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Citations de Denis Monette (334)


«La familiarité engendre le mépris.»
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À cette époque où la télévision n’existait pas encore, rares étaient les enfants myopes. Un ou deux sur une classe de quarante, un ou deux qui se faisaient écœurer par les autres en se faisant traiter d’infirmes. Porter des barniques en 1944, c’était aussi grave que d’avoir une jambe de bois.
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A cause d’Hitler et de la guerre, tout coûtait cher selon ma mère, même... le savon! Et quand, par mesure de prudence, elle épargnait son Palmolive, c’était avec le Barsalou qu’on se lavait. Le même qu’elle utilisait pour décrasser ses planchers et ses torchons! Les kleenex de l’époque étaient aussi denrée rare dans la maison. Quand l’un de nous avait besoin de se moucher, Ida nous indiquait le panier à linge sale.
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Rouge comme un coq, prompte, rancunière, voilà comment devenait ma mère devant la moindre trahison. J’avais lu à son insu quelques pages de la lettre destinée à Jeanne... et je n’en croyais pas mes yeux. Elle devenait si méchante dans sa hargne que les mots dépassaient sûrement sa pensée. Mais, fière et outrée,elle ne retranchait pas la moindre ligne.
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Ces romans-feuilletons à l’eau de rose étaient sans doute pour elle ce que pouvait être Cendrillon pour les petites filles en pâmoison. Le conte de fées, le prince charmant, quoi! A quarante ans, j’en mettrais ma main au feu, Ida rêvait encore comme une adolescente de quinze ans. En vain, mais pour la paix du cœur et la survie de ses sentiments, sûrement.
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Ma mère était une bonne personne. Tout le monde l’aimait dans le quartier, même les Italiennes qu’elle avait réussi à amadouer. Pas facile, sa vie. Un père qui l’avait quasi rejetée, un mari qui ne l’aimait pas et qui n’était là que pour lui faire un autre petit. Aigrie? Bien sûr, avec cinq garçons à élever, à diriger, à commander, tel un colonel d’armée. Mais jamais elle ne se plaignait de cette corvée. C’était à mon père qu’elle en voulait. L’enfant de chienne, comme elle l’appelait quand elle était dix fois plus en furie. Pas tout à fait tendre parce qu’elle n’avait jamais connu la tendresse, elle était cependant très sensible. Je dirais même romanesque, ce qu’elle cachait très bien derrière un masque de fierté.
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Elle était belle, ma mère, au temps de ses vingt ans. Mince sur ses photos de jeune fille, plus rondelette le jour de son mariage, je me suis demandé maintes fois en grandissant, si elle ne s’était pas mariée enceinte de son Jean-Pierre. Mais je n’osais pas la questionner, mes frères pas davantage. Jean-Pierre était-il ce qu’on appelait jadis «l’enfant de l’amour?» Était-ce pour cette raison qu’il était son préféré, celui qu’elle a le plus aimé, le plus comblé? Avait-il été conçu dans la passion et non par devoir comme ce fut le cas pour les autres? Le temps, ce grand maître, allait un jour se charger de lever le voile sur une lueur du passé...
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Ida et Conrad ne se sont jamais aimés. Mon cœur d’homme l’affirme; celui de l’enfant, déjà, le sentait. Jamais un bon mot l’un pour l’autre, pas la moindre caresse. Pas même le plus petit signe de tendresse. Il lui donnait de l’argent, partait en gagner d’autre, revenait au bout de cinq jours et repartait sans le moindre geste d’amour. En femme soumise de son époque, ma mère en avait fait son deuil. Mais sa rogne, son impatience, venaient sans doute tout droit de la blessure qu’elle avait au fond du cœur. Quand il était là, si peu souvent, il lui arrivait de nous caresser timidement la nuque. Mais c’était comme si ce geste le gênait, comme s’il avait peur d’être vu par ma mère à qui il ne touchait même pas la main. Et pourtant, les enfants naissaient. Ils n’étaient quand même pas du bec de la cigogne tous ces marmots à ses jupes.
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Sur la rue Saint-Dominique, entre Gounod et Jarry, vivaient des familles de toutes les nationalités. Des Canadiens français, des Italiens, des Anglais et même une famille allemande. Eh oui! En pleine guerre! Une famille qui avait foutu le camp parce que les enfants pétaient leurs vitres en leur criant: «À mort, Hitler!» Pourquoi tant d’Italiens? Parce qu’ils s’emparaient peu à peu du quartier qui n’était pas loin du marché Jean-Talon, et qu’ils étaient juste en face du parc Jarry où ils pouvaient cueillir au prix de la nature... leurs pissenlits!
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Elle disait préférer les garçons par orgueil, de peur d’avouer qu’elle aurait aimé, tout comme sa sœur Jeanne, avoir une ou deux filles à dorloter. Ah! chère mère, qui obtenait tout de moi par le chantage, parce que, enfant au cœur tendre, j’avais tellement peur qu’elle s’écrase en pleine rue. D’autant plus qu’elle me répétait sans cesse: «Si ça m’arrive, t’auras ma mort sur la conscience!» Chère Ida, va! Et je n’avais que sept ans, l’âge de raison pour à peine comprendre... sans rien comprendre encore de mon arrivée «de force» en ce bas monde.
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Pauline savait que Ti-Guy était vêtu des pieds jusqu’à la tête avec l’argent de «l’autre», mais elle s’en foutait. L’important, c’est qu’elle allait être au bras du plus beau gars dont une jeune fille puisse rêver.
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Elle était amoureuse, vraiment amoureuse, pour la première fois de sa vie. Amoureuse comme on le devient au fur et à mesure d’une belle fréquentation. Elle en vint à l’aimer follement et lui, s’en rendant compte, se gonfla la poitrine… d’orgueil.
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Vingt-deux ans! Vingt-deux ans pour cette jeune personne qui donnait l’impression d’en avoir vécu le double. Une si jeune vie tellement remplie. Une enfance malheureuse, sans gâteau de fête, sans presque rien sauf, parfois, un baiser furtif de sa mère. Puis, quelques cadeaux à quatorze et quinze ans, de la part des débardeurs du port à qui elle offrait «gracieusement»… son corps.
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Pis l’amour, faire l’amour comme tu dis, c’est des grands mots. Pour moi comme pour toi, ç’a été l’occasion d’avoir du fun, de s’lâcher lousse un peu
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Cette grosse fille avait encore plus de «doigté» que toutes les filles de joie qu’il payait de temps en temps, pour un pareil traitement. De ce geste qui en fit une bête, Réal se rua sur elle en ne ménageant plus ses audaces. Et c’est exactement ce que Pauline attendait de ce mâle, cet animal en puissance, depuis qu’elle était chaste par défaut. Trop chaste! Un mois de plus et elle aurait «pris» n’importe qui. Elle se serait donnée à quiconque, les yeux fermés. Mais là, avec ce corps de gladiateur sur elle, avec ces mains de fer, avec cette bouche à séduire des actrices, elle était au septième ciel. Jamais elle n’aurait espéré attirer encore dans son lit un homme de cet acabit.
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Elle se devait de vivre pour demain, pour l’avenir, mais il était certain qu’elle n’envisageait pas de «servir» toute sa vie. Il fallait qu’elle s’en sorte et, qu’à l’instar de Jovette, elle devienne une personne respectée.
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«Pas laid, mais pas dégourdi», pensa-t-elle. Gabriel, étudiant ou pas, avait tout simplement l’air insignifiant. «Le genre grand corps mort, écrasé sur son lit, le nez dans ses études…» pensa Pauline. Pas laid, pas beau, juste ordinaire. Puis, assez «épais» selon elle, même si sa mère vantait ses succès scolaires.
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Surtout pas ça! Ça prend pas avec moi, Pauline! Les larmes dans ton cas, c’est les armes de la paresse. J’regrette, mais va falloir que tu t’trouves une job pis un logement. Pis ça presse, Pauline!
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C’est pas les maisons d’riches qui manquent ici. Avec mes références, j’la placerai ben queq’ part. Bon, t’as rien d’autre pour l’instant? Qu’est-ce qui vont faire avec le shack? Pis Sam, la mère, on l’a enterré où? J’imagine qu’y a pas eu d’service, pas d’messe, pas d’prières…
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J’en pouvais plus d’être la pute du village, de vivre dans une grange, d’être une traînée comme y disait. Là, j’ai une autre vie, j’fais d’l’argent pis j’veux plus jamais le r’voir de ma chienne de vie! Y peut crever, ce sera un bon débarras! Mais, dis-moi, le village a pas su toujours, pour lui pis moi?
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