, les héros proposés, les souvenir d'avant ( mode ancien combattant c'était mieux avant) et bien là on est clairement le côté 80 /90.. le tome 1 c'était plus la période d'avant (enfin je me plante peut-être je suis pas experte non plus). ça se voit bien, mais je vais dire tant mieux vu que c'est le but des auteurs (enfin j'espère). Donc à ce niveau-là bin oui ça marche. Je vois bien que ça marche, mais je m'en fous toujours autant..

Là en plus on met une couche (petite la couche) de problème sociétale comme Marvel savait ( sait?) si bien le faire.. Heu donc toujours les même problèmes, folie, homosexualité non accepté, ostracisation et j'en passe...



Niveau dessins ça se tient toujours, y a des sacrées planches, y a des belles couleurs, mais pour moi un dessin aussi classe, beau soit-il, si il ne reflète rien, un beau dessin ne sauve pas les meubles d'une histoire vide.. Et pour moi l'histoire est plutôt vide, les personnages aussi, donc...



Rien de bien nouveau sous le soleil, alors si... y a elle.. elle qui est l'hommage à toutes les sorcières et sorciers, à tous les comics dit horrifique (genre contes de la crypte), Elle Miss Dragonfly... heureusement qu'ils nous ont pas fait les traduction de nom (comme ça peut arriver parfois, ou dans les manga) parce que bonjour le ridicule (Mademoiselle libellule au secours!!), alors que c'est la seule qui n'est pas ridicule ( peut-être d'ailleurs parce que elle vit pas avec eux.. et qu'elle semble plutôt les éviter) mais c'est dingue comment elle leur sauve le cul plein de fois...



Y a une nouvelle, pas une super héroine elle, la jeune femme intelligente, et réfléchi journaliste et noire (combo on contente tout le monde, ne froissons personne) Et par qui finalement la vérité va enfin arriver.. avec le point levé "genre j'ai tout compris bande de moule!".. eux ça fait 10 ans qu'ils rament, elle aux bout de trois jours emballé c'est pesé.. ça rends les autres personnages vraiment cons, et pi stupide un peu.. en plus là au niveau posture j'ai eu une Phoenix ou une Tornade qui est venue me faire coucou... hommage on t'a dit!... ah oui c'est vrai...

donc le pourquoi du comment, la vérité....

Mais ça ça sera pour le tome trois..

et ça ça sera sans moi... ou juste si il traîne chez un pote.



J'ai même pensé à revendre les miens.. mais je crois que je vais froisser mon chéri, vu que c'est lui qui me les a offerts...
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Black Hammer, tome 1 : Origines secrètes

Black Hammer T01 Origines secrètes... Ou le comics où tout tes potes fans de comics bin ils ont adorés.. et que toi quand tu lis bin franchement tu te fais chier... mais grave.



Alors passer du Sandman de Gaiman à Black Hammer sur deux jours n'était peut-être pas une bonne idée... Non, même je pense que c'était carrément une idée pourrie... Parce que autant je trouve le Sandman génial et jubilatoire, autant là mais j'en avais carrément rien à taper de rien, ni de personne... les personnages pourraient tous mourir dans le prochain que ça ne me ferait pas rater un battement cardiaque.. c'est dire !



Faudrait un coup de pitch...

Tu crois?.. c'est un peu mal barré là quand même...

Oui vraiment mal barré, mais bon tachons...



Dans un bled paumé, même pas sûre qu'il ai un nom (ou je l'ai pas retenu) se trouve la ferme Black Hammer. La ferme de base comme on imagine dans une Amérique rurale et profonde. Là vivent une bande de " super héros" ( je met des guillemets pasque y a un peu tout.. une sorte de mixe..), et pi voilà... ils sont coincés là, et de temps en temps ils se souviennent de leur gloire passée, et de leur hauts fait d'armes.



Hum ça donne carrément pas envie..

Je sais..

Bon y a des trucs qui se passent, mais je vais pas les raconter, déjà qu'il ne se passe pas grand chose alors si je spoile le peu qu'il y a, ça serait moche.



Bon alors il est clair que ce comic est un hommage à tous les comics depuis toujours, et surtout les premiers... que ce soit au niveau dessin, costume, et héros ( tout y passent, le super, l'alien, la sorcière, le robot, le savant etc etc.. n'en jetez plus..)

une multitude de cliché tous les plus éculés, les méchants pas bo.. les gentils très gentils... pfff...

ça se veut drôle, j'ai pas rit ni même souri.



Nan juste du comics hommage, qui vomit tout ce qui a été fait en comics depuis oh.... que ça existe... et c'est pas peu dire..

Ce n'est donc jamais (pour moi) surprenant, ni jubilatoire, parce que ça se voit tellement, que le côté paf! aucune subtilité de rien...

je lisais le truc et je pensais à superman, à Thor et Hasgard, au conte de la crypte, à tous les supers... tout le temps, j'en suis même arrivé a me dire à un moment et si j’arrêtais pour me ressortir de vieux Marvel... oh moins là je sais pourquoi c'est du oldies...



Après niveau dessin, y a des planches qui envoient du pâté et qui sont jolies à l'oeil...et même plus que ça... Et jusque dans le dessin, dans les poses, dans les couleurs c'est hommage... Même moi j'ai remarqué ( alors que bon je suis pas ze experte dans le comics, et pas du tout niveau DC en plus...).



Mais vu que je n'ai réussi à créer aucune empathie pour personne (ni dans un sens, ni dans l'autre), et donc que leurs problèmes existentiels, mais je m'en fous grave...



Nan un comic hommage, pour les gros fans.. je ne suis peut-être pas assez fan, ou pas assez pointue pour trouver ça bien... ou peut-être juste que les hommages comme ça c'est pas mon truc.. parce que là, pour moi c'est plus de l'hommage mais du gros pompage hop décontrasté...





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Les cannibales

Cette histoire de 56 pages en couleurs est initialement parue en 1995, directement sous la forme d'un récit complet. Elle est écrite par Peter Milligan, dessinée et encrée par Dean Ormston, avec une mise en couleurs de Nathan Eyring. Elle faisait partie d'un trio d'histoires courtes réalisés cette année-là et écrites par Milligan, avec Faces dessinée par Duncan Fegredo, et Bizarre Boys, coécrite avec Grant Morrison, dessinée par Jamie Hewlett (mais jamais parue).



Dans la demeure familiale, à l'écart de la ville de Churchill dans l'état de New York, Cassy (pour Cassandra) Quill s'apprête à s'envoyer en l'air avec Duane, un beau jeune homme bien bâti. Ils ont l'assurance d'être tranquilles pour un petit moment, puisque madame & monsieur (Helen & Adam) Quill sont partis faire les courses, avec son jeune frère Adam, fan de boxe. Bien sûr, ils rentrent en avance, et sans rien à manger. Cassy et Duane doivent rapidement inventer un vague prétexte de révision des leçons d'espagnol pour ne pas perdre la face. Les parents ne sont pas dupes, mais ils se montrent étrangement accueillants, ce qui inquiète particulièrement Cassy. Elle prend sa mère à part pour lui indiquer qu'elle souhaite qu'il n'arrive rien à Duane. À peine a-t-elle le dos tourné que monsieur Quill emmène Duane voir une de ses inventions au sous-sol.



Le soir même, la famille Quill reçoit la visite de Marrion McCoy, un représentant vendeur de tarte aux pommes (apple pie) qui vient leur remettre le trophée de la meilleure famille, et le cadeau qui va avec, à savoir un superbe mobil home. Les Quill l'invite à rester manger. Le lendemain, Ham Blind vient s'enquérir de son partenaire Marrion McCoy qui ne lui a pas donné signe de vie. Après l'avoir rassuré et éconduit, la famille Quill décide de mettre à profit le mobil home, pour se rendre à San Diego, retrouver une vieille connaissance Shay Chesterton qui en est maintenant maire de la ville. Il apparaît rapidement que tous les membres de la famille Quill sont cannibales, avec un bel appétit, et un vrai talent de cuisinière pour madame.



Peter Milligan s'est fait connaitre aux États-Unis avec la série Shade the changing man, à commencer par The American Scream. C'est un auteur iconoclaste dont une partie des récits met en évidence un individu n'ayant aucune hésitation à aller fouailler les pires comportements humains. Il part donc d'un postulat tout naturel : des survivants d'une course en montgolfière ayant mal tourné ont été obligés de manger de la chair humaine pour survivre dans des montagnes inhospitalières (dans les Rocheuses) et ils y ont pris goût. Peter Milligan n'essaye pas de donner le change avec une philosophie new age, ou de rendre cette famille plausible. Le jeune frère n'a le droit qu'à quelques répliques, juste pour rappeler au lecteur qu'il est toujours là. Les copains successifs de Cassy (Duane, puis Jud) n'ont pas de personnalité à proprement parler. Les parents Quill ont un embryon d'histoire personnelle pour pouvoir justifier de leur goût pour la chair humaine, et de leur voyage vers San Diego. C'est encore Cassy qui montre le plus de caractère, exposant sans complexe qu'elle préfère ses copains bien bâtis, plutôt qu'intellos.



Ce voyage et ce récit sont donc l'occasion pour l'auteur d'aligner plusieurs séquences qui jouent sur l'humour macabre d'une famille de cannibales. L'objectif n'est pas de donner dans l'horreur graphique. Mis à part la dernière mise à mort, les autres ne sont pas montrées, et les plats sont gentiment provocateurs, avec un œil qui flotte dans un brouet. L'intérêt du récit ne réside donc pas dans le gore ou dans l'horreur visuelle. Dans un premier temps, le lecteur apprécie plutôt la culture de Peter Milligan qui évoque un individu peut-être en provenance de Lituanie, ou alors d'Herzégovine, des pays rarement évoqués dans les comics américains. Puis il liste quelques plats qui sortent de l'ordinaire du hamburger : la bouillabaisse, le bœuf Stroganoff, la terrine aux épices, l'huître de prairie surprise à la menthe (un peu louche ce dernier plat). S'il n'a pas forcément l'eau à la bouche (car ces plats sont tous cuisinés à partir d'ingrédients prélevés sur leur dernier visiteur), le lecteur constate que Peter Milligan écrit pour des adultes capables d'apprécier l'humour noir sans qu'il soit forcément graphique et en pleine face.



De fait, en plus de la farce macabre, Peter Miligan marie l'humour noir avec d'autres ingrédients. Ça commence avec le prix improbable remis à la famille Quill, par Marrion McCoy. Ce dernier leur explique qu'il travaille pour une société spécialisée dans l'Apple Pie, et qu'à force de travail et d'abnégation lui et son partenaire Ham Blind sont à deux doigts de devenir les meilleurs vendeurs d'apple pie de l'entreprise. La fierté qu'il met dans cet accomplissement professionnel en est comique. Un peu plus tard, Ham Blind explique qu'ils ont réussi à force d'entraînement, d'autodiscipline et de sacrifices. Cet accomplissement en devient pathétique dans sa dimension dérisoire, rappelant au lecteur qu'il ne fait pas mieux dans sa propre activité professionnelle, voire peut-être même moins bien. Cette déclaration est rendue encore plus difficile à soutenir par le fait qu'au cours du récit Hal Blind a fait preuve d'une étrange déviance le poussant à se baigner dans la sauce à la pomme des apple pies, dans une forme de fétichisme répugnant. Pire encore, au fur et à mesure qu'il prend conscience de ce qui est réellement arrivé à son collègue, il sent qu'il est sur un gros coup, et il saborde sa relation avec sa femme, imbu de l'importance que lui donne son enquête. Le lecteur ne peut que le trouver pathétique, avec une petite angoisse quant à sa propre échelle de valeur et la manière dont il la met en œuvre.



Milligan ne s'arrête pas en si bon chemin puisqu'il met également en scène un politicien bien hypocrite, plein de suffisance vis-à-vis de ses crétins d'administrés, avec un racisme bon teint totalement assumé. Le politicien véreux est un rôle assez classique, mais l'auteur aménage un autre arrêt sur la route de la famille Quill, avec une soupe populaire dans un quartier défavorisé, et un autre avec une prise d'otages dans une supérette. La pagination relativement faible ne lui permet pas de développer ces 2 situations pour filer la métaphore de la nourriture, mais elles relèvent de choix narratifs assez particuliers, avec une dimension sociale qui ne se limite pas à fournir un support pour la farce macabre. Il pousse le bouchon jusqu'à évoquer l'eucharistie, sous l'angle du cannibalisme, lorsque l'on considère ce rituel uniquement du point de vue des mots, une fois enlevé la dimension spirituelle et religieuse.



Dean Ormston est un dessinateur qui a régulièrement travaillé avec le scénariste Mike Carey, par exemple sur la série Lucifer. Il réalise des dessins avec un bon niveau descriptif. Par exemple dans la cuisine des Quill, le lecteur peut apercevoir la carrelage en damier, les chaises, le réfrigérateur, les meubles de rangement, et les étagères chargées de pots et de conserve, tout ça en 1 seule case. Un peu plus loin, il laisse son regard errer sur la table mise sur laquelle se trouvent 14 plats différents dessinés avec assez de précision pour que le lecteur puisse reconnaître des côtes et des doigts, mais sans que cela ne verse dans le gore photographique. Les lieux sont tous distincts, qu'il s'agisse des rues d'une métropole, de la chambre d'hôtel pas très propre d'Hal Blind, de la supérette, ou du bâtiment monumental correspondant à l'hôtel de ville de San Diego.



Dean Ormston utilise un trait un peu rugueux pour le détourage des formes. Cela donne une apparence plus spontanée aux personnages, sans être lisse pour autant. Il découpe ses planches sur la base d'une moyenne de 6 cases par page, ce qui donne une densité narrative substantielle. Il ne recherche pas l'exactitude photographique, se limitant parfois à l'impression donnée, en particulier pour les taches de sauce à la pomme sur le corps nu et flasque d'Hal Blind. Cette approche graphique plonge le lecteur dans un monde consistant et détaillé, présentant également une légère touche d'ironie du fait d'image parfois un peu trop sages par rapport à la nature de la séquence, ou jouant sur les conventions graphiques du genre, en reprenant une image devenu un cliché visuel, mais marquée de ces traits de contours qui disent que cette réalité n'est ni pimpante, ni lisse.



Au vu du titre, le lecteur peut s'attendre à une histoire dans un registre horrifique, avec des pratiques immondes, et des séquences gore. Il n'en est rien : la famille Quill est bien une famille de cannibales, mais ses membres ne mangent pas les humains à même l'os. Ils savourent une cuisine de type européenne, sans faire souffrir leur victime. Du coup, il découvre un récit à l'humour noir pince-sans-rire, avec des dessins en phase. Milligan & Ormston titillent la condition humaine, appuyant là où ça fait mal, mais avec le sourire.
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Black Hammer, tome 1 : Origines secrètes

Si j'avais un marteau… je bâtirai une ferme, une grange et une barrière…

Six super-héros ont été relégués depuis maintenant dix ans dans une ferme à Rockwood, un patelin rural isolé dans un univers parallèle. Ayant vaincu l'Anti-Dieu qui menaçait de détruire Spiral City, une ville terrestre, le groupe semble condamné à vieillir dans une bourgade perdue, sans échappatoire possible. Dissimulant leurs origines et leurs pouvoirs, il tente de donner le change au voisinage en composant une famille sans histoire mais si Abraham Slam, ex justicier recyclé en vieux fermier peut passer pour un grand-père lambda, Gail se cantonnant au rôle d'une toute jeune fille alors qu'elle a une cinquantaine d'années et qu'elle est prisonnière d'un avatar enfantin et Barbalien, Martien, plus végétal qu'humanoïde mais protéiforme et changeant d'apparence, les trois autres super-héros sont obligés de se cacher. le colonel Weird est revenu de ses voyages spatio-temporels vieux et déjanté. Quant à Lady Dragonfly, hantant son château en sorcière recluse et à Talkie Walkie, robot-femelle vaguement humanoïde, leurs apparitions risqueraient de semer l'effroi parmi la population suspicieuse de Rockwood.

1er tome regroupant les six premiers fascicules parus en 2016, Black Hammer surprend par sa teneur mélancolique. Les super-héros sont relégués dans un monde parallèle sans possibilité d'aller au-delà du périmètre restreint de Rockwood. Ils vieillissent. Leurs pouvoirs sont inopérants. Ils doivent se fondre dans la masse et subir les contingences liées à une vie sociale remplie de préjugés, de craintes et de rancoeur. Réfractaire aux comics bourrés de super héros en pyjamas et de super méchants, leurs doubles en négatifs, le lecteur peut tenter une incursion dans l'oeuvre du talentueux scénariste Jeff Lemire qui prend à contrepied les poncifs du genre et d'un coup humanise et crédibilise sa série qui se poursuit dans un second volume déjà paru et un troisième qui reste à venir. le graphisme de Dean Ormston bouscule aussi les canons des comics et déploie une vision souvent surprenante.
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Black Hammer, tome 1 : Origines secrètes

Dix ans. Dix ans qu’ils se sont retrouvés là, ils ne savent pas comment, dans cette ferme où ils vivent en se faisant passer pour une famille : Abraham Slam joue le rôle du grand-père ; Gail celui de la petite-fille de 9 ans ; Mrs Dragonfly se présente à l’occasion comme sa mère, le colonel Weird endosse le rôle de père et Batralien celui d’oncle. Le robot Walky, lui, aussi loquace qu’un humain, est prié en cas de visite de disparaître. Car sous le masque de la famille se dissimule en réalité un groupe d’ex super-héros : après avoir sauvé la ville de Spiral City de l’anti-dieu et grâce au sacrifice de l’un d’eux, Joseph Weber alias Black Hammer, ils ont été propulsés là, pas loin d’un village, dans une zone dont ils ne parviennent pas à sortir, tout comme ils ne parviennent pas à sortir, Abraham excepté, des regrets qui les hantent et de leurs difficultés à se lier à autrui.

De son côté, la fille de Black Hammer est persuadée qu’ils n’ont pas péri dans l’ultime bataille et les cherche …



Dans Black Hammer, les super héros n’ont pas perdu leur pouvoir mais leur vie et le sens qu’elle avait. Dix ans après, excepté pour Abe Slam, qui se plaît en fermier et se lie avec une femme du village voisin, ils ne s’en sont toujours pas remis. Il faut dire que Gail, à 53 ans, se retrouve coincée dans le corps d’une fillette de 9 ans. Barbalien est un martien capable d’adopter des formes diverses mais se morfond en espérant trouver l’âme sœur. Le colonel Weird, ombre de lui-même, navigue étrangement (il a le patronyme ad hoc), entre les différentes strates du temps. Quant à Mrs Dragonfly, c’est certes une sorcière inquiétante, dont on ne perçoit pas encore bien les liens avec les super héros, mais ce premier tome nous offre déjà un aperçu des deuils qu’elle a portés.



Jeff Lemire est aux manettes du scénario de Black Hammer. De lui, j’avais déjà lu Trillium. Comme il n’était pas disponible pour réaliser le dessin, ce qui était son intention initiale, celui-ci a été confié à Dean Ormston, dont j’ai apprécié le travail (j’ai juste tiqué sur les petites hachures sur certains visages, des rides je suppose, qui m’ont paru curieuses).



Qu’importe si ma connaissance de l’univers des super héros est beaucoup trop modeste pour que je sois en mesure de repérer les nombreuses références dont l’album, d’après ce que j’ai pu lire ici ou là, est truffé. Tel quel il m’a plu, tant pour l’atmosphère graphique, très réussie, que pour l’atmosphère tout court (SF mais pas que, car il y a des touches de fantastique et d’horrifique), avec son mystère et sa manière d’osciller entre présent et passé pour nous laisser, peu à peu, appréhender les différents protagonistes et leur environnement.



Bloqués dans leur parenthèse désenchantée, les personnages de Black Hammer ne laissent pas indifférent. Je les ai quittés curieuse de découvrir à la fois ce qui leur était arrivé pour qu’ils atterrissent ainsi dans cette ferme et ce qu’ils allaient maintenant devenir. Espérons que le tome suivant de ce diptyque (enfin, il me semble que c’en est un), annoncé pour le mois d’avril, répondra à mes questions.



A noter :

L’album est suivi d’une postface de Jeff Lemire, qui revient sur la genèse de Black Hammer (une histoire qu’il a très longtemps portée en lui) et de divers suppléments comme les fiches initiales des personnages, des crayonnés et des couvertures alternatives, bref, un sympathique petit dossier.
Lien : https://surmesbrizees.wordpr..
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Black Hammer, tome 4 : Le meilleur des mondes

Fin du premier cycle de Black Hammer avec ce tome 4 qui comprend plusieurs épisodes, un Annual, des récits complémentaires, une petite encyclopédie de ce qui devient un univers assez large. J'ai déjà chroniqué plusieurs tomes sur mon ancien blog comics, ici je suis un peu déçu par le fait que cela part parfois dans un délire auquel je n'adhère pas, et quelques facilités scénaristiques de Jeff Lemire font que le retour à un statu quo n'est guère enthousiasmant.
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Black Hammer, tome 1 : Origines secrètes

Lorsque Jeff Lemire imagine BLACK HAMMER, voici une dizaine d’années, il ne pense pas pouvoir un jour illustrer de « véritables » comics super héroïques, autrement dit l’auteur se désespère de travailler pour Marvel ou DC. Plutôt que se lamenter sur son sort, Lemire décide de créer ses propres personnages, un peu à la manière du WATCHMEN d’Alan Moore, pour livrer sa vision, à la fois personnelle et référentielle du monde des encapés. Comme la naïveté initiale des récits n’est plus (tout à fait) de mise en ce XXIème siècle adepte de la déconstruction des mythes et du « méta », Lemire dépoussière la bande dessinée super-héroïque en la rendant plus mâture et en abordant certaines thématiques jadis taboues (notamment liées à la sexualité de ses héros). Mais l’auteur assume également ses clins d’oeils et références, lesquels vont de l’Age d’or (les Marvel « guerriers », la Justice Society of America, etc.) à La créature du Marais en passant par la science-fiction rétro (un robot décalque le Robbie de « Planète Interdite ») et une sorcière tirée des TALES FROM THE CRYPT

Après une ultime bataille au cours de laquelle ils ont sauvés la ville de Spiral City du terrible Anti Dieu, une poignée de combattants aux supers pouvoirs se retrouvent piégés dans une réalité alternative, au cœur d’une bourgade toute droit sortie d’un tableau d’Americana. Nous y retrouvons Abraham Slam (inspiré par Captain America et le Widcat de la Distinguée Concurrence), boxeur ayant mis ses talents au service du monde libre et du mode de vie américain. A ses côtés, Gail, jeune fille ayant reçu des pouvoirs divins par un grand sorcier (un hommage à Shazam / Captain Marvel) mais éternellement coincée dans son corps juvénile. En dépit de ses désirs très féminins, Gail doit aller à l’école pour ne pas éveiller la méfiance des locaux. De son côté, Barbalien, alias Mark Marz, guerrier métamorphe martien calqué sur le Martian Manhunter dissimule à la fois sa nature extra-terrestre et son homosexualité. Madame Dragonfly, la sorcière au lourd fardeau, garde une étrange cabane du mystère tandis que l’ombre de Black Hammer, supposé décédé, plane sur cette famille dysfonctionnelle. Enfin, nous découvrons le Colonel Weird, prototype du soldat de l’espace à la Adam Strange cher aux space opéra du temps des pulps.

Très joliment illustré par un Dean Ormston sachant, lui aussi, capturer l’essence de la bande dessinée américaine de l’âge d’or, BLACK HAMMER constitue une belle déclaration d’amour aux comics qui prouve qu’un auteur talentueux peut encore renouveler le genre, en apparence sclérosé, de la saga d’encapés. Loin de l’action trépidante et des pleines pages de « pif paf kaboom », l’important réside ici dans la psychologie des personnages et leur évolution, leur histoire, souvent tragique, étant ponctué de flashbacks les resituant dans leurs époques respectives précédant la grande « Crisis » les ayant catapultés dans ce bled perdu des Etats-Unis.

Bref, Lemire signe véritablement une réussite totale appelée à devenir, on l’espère, à son tour une référence. A condition que la suite (attendue pour 2018) soit aussi réussie, nul doute que BLACK HAMMER aura sa place dans toute BDthèque qui se respecte et saura plaire à la fois aux inconditionnels des super-héros comme aux réfractaires au genre.

Comme d’habitude, l’édition Urban se montre en outre excessivement soignée avec de nombreux bonus intéressants (fiche de personnage, notes diverses, couvertures originales) pour un prix modique (proposé à 15 euros, le prix de lancement était de 10 euros !) : un sans-faute à tous les niveaux


Lien : http://hellrick.over-blog.co..
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Les cannibales

LES CANNIBALES



de @Peter Milligan et Dean Ormston



58 pages / 8 décembre 99

Éditions du Masque



Bienvenue chez lez Quill, famille américaine modèle.

Du moins est-ce l'avis de la plupart de leur visiteurs.



Une fable gore et fantastique qui prône sa morale, croyez en un avenir végétarien !

Lecture qui m'a d'ailleurs conforté d'être dans ce mode de vie alimentaire.



Une bande dessinée bien sympathique, appuyant sur la condition humaine, là où ça fait mal, mais toujours avec le sourire.



Les dessins de Dean Ormston sont d'un bon niveau descriptif sans que cela ne verse dans le gore photographique.



Une belle farce macabre à découvrir !



Merci à mon grand frère de cœur.
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Black Hammer, tome 2 : L'incident

Second volume toujours aussi excellent de nos héros retenus dans cette ville perdue. L’histoire continue sur ce même rythme plutôt lent, tous en nous faisant avancer révélation sur révélation. En somme, tout cela se résume en trois mots : Vivement la suite !
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Black Hammer, tome 1 : Origines secrètes

Ce comics est une vraie belle découverte, qui tient aussi bien la route graphiquement que scénaristiquement. Ça fait longtemps que je n’ai pas été autant saisi par une histoire de super héros ! Que le lecteur avide d’action passe son chemin, car voilà un récit intelligent, et qui réserve de beaux retournements de situation.



L’histoire narre le quotidien d’anciens super héros à la retraite forcée, provenant chacun d’univers très différents, et mystérieusement prisonniers depuis une dizaine d’années dans un village isolé, qui tentent désespérément d’y vivre le reste de leur existence « en famille ».

Très inspirée des personnages de l’âge d’or des comics et du cinéma, cette histoire rend hommage aux héros de la grande époque tout en portant des réflexions intelligentes sur des thématiques fortes qui nous concernent tous comme l’identité, la jeunesse, la vieillesse, l'amour, la sexualité, le passé, la famille…

Un seul bémol : ce volume est un poil trop court, et se termine sur un cliffanger particulièrement frustrant ; mais se rattrape avec des suppléments pour les plus passionnés.
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Black Hammer, tome 1 : Origines secrètes

Jeff LEMIRE a vraiment une imagination incroyable. Je découvre le monde de Black Hammer, et tout de suite le dessin me plait. Les premières pages nous mènent dans une ferme isolée américaine tout à fait normale en apparence. Et puis quand le fermier ouvre la porte de sa cuisine, là c'est le choc, nous découvrons sa famille d'êtres surnaturels...

Ce premier tome détaille les origines de chacun mais sans tout révéler. La réussite tient dans le mixage de comics type années 50 avec des martiens, sorcières, de super-héros et aussi avec l'ajout de personnages plus complexes du genre "interstellar", naviguant dans plusieurs dimensions.
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