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4.33/5 (sur 3 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : LEVALLOIS PERRET , le 26/02/1947
Biographie :

Fils d’artistes peintres Denis Ravel a été tour à tour publicitaire, puis éditeur. Passionné par les écrivains romantiques du XIXe siècle il apprécie particulièrement Edgar Allan Poe, Gérard de Nerval, Théophile Gautier, ainsi que les romans d’aventures. Citons : Typhon de Joseph Conrad, ou encore Lord Jim, voir entre autre les aventures d’Arthur Gordon Pym. Aujourd’hui auteur d’une vingtaine de romans et de nouvelles, il aime particulièrement écrire ce qu’il appelle ses duels amoureux. Il apprécie d’intégrer une note de fantastique dans ses histoires. Il considère son dernier livre Voyageuses Temporelle comme une fable onirique où l’imaginaire peut devenir réalité. Croyant, il manifeste clairement sa foi dans ses écrits.

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Citations et extraits (48) Voir plus Ajouter une citation
— C’est à vous cette grosse chose pleine de poils ?
L’homme qui, assis à la terrasse d’un café, était en train de voyager aux confins d’un pays n’existant que dans ses rêves et son imagination, reçut cette phrase comme un coup de poing à l’estomac.
Il redescendit brutalement sur terre et vit en face de lui une jeune femme qui se tenait dressée dans l’allée, attendant que le chien nonchalamment allongé veuille bien laisser le passage. Il était parti tellement loin dans son voyage intérieur qu’il mit du temps à savoir où il était et ce que venait faire cette inconnue dans son champ visuel.
En face de lui, une brune, un tantinet rebelle, la tête légèrement penchée, une mèche sombre lui masquant une partie du visage, semblait bien décidée à ne rien faire pour faciliter la vie du propriétaire du chien.
— Orson, pousse-toi ! Laisse passer la dame, dit Laurent en tirant sur la laisse de son chien qui jetait un regard indifférent à la jeune femme.
— Excusez-le, il adore les brunes, vous lui avez probablement tapé dans l’œil.
— Oui, comme les hommes en général, s’entendit-il répondre. Ils fantasment sur les brunes et épousent les blondes.
— Parce que vous croyez que pour les hommes, le désir peut être suscité par une coiffure, la couleur des cheveux ou le parfum qu’ils dégagent ?
— Je ne crois rien, je constate simplement, répondit l’inconnue. Alors, comme ça, je plais à votre chien, ponctua-t-elle avec un sourire amusé, semblant se détendre. Et vous imaginez qu’il va me faire la cour ? continua-t-elle pour inverser les rôles.
— Oui, s’il pouvait, je pense qu’il aimerait, mais il est un peu gauche, aussi je parlerai pour lui. Tu es d’accord, Orson ?
— C’est vrai qu’il lui ressemble, reprit la jeune fille. Vous parlez d’Orson Welles n’est-ce pas ?
— Oui, il est un peu enveloppé, comme lui, et en même temps il est génial. Asseyez-vous, vous prendrez quoi ?
— Un Coca-Cola, dit-elle en se laissant tomber sur une chaise à côté du chien.
La jeune femme passa la main dans ses poils et tapota deux trois fois l’animal en lui disant :
— Allez, Orson, explique-toi, qu’est-ce que tu leur trouves aux brunes ?
L’animal jeta un regard derrière lui, la langue légèrement sortie. Visiblement il réclamait plus d’affection.
Laurent répondit à sa place.
— Les brunes sont porteuses de mystères, on les imagine rebelles, de descendances lointaines non soumises à l’homme, c’est ça qui nous fascine, parce que des bords de l’Adriatique en passant par la mer Noire, jusqu’aux confins de la Méditerranée, la femme est souvent brune. C’est l’exotisme, l’aventure, le mystère, les intrigues.
Laurent avait dit tout cela sur un ton un peu théâtral, déclamant plus qu’il ne parlait.
— Oh là ! Vous êtes artiste, vous ! l’interrompit la jeune femme en vidant son Coca-Cola sur la rondelle de citron qui attendait au fond du verre en compagnie de quelques glaçons.
— Artiste, pourquoi pas ! Mais suis-je peintre, musicien, chanteur, écrivain ou acteur ? s’amusa Laurent sur le même mode.
— Attendez un peu, je vais trouver.
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Gaïa était à un tournant de son évolution, l’incroyable pari tenté par les amazones et la femme dirigeant

Gaïa était en train de réussir. En trois années les amazones avaient discrètement mis en place dans des domaines politiques, scientifiques, financiers et dans le domaine de la protection de l’humanité des femmes brillantes ambitieuses et sans trop de scrupules. Elles détenaient

à présent d’immenses pouvoirs sans que les choses soient visibles et ainsi ne s’ébruitent. Ainsi donc, dans une parfaite discrétion les femmes étaient-elles en train de prendre la place des hommes dans la société, leur laissant peu à peu les rôles mineurs à travers le monde professionnel.

On avait d’abord parlé en riant du Girl Power, puis dans les annéses 2000, quelques sociologues s’étaient intéressés au Women Power. Aujourd’hui les femmes détenaient la majorité des postes importants dans tous les pays du monde. La plus part des gens à travers le monde se félicitaient de ces avancées réalisées par les femmes, parlant de libéralisation, de positives évolutions égalitaires sans avoir jamais jeté un seul regard sur ce que devenait la place des hommes dans cette nouvelle société. MissParkerstrange et ses équipes d’ambitieuses conquérantes, descendantes d’un mythe ancien : Les Amazones, allaient- elles définitivement prendre le pouvoir sur les hommes et dominer le monde ?

Autre question, que deviendrait une société de type matriarcale structurée par les femmes et quels seraient l’avenir et la place des hommes dans ce type de système social ?

Probablement rien de bon, finalement la femme n’était pas meilleure que l’homme, elle était la partie féminine de l’homme. Il était difficile de dire avec certitude ce que deviendrait Gaïa, peut être simplement une émanation de la faiblesse des hommes qui de tout temps avaient vénéré la femme. En la vénérant ainsi dans l’art, la peinture, la sculpture, l’écriture, la musique, et plus tard dans le cinéma ou la publicité, ils l’avaient ainsi mise sur un piédestal dont elle n’était plus jamais redescendue. Cette société secrète n’atteindrait probablement jamais la dimension qu’elle souhaitait se donner à l’échelle du monde, mais quelque part on pouvait la voir comme un avertissement donné à l’espèce humaine.

Il fallait également prendre en compte l’idée que l’homme et la femme ne seraient, malgré leur compétition permanente, jamais des ennemis et qu’ils survivaient dans des mondes hostiles, de leur complémentarité. Dorothy et

Nina qui étaient montées tout en haut du mirador, endroit d’où elles pouvaient apercevoir toute la vallée, profitèrent de l’air frais qui tourbillonnait tout autour d’elles. Puis

Dorothy embrassa Nina en lui disant : « Tu vois Nina, nous sommes seules au monde. »
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Denis Ravel
Madame Xiu en lisant ce mail savoura son premier triomphe. Elle savait que si le garçon répondait, elle allait l’entraîner dans sa propre spirale orchestrée par ces mots : crainte, curiosité, dépendance et jeux, même si ces jeux étaient pour le trader particulièrement dangereux. De surcroît elle le savait habitué à la pratique du risque financier, donc réceptif à ses messages.
Elle cliqua sur répondre et aligna ses réponses sur les trois questions un peu comme le font les informaticiens.
Qui suis-je ?
Mais ne vous l’ai-je pas déjà dit ? Une tueuse à gages, commanditée par un homme que vous avez ruiné et chargée de vous tuer.
Ce que je veux ?
Mais là encore j’ai déjà répondu à cette question.
Vous tuer bien sûr ! Je n’ai encore choisi ni le moyen, ni la date, ni le lieu. Vous vous souvenez qu’avant nous devons parler, vous devez me distraire, me faire un brin de conversation. Que voulez-vous, je m’ennuie un peu dans votre grande ville, même si elle est somptueuse, magique et qu’elle offre au regard d’une étrangère comme moi, mille visages tous plus séduisants les uns que les autres.
À la dernière question :
Décrivez-vous ? Elle eut un sourire de femme séductrice.
Il s’agit là de la plus intelligente des trois questions. Me décrire ? Ce sera long… quel visage voulez-vous ? Celui de la femme telle qu’elle se voit, ou le visage que les hommes ont de moi ?
Eh bien, je crois que sans vous faire une description détaillée qui pourrait vous donner des éléments sur moi et par conséquence un avantage dans notre nouvelle relation, disons que je représente la femme asiatique telle que les hommes l’idéalisent dans leur imaginaire. Belle, séduisante, souvent hautaine, parfois douce. Inaccessible ou proche, véhiculant placide assurance et force mentale, on peut dire que dans une assemblée je ne passe que rarement inaperçue. J’ai une certaine culture mais ma formation orientale m’a conduite à une pratique des arts martiaux assez aboutie. Je ne suis pas une femme d’intérieur, mais une femme d’action. La violence a été mon quotidien durant des années. Le jeu, la drogue, le vice, la prostitution ont été mes univers. Je ne suis donc quelqu’un de fréquentable pour aucun occidental. De plus avec moi, les dés sont toujours pipés. Je peux mentir, même si j’ai des sentiments. Mais j’arrête là cher Jack, je ne voudrais pour rien au monde vous effrayer.
Et Madame Xiu apposa sa terrible signature :
La Tueuse de Hong Kong.
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Dans une relation fusionnelle, l’homme et la femme font conjointement don de leur personne à l’autre, mais ils ne se donnent pas uniquement, ils livrent aussi leur esprit, ouvrent leur cœur et offrent parfois leur âme. J’avais été nourri de romantisme par mes lectures, et ces maîtres de la littérature que sont Gautier, Nerval, Balzac, Poe, Zweig et quelques autres, m’avaient tant donné qu’il m’était impossible à présent de me satisfaire d’une relation qui ne m’emporterait pas aussi loin que sur les rivages impossibles de la fascination et de la perdition amoureuse. Peut-être sans le savoir arrivais-je à la conclusion de ma vie affective et le temps avait dans ce cas effacé tout désir tant il me faisait savoir que les tourmentes amoureuses sont rares et parfois uniques dans la vie d’un homme.
J’en étais à ce stade de mes douloureuses pensées quand je perçus sur les côtés, tout près de moi, l’ombre d’un pied. Je tournai machinalement la tête et l’observai, il était à la fois délicat et volontaire, solitaire et sensuel, ses ongles peints avec un parfait sens du détail d’un rouge écarlate annonçaient son triomphe. Sa plastique et son équilibre me troublèrent instantanément. Je relevai donc lentement la tête pour en connaître la propriétaire. Et là, sous mes yeux ébahis s’offrit à mon regard le corps d’une déesse. Les jambes dans une parfaite harmonie semblaient le prolongement naturel de ces pieds qui m’avaient envoûté. Mon regard remonta jusqu’au buste de cette femme inconnue, elle était vêtue d’un maillot de bain noir une pièce qui affinait encore, si besoin en était un corps svelte et élancé. Enfin je découvris son visage, elle me souriait avec l’aplomb et les certitudes que donne la beauté à toute femme qui trouble un homme. L’espace d’un court instant, je fus gêné, comme pris en faute. Il convenait de parler et rapidement, or aucun son ne parvenait à sortir de ma bouche. J’étais tétanisé et seul un flot inintelligible de mots se bousculait en mon cerveau sans qu’il me soit possible d’en faire une phrase. La belle inconnue dut s’en apercevoir et elle me vint en aide.
— Bonjour, vous êtes arrivé tôt ce matin ? Vous sembliez absorbé, comme dans vos pensées et pourtant vos yeux parcouraient mon corps, dit-elle sur un léger ton de réprobation.
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Son pas claquait avec fierté sur les dalles du parvis et il se sentait bien. Une forme lointaine attira cependant son attention, elle marchait visiblement dans sa direction. Elle semblait auréolée d’un halo lumineux bleuté. Le halo captait son regard, il se pouvait que la forme lointaine qui avançait vers lui, soit celle d’une femme. Comme hypnotisé Nathan ne pouvait se résoudre à détourner son regard de cette étrange apparition.
Puis il eu la certitude qu’il s’agissait d’une femme. Plus elle s’approchait de lui, plus elle semblait irradier cette lumière céleste.
Celle-ci avançait toujours dans sa direction. Cela dura un bon moment, plus ils avançaient l’un vers l’autre, plus Nathan avait envie de s’adresser à elle. Puis les deux silhouettes se croisèrent enfin. Ils se regardèrent l’un l’autre avec une forte intensité. Il ressentit quelque chose de troublant, il connaissait cette femme, il la connaissait depuis toujours. À regret, il poursuivit son chemin sans s’adresser à elle, les pensées incroyables qu’il avait ne pouvaient être que déraison.

Venant de derrière lui, une voix l’interpella.
— Nathan ? Il se retourna, dit :
— Oui. Qui êtes-vous ? Mais il connaissait déjà la réponse.
— Je suis Adeline.
— Adeline ? mais c’est impossible !
— Si c’est possible, l’amour rend tout possible Nathan.
— Vous ne mentez pas, vous êtes vraiment Adeline ? Demanda-t-il autant cette affirmation lui paraissait improbable ?
— Je ne mentirais pas à celui qui est mon grand amour.

Alors Nathan s’approcha de l’immortelle jeune fille, la prit dans ses bras et se laissa imprégner par l’exceptionnel amour qu’Adeline avait en elle.
Ils s’assirent sur un banc et admirèrent la fin du coucher du soleil avant que le crépuscule ne les enlace.
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Il y a toujours un sentiment très puissant dans le désespoir amoureux, exacerbation des passions, impression de rejet et d'incompréhension des autres, refus du bonheur sans histoire, volonté de différenciation et sensation d'appartenir à une caste très fermée, celle des gens qui souffrent par amour. Sentiment noble, poétique, philosophique, romantique qui pousse l'âme dans ses derniers retranchements en élevant l'homme au-delà de ses possibilités terrestres.
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Nina Lombardi avait été longtemps poursuivie par les tueurs siciliens de la Camora. Blonde capricieuse, intelligente, manipulatrice et redoutable séductrice, elle avait avancé dans la vie en usant et abusant des nombreuses roueries propres aux magiciens du cambriolage. Elle travaillait seule, mais utilisait les services de deux hommes dévoués qui pouvaient devenir de façon occasionnelle ses amants selon ses propres désirs. Ces deux gaillards se seraient fait tuer pour leur patronne et se nourrissaient de leur propre rivalité. Elle s’était spécialisée dans le cambriolage des riches héritières. Ses modes opératoires étaient toujours les mêmes. Elle descendait dans les plus grands palaces, se faisait appeler Comtesse de Lombardi et énumérait toute une lignée d’ancêtres dont elle aimait à parler dans d’interminables conversations qu’elle nouait avec ses futures victimes. Adepte de tous les sports qui pouvaient appuyer ses propos, elle pratiquait avec dextérité et élégance l’équitation, pouvait nager durant des heures en mer et était une championne de tennis. Son niveau de jeu avoisinait la seconde série ce qui lui permettait souvent de battre les hommes qui la défiaient et donc de prendre un certain ascendant sur eux. Beauté sculpturale, son corps avait également été modelé par les nombreuses heures passées dans les salles de musculation des pays qu’elle visitait. Nina Lombardi cultivait l’originalité et le paradoxe et s’affichait comme une passionnée de foot et de courses de chevaux.
Cette femme intrigante et mystérieuse aux allures d’héroïne d’épopées lyriques suscitait de nombreuses interrogations parmi les gens croisant son chemin. Les hommes étaient attirés par cette aventurière, mais la plupart comprenaient qu’elle n’était ni de leur milieu ni de leur rang et par ce fait, inaccessible. Seuls, quelques aristocrates encore fortunés ou des gens appartenant à l’élite financière européenne pouvaient éventuellement essayer de la courtiser. Les femmes étaient partagées à son égard en plusieurs sentiments dont certains étaient parfois troubles. Il y avait celles qui souhaitaient s’en faire une amie, pensant qu’à travers une femme de cette envergure elles rencontreraient de parfaits gentlemen qui, de surcroît, seraient sûrement fortunés. D’autres admiraient les allures chevaleresques de cette femme qui semblait bafouer allègrement les conventions sociales. D’autres encore étaient troublées par sa beauté un peu androgyne, ses comportements masculins et, oubliant toute convenance, en tombaient folles amoureuses. Nina Lombardi sans être homosexuel appréciait parfois de s’ébattre entre femmes et il lui arrivait de se laisser séduire, au grand étonnement de l’heureuse élue.
Elle ne restait jamais au même endroit plus de deux à trois mois car après avoir dérobé les bijoux de ses victimes, ou pris d’importantes sommes d’argent, elle restait sur place, participait aux enquêtes, guidait la police et s’éloignait au bout de quelque temps. De ce fait elle n’était jamais suspectée et rien ne lui interdisait de revenir après quelques mois ou quelques années.
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Le cheval appartenait à un émir qui achetait les chevaux ayant les plus belles descendances afin de les préparer aux courses à travers l’Europe. Gladiator2 était monté par André Soumiron, le jockey actuellement en tête de la Casaq Ligue, un homme déterminé qui allait vite dans tout ce qu’il entreprenait et à qui rien ne résistait. Mais Soumiron, en dehors de la vie, était surtout le plus rapide en piste et spécialement lorsqu’il montait Gladiator2. Alors que les brumes matinales se dissipaient lente- ment sur l’hippodrome, Nina s’approcha de William, le lad qui était en train de préparer Gladiator2. Le jeune homme avait une grande douceur en lui et semblait aimer les chevaux plus que tout. En même temps qu’il s’occu- pait du cheval, il lui parlait, le caressait et semblait le mettre en confiance pour l’entraînement du matin. Le jeune lad était relativement grand pour ce métier, et la plupart de ses interrogations allaient autour de la possibi- lité qu’il aurait de devenir jockey malgré son mètre soixante-dix.
— Tu sais William... lui dit Nina, il est très beau Gla- diator2 et très fort également, de plus il possède un pal- marès éloquent, son jockey est de surcroît le meilleur, mais j’ai le sentiment que Tornade va plus vite. Si tu exceptes le virage dans lequel il n’est pas toujours à l’aise, en vitesse pure, c’est indéniable, il est plus rapide.
Le jeune homme en laissa tomber sa fourche, sembla réfléchir un instant et répondit.
— Mais les temps de Gladiator2 sont meilleurs que ceux de l’ensemble des chevaux de courses!
— Oui, répondit Nina, mais ce sont les virages qui handicapent mon cheval. Réfléchis bien à ce que je t’ai dit. Et elle tourna les talons pour s’occuper de son cheval qui, sentant que l’on parlait de lui, commençait à piaffer
dans son box.
En provoquant le lad, Nina savait ce qu’elle faisait,
elle le bousculait et il ne manquerait pas d’en parler au célèbre jockey qui, vexé d’être provoqué, de surcroît par une femme, allait lui rentrer dedans à la première occa- sion. De toute façon ce Soumiron ne lui plaisait pas, son arrogance, ses manières cavalières avec les femmes, la façon dont il traitait les chevaux qu’il montait, tout en lui déplaisait à Nina. Le plus terrible, c’est qu’au fond d’elle- même elle n’était pas si certaine que cela que Tornade était plus rapide que Gladiator2. Mais au fond, qu’importe, elle avait envie que le gentil lad s’intéresse à elle.
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L'écrivain romantique, comme tous les romantiques, souffre, mais sa souffrance est son bonheur, sa force créatrice aussi. Il porte en lui les déceptions amoureuses, les amours platoniques, les sylphides croisées l'espace d'un instant,l'émotion du mouvement gracile d'une adolescente sur une plage, les amours impossibles.
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Il est environ 19 heures, L’Eiffel a quitté le port
depuis une dizaine d’heures et il y a bien longtemps que
la terre n’est plus visible. Avant de passer à table, vous
avez bu quelques bières en compagnie d’inconnus et vous
arpentez le gigantesque pont de ce navire qui sera votre
compagnon durant un peu plus d’un mois. L’air est vivifiant
et les rafales de vents fouettent votre visage alors que
votre regard se porte au loin vers ce que vous appelez
l’aventure. Une rangée de sièges posés sur le pont en bois
semble attendre les candidats à la détente alors que la
modernité du paquebot vous impressionne. Votre esprit se
perd sur l’intemporalité du voyage maritime. Pendant
que, le regard perdu vers l’horizon, vous méditez sur la
faiblesse de la condition humaine, une femme s’avance
lentement sur le pont. Elle ne prête aucune attention à
votre présence, l’attention occupée par la lecture d’un gros
ouvrage à couverture cartonnée. Cette femme se nomme
Margot, la croiser à présent, même à l’intérieur d’un
roman naissant, peut être pour vous Émile, un élément
déstabilisant. Cette femme est jeune, environ trente ans,
et porte en elle tous les ingrédients d’une scientifique.
Mû par une étrange pulsion, vous la saluez et lui
adressez la parole :
— Mes hommages du soir, Madame ! Puis-je savoir
ce qui capte ainsi votre esprit au point de vous faire négliger
la beauté de cette mer aux accents si nostalgiques ?
Un instant, la jeune femme quitte des yeux son livre
et tourne son regard vers l’inconnu.
— C’est un ouvrage sociologique intitulé : Les
Indiens d’Amérique du Nord, vie et coutumes.
— Par intérêt personnel ou dans le cadre de vos
occupations professionnelles ?
— Je suis ethnologue et je me rends en Amérique afin
d’enrichir ma thèse. Je vous prie de m’excuser.
Et, fermant son livre, elle poursuit son chemin tranquillement.
Alors que Margot s’éloigne, Émile admire discrètement
la fine silhouette qui semble à peine effleurer le
pont de son pas discret.
La suite, cher Émile, si suite, il devait y avoir, la
suite dans une prochaine lettre que vous voudrez bien
m’adresser…
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